Radicalement Protestant
  LE RAVISSEMENT DES VIOLENTS
 

LE RAVISSEMENT DES VIOLENTS.


     « Mais depuis les jours de Jean le baptiseur jusqu’à maintenant, le Royaume des cieux est pris par violence, et les violents le ravissent » (Mt. XI : 12, version Darby).

 

      Il y a eu diverses interprétations de ce passage, mais aucune ne m’a vraiment convaincu. Vous avez par exemple celle de Martin Luther qui l’explique en disant qu’il s’agit d’une tentative d’imposer la venue du Royaume de Dieu par une sédition contre le pouvoir politique de l’époque, en faisant de Jésus le roi de la nation juive. Luther voyait donc dans ce passage une violence de type politique. C’est bien vrai que les apôtres mêmes avaient l’espoir que Jésus rétablirait le royaume de David dont il était héritier selon la chair (Act. I : 6), et le peuple qui avait vu et profité du miracle de la multiplication des pains pour les 5000 hommes, forma effectivement ce projet. Mais ce n’est pas ce que notre Seigneur veut nous dire dans ce passage de Mt. XI. En effet le projet politique ne réussit point, car « Jésus sachant qu’ils allaient venir l’enlever pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, lui seul » (Jn VI : 15). De plus Jésus nous dit que les violents s’en emparent, c’est-à-dire qu’ils arrivent à leurs fins ; il ne dit pas qu’ils essayent de s’emparer. De plus nous savons que le Royaume des cieux consiste en justice paix et joie dans le Saint-Esprit (Ro. XIV : 17), et cela ne s’obtient pas avec des épées ou des lances ! Cette interprétation de Luther est donc insoutenable, et je rends grâce à Dieu qui révèle aux enfants, ce qu’il cache aux grands théologiens.

     Pour comprendre correctement cette déclaration surprenante de notre Seigneur, il faut avant tout considérer le contexte historique. C’était la fin de la dispensation de la loi révélée à Moïse, et l’aurore d’une nouvelle ère pointait à l’horizon. La dispensation de la grâce commençait à jeter ses rayons de lumière, car comme dit Jn. I : 17 : « La loi fut donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité vinrent par Jésus-Christ ». L’aurore d’un jour nouveau garde encore certains traits de la nuit et des étoiles brillent encore par ci par là dans le firmament de l’aurore. De même quand la nuit tombe, elle ne tombe pas d’un coup comme quand on éteint la lumière dans une pièce et que tout devient instantanément totalement obscur ; il y a ce que l’on nomme un crépuscule. C’est pareil dans le domaine spirituel, et le passage de la dispensation de la loi à celle de la grâce, même si officiellement il s’est effectué à la seconde où Jésus a expiré sur la croix et que le voile du temple s’est déchiré, s’est réalisé peu à peu dans la pensée de la majorité des disciples, exception faite de notre apôtre Paul (l’apôtre des gentils). Au moment où Jésus fit cette déclaration la loi cérémoniale était en vigueur dans la pensée du peuple, même si l’Evangile commençait à être prêché par notre Seigneur, et qu’il transgressait la loi cérémoniale puisqu’il enseignait que tous les aliments étaient purs (Mr. VII : 19), et qu’il ne se soumettait pas au sabbat (Luc VI : 5, Jn. V : 18). Ainsi donc la situation était celle de transition, et tandis que Jésus-Christ prêchait l’Evangile et introduisait la nouvelle dispensation, la vieille dispensation restait momentanément en vigueur, et les sacrifices d’animaux continuaient de s’exécuter dans le temple, sans pour autant être en contradiction avec la bonne nouvelle de l’Evangile, puisque le vrai sacrifice d’expiation n’avait pas encore été offert sur la croix du Calvaire. Rappelons en prime que notre Seigneur lui-même interdisait à ses disciples de proclamer qu’il était le Messie (Mt. XVI ; 20). Il ne faut pas non plus oublier que le Saint-Esprit n’était encore venu habiter de façon permanente dans le cœur des croyants. Le culte officiel appartenait au sacerdoce lévitique, et il n’y avait aucun culte officiel de l’Eglise pour la simple raison que l’Eglise n’était pas encore née ; elle était dirons-nous en gestation. Dans ces conditions Jean faisait office de héraut avec ses baptêmes d’eau, et ses harangues qui exhortaient ses auditeurs à se repentir publiquement de leurs péchés, dans l’attente de la venue imminente du Messie. Son office et son message était une offense aux autorités de la religion établie. Cependant ni Jean le baptiseur ni Jésus le Messie d’Israël n’inventèrent une nouvelle cérémonie religieuse avec la pratique du baptême d’eau. C’était une pratique cérémoniale courante depuis le temps de Moïse. Ce qui induit le lecteur à croire que c’est une cérémonie nouvelle c’est en fait la mauvaise traduction du terme baptême, ou plutôt sa non traduction ! En effet c’est un terme grec qui signifie tout simplement lavement ou immersion dans l’eau. Pourquoi n’avoir pas traduit le terme comme lavement et avoir fabriqué une nouvelle parole qui phonétiquement sonne comme la parole originale en grec ? La raison est claire et c’est le sacramentalisme ! Faire croire que le baptême est une invention chrétienne permit à Satan dès le début d’implanter le sacramentalisme qui l’essence du mystère de l’iniquité qui déjà opérait durant le ministère de Paul (2Ts.II; 7).

