Radicalement Protestant
  PECHES: PERMIS OU ORDONNES?
 

PECHES: PERMIS OU ORDONNES?

     La grande majorité des évangéliques ne comprennent pas ce que signifie la souveraineté de Dieu. Ils Lui concèdent dans leur ignorance une certaine souveraineté quant au côté positif de la question. Ils admettent que l’élection, le salut et la sanctification dépendent de Dieu. Mais quant au côté négatif ; ils pensent que le péché n’est pas voulu par Dieu. Ils pensent  que Dieu permet le mal, mais s’offusquent si on leur dit la vérité : Dieu ordonne le mal.

 

     C’est pourtant un enseignement que l’on trouve clairement exposé dans l’Instituion de la religion chrétienne, de Jean Calvin au chapitre 18 du premier tome. Je cite : « On verra clairement et manifestement que ceux qui voient une simple permission au lieu de la providence de Dieu, comme si Dieu restait les bras croisés à contempler ce qui arrive fortuitement, manquent de bon sens et errent grandement, car si c’était ainsi les jugements de Dieu dépendraient de la volonté des hommes…et moi j’ai démontré suffisamment que Dieu est appelé l’auteur de toutes les choses que ces critiques disent arriver seulement par Sa oisive permission. Dieu témoigne que c’est lui qui crée la lumière et les ténèbres, qui fait le bien et le mal, et qu’aucun mal n’arrive qui ne provienne de Lui, (Am. III ; 6) ». Jean Calvin dans cette œuvre comme dans d’autres commentaires, avec sa maitrise consommée, s’appuyant sur le témoignage de la Bible, nous instruit sur cette vérité : Dieu ne permet pas le péché, Il l’ordonne ! Je ne vais donc pas m’appliquer à répéter maladroitement ce que ce père de la Réforme a dit sur ce sujet, je désire simplement souligner un aspect de la question car un ami me réfuta un jour cet enseignement, en prétextant que tous les versets que cite Calvin concernent les péchés commis par les impies. Je veux donc essayer de mettre davantage en lumière ce que Calvin considérait inclus dans ses affirmations, c’est-à-dire que tout mal provient de Dieu, et que même les péchés des croyants sont ordonnés par Lui.

     Bien que cette affirmation soit scandaleuse pour bon nombre de croyants, elle n’en est pas moins vraie. Beaucoup citeront certains versets qui disent : « Soyez saints car Je suis Saint » ou  « Quiconque pèche ne L’a pas vu et ne L’a pas connu, et il ne peut pas pécher parce qu’il est né de Dieu » etc. Mais ils oublient que comme dit Calvin : « …la volonté de Dieu étant une et simple en Dieu, nous apparait à nous comme multiple et de différentes manières, parce qu’à cause de la petite capacité de notre intelligence nous ne comprenons pas comment Lui de façons différentes veut et ne veut pas qu’une même chose arrive ». C’est ce qu’avait déjà enseigné Martin Luther quand il dit que derrière la volonté manifeste de Dieu se trouve la volonté secrète de Dieu, et dans cette volonté secrète réside l’explication de tous les péchés des impies et des saints.

     La volonté une et simple de Dieu c’est que son Nom soit glorifié : Ps.86 ; 9. Dieu doit être glorifié par les bonnes œuvres comme par les mauvaises ; chaque sorte recevant sa juste rétribution, laquelle manifeste le caractère saint, glorieux et merveilleux de notre Créateur. Pour traiter ce thème du péché ordonné par Dieu dans la vie des saints, j’utiliserai les versets 7, 8 et 13 du Psaume 30 de David, dans la version Darby.

     «Et moi je dis dans ma prospérité : je ne serai jamais ébranlé. Jéhovah! Par ta faveur tu as donné la stabilité et la force à ma montagne.”

