LES VIOLENTS S’EMPARENT DU ROYAUME DES CIEUX
Notre Seigneur Jésus dit dans Mt.XI; 12; “Mais depuis le temps de Jean-Baptiste jusqu’à présent le Royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s’en emparent ».
Plusieurs interprétations de ce verset ont été proposées, mais aucune ne m’a convaincu. Par exemple Martin Luther dit que notre Seigneur se réfère à une tentative de prise de pouvoir par sédition contre le gouvernement de Rome, quand les juifs qui mangèrent le pain et les poissons miraculeusement multipliés, voulurent le faire roi. Luther parlait donc d’une violence de type physique ayant un objectif politique. Cette interprétation n’est pas valable pour 2 raisons. La première étant que Jésus affirme que les violents s’emparent du Royaume, or ils ne purent arriver à leur fin puisque Jésus refusa leur proposition (J. VI ; 15), la deuxième étant que le Royaume de Dieu qu’Il est venu leur proposer en forme de serviteur de Jéhovah, est justice, paix et joie dans l’Esprit Saint ; choses qui ne s’acquièrent pas avec des troupes armées de lances et d’épées.
Pour comprendre un passage de l’Ecriture, la première chose à faire est de demander au Saint-Esprit de t’ouvrir les yeux, et ce qui est caché aux sages et aux intelligents est bien souvent révélé aux enfants. Le Saint-Esprit m’a donc fait comprendre que cette affirmation surprenante de notre Seigneur concerne une époque charnière entre 2 dispensations. En effet c’était la fin de la dispensation de la Loi qui avait été révélée par Moïse et pointait l’aurore de la nouvelle dispensation de la Grâce révélée par Jésus-Christ. Comme dit J. I ; 17 : « Car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ ». Ainsi donc quand Il déclara cela, les lois cérémonielles étaient en application, tandis que l’Evangile commençait à peine à être prêché et peu de gens le recevait efficacement. Les synagogues enseignant la loi fonctionnaient, et les sacrifices typifiant l’expiation du péché étaient offerts régulièrement dans le temple à Jérusalem. La véritable expiation n’avait pas encore été offerte, Jésus même ordonna plus tard (Mt. XVI ; 20) que ses disciples ne déclarassent pas qu’Il était le Messie, quant au Saint-Esprit Il n’avait pas été versé dans les cœurs des croyants. Le culte officiel appartenait en toute légitimité à la tribu des lévites et les sacrificateurs à la famille d’Aaron. Il n’y avait aucun culte officiel de l’Eglise pour la simple raison que l’Eglise n’était pas encore née. Jean-Baptiste à cette époque ne faisait par son lavement rituel qu’annoncer que bientôt viendrait le Libérateur qui détournerait Jacob de l’iniquité, et pour cette raison ils devaient se repentir de leurs péchés publiquement en se soumettant à cette cérémonie de lavement. Le message et la cérémonie étaient choses humiliantes et choquantes pour les juifs de l’époque. En effet ni Jean ni Jésus n’inventèrent le rituel du lavement par l’eau, car c’était une pratique courante dans le judaïsme. Ce qui nous fait croire que c’est une cérémonie nouvelle est dû au fait que les traducteurs au lieu de traduire le parole grecque « baptême » en français comme « lavement », l’on francisé et ont inventé cette parole de baptême. Satan est toujours à l’affut, et je suis sûr que derrière cette réticence à traduire la parole grecque comme elle est traduite dans l’AT, se cache sa stratégie visant à implanter dès le départ le cérémonialisme dans le christianisme. N’oubliez pas que Paul parle du mystère de l’iniquité qui déjà durant ses jours était à l’œuvre : 2 Ts. II ; 7.
