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“Par ton nom, ô Jéhovah fais-moi vivre ; par ta justice fais sortir mon âme de la détresse ». Ps. CXLIII : 11.
Le salut que le Seigneur nous a offert est infiniment merveilleux et nous ne pouvons que revenir sans cesse dessus, et le considérer sous les divers angles que nous propose l’Ecriture. Ce verset 11 émet une grande lumière sur 2 aspects précis de notre salut : celui de notre esprit et celui de notre âme. La conception dichotomiste que la grande majorité des protestants traditionnels maintient voile en partie cette lumière, mais nous qui sommes trichotomistes, c’est-à-dire nous qui croyons que l’âme et l’esprit sont 2 composants distincts de notre nature, pouvons discerner de façon plus claire ce que veut dire Le Saint-Esprit dans ce verset 11. Nous ne nions pas que les dichotomistes puissent comprendre celui-ci, car certains considèrent que l’esprit est la partie la plus raffinée de l’âme, mais cet amalgame de l’âme et de l’esprit engendre automatiquement une confusion qui brouille l’entendement, non seulement sur le sens de beaucoup de versets, mais aussi sur la façon dont s’opère notre salut et notre sanctification. Penchons-nous donc maintenant sur ces 2 aspects, et que le Saint-Esprit nous dirige pour exposer en partie tout du moins la lumière qu’il contient !
Le premier aspect de notre salut est contenu dans cette affirmation : « Par ton nom, ô Jehovah fais-moi vivre ». Nous devons d’abord actualiser cette déclaration car durant l’AT le nom de Jehovah était le nom par lequel les élus se sauvaient. Néanmoins Dieu était connu aussi par d’autres noms comme par exemple Rédempteur perpétuel, Saint d’Israël, Rocher du salut, Ancien des jours etc. Il y avait une expectative messianique depuis Gn. III : 15, et dès lors les croyants maintenaient l’Esperance de la venue du Sauveur de l’humanité, de la révélation de son nom. Le salut a toujours été par la foi en Jehovah, mais plus le temps s’écoulait, plus cette foi devenait lumineuse au travers des prophéties qui se succédaient. Arrivée l’ère chrétienne, le nom de Jésus de Nazareth est révélé, et pour être sauvé il faut absolument reconnaitre que Jésus est Dieu le Fils, qu’il est Jéhovah-Jésus, car « Le salut ne se trouve en aucun autre, car il n’y a pas d’autre nom sous le ciel donné aux hommes par lequel nous pouvons être sauvés » (Ac. IV : 12). Cela veut dire bien évidemment que les unitariens sont tous perdus, et ce sans exception, à moins qu’ils se repentent et reconnaissent la très sainte Trinité.
Nous avons donc en quelque sorte déblayé le terrain, et sachant que c’est le nom de Jésus par lequel Dieu nous vivifie, nous essaierons maintenant d’éclairer le lecteur sur notre point de vue trichotomiste. En effet le salut ne vient pas en croyant simplement en Jésus-Christ comme le Fils unique de Dieu et le Rédempteur de l’humanité. Des millions de croyants récitent leur credo de Nicée ou des Apôtres, et cependant ils ne sont que des tombes blanchies car ils sont morts spirituellement ; ils n’ont pas été vivifiés. La vivification de l’homme intérieur n’est pas une question intellectuelle ou culturelle. Ce n’est pas une question de raisonnement, ni de décision personnelle, mais une question de révélation instantanée qu’effectue le Saint-Esprit dans l’esprit du croyant nouveau-né. L’élu qui nait de nouveau ne fait absolument rien dans le processus, c’est Dieu le Saint-Esprit qui fait tout. Il n’y a besoin d’aucune préparation, ni de récitation d’une prière à la suite d’un évangéliste... L’élu ne fait absolument rien pour être régénéré, c’est-à-dire sauvé. C’est un point capital sur lequel nous devons constamment revenir, car la chair (la pensée humaine), et le diable, le détestent et ne cessent de l’attaquer d’une façon ou d’une autre. C’est rappelons-le la dynamite qui a fait exploser la Réforme protestante. En effet quand Martin Luther par l’opération du Paraclet fut illuminé par Ro. I : 17 (« le juste vivra par la foi »), il se rendit compte que le salut est par la foi sans aucune œuvre, ni la meilleure selon les commandements de Dieu. C’est d’ailleurs pourquoi le verset 16 parle de pouvoir de Dieu dans ce salut si grand, avec un terme grec d’où provient notre mot français dynamite qui en est une translittération ! Il ne faut pas être un théologien pour comprendre ce salut, et distinguer le vrai évangile des faux qui de nos jours abondent. Un enfant le comprend si on le