     Dans ce passage nous trouvons une raison principale du péché dans la vie des saints. Cette raison c’est la présomption qui est à l’affut dans l’âme du croyant. Cette présomption est due à notre ignorance, à notre manque d’expérience. Nous avons tous cette tendance à la présomption. Elle nait d’une sainte conviction de ce que Dieu est en nous et pour nous, car comme dit Ro.VIII ; 3 : « Si Dieu est pour nous qui sera contre nous ? ». Nous savons par le témoignage de l’Ecriture que nous sommes complets en Christ, car en Lui demeure la plénitude de la divinité et de Lui nous recevons grâce sur grâce et Il nous mène de gloire en gloire. Cette prospérité spirituelle ne nous sera jamais ôtée car Lui-même a dit qu’Il serait avec nous jusqu’à la fin du monde : Mt. XXVIII ; 20. De ce fait nous avons tous tendance à croire que nous sommes invincibles, indispensables et intouchables. Bien sûr que nous confessons que cela est le résultat de la grâce en nous et autour de nous, mais cela ne nous empêche pas de l’oublier de temps en temps. Nous sommes en vérité une contradiction vivante car nous sommes pécheurs et saints à la fois. Comme disait M. Luther : « Le pire ennemi du chrétien ce n’est pas le pape de Rome, c’est le pape qui habite dans nos cœurs ». C’est le moi, c’est la chair, c’est soi-même. Ce moi vendu au péché ne perd pas une occasion de s’exalter, et s’exprime ainsi : « Et moi je dis dans ma prospérité… » Cette auto-exaltation et présomption du moi doit être abattue par Dieu, car nous ne devons jamais oublier que nous sommes des fils adoptifs de Dieu. Nous sommes par nature des fils du diable, et par adoption des fils de Dieu. Pour recevoir cette adoption il faut d’abord baisser la tête comme dit Luc XIV ; 11. Le don de cette vertu : l’humilité, ne peut être reçue au milieu des applaudissements, il est reçu dans la déroute, dans la défaite, dans la honte. C’est pourquoi le Seigneur ordonne le péché dans la vie de ses fils, afin d’abattre la présomption et l’orgueil inhérents à la chair et nous  faire ainsi croitre dans la connaissance de notre double nature : pécheresse et régénérée. C’est en effet très facile de dire : « Je suis un misérable pécheur », mais c’est autre chose que de le savoir en son cœur. Toutes les confessions de foi le disent et la Bible le répète fréquemment. Cependant cela ne s’apprend pas en théorie, cela s’apprend hélas en pratique et à nos dépends. A ce sujet Luther écrivit un article en 1521 qu’il intitula : Que tes péchés soient grands ! C’est tout à fait d’actualité car la nature humaine ne change pas au cours des siècles. En voici un extrait :

« Dieu ne sauve pas ceux qui sont des pécheurs imaginaires. Sois un pécheur, et que tes péchés soient grands, mais que ta confiance en Christ soit plus grande, et réjouis-toi en Christ qui est victorieux sur le péché, la mort et le monde…Nous commettrons des péchés tant que nous serons ici…prie avec toute ton énergie parce que tu es complètement pécheur ».

 

Ainsi donc Dieu ordonne le péché dans la vie de ses saints pour extraire un bien plus grand que le mal commis : « On ne fait pas d’omelette sans casser les œufs » dit le proverbe populaire! Pour briser notre ignorance et notre orgueil il nous faut tomber dans le péché de temps à autre. Excepté le péché d’apostasie qui ne peut être commis par un élu, le reste des péchés que peut commettre un homme sont une réalité effrayante dont il nous faut constamment nous garder par la prière, la sobriété et la lumière de la Parole de Dieu. Mais revenons au Psaume 30 pour voir comment Dieu ordonne le péché :

 

     « Tu as caché Ta face, j’ai été épouvanté ».