     Ainsi donc Jean le Baptiste humiliait ses auditeurs quand il leur demandait de se soumettre au rite du lavement, car c’était un rite réservé aux païens qui se convertissaient à la religion juive. En effet, exception faite des prêtres de la lignée d’Aaron, le lavement rituel des personnes était réservé aux prosélytes et non pas aux juifs de naissance. Sa prédication n’était pas seulement humiliante, mais aussi un peu révolutionnaire car pour traiter avec le péché, le système lévitique avait ses sacrifices d’expiation qui devaient se faire à Jérusalem au temple. Juifs comme prosélytes devaient tous confesser leur péchés en offrant leurs sacrifices sur l’autel de bronze du temple. C’est pourquoi les autorités religieuses juives ne reconnaissaient pas le ministère prophétique, ni le rite de lavement qu’il effectuait dans le désert (Luc XX : 5). Jean annonçait en fait la fin de la dispensation de la loi mosaïque et donc la fin du sacerdoce lévitique. C’était le début d’une transition qui dura longtemps ; jusqu’à la destruction du temple en l’an 70. Dieu est patient. Le système lévitique continuait de fonctionner en dépit de ses prêtres corrompus, et le nouveau système de la grâce pure n’avait pas encore de base légale pour le remplacer, puisque notre Seigneur Jésus n’avait pas encore versé son sang sur la croix, selon qu’il est stipulé que sans effusion de sang il n’y a pas d’expiation (Hb. IX : 22). Dieu était donc en train d’appeler ses élus au vrai repentir qui doit précéder toute conversion par la prédication de Jean le baptiseur. Aller au désert au lieu d’aller au temple c’était contraire aux règles établies depuis des siècles, et c’était donc se faire violence à soi-même ; c’était aller à l’encontre de l’enseignement traditionnel établi par Dieu et à l’encontre de la culture dominante. Depuis des siècles la loi ordonnait que les offrandes expiatoires pour le péché dussent s’offrir à Jérusalem, elle ne demandait pas un lavement rituel. Lequel était réservé uniquement aux prêtres pour instituer le début de leur ministère (Ex. XXIX : 4) ou aux païens qui se convertissaient. Pour un juif qui ne fût pas de la lignée d’Aaron cela signifiait s’humilier au niveau d’un païen ; confesser qu’ils étaient étrangers au vrai Dieu et qu’ils demandaient à le connaitre. C’était chose dure à admettre car la grande majorité n’avait pas compris le symbolisme des rites, et confondait le type et l’antitype, l’ombre et la réalité, et n’avait pas compris que Jésus était la réalité que projetait l’ombre du culte lévitique. Ils étaient tous fils d’Abraham selon la chair et mais pas tous selon l’esprit !  Voilà l’état d’esprit de la nation quand Jean arriva avec son baptême d’eau, et ceux qui allaient au désert écouter le prêche de Jean et recevoir un lavement rituel qui les rendaient similaires aux prosélytes des nations dans leur confession de pécheurs, ceux-là se faisaient eux-mêmes violence ; violence à leur orgueil de juifs. S’humilier c’est toujours se faire violence, et si on ne violente pas notre égo, qu’il soit juif ou gentil, il ne peut y avoir de vrai repentir, et donc de salut. Cependant ceux qui se font violence s’ouvrent le chemin vers la porte du salut, et s’emparent du Royaume des cieux ! « Celui qui s’humilie sera exalté, celui qui s’exalte sera humilié » dit l’Ecriture. Ce sont les violents qui ravissent le Royaume de Dieu.