lui explique simplement, tandis que beaucoup de théologiens diplômés ne l’ont jamais compris ! Il suffit en fait de savoir que pour être régénéré il n’y a absolument rien à faire ; c’est un don de Dieu afin que nul ne se glorifie. On est régénéré uniquement par l’action du Saint-Esprit qui n’utilise même pas le nom de Jésus-Christ, ni aucune parole biblique dans la première phase de la régénération. Dans un premier temps Il nous concède la vision de notre état de perdition totale et désespérée, puis une fois que le repentir est effectué car la conscience a été illuminée, il passe à la deuxième phase et nous révèle le nom par lequel nous devons être sauvés. Généralement la deuxième phase suit aussitôt la première phase. Mais dans certain cas cela peut durer un certain temps, quelques jours, voire quelques mois. Le fait est que quand le nom de Jésus-Christ est révélé comme Celui de notre unique Seigneur et Sauveur, le salut est assuré instantanément et éternellement ; il est scellé dans nos cœurs. L’Esprit fait son œuvre à sa manière, laquelle est particulière à chaque cas, et on ne peut dogmatiser le travail secret qu’il opère dans les cœurs, « car le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va ». Bien sûr il peut souffler au moment où l’élu répète la prière de l’évangéliste, où au moment où il revoit le baptême d’eau, mais cela n’est pas sa façon usuelle d’agir, car il agit généralement dans le secret puisque c’est une relation intime et personnelle qui s’établit à ce moment entre Dieu et l’élu, et donc ce n’est certainement pas le grand show évangéliste traditionnel qui est le moyen favori du Saint-Esprit ! D’ailleurs à ce propos les statistiques au sujet des véritables conversions sont désastreuses pour cette méthode inventée par l’homme. En effet parfois les églises qui organisent ces shows médiatiques envoient quelques mois plus tard une commission de frères pour voir qui a continué dans la foi, et les résultats sont révélateurs car cela n’atteint jamais les 10% de ceux qui ont répondu à l’appel de l’évangéliste, et ont signé une déclaration de foi avec leur adresse dessus ! Que sera-ce de ceux qui n’ont laissé aucun contact ?
Par le nom de Jésus, Dieu nous fait vivre car le Saint-Esprit nous illumine sur notre condition de pécheurs afin de nous révéler Jésus-Christ pour qu’il soit glorifié en nous et par nous. C’est une question de prise de conscience, et la conscience fait partie de l’esprit de l’homme non de son âme. C’est une question de lumière et « l’esprit de l’homme est la lampe de Jéhovah qui sonde jusqu’au fond des entrailles (du cœur) » (Pr. XX : 27). Le Saint-Esprit se communique à l’esprit de l‘homme, il l’allume comme on allume une bougie qui fume, il illumine la conscience sur la personne de Jésus et notre relation avec Lui (Ro. VIII : 16), il donne une nouvelle disposition (Ps. LI : 12), il nous donne une intuition qui en premier lieu nous permet de percer le sens de certains passages de l’Ecriture qui autrement resteraient occultes en dépit de la plus grande érudition que puisse avoir un théologien. Jésus est la porte d’entrée dans la vie nouvelle, il n’y a pas d’autre entrée possible, et seul le Saint-Esprit peut nous amener devant cette porte. Nous avons pour l’instant envisagé la question de la régénération du point de vue du sujet qui en est ‘objet, Mais il faut aussi se rappeler que le Saint-Esprit est envoyé par Jéhovah-Jésus, pour révéler Jéhovah-Jésus.
La vie naturelle est une typification de la vie spirituelle dans presque tous ses aspects, et un nouveau-né bien qu’il ait la même vie et les même organes qu’un adulte, a cependant des difficultés et des angoisses qu’un adulte n’a pas. Un bébé pleure beaucoup plus qu’un adulte normalement ! Il pleure pour un oui ou pour un non, car il ne comprend pas le monde qui l’entoure, et il ne cherche qu’à satisfaire ses désirs. Quand nous naissons spirituellement nous naissons tous bébés dans la foi, et comme disait Spurgeon nous naissons tous arminiens, pour ne pas dire catholique comme la majorité d’entre nous, puisque notre culture française n’est pas protestante hélas, mais malheureusement catholique romaine ! Bien sûr il y a des croyants qui ont eu le privilège de naitre dans une famille calviniste, et donc échappent dès le départ à l’angoisse dont parle la deuxième partie de notre verset : « par ta justice tu feras sortir mon âme de l’angoisse » (certaines versions classiques utilisent le futur).