     Dieu ordonne le péché mais ne s’y involucre pas. Dieu est trop Saint pour voir le péché, et bien qu’Il l’ordonne, Il n’y participe pas. Il cache simplement Sa face et le péché se produit. En d’autres termes : Il nous prive momentanément de sa grâce, et nous tombons automatiquement. La loi du péché qui demeure dans nos membres (R.VII ; 17), fonctionne comme la loi de la gravité dans le monde physique. Quand la grâce ne nous soutient plus nous tombons automatiquement, et nous péchons volontairement ou non. Que ce soit de façon consciente ou inconsciente, cela revient au même : le péché nous vainc. Dieu n’a donc rien à faire pour que nous péchions, ou plutôt quand Dieu ne fait rien de spécial pour nous ; nous péchons. Il se retire un peu et notre propre nature charnelle reprend le dessus, alimentée par le monde et aiguillonnée par Satan. Comme dit l’apôtre Paul : « Je sais qu’en moi ne demeure pas le bien ». Que dirons-nous nous-mêmes, sommes meilleurs que notre grand apôtre?   N’oublions pas que« Sola Gratia » est un des fondements de notre religion protestante ! « Ne vous égarez pas mes frères bien-aimés : tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières » dit Jacques I ; 17. Tout bien envers les élus est donc le produit de la grâce de Dieu.

     Jean Calvin distingue 2 sortes de grâces : la grâce commune et la grâce spéciale. L’une s’adresse pour le monde pécheur et l’autre est réservée pour les élus. Au Psaume IV, verset 6, cette grâce spéciale est poétiquement appelée : la Lumière de la face de Jéhovah qui se lève sur nous. Quand l’Eternel cesse un moment de faire briller cette lumière sur nous, tout de suite nos ténèbres charnelles nous entourent. Nous sommes des vases de terre dans les mains du Potier divin. C’est Lui qui nous forme selon son plan éternel et dans sa souveraineté et sa sagesse infini, Jéhovah annule de temps en temps l’influence de sa grâce spéciale dans notre vie et nous nous enfonçons rapidement dans la fange naturelle de nos concupiscences ou de notre orgueil Jac.I ; 13 à 15. Et cela peut aller encore plus loin car quand nous sommes privés de sa grâce, Sa Parole peut devenir pour nous un aiguillon qui nous pousse encore plus à pécher. Pour interpréter correctement la Parole de Dieu nous dépendons de l’Esprit Saint. Par sa grâce le Saint-Esprit nous illumine et  nous révèle le sens véritable de l’Ecriture, Il nous donne l’intelligence spirituelle pour que le Logos qui est la Parole annoncée, se transforme en Rhéma, (l’autre terme en grec pour  traduire « parole »), qui est la Parole révélée. C’est la grâce de Dieu qui fait que le Saint-Esprit nous ouvre les yeux quand nous lisons la Bible, sinon tout reste lettre morte, lettre qui tue. De là viennent les hérésies, les dissensions, et les disputes insensées. Sans la grâce ce qui est bon peut devenir mauvais, et même la Bible qui est la source de la connaissance de Dieu, peut devenir une eau empoisonnée par une interprétation privée, ou sectaire. N’oublions pas « qu’aucune prophétie de l’Ecriture ne peut être un objet  d’interprétation particulière », (2 P. I ; 20) … Si la grâce n’agit pas l’homme n’a aucune volonté pour faire le bien. La volonté qui naturellement peut s’incliner vers le bien est une invention de l’humanisme, du pélagianisme ou de l’arminianisme qui en est la version protestante. L’homme non régénéré ne possède pas de volonté souveraine, sa volonté n’est qu’un esclave de sa nature dépravée et des gouts pervers qu’elle possède. Dans son état naturel, l’homme ne possède qu’une « nolonté» disait Luther dans sa meilleure œuvre, intitulée : « Du serf arbitre » !

     Sans la grâce de Dieu, notre apparente volonté n’a aucune force pour résister à la loi du péché qui demeure en nous tous, croyants ou incroyants. Chez les incroyants ce fantôme n’est qu’un esclave fidèle du péché. Nous avons vu comment le Seigneur ordonne le péché dans nos vies, voyons maintenant dans quel but. Le verset 8 nous le déclare :

     «Jéhovah, j’ai crié à Toi, et j’ai supplié le Seigneur ».