     Durant les jours de Jean Baptiste jusqu’à la crucifixion de notre Seigneur, le royaume des cieux était pris par violence car la dispensation de la loi n’était finie, et la dispensation de la grâce n’avait pas commencé légalement ; elle était seulement annoncée. La loi et la grâce sont 2 principes opposés, et le Royaume en ces jours-là causait violence dans le cœur des croyants, car fallait-il croire en Celui qui viendrait, ou Celui-ci était-il arrivé en la personne de Jésus le nazaréen ? Fallait-il continuer avec les types, ou fallait-il se préparer pour recevoir l’Antitype ? Il y avait un doute dans l’air car Jésus interdisait à ses disciples, ainsi qu’aux démons qu’il expulsait, de révéler qu’il était le Christ. Rappelez-vous aussi que Jean lui-même doutait alors qu’il était arrivé à la fin de son ministère, et qu’il était en prison. Le doute disparut quand Jésus ressuscita, mais jusqu’à sa résurrection il fallait se faire violence pour entrer dans le Royaume des cieux ; le royaume de Dieu était pris par la violence sur soi-même. Et même après la résurrection les disciples devaient continuer de se faire violence, car il y avait une culture juive enracinée qui les tentaient constamment à revenir aux rudiments de la loi, aux cérémonies, et à une séparation des gentils, c’est pourquoi Paul écrivit l’Epitre aux Hébreux.

      Il est donc évident pour en revenir au verset cité au début, que notre Seigneur Jésus ne parlait pas d’une violence physique ou politique comme affirmait Luther, mais d’une violence non seulement interne vis-à-vis d’une identité culturelle et historique, mais aussi spirituelle vis-à-vis de principes qui choquaient entre eux, aussi longtemps que la croix ne permette que la miséricorde triomphe sur le jugement, et que la grâce satisfasse la justice. Nous pouvons rajouter aussi que notre Seigneur Jésus déclara à Pilate que son royaume n’était pas de ce monde, ce qui impliquait qu’aucune violence externe ne pouvait s’en emparer.

     Ayant donc la compréhension correcte de cette violence dont parlait notre Seigneur, tournons maintenant notre regard sur le présent, et voyons comment se répète de nos jours ce phénomène au milieu de la chrétienté. En effet ce qui se passa dans le judaïsme au temps de la 1ere venue du Christ est en train de se renouveler au temps de la seconde venue. Voilà 2000 ans bientôt que le christianisme s’est imposé et que partout des églises ont fleuri. Quand une église ou une dénomination se corrompait Dieu en levait une autre. Mais le modèle était toujours, avec plus ou moins de fidélité, selon la description qu’en font les écritures du NT, c’est-à-dire que dans les assemblées la Parole doit être prêchée par un ministre de la Parole (un pasteur), et qu’il y a toujours des anciens, des maitres, des diacres, des services de communion, de prière etc. Le modèle original de l’église locale est celui qui nous est décrit dans les Actes, et dans les Epitres à Timothée et à Titus, mais le mystère de l’iniquité, le sacramentalisme, qui était déjà à l’œuvre au temps de Paul a peu à peu bâti son église modèle ; celle du pape ! Grâce à Dieu avec la Réforme protestante de nouvelles églises véritables ont pu réapparaitre en plein jour, et prospérer durant 5 siècles. Les plus pures étant selon notre opinion les églises baptistes particulières (calvinistes)…

