CE MYSTERE EST GRAND!
FIL.III 20…
“Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Eglise » : Eph.V ; 32. On a beaucoup commenté, et il reste encore tellement à commenter sur le mystère de l’Eglise. Le thème est large et profond, et l’on pourrait écrire des tomes et des tomes sans l’épuiser. N’étant pas doté de talent d’écrivain, je me limiterai donc à un article sur un aspect de ce mystère, concernant la relation de entre Israël et l’Eglise dans le contexte de la Bible.
Depuis le début, il y a eu différentes écoles d’interprétation de ce mystère entre la différence et la similitude que les termes Israël et Eglise peuvent signifier. Les a millénaristes, les post millénaristes, et même certains prémillénialistes dans l’interprétation de quelques prophéties de l’AT, ont réglé le nœud du problème en le tranchant. Ils affirment tout simplement que la nation d’Israël était une figure de l’Eglise, une typification, et qu’aujourd’hui la réalité spirituelle dans laquelle nous vivons n’a plus rien à voir avec cette nation juive, sinon que l’Eglise est cette réalité. Ils affirment que l’Eglise est l’Israël de Dieu ; l’Israël spirituel. D’autres comme la majorité des millénaristes et particulièrement les dispensationalistes, vont à l’autre extrême et affirment que l’Eglise et la nation d’Israël sont 2 entités différentes avec un destin et des privilèges particuliers. Il y a aussi un autre groupe qui est apparu en force dans les dernières décennies, appelé : le mouvement messianique, qui soutient que l’Eglise doit adopter la culture et les traditions juives, (il ne faut pas par exemple prononcer : Jésus, mais Yeshua, sinon ta prière va avoir des problèmes pour accéder au trône de la grâce !). Ce sont en fait des croyants d’origine plus ou moins juive, et pour eux l’Eglise doit Israël selon la chair. Ce sont le même type de croyants qui s’opposèrent à l’apôtre Paul, voulant imposer le joug de la loi rituelle aux gentils, pour se glorifier de leur origine juive.
Il me semble qu’aucune de ces prises de positions ne soit en harmonie avec l’enseignement général des Ecritures, c'est-à-dire que leur herméneutique est défectueuse. Chaque parti s’accroche aux versets qui appuient leur concept et oublie ceux qui le minent. En fait derrière toutes ces écoles se cache l’égocentrisme, le vieil homme, l’homme charnel. En effet les files de l’a millénarisme et du post millénarisme sont composées essentiellement de gentils, qui n’ont aucun goût pour l’interprétation littérale, car elle concède automatiquement à la nation juive des privilèges qui ne leur appartiennent pas en tant que gentils, et spécialement toutes les prophéties qui parlent du règne millénial de notre Seigneur Jésus sur cette terre. Quant aux adeptes du messianisme, ils sont d’ascendance juive en général, et une Eglise composée d’une grande majorité de gentils les met très mal à l’aise. Pour ce qui est des dispensationalistes ; ils sont majoritairement gentils, et du fait de leur interprétation historico-grammatical des Ecritures, ils admettent la prééminence d’Israël en tant que nation durant le Millénium, mais ils ferment la porte de l’Eglise à tous les juifs nés avant la première venue du Christ et semble-t-il aussi à tous ceux qui naissent durant le Millénium. Quant aux millénaristes classiques, beaucoup nagent entre 2 eaux ; ayant de temps en temps recours à l’allégorie dans les prophéties de l’AT, et ne discernant pas clairement la relation entre Israël et l’Eglise.