Ainsi donc quand Jean-Baptiste ordonne à ses auditeurs d’accomplir cette cérémonie juive, cela était humiliant car exception faite des lévites et des sacrificateurs, ce rituel n’était réservé traditionnellement qu’aux gentils. C’était devenu en effet la tradition d’exiger aux prosélytes étrangers qui adoptaient la religion juive de se soumettre à ce rituel de lavement, les juifs d’origine en étaient exemptés. C’était donc humiliant étant juif d’être considéré comme un gentil, comme un chien de gentil comme l’exprime notre Seigneur à la femme grecque, syro phénicienne d’origine : Mr. VII ; 26 et 27. Le message de Jean-Baptiste n’était pas seulement humiliant mais aussi révolutionnaire dans le contexte de la religion établie, puisque le système mosaïque institué par Dieu, ordonnait que pour les péchés il fallait aller à Jérusalem offrir des sacrifices, et continuellement un service de sacrifices pour le péché était exécuté dans le temple par les sacrificateurs. C’est pourquoi les autorités religieuses ne donnaient aucun crédit au ministère de Jean, et refusaient de se soumettre à un rituel réservé aux païens qui débutaient dans la religion juive. Jean-Baptiste annonçait la fin de la dispensation de la Loi, et donc la fin du ministère lévitique. C’était le début d’une époque charnière, d’un temps de transition, qui allait durer quelques décades, jusqu’à la destruction du temple de Jérusalem par les légions de Tite en l’an de grâce 70. Le système religieux officiel établi par Dieu, continuait de fonctionner en dépit de la corruption de ses sacrificateurs, et le nouveau système de la grâce qui allait remplacer les figures par la réalité, n’avait pas encore de base légale, judiciaire pour abolir l’ancien ordre, car « sans effusion de sang il n’y a pas de pardon », et notre Seigneur Jésus n’avait pas encore versé son sang sur la croix pour nous obtenir le pardon de façon légale et concrète. Dieu était en train d’appeler les juifs par le ministère de Jean-Baptiste dans le désert, au véritable repentir qui devait précéder la conversion. Aller au désert au lieu d’aller au temple c’était se faire violence. Depuis des siècles la Loi ordonnait que des sacrifices d’animaux soient offerts à Jérusalem pour l’expiation symbolique des péchés. Cela en fait n’était qu’une ébauche de la réconciliation avec Dieu, car comme dit Paul dans Hb. X ; 4 : «…il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés ». La loi n’enseignait pas une cérémonie de lavement par eau pour typifier la repentance et le pardon. Ce rituel de lavement, ou baptême en grec, n’était qu’une tradition juive inventée pour l’entrée des gentils dans la religion juive. C’était donc humiliant pour un juif de se faire baptiser car c’était se reconnaitre au même niveau qu’un gentil.
Les juifs dans leur grande majorité ne comprenaient pas les rites, et s’imaginaient que les types étaient l’antitype, que l’ombre était le corps, que le symbole était la réalité, qu’être fils héritier des promesses d’Abraham était être descendant charnel du patriarche et non avoir la même foi que lui. Comme disait Augustin d’Hippone : « l’AT typifie le NT, et le NT révèle l’AT ». Les juifs n’avaient pas le NT et donc la révélation des types était réservée à quelques exceptions comme David, et cette même révélation restait quand même assez obscure. Le ministère de Jean laissait donc perplexe tout le monde, et ceux qui allaient au désert l’écouter et se soumettre au rituel du lavement d’eau dans le Jourdain faisaient violence à leur propre culture et à leur dignité en tant que juifs. Ils reconnaissaient qu’ils n’étaient pas plus avancés que les païens, qu’ils étaient dans un état déplorable et dans ruine spirituelle et morale. S’humilier ainsi c’est faire violence à son propre égo, et sans cette humiliation il n’y a pas de véritable repentir, et sans repentir il n’y a ni conversion ni salut : Luc XIII ; 3. Ceux qui acceptent de se faire violence, s’ouvrent le chemin vers le Royaume de Dieu car « celui qui s’humilie, Dieu l’exaltera » et l’Ecriture dit encore : « Avant que je sois humilié, j’étais perdu, mais maintenant je garde Ta Parole ». C’est donc cette sorte de violents qui s’emparent du Royaume des cieux.