     Voilà le résultat de la chute des élus dans le péché : ils se tournent de tout leur cœur vers le Seigneur, et d’un mal l’Eternel produit un bien plus grand : une consécration renouvelée et fortifiée par la grâce et la connaissance acquise dans nos douloureuses expériences avec l’horreur du péché. En effet le péché trouble la conscience, et quand le chrétien tombe, sa première réaction est de clamer. Spontanément nous clamons à notre Dieu, qui  précisément a envoyé Son Fils pour libérer son peuple du péché. C’est ici que se révèle la maestria de Jéhovah à transformer le mal en bien. Le mal nous fait clamer vers Dieu car le péché nous coupe la communication avec la source de tout bien et nous plonge dans l’obscurité. Le fils de Dieu qui sait ce qu’est la lumière et la communion avec Dieu ressent durement cette rupture, et ne peut que clamer à Dieu pour être rétabli  à la lumière. Il sait qu’après sa chute il ne peut prétendre à aucune faveur, que la seule chose qu’il mérite c’est le châtiment. La montagne de nos vertus s’est effondrée, et le péché vient nous rappeler que ces vertus appartiennent à un Autre. La réalité de nouveau s’impose nue et crue : nous ne sommes en nous-mêmes que des misérables pécheurs. Le péché manifeste notre fragilité et notre faiblesse, et il ne reste plus rien dont je puisse me glorifier, ni mon baptême, ni mes bonnes œuvres, ni ma connaissance théologique, ni mon expérience ou la maturité que je m’imaginai posséder, rien ne peuvent remettre à flot ma barque qui s’enfonce dans la mer du péché. Au contraire tout cela augmente ma culpabilité et accentue la douleur ! Je suis chair et chair corrompue : « Misérable homme que je suis qui me délivrera de ce corps de mort ? ». Et de dire aussitôt : « Je rends grâce à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur » me fait arriver au bien que le péché ordonné par Dieu devait effectuer en fin de compte ! Je suis par-là arrivé où le Seigneur voulait m’amener : à une connaissance plus profonde de ma condition de pécheur  et de sa grâce en Jésus-Christ. Et je ne fais pas que clamer sinon que comme dit le verset je supplie le Seigneur. La clameur provient de ce que je me rends compte de mon état de pécheur et la supplication de ce que je me souviens que mon Dieu est plein de miséricorde pour les pécheurs qui clament à Lui. Ça c’est l’autre dessein de Dieu quand Il ordonne notre chute, que non seulement nous nous rappelions de notre état de nature pécheresse mais aussi que nous nous rappelions qu’Il est miséricordieux. Celui qui n’est pas malade n’a pas besoin d’un médecin, celui qui ne chute pas n’appelle pas au secours. C’est une grâce d’être en bonne santé et c’est une grâce supérieure que d’être élu, mais de jouir tous les jours de cela fait que l’on a tendance à l’oublier, et croire que c’est un dû. Sans Sa grâce nous ne savons que pécher, et pour que nous le sachions Il nous cache Sa face  de temps à autre. Il faut que nous apprenions bien que nous sommes totalement dépendants de Sa grâce. Par elle Dieu nous concède les vertus dont nous avons besoin pour pouvoir progresser dans le chemin qui mène à la Jérusalem céleste : la foi, le zèle, la connaissance, l’intelligence, la tempérance, la piété, la patience, l’amour fraternel, la miséricorde etc. Quand on jouit de ces vertus sans trébucher durant longtemps on s’imagine comme le psalmiste que notre montagne est inébranlable, même si l’on reconnait que c’est une faveur de l’Eternel. Seule une chute occasionnelle peut remettre les choses à leur place, dans la perspective correcte, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas inhérentes à notre nature. Il y a aussi un effet voulu par le Seigneur et qui suit la chute et le rétablissement. Le rétablissement vient après la supplication, et il est suivi par les louanges.