Dans un article précédent intitulé : « Mon dispensationalisme », j’explique que ma position est millénariste, et que bien que j’utilise la méthode d’interprétation dispensationaliste ; c'est-à-dire que je favorise en premier lieu l’interprétation littérale si elle n’est pas absurde, (sans pour autant rejeter les applications allégoriques), néanmoins je n’arrive pas aux mêmes conclusions que mes frères dispensationalistes. J’expose dans cet article ma conception d’un dispensationalisme qui tourne autour des 2 grands pactes universels ; celui des œuvres et celui de la grâce. De même en ce qui concerne la façon d’interpréter Israël et l’Eglise dans la Bible, ma méthode est différente, car je me rends compte que dans les écoles on force les Ecritures d’une manière ou d’une autre. Flatter l’égo, c’est s’éloigner de l’interprétation correcte. Ce qui nous intéresse c’est la vérité, qui n’a égard à personne ; juif ou gentil. En dépits de ces affirmations, je ne nie pas l’utilité des écoles d’interprétation, puisque toute ma sotériologie est de type calviniste, et quant à mon eschatologie elle est de type prémillénialiste, et c’est dans cette école que j’ai pu comprendre entre autres, le mystère des 70 semaines de Daniel. Mais on n’apprend pas tout à l’école, et aucune école n’est détentrice de toute la science. Beaucoup s’enferment dans une école, et parce qu’ils sont d’accord avec sa ligne directrice, ne font plus trop l’effort d’analyser tout en détail ; ils gobent tout ! Bien évidemment il est très important en ces jours sombres de laxisme doctrinal et moral de savoir quel courant on suit, et cela est impératif dans le champ sotériologique. Mais il est tout aussi évident que les écoles théologiques d’interprétation n’ont pas toutes les réponses, même si elles ont certaines d’excellents docteurs. Je m’en suis rendu compte à maintes reprises, et dans ces cas-la, le Seul qui a pu répondre a mes questions, fut l’Auteur même des Ecritures : le Paraclet. Généralement Dieu utilise des pasteurs et des maitres pour nous communiquer sa doctrine : Eph.IV ; 12, néanmoins Il désire parfois nous la communiquer directement si nous la Lui demandons en prière, comme dit Jer.XXXIII ; 3: « Invoque-moi et Je te répondrai ; Je t’annoncerai de grandes choses, des choses cachées que tu ne connais pas ». La compréhension des Ecritures est toujours une révélation directe de l’Esprit Saint, mais la communication des vérités qu’elles contiennent s’effectue normalement par ceux qui ont reçu le ministère de la Parole. Pour ce qui est de ce thème de l’Eglise et Israël dans la Bible, aucune école n’a pu me donner la réponse qui satisfasse la compréhension que Dieu m’a donnée des Ecritures. C’est pourquoi dans ma confusion j’ai clamé vers le Seigneur, et j’ai même demandé à un frère de clamer avec moi, et Jéhovah m’a répondu en me donnant la clef du mystère.
Commençons par une analogie. Comparons un individu avec une nation, et puisque les nations sont composées d’individus cela sera facilement assimilable. Prenons un homme dans son état naturel, c'est-à-dire non régénéré par l’E.S., et si nous le comparons aux autres hommes dans le même état, nous ne verrons pas de différences fondamentales entre eux. Les différences sont physiques, culturelles, mentales, mais ils fonctionnent tous sur le même principe de l’égoïsme inhérent ; cet homme comme les autres sert ses propres intérêts, c'est-à-dire son vieil homme intérieur qui est vendu au péché et manipulé facilement par Satan. Maintenant si Dieu dans sa bonté et suivant son dessein éternel accorde à cet homme le don de la vie éternelle en Christ Jésus, cet homme en dépits de conserver ses caractéristiques naturelles, se transforme en un nouvel homme ; « les choses anciennes sont passées, voici toutes choses sont nouvelles ». Cet homme maintenant se caractérise par une nouvelle nature qui lui a été greffée par l’Esprit Saint ; nature fondamentalement différente et opposée à celle de tous les autres hommes qui ne l’ont pas reçue. C’est ce qui se passe au niveau des nations dans l’AT. Dieu a choisi depuis toute éternité et pour toute l’éternité une nation très spéciale qu’Il décrit comme la prunelle de ses yeux. Cette nation s’appelle Israël. Cette illustre nation a pour père un homme : Jacob. Elle se caractérise par le fait d’être composée par 12 tribus qui sont la descendance des 12 fils de Jacob, « à qui appartiennent l’adoption, et la gloire, et les alliances, et la loi, et le culte. Et les promesses, et les patriarches, et de qui est issu selon la chair le Christ, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement »: Ro.IX; 4 y 5. Nous savons de plus que « Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel », ce qui établit sans l’ombre d’un doute que cette nation issue selon la chair et le sang des 12 fils de Jacob, a un destin éternel et glorieux, bien au-dessus de toutes les autres nations.