Mais hélas du coté francophone notre culture est catholique romaine, et donc la grande majorité d’entre nous naissons au milieu de l’idolâtrie papiste, ce qui fait qu’ au départ beaucoup ne connaissent que ce que nous appelons « l’évangile crû », c’est-à-dire qu’ils ne savent qu’une seule chose, et ce de façon expérimentale, et c’est que Jésus est leur divin Seigneur et Sauveur. D’autre part comme tout croyant né de l’Esprit, ils comprennent intuitivement que la Bible est la Parole infaillible et inerrante de Dieu. Ils sont donc sauvés éternellement et leur destination finale est la Jérusalem céleste, là où tout est lumière, gloire, et félicité. Néanmoins il y a un chemin à parcourir ici-bas avant d’arriver là-haut, et ce chemin est étroit ; il passe au milieu d’un champ de bataille où la chair et l’esprit luttent sans cesse, où le monde et le diable sont en embuscade. En effet « sans sainteté nul ne verra Dieu » et par conséquent le chemin du pèlerin qui se dirige vers la cité céleste est le chemin de la sanctification expérimentale, de la mortification des désirs charnels, de la crucifixion du vieil homme, et donc d’une guerre sans trêve contre ce monde qui est sous l’emprise du Malin. Ce n‘est pas le chemin large des faux évangiles qui aujourd’hui abondent, et qui ont pour caractéristique commune la mondanité.
Quand on voit par exemple les films soi-disant chrétiens sur YouTube, on reste frappé par cette superficialité du protestantisme apostat d’aujourd’hui. La scène classique étant la petite prière en se prenant les mains. Petite prière qui bien sûr est dirigée par une femme en minijupe ou en pantalon ! Mais cela passe très bien et tout le monde dit : Amen ! Nous ne reviendrons pas maintenant sur l‘abomination féministe à laquelle se soumettent aveuglement les évangéliques modernes dont le cerveau a été lavé quotidiennement par des décades de télé à la maison, et une Education nationale complètement antichrist. Nous voulons plutôt en cette occasion, dénoncer cette manie due à la propagande effectuée par ces films, de prier en se tenant les mains. La Bible n’interdit pas cela explicitement, mais nous ne voyons dans les Ecritures qu’un seul cas lorsque les mains sont citées en relation avec la vie spirituelle, et c’est l’imposition des mains.
L’imposition des mains dans l’Ecriture est effectuée dans 2 cas : pour une guérison physique, ou pour transmettre le Saint-Esprit ou un ministère, un don du Saint-Esprit (Ac. VIII : 17,18, IX : 12, 1 Ti. IV : 14). Les 12 apôtres n’étant plus de ce monde, l’Esprit ne vient plus par imposition des mains, et quant à la transmission d’un ministère ou d’une guérison, l’imposition des mains reste valide, mais vu qu’il n’y a plus de ministère de miracles (bien qu’il y ait des miracles), et que les églises ont perdu leur autorité spirituelle puisqu’elles ont perdu leur autorité morale, l’imposition des mains ne peut donc être que quelque chose d’exceptionnel quant à sa validité, car beaucoup imposent les mains de nos jours, et spécialement dans les cercles pentecôtistes… Voilà pour ce qui est en résumé, de l’imposition des mains.