 

     « Afin que mon âme te loue par des cantiques et ne se taise point. Jéhovah mon Dieu je te célèbrerai toujours ! »

     Ce beau Psaume se termine en effet par une louange continue. C’est le résultat final du péché chez les saints. Cette louange de sa miséricorde jaillit d’un esprit brisé, d’un cœur contrit et  Dieu établit sa demeure entre les louanges de son peuple dit l’Ecriture. L’Eternel a inspiré beaucoup de textes dans la Bible à partir des clameurs, des supplications, des louanges de ses saints quand ils ont chuté. Si David n’eut pas commis l’adultère et l’assassinat prémédité, nous n’aurions jamais eu les Psaumes 32 et 51, et combien d’autres passages de l’Ecriture sont le résultat du repentir d’un élu ? Vu le prix qui a été exigé de notre Seigneur Jésus pour nous racheter, nous affirmons sans aucun doute que le péché en soi est une horreur insondable. Mais par ce sacrifice d’une valeur infinie, puisqu’il a été offert par une Personne infinie, le péché chez les élus ne les fait chuter que pour les élever plus près de Dieu ensuite. Comme dit Jésus : « ses nombreux péchés ont été pardonnés : car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu », (Luc VII ; 47). Evidemment ce serait beaucoup mieux d’apprendre directement sans pécher, mais notre nature originelle ne nous permet pas de toujours éviter le péché, et bien trop souvent nous apprenons  en péchant! C’est la pire façon d’apprendre, la plus honteuse et la plus douloureuse, mais vu que « je suis né dans l’iniquité et ma mère m’a conçu dans le péché », (Ps. LI ; 7), je ne peux échapper tout le temps à  cette mauvaise façon d’apprendre. La dépravation totale de l’homme n’est pas qu’un dogme propre au calvinisme, c’est tout simplement la réalité du péché dans notre nature héritée de nos ancêtres. Nature qui ne disparaitra qu’à la mort ou au Ravissement de l’Eglise. En attendant nous avons la consolation et la certitude que ce côté répugnant de notre nature est contrôlé et même utilisé par Dieu puisque Ro.VIII ; 28 déclare : « Nous savons du reste que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu de ceux qui sont appelés selon son dessein ». Vouloir ignorer cette réalité du péché en nous, c’est ajouter un péché de plus, et un des pires puisque jamais le Seigneur Jésus ne traita les prostituées et les publicains de race de vipère ou de tombeaux blanchis ou de fils du diable. Il réserva ces termes aux hypocrites qui se faisaient passer pour les saints du moment. Ne tombons pas dans la même sorte d’hypocrisie en nous faisant passer pour des gens qui ne pèchent jamais, mais ne tombons pas non plus dans le désespoir ou le fatalisme parce que nous sommes des saints qui péchons. Reconnaissons plutôt la souveraineté de Dieu et sa sagesse dans tous les aspects de notre vie, que ce soit nos bonnes œuvres ou nos péchés. Rendons-Lui grâce car Il a ordonné nos péchés pour notre bien et non pour notre destruction comme dans le cas des incroyants. Rappelons-nous que pour cette raison Christ est un agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde, (1 P. I ; 19). Cela implique automatiquement que Dieu avait aussi prédestiné nos péchés, car si le remède  à nos péchés était prédestiné, et le remède comme dit le Baptiste c’est « l’agneau de Dieu qui quitte le péché du monde », il s’ensuit que le péché était aussi prédestiné. On ne crée pas un vaccin s’il n’y a pas d’épidémie en vue !  L’Agneau de Dieu comme nos péchés ont été prédestinés. Le Verbe s’est fait Agneau de Dieu uniquement à cause de nos péchés. Comme disait Luther : il n’y a rien d’imaginaire, et nos péchés sont bien réels ; ils ne sont pas une hypothèse. Jésus-Christ a payé de façon généreuse pour tous nos péchés. Le prix qu’Il a payé surpasse amplement la dette que nous avions envers la justice divine. Elle surpasse amplement notre dette car comme dit Es. XLII ; 21 : « Jéhovah s’est complu par amour pour sa justice à rehausser la loi et à l’honorer ». Le prix payé par notre Seigneur a vraiment honoré la Loi et permettrait de racheter aussi tout le reste de l’humanité perdue, s’Il l’avait voulu, mais Il ne l’a pas voulu, sinon qu’il préparé d’avance le lac de feu pour le diable et ses partisans : Mt. XXV ; 41. « Où le péché abonde, la grâce surabonde ». Dieu a décidé avant la fondation du monde que l’humanité sombre dans le péché et il a aussi décidé comment sauver une partie de cette humanité perdue. Il est l’auteur de l’Histoire, et aussi l’Acteur principal et le facteur décisif. C’est pourquoi il appelle les choses qui ne sont pas comme