Par ailleurs nous voyons que Jésus-Christ à sa première venue a fondé une nouvelle entité qu’Il a appelée : l’Eglise, son Eglise, laquelle n’est pas fondée sur une descendance charnelle mais sur une confession de foi : Mt.XVI ; 18. Ce nouvel organisme est l’autorité suprême après la Très Sainte Trinité, et il jouit des plus hauts privilèges qui puissent être attribués à une créature. L’Eglise est le corps mystique du Christ, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous : Eph.I ; 23. C’est aussi une nation sainte puisque 1P.II ; 9 et 10 dit : « vous au contraire vous êtes une race élue, un sacerdoce royale, UNE NATION SAINTE, un peuple acquis…vous qui autrefois n’étiez pas un peuple et qui maintenant êtes le peuple de Dieu ». Pratiquement 20 siècles ont passé depuis que le Christ a fondé son Eglise, et il est évident, même pour la minorité hébraïque qui a cru en Jésus, que la grande majorité de l’Eglise n’est pas juive. Même si aujourd’hui tous les juifs se convertissaient au christianisme, chose qui n’est pas prévue dans la Bible, l’Eglise resterait composée d’une majorité de gentils. Nous sommes donc devant un casse tête chinois ! Y a-t-il 2 nations élues qui sont toutes 2 un sacerdoce royal ou 1 seule ? Mais s’il n’y a qu’une seule nation élue ; comment cela est-t-il possible qu’elle soit la descendance des 12 fils de Jacob selon la chair et d’Abraham selon l’esprit et qu’elle soit en même temps composée d’une majorité dont l’ADN n’a rien à voir avec ces patriarches hébreux ? La réponse classique étant Ro.IX ; 6, 7, 8 : «tous ceux qui descendent d’Israël ne sont pas Israël, et, pour être la postérité d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants…c’est à dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont regardés comme la postérité ». La réponse est correcte, mais si de là on en déduit que l’Eglise est l’Israël spirituel de Dieu, (ce qui n’est pas le cas, car dans ce passage ne sont contemplés que les juifs réellement convertis), comment Paul peut-il dire ailleurs que nous les païens, provenant d’oliviers sauvages, nous fumes greffés sur l’olivier de nature opposée a la notre, et cet olivier n’est pas seulement une descendance spirituel mais aussi une descendance sanguine ? Nous voyons aussi que dans Gal.VI ; 16 lorsque Paul adresse sa salutation finale aux galates qui sont des gentils, il rajoute l’Israël de Dieu, car ces païens convertis avait été perturbés dans leur foi par de juifs qui n’était pas l’Israël de Dieu, mais seulement l’Israël selon la chair. Ses salutations finales s’adressent donc à 2 groupes différents : les gentils qui suivent sa doctrine, et les juifs convertis, l’Israël de Dieu, qui eux aussi la suivent et ne se laissent pas entrainer par leurs frères de sang ; les juifs non convertis qui s’accroche a la loi cérémoniale, ceux-ci étant l’Israël selon la chair uniquement. Dans un autre passage, Paul nous dit que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, ce qui implique que l’entrée au Royaume n’à rien voir avec des alliances humaines, comme le mariage ou l’adoption, ou une quelconque ascendance juive, puisque qu’en Christ il n’y a ni juif ni grec. Comment donc résoudre ce paradoxe ? Les écoles d’interprétations ne le résolvent pas car chacune favorise la chair qui la compose, si ses disciples sont juifs ; ils nient les privilèges concédés aux païens, et s’ils sont gentils ; ils nient les privilèges concédés aux juifs.