Du temps de Jean-Baptiste jusqu’à la crucifixion de notre Seigneur, le royaume des Cieux souffrait violence puisque la dispensation de la Loi n’était pas encore arrivée à son terme et celle de la grâce n’était pas encore établie, sinon seulement annoncée avec puissance. La loi et la grâce sont 2 principes opposés si on les met sur le même plan, et donc le Royaume des Cieux souffrait violence entre ces 2 principes, car le premier était un tuteur institué par Dieu pour nous amener à Christ, (Gal.III ; 24), mais à cause de la corruption des ministres de la loi, le tuteur était utilisé pour éloigner le peuple du Christ. Il y avait donc aussi une violence entre 2 principes, violence à laquelle étaient confrontés les croyants de cette époque; d’un côté la loi mal interprétée par des ministres corrompus, et de l’autre la grâce qui n’était pas encore établie définitivement et légalement par le sang de l’Agneau. Une fois que le voile du temple se déchira, (Lc. XXIII ; 45), cette violence commença à décroitre radicalement puisque Christ avait accompli la loi, et la loi et les prophètes rendaient témoignage que la grâce régnait en Jésus-Christ. Bien sûr l’Eglise supporta durant les premières années une opposition féroce de la part des juifs incroyants, mais ce n’était plus cette violence interne due au passage d’une dispensation à l’autre, car même si beaucoup de croyants juifs restaient attachés à la tradition ; tous savaient que l’Agneau pascal avait été offert une fois pour toutes pour nous racheter à tous, juifs et gentils, de l’esclavage du péché. La violence était maintenant externe et satanique. Il est donc clair que les violents qui s’emparent du Royaume, ne sont pas des politiciens ou des agitateurs politiques comme le pensait Luther, mais des croyants qui luttaient pour suivre des principes qui apparemment étaient opposés et qui devaient lutter contre leur propre culture et orgueil national. De plus rappelons-nous que Jésus même confessa a Pilate que son royaume n’était pas de ce monde, ce qui implique qu’aucune violence externe ne pouvait s’en emparer, et quand son Royaume viendra, la tentative de l’affronter par une coalition armée sera réduite en cendre par le feu de sa colère : Ap.XI ; 15 et XX ; 19 !
Aujourd’hui nous vivons aussi une époque charnière. Ce qui se passa pour les juifs de l’époque de Jésus, est en train de se passer pour les chrétiens de notre époque. Cela fait pratiquement 2000 ans que le christianisme est prêché et que les églises ont été instituées suivant le commandement de notre Seigneur, pour donner un témoignage efficace et pour la communion et l’édification des saints. Quand une église se corrompait, Dieu en établissait une autre. Les 7 églises d’Apocalypse représentent le déroulement de cette histoire de l’Eglise. L’église d’Ephese typifie l’Eglise primitive, l’église de Smyrne représente l’Eglise qui passe par les 10 persécutions impériales, c’est-à-dire l’Eglise martyre, l’église de Pergame c’est l’Eglise impériale qui commence à la fin des persécutions quand l’empereur Constantin légalise et contrôle l’Eglise, l’église de Thyatire représente l’Eglise sous le joug papal, l’église de Sardes c’est l’Eglise de la Réforme, l’église de Philadelphie c’est l’Eglise protestante et missionnaire du XIXème siècle, et la dernière qui conclut le cycle c’est l’église de Laodicée qui est l’Eglise de l’Apostasie finale, celle qui est en cours aujourd’hui. En effet le chiffre 7 indique un cycle parfait : 7 jours pour 1 semaine, 7 années pour la grande Tribulation qui est aussi la 70eme semaine de Daniel, 7 jours à tourner autour de Jéricho, et le 7eme jour 7 tours, tout comme les 7 sceaux de l’Apocalypse, et dans le 7eme sceau se trouvent les 7 trompettes ou 7 coupes de la colère de Dieu… Nous sommes donc arrivés à la fin du cycle des églises, et il ne faut pas s’attendre à ce qu’une nouvelle église reprenne le flambeau de la précédente, ce qu’il nous faut attendre c’est beaucoup mieux, c’est la venue en gloire du Chef suprême de l’Eglise, car comme dit 2 Ts. II ; 3 : « il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant ». L’Apostasie la grande, est arrivée, car sans entrer dans les détails ; les femmes pasteurs, le néo pentecôtisme, l’œcuménisme et le laxisme moral général sont des preuves flagrantes de l’apostasie finale. Dois-je parler des lesbiennes et des sodomites qui montent prêcher en chaire partout dans le monde, ou qui se donnent la main en chantant des hymnes dans les églises d’Hollywood ? Je ne crois pas qu’il y ait besoin d’accumuler plus de preuves pour se rendre compte que nous sommes dans les jours de Lot ; les jours qui précèdent la venue en gloire et en jugement de notre Seigneur Jésus, comme il l’a lui-même déclaré dans Luc XVII ; 28.