si elles l’étaient, Il nous appelle saints, nous qui sommes encore des pécheurs ! Ni un cheveu de notre tête  tombe, ni un moineau tombe à terre sans Sa volonté : Mt. X ; 29 et 30. Qu’un cheveu ou qu’un moineau tombe à terre, cela n’a pas de conséquences extrêmes généralement, mais un péché a toujours des conséquences qui sont extrêmes puisque le salaire du péché c’est la mort. Et il n’y a pas de péché véniel comme le prétend le papisme ; tout péché est mortel car Jc. II ; 10 dit : «Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de TOUS ». Et Je me permets de rappeler à mes lecteurs que la Bible dit que le péché est la transgression de la loi divine, pas la transgression de la coutume ou de la tradition ou de la culture… Si Dieu tient le compte de nos cheveux, ne va-t-Il pas tenir le compte de nos péchés, et les laisser sans contrôle comme si on laissait un petit enfant jouer avec le détonateur d’une bombe atomique ? Non, Dieu contrôle tout : le présent, le passé et l’avenir. Par son omniscience son omnipuissance et sa sagesse infinie, ll a mis une limite à nos péchés comme aux vagues de la mer qui ne pourront passer au-delà de la plage. Mais tout est calculé précisément pour que le résultat final soit tout à sa gloire. Il n’y aura pas un péché de plus ou de moins dans ta vie, qui que tu sois. Notre Dieu est un Dieu de justice et d’ordre, et il n’a pas laissé le péché au contrôle d’un fantôme appelé : le libre arbitre, comme se l’imaginent les arminiens avec leur doctrine de l’expiation illimitée ! Pour eux peu importe le nombre des péchés, ou le nombre des élus ; tout est fluctuant, la seule chose déterminante c’est le libre arbitre de l’homme qui met un terme au péché ou le multiplie. Selon leur doctrine  Christ a payé pour tout le monde sans exception, rien n’est déterminé d’avance, car tout dépend de la volonté humaine. Cependant si c’était le cas aucun être humain ne serait condamné, car vu que Christ a payé pour tous les péchés de l’humanité, la justice divine ne peut réclamer 2 fois ce qui a déjà été payé une fois sur la croix du Calvaire ! L’arminianisme ne supporte pas que Dieu s’assoie sur son trône et décide de faire ce qu’Il veut avec ses créatures. Ces gens ont décrété que Dieu n’a pas le droit de créer des vases de colère pour la perdition comme pourtant le déclare R. IX ; 22. Ils ont beau se cacher derrière des euphémismes, Dieu étant omniscient savait que beaucoup iraient en enfer, et étant omnipuissant Il pouvait s’Il le voulait sauver tout le monde, mais Il ne l’a pas voulu, au contraire Il a voulu montrer sa colère et rendre notoire sa puissance et a donc supporté avec beaucoup de patience les vases de colère préparés pour la destruction. Le but de la création c’est la gloire de Dieu et non le bien-être suprême de l’homme, et c’est ce qu’oublient l’arminien et Dieu lui dit par la bouche d’Elihu: « Voici  je te répondrai qu’en cela tu n’as pas été juste, car Dieu est plus grand que l’homme. Pourquoi contestes-tu avec Lui, car d’aucune de ses actions Il ne rend compte ? », (Job XXXIII ; 12 et 13).  La logique arminienne a des conséquences désastreuses et déshonorantes pour la souveraineté et l’omnipuissance de Dieu. Le plan de Dieu et Ses vertus sont une toile très finement tissée. Si tu tires un fil, tu gâches la toile. Que ce soit le fil de la souveraineté, ou de l’omniscience, ou de l’omnipuissance ; tout est tissé ensemble et est parfait. Si le péché est seulement permis, pas ordonné, alors Dieu peut savoir la conclusion logique de tout péché, Il peut en connaitre les conséquences exactes, mais Il ne peut savoir quel est le péché que commettra l’homme qui selon l’arminianisme possède le libre arbitre et donc décide. Il ne peut savoir en fait le destin final de chaque homme si le libre arbitre existe. Il connait toutes les combinaisons mais Il ne sait pas quelle sera la combinaison finale puisque c’est l’homme qui décide de son destin, c’est lui qui choisit la combinaison. Son omniscience est donc virtuelle et non absolue. Pour l’arminien, Dieu est un spectateur qui connait toutes les trames possibles de l’histoire humaine, mais ne connait pas vraiment la fin de l’histoire. Cette fin dépend du libre arbitre de l’homme. Dieu veut sauver tout le monde, mais par respect pour le libre arbitre Il ne peut sauver grand monde ! Le péché permis et le libre arbitre sont la base de l’arminianisme, tout comme le péché ordonné et le serf arbitre sont la base du calvinisme. Comme dit Luther a Erasme dans a l’introduction de son livre « Du serf arbitre » :