Nous savons que Dieu a choisi une partie de l’humanité avant la fondation du monde. Il l’appelle l’épouse de l’Agneau, ou l’Eglise, ou la Jérusalem d’en haut, ou le corps de Christ. Il nous a élus en son Bien Aimé avant même de nous créer. Nous étions son projet, et comme Il nomme les choses qui ne sont pas comme si elles existaient, nous étions pour Lui une réalité, bien que nous ne possédions pas dans cette dimension de l’éternité passée une existence propre et consciente en nous mêmes. Lorsque Jéhovah créa Adam et Eve, Il mit en marche son projet établi depuis toute éternité de se créer un peuple pour Lui-même. Cependant le projet s’est effectué par étapes dans le temps, et ce peuple n’a pas surgi d’un coup, sinon que Dieu a engendré spirituellement les membres de ce peuple élu au milieu d’une race déchue, commençant au sein de certaines familles comme celle de Seth ou de Noé. Evidemment cela n’a pas empêché l’Eternel de régénérer en dehors de ces familles certains individus, bien que le gros des élus provînt de ces familles favorisées qui avaient conservé la connaissance du vrai Dieu. Au temps de Jacob, Jéhovah changea sa méthode, ou plutôt l’amplifia, et Il créa une nation sainte a partir des 12 fils de Jacob. Les élus ne naissaient plus dès lors dans le cadre de certaines familles, sinon que la majorité provenait de la nation d’Israël : « Ce n’est pas parce que vous êtes plus que tous les autres peuples que Jéhovah vous a aimés et vous a élus, car vous étiez le plus insignifiant de tous les peuples », (Dt.VII ; 7). Le fait est que l’Eternel avait choisi ce peuple pour qu’il soit le cadre national de l’Eglise. Ce cadre national a un coté historique indispensable, car il est formé par des hommes en chair et en os ; tout comme l’homme possède un corps de chair, et pas seulement une âme et un esprit. Ce cadre a 12 composants qui sont les 12 fils de Jacob. Ces 12 juifs en dépits de leurs échecs et de leurs péchés étaient tous des croyants véritables héritiers de la vie éternelle. En effet Jacob les bénit tous sur son lit de mort : Ge.XLIX ; 28. Comme leur père Jacob, leur grand père Isaac, et leur arrière grand-père Abraham, leur descendance bien que sanguine était aussi spirituelle : ils étaient fils de la promesse. Ils sont le fondement de l’Israël de Dieu, et les 12 portes de la Jérusalem céleste : Ap.XXI ; 12. (On peut aussi faire une application spirituelle et considérer ces 12 fils de Jacob comme 12 types de croyants).
L’Eglise a donc un cadre national et historique dont le fondement est la progéniture masculine de Jacob ; des hommes rachetés par la grâce qui est en Christ et qui partagent le même sang car tous sont hébreux. L’Eglise dans sa forme définitive, éternelle, est l’Israël de Dieu. L’Eglise, bien qu’elle soit en majorité gentille, est intimement liée aux 12 tribus d’Israël, et sa nationalité future est israélienne. Je dis bien : future, car pour nous les chrétiens non juifs, dans la dispensation actuelle, nous ne sommes pas israélites mais gentils. Ro.XI ; 25, 26 dit : « Car je ne veux pas frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez point comme sages, c’est qu’une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement, jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi tout Israël sera sauvé ». La confusion surgit principalement quand on surestime le cadre comme font les messianiques, ou quand on cherche à l’éliminer, ce que font plus ou moins subtilement les chrétiens d’origine païenne. Le cadre, c'est-à-dire l’Israël national, a son importance, puisqu’il représente l’aspect externe de l’Eglise dans l’éternité, en effet l’épouse de l’Agneau c’est la Jérusalem céleste, et comme nous le signale Ap.XXI ; 9 à 14 ; sur ses 12 fondement sont écrits les noms de 12 juifs : les Apôtres, et sur ses 12 portes sont écrits les noms de 12 autres juifs : les fils de Jacob. Néanmoins, en dépits de son aspect glorieux dans l’éternité, ou de son aspect insignifiant dans l’Histoire des nations, le cadre n’en demeure pas plus, ni moins qu’un cadre, tout comme un vase qui peut être en plastique ou en or pur incrusté de diamants ; ce qui importe c’est le contenu. Le contenu de la nation d’Israël depuis sa création c’est la connaissance du Dieu véritable, comme dit Ro.III ; 1 à 3 : «Quelle est donc la prérogative des juifs, ou quelle est l’utilité de la circoncision ? Elles sont grandes de toute manière, et tout d’abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés », c’est pourquoi Jésus dit : « Le salut vient des juifs », et non seulement à cause des oracles (les Ecritures), mais aussi à cause de son ascendance juive selon la chair, selon son humanité. C’est pourquoi même si le cadre a été élu pour l’éternité et qu’il donne une forme précise et des caractéristiques éternelles au Corps mystique du Christ, il ne détermine pas le contenu puisque la grande majorité des élus n’est pas juive, et que chacun en particulier et tous ensemble sont le temple vivant de Dieu.