Je ne dis pas pour autant que tous les pasteurs sont une bande de pharisiens, de saducéens, de marchands du temple et d’hypocrites en tous genres, car il y toujours quelques Nicodème qui font contrastent au milieu des loups déguisés en pasteurs. Il y a toujours un reste de pasteurs honnêtes et sincères qui cherchent le bien des brebis dont ils ont la charge. Néanmoins en dépit de leur bonne volonté et de leur capacité et ils ne se rendent pas compte de la situation, de l’heure que nous vivons ; ils n’admettent pas que l’Apostasie finale et globale est arrivée.
Ils s’accrochent généralement au verset 18 de Mt. XVI qui dit : « Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle ». Mais leur interprétation de ce verset est erronée, puisque si nous interprétons littéralement ce verset sans le forcer par des métaphores, nous nous rendons compte que cela ne parle pas d’une église locale, mais de l’Eglise universelle : la congrégation des premiers nés inscrits dans les cieux avant la fondation du monde, et cela ne parle pas non plus d’une situation qui se présente sur terre à un moment donné, mais d’une situation qui se présente sous terre depuis que le Christ fut révélé dans la personne de Jésus de Nazareth. En effet les portes de l’enfer ne se trouvent pas sur terre, ni ne montent à sa surface ; elles sont sous terre et elles y demeureront jusqu’à ce que l’enfer même soit jeté au lac de feu : Ap. XX ; 14 !
Avant la première venue du Messie, et jusqu’à sa résurrection, les portes de l’enfer prévalaient contre les croyants. Avant qu’Il ne ressuscite, les âmes des croyants descendaient en enfer, dans un lieu que l’Ecriture nomme le sein d’Abraham : Luc XVI ; 23. Les grecs connaissaient l’existence de ce lieu de repos et de consolation pour les justes, ils l’appelaient : Champs Elysées. Le paradis, qui est le lieu de repos des âmes des justes, se trouvait sous terre en enfer. C’était une partie spéciale et privilégiée en enfer, c’est pourquoi Job XIV ; 13 dit : « Oh si Tu voulais me cacher en enfer (en hébreu : Shéol), me tenir caché jusqu’à ce que ta colère se détourne, me fixer un temps arrêté puis te souvenir de moi ». Une fois que Christ encaissa toute la colère de Dieu sur la croix du Calvaire en faveur de ses brebis, la colère du Tout Puissant a été détourné des élus, et à sa résurrection Jésus a brisé les portes de l’enfer, les portes d’airain, et a capturé la captivité, et a ouvert les portes de l’enfer et s’est emparé de leur clef : Ap. I ; 18. C’est aussi pour cela qu’il put dire au voleur qui fut crucifié a son côté : « aujourd’hui tu seras avec moi au paradis », et sans se contredire adresser ces paroles à Marie de Magdala 3 jours plus tard : « Ne me touche pas car je ne suis pas encore monté vers mon Père », (J. XX ; 17). Après son ascension le paradis fut transféré au 3eme ciel comme nous le révèle 2 Cor. XII ; 2 à 4. Dieu est trop Saint pour voir le péché, c’est pourquoi jusqu’à ce que la grande transaction fût exécutée au Golgotha, c’est-à-dire que nos péchés fussent transférés effectivement sur notre Grand Substitut Jésus-Christ, les saints ne pouvaient être dans la présence de Dieu et donc attendaient dans les Champs Elysées que la transaction fut effectuée, que le sang de l’Agneau versé sur la croix quittât le péché de son peuple. Ce verset 18 de Mat. XVI n’’a donc rien à voir avec l’histoire de l’Eglise sur terre, et n’est qu’un rideau de fumée pour cacher la situation réelle des églises évangélique qui sont entrées dans l’Apostasie qui précède le retour de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Je veux donc insister une fois de plus sur la violence qu’il nous faut exercer sur nous-mêmes pour sortir du système des églises locales, car ce système fut institué par le Seigneur Lui-même, tout comme Il avait institué le culte juif. Il est l’heure de sortir au désert pour qui entend la Parole qui clame : « Sortez de Babylone mon peuple et ne participez pas à ses péchés », et encore dans Is. LII ; 10 et 11 : « Partez, partez, sortez de là ! Ne touchez rien d’impur sortez du milieu d’elle ». Les églises évangéliques sont en train de devenir proie d’une confusion extrême, puisqu’ elles ne discernent même plus que « comme dans toutes les églises des saints , vos femmes se taisent dans la congrégation, car il ne leur est pas permis de parler sinon qu’elles soient soumises tout comme la Loi le stipule », et quant au papisme il est en train de les ronger comme un cancer par le moyen de l’arminianisme et du néo-pentecôtisme, jusqu’à ce qu’elles baisent les pieds du pontife romain.