     « Ce que j’apprécie en toi, ce que je loue, c’est que tu as touché le fond de la question, l’essentiel parmi toutes les choses, c’est-à-dire : le libre arbitre. Toi tu ne me fatigues pas avec des querelles sans intérêt, avec la papauté, avec le purgatoire, avec les indulgences, et autres broutilles, pour lesquelles on me défie. Toi tu as saisi le nœud, tu as frappé à la gorge. Merci Erasme… »

 

     Ceux donc qui croient au libre arbitre ne croient pas en un Dieu omniscient et omnipuissant. Ils croient en un Dieu qui a établi un grand pont pour tout le monde sur l’abîme  du péché, mais le pont n’est pas fini, il faut sauter au-dessus du vide dans les derniers mètres. Nous les calvinistes, nous croyons qu’il y a une passerelle pour les élus construite sur l’abîme,   et qui s’y engage le traverse assurément. Mais, je m’écarte du sujet et  revenons donc aux brebis du Seigneur, et à leur condition face au péché !

     Nous affirmons que quand Dieu nous cache sa face, quand Il nous retire sa grâce, nous tombons automatiquement dans le péché. Cela peut prendre plus ou moins de temps suivant l’expérience et la maturité du croyant mais c’est inéluctable. La grâce étant grâce n’est pas quelque chose qui nous est due mais octroyée par miséricorde. La négation de Pierre dans Marc XIV est une preuve accablante pour qui nie la réalité du péché ordonné par Dieu. Jésus avait averti Pierre et le reste de ses disciples qu’ils l’abandonneraient au moment critique. Pierre s’en était défendu farouchement, mais cela ne dépendait pas de sa bonne volonté sinon de la volonté de Dieu, et Christ étant Dieu ne pria pas pour que Pierre se maintint ferme dans sa résolution de Le suivre jusqu’au bout, sinon qu’il lui prophétisa sa chute. Il ne lui dit pas : « Pierre, il est probable que tu me nies », non, Il lui a dit : « En vérité je te dis qu’aujourd’hui, cette nuit ci avant que le coq ait chanté 2 fois tu me renieras 3 fois » (verset 30).Pas de probabilités sinon quelque chose de programmé d’avance par Dieu ! Pierre devait pécher cette nuit 3 fois ; c’était inéluctable. Cependant Pierre le fit volontairement, il ne le fit pas sous la torture. Dieu ne l’a pas forcé à pécher, c’est sa nature pècheresse qui l’a forcé à pécher, c’est lui-même qui a péché. Dieu lui a simplement quitté son appui et l’a laissé abandonné à ses propres forces qui n’étaient pas capables de résister à une servante. Dieu l’a livré à lui-même et la loi du péché qui demeurait en lui a fait son œuvre conformément au plan établi et annoncé par Christ.  