Maintenant Il faut bien se rendre compte que dans la dispensation actuelle de la grâce révélée en Christ Jésus, ce cadre n’a pratiquement pas d’importance. En effet cela fait 2000 ans que Dieu est en train de réunir en premier lieu ses élus gentils : « Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers ». Le fondement réel de l’Eglise c’est la foi en Jésus-Christ, c’est la confession qu’il est le Christ, le Fils du Dieu vivant, pas l’appartenance à la race juive : Mt.XVI ; 16. Comme dit notre Seigneur : « La chair ne sert à rien, c’est l’Esprit qui vivifie, les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie ». Ainsi donc jusqu’à présent l’Esprit Saint rassemble les élus d’origine païenne, et exceptionnellement Il régénère des juifs. Avant la première venue du Christ, le Paraclet faisait le contraire ; Il régénérait des juifs et exceptionnellement des gentils. Durant la dispensation de la Loi l’Israël de Dieu était pratiquement contenu dans l’Israël charnel. Depuis la première venue de notre Seigneur Jésus, l’appel efficace s’est produit chez les païens ; et ce nouvel organisme a été appelé : Eglise. C’est pourquoi durant l’ère des gentils, ère durant laquelle les juifs convertis sont distingués des gentils et appelés : l’Israël spirituel, (lequel fait partie de l’Eglise), ces juifs convertis sont une minorité infime au sein de l’Assemblée des chrétiens. Le résultat c’est que le cadre a disparu de la vue, mais il réapparaitra glorieusement durant le Millénium et pour toute l’éternité !
Prenons un autre exemple pour clarifier la question. Imaginons notre Seigneur comme l’architecte et le constructeur d’un édifice splendide, qui va être sa demeure permanente au sein d’une partie élue de la race humaine. Ce bâtiment se construit au ciel, mais le matériel se trouve et s’élabore sur terre. Cet édifice aura 12 fondements et 12 portes ; un total de 24 éléments : tous juifs. Ces éléments sont tous élaborés au moyen des 2 pactes : celui de la loi et celui de la grâce, (Moise et Abraham sont les pro géniteurs). Ce cadre de base de cet édifice, son plan, a été révélé, publié aux 4 coins du globe, et maintenant tout le monde sait que le salut vient des juifs, ce qui d’ailleurs explique l’antisémitisme inhérent des nations. Mais la construction s’effectue dans les lieux célestes, car cet édifice est en fait une ville céleste : la Jérusalem d’en haut. Ce qui se passe ici-bas, c’est l’extraction et la taille des pierres nécessaires pour la construction de la cité céleste. L’origine de ces pierres est très diverse, et peu proviennent de la carrière d’Israël, peu sont d’origine juive. Quand le grand Constructeur aura terminé de rassembler tout le matériel nécessaire, alors Il le transportera au ciel, et construira son bâtiment au temps de la première résurrection. Il a officiellement commencé sur terre avec des pierres provenant de la petite carrière nationale d’Israël durant la dispensation de la Loi, ensuite Il a continué avec un grand nombre de pierres provenant de différentes nations durant la dispensation de la grâce, et Il terminera bientôt avec d’autres pierre provenant de nouveau de la nation hébraïque quand viendra de Sion le Libérateur qui ôtera de Jacob l’iniquité. Jusqu’à présent il y a eu sur cette terre que des ébauches, et des carrières annonçant l’édification glorieuse de la Jérusalem céleste, de la nation sainte, de l’Israël de Dieu, du corps mystique de Christ, de l’Eglise sainte, sans tâches et irrépréhensible. C’est en fait une même réalité