      Nous sommes donc habitués depuis 2000 ans à voir des églises se bâtir puis se pourrir et laisser leur place ensuite à de nouvelles églises qui à leur tour se pourrissaient, et le cycle continua jusqu’au XXème siècle, avec chaque fois une avancée dans la compréhension de la doctrine, avec un progrès du dogme. Les juifs connurent aussi ce même phénomène d’apostasie et de restauration durant 1500 ans, et ce jusqu’à la destruction du temple par les légions romaines en l’an 70. Aujourd’hui, nous les chrétiens, nous sommes dans une époque de transition ; le temps des églises locales est en train de s’achever et nous attendons la seconde venue de Jésus-Christ, « mais il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant » (2 Ts. II : 3). Cependant je ne vais pas de nouveau entrer ici dans une explication détaillée des signes qui prouvent que l’Apostasie est arrivée. J’en ai parlé suffisamment dans d’autres articles. Je dirai seulement, au passage, que la féminisation des églises, le néo pentecôtisme, et l’œcuménisme sont 3 signes certains de la fin de l’ère des églises.  Je ne vais pas non plus dire que tous les pasteurs sont une bande de marchands du temple, de pharisiens et de saducéens modernes, car il y a toujours des Nicodème au milieu, qui en dépit de leur formation théologique avancée (pour certains), ne se sont pas rendus compte de la gravité de la situation. Je dirai simplement que nous avons passé le point de non-retour pour le rétablissement des églises protestantes conventionnelles. Je veux donc plutôt, avec l’aide du Saint-Esprit, insister sur la nécessité de nous faire violence afin d’abandonner le système traditionnel et biblique des églises évangéliques, et de sortir au désert où une voix crie « Sortez de Babylone mon peuple et ne participez pas à ses péchés » !

     Nous avons 2 exemples qui peuvent nous aider à comprendre notre situation si nous les appliquons à nos jours. Le 1er nous le trouvons dans Jn. V : 2 à 16. Nous y voyons Jésus guérir un paralytique. Or dans cette guérison Jésus une fois de plus ne respecte pas le Sabbat, et dit au paralytique de le transgresser puisqu’il lui ordonne d’emporter son lit au lieu de le laisser sur place, et venir le jour suivant le récupérer (Jer. XVII : 21).  Notons que le paralytique ne demande même pas comment s’appelle Celui qui l’a guéri, et sa réaction ultérieure c’est seulement d’aller au temple. Une fois que Jésus lui révèle son identité la seule chose qu’il trouve de mieux à faire, c’est d’aller le dénoncer aux religieux qui étaient déjà furieux contre Lui, car il faisait ses miracles précisément les jours de sabbat (v. 15 et 16). Ça c’est le type même de croyant formel qui aujourd’hui n’écoutera pas notre message, et nous dénoncera comme des gens qui causent des problèmes, et des divisions, car nous mettons la Parole au-dessus de tout, et pour cette sorte de croyant l’église locale, ou leur dénomination est leur tout. L’important c’est le culte officiel, peu importe si c’est Jézabel qui le dirige, comme c’est le cas dans de nombreuses congrégations de nos jours quand les femmes montent en chaire.