Par contre dans le NT nous ne voyons jamais les croyants se tenir les mains pour prier. Il ne nous est pas dit non plus qu’il ne se tenaient pas les mains répondront certains ; et ils ont raison. Mais le fait est que la relation avec Dieu est avant toute chose une relation personnelle ; chaque membre se communique à Dieu sans passer par un autre membre, car « il y a 1 seul Dieu et 1 seul médiateur entre Dieu et les hommes : Jésus-Christ homme ». Or cette relation est spirituelle, elle n’a aucun lien avec le corps de chair, bien que celui-ci jouisse des bienfaits de cette communion, puisque nous prions souvent pour notre santé physique… Prendre les mains d’un autre croyant durant une prière est une interférence de la chair. En effet les 2 croyants doivent maintenir leurs mains jointes, et cela demande un petit effort qui détourne l’attention à un moment, ou à un autre. La prière c’est avec Dieu, et même si nous prions ensemble et exprimons la même pensée, cela reste une relation personnelle où il ne peut y avoir interférence quelconque, c’est une relation entre 2 personnes : le Père céleste et un de ses fils adoptifs. C’est justement là aussi que nous nous différencions totalement des sectes qui toutes insistent sur la relation primordiale avec leur organisation et leur hiérarchie. Le protestantisme est la vraie religion car elle est basée sur une relation directe et personnelle avec Dieu, laquelle est établie par la foi en son Fils unique, et est certifiée par l’autorité suprême des Ecritures. Apparemment donc, cette mode de prier est une invention d’Hollywood qui nous présente souvent le cadre d’un couple d’amoureux qui prient le Seigneur en se tenant les mains. C’est romantique, n’est-ce pas ? Et avec une touche de spiritualité ! Mais c’est en fait une spiritualité troublée par une touche de romantisme, ce qui fait toujours l’affaire de Satan ! Mais revenons maintenant à la deuxième partie de notre verset : « par ta justice tu feras sortir mon âme de l’angoisse ».
Comment cela se fait-il que la justice puisse faire sortir nos âmes de l’angoisse ? En premier lieu il nous faut savoir de quelle justice il s’agit. S’agit-il d’une justice personnelle basée sur nos bonnes actions ? Evidemment non puisque tout ce que nous faisons, même quand nous le faisons inspirés par le Saint-Esprit, est taché par le péché. Il s’agit en fait de la justice de Dieu, de la justice de Jésus-Christ qui nous est imputée. Jésus-Christ est mort pour nos péchés et donc nous ne devons plus rien à la justice de Dieu qui réclamait le juste châtiment pour nos péchés, et « le salaire du péché c’est la mort » ! Christ est mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification nous dit l’Ecriture. Mais en plus il a vécu une vie parfaite pour nous, pas pour lui, car il n’avait pas besoin d’être soumis à la loi puisqu’il en est l’Auteur et pas le sujet. En effet le fils de l’Homme est maitre du sabbat (Mc. II : 23), il est même notre sabbat ! Donc non seulement nous ne devons plus rien à la justice de Dieu, sinon qu’elle nous couvre de ses ailes car elle a examiné la vie sans tâche de notre grand Substitut et n’a vu que perfection. En fait, la justice de Dieu est plus que satisfaite ; elle est magnifiée par la vie et la mort de notre grand Substitut. Beaucoup, en lisant cela, penseront que nous ne faisons que répéter de ce que d’autres ont déjà dit de façon bien plus éloquente. C’est un fait que nous ne disons rien de nouveau, mais il est très important de répéter sans cesse cette grande vérité que nous sommes justifiés devant Dieu par la foi uniquement, et que cette foi est un don du Saint-Esprit, non pas une vertu inhérente à l’homme ; vertu qu’il doit appliquer à Christ par un acte de sa propre volonté, comme prétend nous le faire croire la sotériologie arminienne ou même semi-pélagienne, c’est-à-dire catholique.
Les catholiques dans leur grande campagne œcuménique destinée à absorber le protestantisme, utilisent aujourd’hui tout un vocabulaire et une liturgie protestante. Ils parlent de la justification par la foi, du salut par la grâce etc. Mais il y a une chose sur laquelle ils ne pourront jamais céder, et c’est l’imputation de justice que nous offre Dieu au travers de l’Evangile. Oui, ils parlent de grâce, mais il doit toujours y avoir une coopération humaine. Ils parlent de foi mais elle ne sauve pas sans les œuvres ; sans un baptême d’eau, ou une hostie ou une reconnaissance minimum de la « sainte mère » église de Rome… Pour nous les vrais protestants le salut est par la foi sans aucune œuvre, sans aucune église, et la grâce est inconditionnelle