Cette violence que nous devons nous infliger est interne : c’est l’esprit qui lutte contre la chair. La conscience et l’esprit de révélation (notre intuition activée par le Saint-Esprit)) nous crient aux oreilles que l’Apostasie est là et qu’elle ne fera que croitre, tandis que les sentiments et la pensée charnelle s’opposent à ce verdict, comme dit l’Ecriture : « Le désir de la chair est contre l’esprit et celui de l’esprit contre la chair, et ceux-ci s’opposent mutuellement afin que vous ne fassiez pas ce que vous voulez ». Analysons donc brièvement ces sentiments et ces pensées ou raisons, qui s’opposent à la sortie des églises qui se disent protestantes, mais qui n’en portent que le nom car elles sont devenues aujourd’hui la grande Babylone.
Les sentiments.
Ce sont principalement des sentiments affectueux. Beaucoup ont connu l’évangile à l’intérieur d’une congrégation, sous le ministère d’un pasteur, et leur croissance bien que souvent rachitique, s’est effectuée dans ce milieu. Des liens d’amitié et d’amour fraternel se sont tissés, bien que ce soit souvent un amour qui se dissipe rapidement à la fin du culte… Tous sont habitués à venir au temple chaque dimanche pour chanter, prier, écouter un sermon. Tout cela réjouit l’âme et échauffe les cœurs. C’est bien normal puisque la religion chrétienne est une religion d’amour et celui qui n’aime pas son frère qu’il a vu ne peut prétendre aimer Dieu qu’il n’a pas vu, comme dit 1 J. III ; 14 : «Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères ». Cependant l’amour doit commencer par Celui qui nous a engendrés à cette vie nouvelle par le Saint-Esprit au Nom de Jésus-Christ. Dieu vient à la première place, et si Dieu n’est pas honoré, et son évangile est défiguré par des fausses doctrines, l’amour me commande de ne plus m’associer a ce qui déshonore la très Sainte Trinité. Mais avant de rompre les liens avec l’organisation religieuse, ce même amour m’exige que j’explique à mes frères les raisons de mon départ, et les exhorte aussi à refuser de soutenir la fausse doctrine car dit le Seigneur : « Celui qui aime père ou mère plus que moi, n’est pas digne de moi…celui qui conservera sa vie la perdra et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera », (Mt. X ; 7, 39). L’amour fraternel n’est pas limité aux murs d’un temple, ou par les règlements d’une dénomination, et celui qui n’aime que les membres de sa dénomination, n’aime pas en fait ses frères, mais sa dénomination. L’amour comme la foi et la piété véritables s’expriment véritablement au foyer, car durant le culte beaucoup feignent d’être ce qu’ils ne sont pas tandis qu’à la maison l’homme est tel qu’il est en son for intérieur. Les émotions et les sentiments que l’on éprouve durant le culte à l’église ne peuvent donc être les fondements de notre assistance.
Les raisons.