      Le second type nous le trouvons au chapitre 9. Là nous y voyons un homme aveugle de naissance recevoir la vue. Celui-ci est le type opposé du paralytique : 1 il sait que Celui qui l’a guéri s’appelle Jésus (v.11). 2 il ne va pas au temple mais on l’amène plutôt de force aux religieux qui l’interrogent. 3 il ne les tient pas pour l’autorité suprême, et leur oppose une telle résistance qu’il est excommunié (v. 33). 4 il désire connaitre le Fils de Dieu (v. 36). 5 il L’adore (v. 38). C’est le type du croyant né de l’Esprit qui met la vérité au-dessus des autorités religieuses, et préfère l’excommunions que nier la vérité. C’est le type de croyant qui écoutera notre message, même s’il met du temps pour réagir ; la vérité est au-dessus de tout, même des autorités religieuses, et il sera prêt à abandonner l’église locale si Jézabel monte en chaire. Pour ce croyant la Parole de Dieu c’est Dieu, comme disait Luther, et si cette Parole lui commande de sortir de Babylone il le fera. Et c’est ce qu’elle fait aujourd’hui quand dans Is. LII; 11, 12 elle nous dit : « Partez, partez, sortez de là ! Ne touchez rien d’impur ! Sortez du milieu d’elle ...Ne sortez pas avec précipitation, ne partez pas en fuyant ; car Jéhovah ira devant vous, et le Dieu d’Israël fermera votre marche ». Le croyant se fait violence quand il se sépare de sa congrégation, mais ce n’est pas quelque chose d’irréfléchi ; c’est le résultat d’une lutte interne entre le désir de la chair qui aime la tradition, et le désir de l’esprit qui aime la Parole au-dessus de tout, car c’est sa vie. La chair a ses raisons et ses sentiments qu’elle oppose à l’esprit. Voyons dans ce cas précis ce que sont ses raisons et ses sentiments. Nous commencerons par les sentiments.

     Ce sont principalement des sentiments d’affection mutuelle. Beaucoup ont connu le Seigneur au sein d’une congrégation, sous le ministère d’un pasteur ou d’un évangéliste, et ont grandi spirituellement dans cette même congrégation.  Tout cela tisse des liens d’amitié et d’amour fraternel qui, il faut quand même hélas l’avouer, sont bien souvent éphémères et se défont à la sortie du culte dominical aussi rapidement qu’ils se reforment à l’entrée du culte suivant ! Mais l’habitude s’est formée de venir au temple chaque semaine, chanter, prier, écouter le sermon etc. Tout cela bien sûr peut réchauffer le cœur, et comme notre religion est une religion du cœur en premier lieu, une religion d’amour car Dieu est amour, il est difficile de concevoir une vie chrétienne en dehors de l’église locale, car c’est là que nous rencontrons nos frères, et « nous savons que nous sommes passé de la mort à la vie parce que nous aimons les frères » (1 Jn. III : 14). Néanmoins l’amour doit se diriger en premier lieu à Celui qui nous a créés pour que nous atteignions le salut en nous justifiant par la foi dans le sang versé de son Fils unique. « Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé ». Or si l’Evangile de la gloire de Jésus-Christ est défiguré par des doctrines humanistes, comme par exemple l’arminianisme qui fait dépendre le salut du fantôme du libre arbitre, notre amour pour Christ doit nous forcer à rompre toute affiliation avec une telle église ou une telle dénomination. Néanmoins l’amour pour les frères qui sont dans cette église me contraindra avant de couper les ponts de leur expliquer les raisons de ma sortie définitive, et les exhorter à faire de même, et à nous réunir ensemble que ce soit sous un arbre ou à la maison… « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi ; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi…celui qui perd sa vie à cause de moi la sauvera » dit Jésus dans Mt. X : 37, 39.  L’amour chrétien n’est pas restreint aux 4 parois d’un temple ou au règlements d’une dénomination. Beaucoup aiment leur dénomination mais pas les frères qui s’y trouvent ! Nous devons aimer tous les frères ; ceux qui sont nés de la Parole et de l’Esprit sont nos frères, et peu importe leur dénomination, ou s’ils sont arminiens ou calvinistes, ou s’ils ont compris la doctrine de la grâce, ou s’ils sont en pleine erreur doctrinale. L’amour est patient et attendra le bon moment pour dissiper les erreurs. Le vrai amour comme la vraie piété se dévoile à la maison pas dans le culte dominical. Maintenant cela ne veut pas dire que je n’aime pas le culte dominical, car je n’y manquais pas lorsque je participais à la vie d’une église locale, et chanter tous en cœur les louanges du Seigneur est une joie qui n’a pas équivalent dans le monde.