et prédestinée. Les œuvres sont le résultat de la foi ; la confirmation ou l’authentification de celle-ci, mais elles ne sauvent personne. Elles sont le but de la foi et non son origine (Eph. II : 10). Ça c’est quelque chose d’inadmissible pour un catholique, et de douteux pour un arminien puisque ceux-ci croient que l’homme a une foi inhérente qu’il lui suffit d’activer par un acte de sa volonté pour être sauvé quand l’évangile résonne dans ses oreilles. Mais pour nous, voilà la pierre angulaire de l’édifice de notre foi ; une foi d’origine céleste qui repose sur la souveraineté absolue de Dieu qui nous a élus dans son amour et sa sagesse, avant la fondation du monde, selon le bon plaisir de sa volonté. C’est pourquoi nous pouvons nous exclamer avec confiance et avec joie que Sa justice délivre nos âmes de toute angoisse, car une fois que nous avons affermi notre élection et vocation, nous savons que rien ne peut nos séparer de l’amour de Dieu qui est en Christ ; « car j’ai l’assurance que ni la vie , ni la mort, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses futures, ni les autorités, ni les êtres d’en haut ni ceux d’en bas, ni aucune créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ notre Seigneur » (Ro. VIII : 38 et 39). Evidemment affermir sa propre élection et vocation, cela ne se fait pas du jour au lendemain, cela demande généralement quelques années, afin de pouvoir considérer rétrospectivement si le Saint-Esprit est en train de nous modeler peu à peu à l’image de Christ, s’il y a une avancée dans le chemin de la sainteté. Cela demande de voir par nos œuvres si notre élection n’est pas imaginaire, sinon bien réelle. Celui qui sait que son salut ne dépend pas de ses œuvres mais de l’œuvre de Jésus-Christ, et que cette œuvre le concerne personnellement car elle est confirmée quotidiennement par l’œuvre de sanctification du Saint-Esprit en son cœur, celui-ci ne peut sombrer dans l’angoisse et peut dire avec tous les saints : « pressés de toute manière mais non réduits à l’extrémité, dans la détresse mais non dans le désespoir ; persécutés mais non abandonnés ; abattus mais non perdus » (2 Co. IV : 8, 9).
Au contraire celui qui ne croit pas à une justification gratuite, à une justice imputée gracieusement, ne peut échapper â l’angoisse quand il pèche piteusement au jour où la grâce cesse de le soutenir dans son combat quotidien contre le péché. Et qui ne pèche pas ? « Il n’y a pas d’homme juste sur la terre qui fasse (toujours) le bien et ne pèche point ». Tous nous péchons à un moment ou à un autre, et seule la justice sans tâche de Christ Jésus qui nous est imputée peut nous permettre d’échapper aux accusations de Satan, et laver notre conscience de tout péché, si toutefois nous les confessons et nous en éloignons avec horreur et empressement. Je me rappelle un dicton de mon enfance que les gamins utilisaient souvent à cette époque : « Donner c’est donner, reprendre c’est voler ! » Le Dieu que nous les calvinistes adorons est le Dieu qui nous donne un salut éternel, et qui ne le reprend pas par la suite, bien qu’il nous reprenne et nous châtie dans ce monde pour nos péchés, car « le jugement commence par la maison de Dieu ». Notre salut est éternel puisqu’ il est basé sur une autre personne qui est parfaite et éternelle ; sur Jésus-Christ le grand garant du salut de nos âmes. Quand nous péchons nous ne nous désespérons pas, car nous savons que Jésus-Christ est venu pour sauver les pécheurs, pas les justes, et donc étant pécheurs confirmés nous clamons : « par ta justice fais sortir mon âme de l’angoisse » !
L’arminien lui n’a pas cette consolation sûre ; son ancre n’est pas bien fixée par la foi, au-delà du voile de cette vie contaminée par le péché. Tout comme il s’imagine que par sa propre volonté il est entré dans la grâce de Dieu, de même il s’imagine qu’il peut en sortir. Or Jésus nous dit : « Mes brebis entendent ma voix, et moi je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais et personne ne les ravira de ma main » (Jn. X : 27, 28). Le défenseur du libre-arbitre ne comprend pas qu’entendre la voix de Jésus demande une ouïe que l’homme naturel ne possède pas. Il s’imagine que tout homme peut entendre la voix du Seigneur, alors qu’en réalité tout homme est aussi sourd que Lazare dans sa tombe (Jn. XI : 17) ! Lazare était dans un état de décomposition, et ni ses yeux ne pouvaient voir ni ses oreilles ne pouvaient entendre, ni ses membres ne pouvaient bouger, jusqu’à ce que la vie entrât en lui au commandement du Seigneur, et le capacitât pour entendre et se lever, et sortir de la tombe.