Les raisons qui se dressent contre la voix de la conscience pour éviter la sortie au désert, font appel à certains passages de l’Ecriture comme Mt. XVI ; 18 que nous venons d’examiner, ou encore Hb. X, 25 qui dit : « N’abandonnons pas notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns ». Or dans ce verset le terme « assemblée » ne signifie pas en grec : « église », avec ce qu’elle implique : ses diacres, son pasteur, et ses anciens, en plus des membres officiels. Dans ce contexte cela signifie simplement se réunir entre chrétiens, et cela peut être d’une façon informelle. Quand la raison charnelle ne peut plus défendre scripturairement ses positions dès qu’on lui présente des versets qui la laissent coite comme 2 Thes. II ; 3 et Ap. III ; 16 qui décrit parfaitement l’état des églises évangéliques d’aujourd’hui, cette dame prostituée (la raison charnelle et mondaine) se tourne rapidement vers sa fille « La Tradition ». La tradition est toujours un excellent argument, puisque 2ooo ans de fonctionnement des églises ont été la façon traditionnelle que Dieu a établie pour la propagation du saint évangile. Les juifs raisonnaient de la même façon quand le Verbe prit forme de servant ; ils le méprisèrent et s’affairaient religieusement autour du temple de Jérusalem. Tout a une fin, tout comme le culte lévitique et sa fin tragique en l’an 70, de même l’ère des églises touche à sa fin tragique, et les 2 ères, celle du temple comme celle des églises, aux mains de Rome ! En effet la durée des siècles, c’est-à-dire la tradition, n’est pas le fondement des églises. La doctrine des apôtres en est l’unique fondement ! Aujourd’hui la doctrine a été pervertie, et même si les églises conservent une apparence de piété elles en nient l’efficacité. Souvent les gens du monde ont un argument de poids pour refuser d’écouter l’Evangile. Ils disent : « Je ne vois pas de différence entre vous et nous à part vos réunions dominicales, vous vivez la même vie que nous, regardez les même programmes, vous divertissez de la même façon et vous organisez votre vie présente avec la même logique que la nôtre, vos enfants fréquentent les mêmes établissements scolaires que les nôtres où on leur enseigne l’évolution etc. Il n’y a rien de convaincant dans votre façon de vivre ». Dans un sens ils ont raison car « le Royaume de Dieu ne consiste pas en paroles mais en pouvoir ». Néanmoins même ils restent sans excuse devant Dieu, « car nous ne nous prêchons pas nous-mêmes, c’est Jésus-Christ le Seigneur que nous prêchons ».
La raison charnelle peut aussi prétexter que ton église maintient une doctrine pure, une confession de foi exemplaire comme celle de Westminster, mais si ton pasteur est divorcé ou si c’est une femme ou un sodomite, la doctrine ne sert plus à rien, elle est comme du sel qui a perdu sa saveur, et qui ne sert plus à rien sinon qu’à être jeté sur les chemins pour être piétiné par les passants. En effet « nous prêchons la doctrine conformément à la piété », et non une nouvelle forme d’antinomisme…
La raison charnelle peut aussi invoquer la patience et alléguer que nous devons prier et attendre un avivement ; que Dieu va bientôt effectuer un réveil dans les églises évangéliques. Ça c’est un rêve qui va se terminer en cauchemar, car l’Evangile a été prêché comme témoignage a toutes les nations et donc la fin est à la porte : Mt. XXIV ; 14 et 15.Ce qui vient bientôt ce n’est pas la réforme des églises réformées, mais l’Antéchrist puis le Christ ! C’est une illusion s’imaginer qu’il va y avoir un réveil spirituel dans les églises évangéliques, car cela demande un repentir profond, et ce qui est en cours est au contraire un endurcissement général, une accoutumance au péché due à l’introduction de la télévision dans les foyers protestants. Les consciences ont été cautérisées et quel est le chrétien biblique aujourd’hui qui est choqué de voir des femmes qui se disent évangéliques, en pantalon et prenant la parole à l’église et les décisions au foyer? La TV a fait son travail de sape et le modèle patriarcal s’est effondré chez les chrétiens comme chez les païens. Sincèrement ; crois-tu que demain les femmes vont se soumettre de nouveau à l’homme et lui laisser porter le pantalon, au sens figuré comme au sens propre ? Crois-tu que la TV va être éjectée des foyers et remplacée par des lectures bibliques, des sermons de Spurgeon et des contes allégoriques de Bunyan ? Crois-tu que la mondanité, la politique, le mercantilisme, les spectacles et les concerts vont être bannis des églises ? Bien sûr si le Saint-Esprit commence