     Voyons maintenant les raisons que la chair utilise pour étouffer la voix de la conscience qui nous dit que cela cloche de plus en plus dans les églises, et qu’il faut sortir de Babylone. La pensée charnelle utilise principalement Hb X : 25 qui dit : « et prenons garde l’un à l’autre pour nous exciter à l’amour et aux bonnes œuvres, n’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes, comme quelques-uns ont l’habitude… » (version Darby). J’ai utilisé justement cette version car elle rend mieux le sens de la parole grecque qui ne parle pas d’une église locale organisée, sinon seulement d’un rassemblement de frères. Tout comme notre Seigneur quand il dit que là où 2 ou 3 sont rassemblés en son nom ; là il est présent parmi eux.  Nos opposants citent aussi souvent Mt XVI : 18 qui parle de l’Eglise de Christ. Les papistes disent qu’ils sont l’église de Christ, et nous savons parfaitement qu’ils sont en fait l’Eglise de l’Antéchrist. Cependant beaucoup de protestants se sont laissés emporter par cet esprit sectaire.  La vérité étant que l’Eglise de Christ est invisible dans sa totalité, et la partie visible sur terre fut essentiellement l’ensemble des église protestantes jusqu’à l’Apostasie finale qui a commencé au XXème siècle.  Nous sommes maintenant arrivés à l’époque de Laodicée (Ap. III : 16), et l’ensemble des églises protestantes, à quelques exceptions près, est tombé dans l’Apostasie que prophétise 2 Ts. II :3. Ces 2 arguments donc ne tiennent pas debout devant la réalité, et devant une interprétation correcte de ces versets. Il reste bien évidemment la tradition qui ne se sert pas de versets hors contexte, mais qui est aussi un argument de poids pour beaucoup car presque 2000 ans de fonctionnement des églises, modèle une culture et une pensée qui est biblique, je le répète… Les juifs pensaient de même à la première venue de Christ ; ils étaient tellement habitués à diriger toute leur attention sur les sacrifices effectués dans le temple de Jérusalem que quand l’Agneau du vrai sacrifice qui quitte le péché du monde, se présenta ils ne le reconnurent pas ; ils ne se rendirent pas compte que le temps des synagogues était sur le point de se terminer, et que bientôt allait commencer le temps des églises. Aujourd’hui Jésus revient très bientôt et le temps des églises est en train de se terminer ; l’Apostasie s’est propagée partout comme cela fut prophétisé.

     Ce ne sont pas les siècles et la tradition qui font l’autorité d’une église, c’est l’Evangile sa raison d’être, et si la doctrine de la grâce a été défigurée ou éliminée, alors cette église est un club religieux, pas une église néo testamentaire ! Beaucoup diront qu’ils ont leur crédo écrit dans le hall d’entrée de leur congrégation, mais la doctrine doit être écrite sur les cœurs c’est-à-dire conforme à la piété. Si la doctrine de ton église est calviniste mais que ton pasteur est divorcé, ou que c’est une « pasteurette », ou qu’il y a des sodomites membres affiliés, alors cette église est comme du sel sans saveur qui ne sert à rien, sinon à être un objet de raillerie ou de honte. Rajoutons pour terminer l’argument de l’espoir d’un réveil au sein des églises, si certains membres prient et jeunent sans cesse dans ce but précis.