Dieu sait d’avance ce qui va arriver et s’Il le laisse arriver c’est qu’Il veut que cela arrive ainsi. Le problème c’est que beaucoup confondent la volonté avec le désir. Ce qui se fait toujours c’est Sa volonté, c’est pourquoi Jésus nous a enseigné à prier en disant : « Que ta volonté (et non te désirs) soit faite sur la terre comme au ciel ». Ses désirs s’exécutent quand ils sont conformes à Sa volonté. Le Père bien évidemment, n’a jamais désiré que son Fils unique soit insulté, moqué, qu’on Lui crache à la figure et qu’on le crucifie. Cependant il l’a voulu, car le Juste devait payer pour les injustes. Dieu ne désire jamais que ses élus pèchent, ni même que les réprouvés pèchent, mais Il veut qu’à certains moments ils pèchent afin d’accomplir son dessein qui est de se glorifier en nous sauvant du péché et en détruisant les pécheurs non repentis et destinés à cette destruction. « Tout ce qui a plu à Jéhovah, c’est ce qu’Il a fait, dans le ciel, sur la terre, dans la mer et dans les abimes ».

     Cet enseignement sur la volonté de Dieu qui veut que ses élus pèchent est dure à assimiler pour beaucoup, mais c’est ce qu’enseigne la Bible. Dieu a le contrôle absolu de toutes ses créatures, et comme dit   John Wycliffe : « Le libre arbitre est un terme vide de sens…et tout ce qui advient relève de la pure nécessité ». Maintenant savoir que nos péchés sont ordonnés par Dieu, ne signifie pas qu’il nous faut pécher de bon cœur pour que la grâce se manifeste plus puissamment, comme certains pourraient conclure. Celui qui est né de nouveau hait le péché, sinon c’est qu’il n’est pas né de nouveau. Cependant savoir que nos péchés sont ordonnés par Dieu nous rassure car cela signifie qu’ils sont sous son contrôle, et qu’ils ont pour but de nous enseigner notre état de nature qui est tout aussi dépravé que chez les incroyants. Le diable lui-même fut créé par Dieu, et même s’il l’a créé au départ comme Lucifer, le porteur de lumière, Il savait qu’il se transformerait en Satan le prince des ténèbres, cela n’arriva pas inopinément  mais tout simplement selon Son dessein éternel. Nos péchés comme nos bonnes œuvres sont tous programmés, cela bien sûr  déplait à la pensée du jour qui s’offusque de ce que l’on reconnaisse que tout a été programmé d’avance, que nous ne sommes que des vases d’argile dans la main du Potier, mais pas n’importe quels vases puisque nous en sommes conscients, puisque nous avons un esprit et « l’esprit de l’homme est la lumière de Jéhovah sondant toutes les parties internes de l’homme ». Nous ne sommes donc pas des robots car un robot n’a pas d’esprit…

      Louons le Seigneur de ce qu’Il nous a programmés pour la gloire, à travers une mer de péchés, et que grincent des dents ceux qui n’aiment pas Son programme, pour ma part comme disait Luther : « Je prêche aux élus » !

 
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