à inquiéter les croyants, et que des milliers et des milliers de croyants interdisent la TV dans leurs foyers, alors on peut s’attendre à un avivement spirituel dans les églises protestantes ! Mais c’est la condition sine qua non car sans consécration sérieuse il n’y a pas de réveil spirituel. Et la consécration traditionnelle qui conserve la TV à la maison avec ses spots publicitaires sur le dernier shampoing, te le présentant avec une prostituée nue se trémoussant sous la douche, ou ses très scientifiques émissions de Discovery Channel imbibées d’un évolutionnisme ardent, font peser des doutes sérieux sur cette sorte de consécration… Ne rêvons pas frères, l’Histoire se répète et nous ne sommes pas à l’aube d’une nouvelle pentecôte ou d’une nouvelle réforme protestante, nous sommes revenus à l’époque de Jérémie et les troupes du roi de Babylone ont fait une brèche dans les murs de Jérusalem ! Le processus de décomposition spirituelle et morale prophétisé par Paul va continuer jusqu’à ce que l’Antéchrist s’assoie dans le temple de Dieu se faisant passer pour Dieu…
Par conséquent je ne vois ni sentiments véritablement évangéliques, ni raisons convaincantes, pour faire taire la voix de ma conscience qui a été réveillée par le Saint-Esprit, à la lumière des Ecritures, sur les réalités désolantes de ce siècle. Il n’y a pas besoin d’être un théologien pour se rendre compte de ce que la situation des églises est désastreuse, et irréversible, il suffit d’être honnête, sincère et lire la Bible sans chercher à l’accommoder au gout pervers du jour… Ils disent : « paix, paix ! », mais quand ils ajouteront « sécurité » alors viendra la destruction soudaine. Se laisser emporter par le courant du monde, c’est facile. Lutter contre le courant, cela requière un effort violent, et ce sont les violents qui s’emparent du Royaume aujourd’hui, tout comme ce furent les violents au temps de Jean-Baptiste. Dans les 2 cas on observe une sorte de no man’s land, une sorte de désert, car la religion officielle n’est plus qu’une coquille vide et une caverne de voleurs, et la nouvelle dispensation n’est pas encore établie officiellement. Au temps de Jean le Baptiste, ils étaient à la fin de la dispensation de la Loi et à l’aube de la dispensation de la grâce, aujourd’hui nous sommes à la fin de la dispensation de la grâce, et à l’aube du Millénium. Quitter le confort d’une structure établie depuis des siècles pour aller au désert c’est se faire violence ! Comme les juifs qui autrefois allaient au désert écouter la prédication de Jean-Baptiste, sur la venue imminente de l’Agneau de Dieu qui quitte le péché du monde, il nous faut en ces jours aller au désert, c’est-à-dire abandonner les églises de l’Apostasie pour être à l’écoute de la Parole de Dieu en petits groupes unis par la même foi et non par la tradition. Celui qui s’accroche à ce que dit la Bible sans l’accommoder savamment à la pensée humaniste et féministe se sentira comme dans un désert au milieu d’une grande congrégation. Il vaut mieux être seul que mal accompagné, et il suffit d’être 2 ou 3 et le Seigneur nous assure sa présence en notre milieu. Je ne nie pas que l’on peut participer à la vie d’une église locale et être chrétien né de la Parole et de l’Esprit, mais pour croitre dans la grâce et la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ, il faut se faire violence et aller au désert en petits groupes de préférence, mais même seul s’il le faut. La communion entre 2 ou 3 frères unis dans un même esprit est plus profonde que la communion superficielle des grandes églises, et quant à la connaissance ; quelques clics sur la souris de l’ordinateur nous mettent en contact avec les meilleurs théologiens protestants de l’Histoire !
Je crois que ce qui est à l’ordre du jour c’est de s’organiser en petits cercles de croyants dans les maisons particulières ou sous les arbres, c’est-à-dire de façon informelle mais régulière, et s’exhorter réciproquement et s’édifier les uns les autres, comme le font déjà certains, (1 Thes. V ; 11). Soyons fidèles à la Bible non à la tradition des églises, et s’accomplira en nous ce que dit Mal.III ; 16 et 17 : « Alors ceux qui craignent Jéhovah ont parlé l’un a l’autre, et Jéhovah a été attentif et a entendu, et un livre de souvenir a été écrit devant Lui pour ceux qui craignent Jéhovah, et ceux qui pensent à son Nom. Et ils seront à Moi mon trésor particulier au Jour que Je ferai ; et Je les épargnerai comme un homme épargne son fils qui le sert. » Frères, ce grand jour est proche, le Ravissement est imminent…
MARANATHA