      Bien sûr que Dieu peut répondre à ces prières dans certains cas, mais cela restera des exceptions car l’Evangile a été prêché dans le monde entier comme témoignage à toutes les nations, et ce qui est prévu maintenant ce n’est pas un grand avivement dans les églises protestantes, mais le retour glorieux de notre Seigneur Jésus. De plus un avivement général requerrait une haine du péché, et ce qui est en train de se passer c’est au contraire une insensibilité croissante au péché, due à la télé qui depuis des décennies a miné la morale chrétienne dans les foyers évangéliques, tellement que la majorité des croyants sont féministes sans s’en rendre compte. (Dites-leur que la femme a été créée pour l’homme et que sa place est à la maison pas au bureau, et vous verrez leur réaction…) Sincèrement crois-tu, frère, que bientôt les femmes vont se taire dans les églises, que les télés vont être bannies des foyers, que la mondanité, l’esprit mercantile, l’humanisme et l’œcuménisme vont être expulsés des églises ? Ce serait formidable mais il ne faut pas rêver, la prophétie doit s’accomplir et Christ ne reviendra pas sans que d’abord ne se produise l’Apostasie, et non pas un grand avivement des églises ! La décomposition morale continuera son œuvre car le fondement patriarcal a été miné ; il n’y a pas de retour en arrière pour les églises conventionnelles. En Occident tout du moins, nous sommes arrivés au point de non-retour ! Sincèrement amis lecteurs, je ne vois pas quel argument ou quel sentiment pourrait éteindre la voix de ma conscience qui a été réveillée à la réalité du collapse moral et spirituel des églises évangéliques dans notre monde occidental. Pas besoin d’être un théologien pour voir la réalité toute crûe ; il suffit d’être honnête, simple et sincère ! Les chrétiens sont pratiquement sans le savoir tous féministes, et le restant qui ose défendre le modèle patriarcal sont traité de vulgaires machistes… Aller à contrecourant requière toujours un effort violent, mais rappelons-nous que les violents sont ceux qui s’emparent du Royaume des cieux, et que Christ n’est pas venu amener la paix mais l’épée, c’est-à-dire la dissension (Mt. X : 34). Ne pas lutter, ne pas se faire violence, ne pas crucifier le vieil homme, c’est tout simplement se laisser entrainer par le courant de ce monde qui suit le prince de la puissance des airs, l’esprit qui anime les fils de la rébellion. Nous devons faire comme les juifs sincères qui sortaient au désert pour écouter le prêche violent de Jean Baptiste, au lieu de se contenter des cérémonies de leurs prêtres légalement et divinement institués, mais dont la dispensation arrivait à la fin ! Il nous faut aller au désert, c’est-dire sortir du système des églises locales traditionnelles, attendre que le ciel s’ouvre, et que la trompette du jubilé chrétien sonne pour que s’effectue le ravissement des violents ! De toute façon celui qui s’accroche à ce que dit la Bible sans l’accommoder au courant humaniste, féministe, et œcuménique, croitra dans la connaissance de notre Seigneur Jésus et de Sa volonté pour nous, et bien vite se retrouvera seul dans le désert, hors du système conventionnel des églises apostates de notre Occident décadent. Assurément nous savons que beaucoup de nos frères quand sonnera la trompette du Rapt, se trouveront encore dans les églises de Babylone, mais ils seront comme arrachés du feu qui par la suite dévorera entièrement Babylone (Jud. 23), et assurément aussi ils n’auront pas une entrée ample dans le Royaume ! Ne vaut-il pas mieux se faire violence, et par là même s’assurer de notre élection et de notre vocation, et ainsi faire fructifier nos talents et avoir une entrée ample dans le Royaume ? Rester confortablement assis dans la tiédeur d’une église laodicéenne est une chose très dangereuse me semble-t-il... Lecteur, que feras-tu ; te feras-tu violence, ou suivras-tu la routine et la tradition ? Que Dieu te guide, te donne la force, et l’Esperance bénie !

      « Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur Jésus-Christ, qu’il soit anathème ! Maranatha » (1 Co. XVI : 22). 

 
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