En fait l’arminianisme est une forme christianisée d’humanisme, car selon ses adeptes ce qui détermine le destin de la personne c’est sa bonne volonté, son soi-disant libre-arbitre. Et qu’est-ce que l’humanisme sinon croire que l’homme peut faire son chemin vers le bien, vers un état supérieur, par ses propres moyens. L’arminien, c’est-a-dire le défenseur du libre-arbitre, croit à une élection conditionnelle basée sur l‘exercice persévérant d’une volonté naturelle qui s’accroche à la promesse de vie éternelle en Jésus-Christ. Il croit même en une prédestination qu’il assimile à une connaissance anticipée de Dieu, qui par conséquent n’est qu’un spectateur passif de nos déterminations. Mais n’est-il pas écrit : « Comme le répartissement des eaux , ainsi est le cœur de l’homme dans la main de Jéhovah, à tout ce qu’Il veut Il l’incline » ? Comment peut-il donc échapper à l’angoisse quand cette volonté se fait languissante, et quand la volonté de la chair prend le dessus sur la volonté de l’esprit ? Il ne peut échapper à cette angoisse, et toute sa vie il doit lutter contre celle-ci, alors que celui qui a affermi son élection et sa vocation, n’a plus à se soucier pour son salut ; il est entré dans le sabbat du Seigneur Jésus par la foi que les œuvres que le Saint-Esprit a produit en lui a confirmée, « car ainsi a parlé le Seigneur : c’est dans le repos et dans la tranquillité que sera votre salut, c’est dans e calme et la confiance que sera votre force » (Es. XXX : 15).
Nous devons servir Dieu par gratitude et non par peur d’être jetés en enfer, et tant que la question de notre élection n’est pas assurément réglée, et quand nous disons assurément, nous faisons appel aux œuvres du croyant qui manifestent une sanctification réelle, une transformation notable dans le contrôle du caractère, dans la mortification de la chair, dans la crucifixion du vieil homme. Mais une fois que tout cela est confirmé, il n’y a plus d’angoisse et nous pouvons clamer : par Ta justice tu as sorti mon âme de l’angoisse !
La différence entre l’évangile estropié des arminiens, et l’évangile pur des calvinistes est donc énorme. Pas quant au salut lui-même, car celui qui s’est repenti de ses péchés et croit que Jésus est son Seigneur et son Dieu a la vie éternelle, même si dans son ignorance il est encore arminien, même s’il s’identifie encore avec une église apostate. La différence ressort dans la façon de cheminer dans la voie de la sanctification qui est la voie du salut, car « sans sainteté nul ne verra Dieu ». L’un marche en claudiquant, car il est toujours dans la crainte de perdre son salut et l‘autre marche joyeusement car il sait que « Celui qui a commencé la bonne œuvre en lui la terminera jusqu’au Jour de Jésus-Christ ». On entend souvent le faux argument disant que les calvinistes puisqu’ils affirment que tout est prédestiné, ne sentent pas le désir d’évangéliser, de travailler pour le Seigneur. C’est vrai que chez les hypers calvinistes on voit cette tendance, car comme ils pensent que la prédestination élimine pratiquement la responsabilité personnelle de tout homme, ils ont tendance à sombrer dans une forme de fatalisme. Mais nous les calvinistes, nous savons que la prédestination ne supprime pas la responsabilité de chacun. L’homme est prédestiné mais il est aussi responsable de son destin. C’est un mystère que nous ne pouvons pas expliquer, c’est un paradoxe que nous ne pouvons et que Dieu ne nous demande pas de comprendre, sinon d’accepter, car il est exposé clairement dans les Ecritures, tout comme le mystère de la très sainte Trinité, ou de la plénitude de la divinité dans la personne humaine de Jésus-Christ. Oui, tout est programmé d’avance, mais nous sommes responsables de nos actions. Un dieu que l’on peut comprendre totalement avec notre intellect n’est pas le Dieu de la Bible, car le Dieu de la Bible ne peut être expliqué par une créature limitée, car l’infini ne peut être compris par le fini, tout comme l’océan ne peut être contenu dans un pichet. Dieu est esprit, il est même le Saint-Esprit dans sa 3eme Personne, lequel révèle á notre esprit humain que Jésus-Christ est notre divin Seigneur et Sauveur, ce qui met en marche notre intellect qui sondant les Ecritures renouvelle jour après jour notre esprit. C’est pourquoi il est écrit : « Renouvelez-vous dans l´esprit de votre pensée ». L’histoire le prouve sans conteste que ce ne sont pas les partisans du libre-arbitre qui ont fait avancer l’Eglise mais les déterministes comme Augustin, Wycliffe, Luther, Calvin, Spurgeon, qui savaient que la grâce et la prédestination sont le fondement de notre salut, et que la justice imputée de Christ sort nos âmes de toute angoisse !
Maranatha.
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