divine et céleste sous différentes appellations, mais qui a été confondue à cause de l´homme charnel qui s’efforce sans cesse de cacher cette réalité qui nous unit tous en même corps ou il n’y a plus ni juif ni gentil, ni libre ni esclave ni homme ni femme mais Christ est tout en tous. C’est pourquoi dans l’éternité le peuple saint, la nation sainte, la Jérusalem céleste, sont en fait une même chose, car ils seront assemblés, ce qui n’est pas le cas ici-bas, où nous sommes temporairement séparés, et où Dieu traite avec chaque groupe : juifs et gentils, d’une manière spécifique, et dans une période différente. Ce qui est synonyme dans le ciel, ne l’est pas sur terre actuellement, et l’on doit analyser le contexte, la dispensation, dans lesquels se trouvent ces termes dans la Bible. C’est comme l’homme qui visite le grand dépôt à plusieurs étages dans lequel sont entreposés tous les éléments divers qui dans l’avenir vont conformer l’édifice qui va être construit, et qui n’a accès qu’à un seul étage, et y voit une grande quantité de matériel identique, et ainsi tire une conclusion erronée de l’aspect final qu’aura l’édifice. L’Eglise a en effet un cadre définitivement juif, mais un matériel définitivement gentil en proportion. En effet Dieu dans sa sagesse profonde et inscrutable a soumis toute la race humaine en désobéissance afin d’avoir miséricorde de tous, et nul ne se vantera d’être juif ou anglais. Le problème c’est que tous nous avons tendance à nous vanter ; les juifs à cause des patriarches, et de la Loi, les gentils à cause de leur nombre, et d’être les premiers à avoir accepté l’Evangile. De la proviennent, me semble-t-il, toutes ces interprétations privées. Jetons maintenant un œil nouveau sur quelques versets, à la lumière de ce principe qui veut que ce qui est synonyme dans l’éternité ne l’est pas forcément dans les temps passé et présent.
Eph.II ; 12 : « souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privé du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde ». Dans ce verset nous voyons qu’indirectement de la citoyenneté israélite dépend le salut, c'est-à-dire l’accès aux promesses, et que sans cette citoyenneté, il n’y avait pas d’espoir, a moins d’une révélation spéciale concédée a un individu. L’Israël en compte dans ce passage est la nation juive et non l’Eglise. Israël n’est donc pas synonyme d’Eglise dans ce cas précis.
Verset 16 : « …les réconcilier l’un et l’autre en un seul corps… » L’un étant les juifs convertis au christianisme et l’autre les païens, le corps étant l’Eglise.
Verset 19 : « Ainsi donc vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors ; mais vous êtes des concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu ». Les saints dans ce cas là sont les juifs convertis, et la maison de Dieu c’est cette nation Israélite convertie.
Verset 21 : « En Lui tout l’édifice bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur ». L’édifice et le temple sont tous 2 l’Eglise éternelle, la Jérusalem céleste.
Dans ces versets d’Ephésiens : Israël, les saints, la maison de Dieu, signifient les juifs convertis, et quant à la citoyenneté en question ou droit de cité, elle se réfère à la nation d’Israël. Or dans 2P.II ; 9 la race élue et la nation sainte et le peuple acquis sont les croyants sans rapport à leur nationalité, car si Pierre avait en vue les juifs convertis il ne leur dirait pas : « vous qui autrefois n’étiez pas un peuple ». Et dans Phil.III ; 20 il est écrit : « Notre droit de cité est dans les cieux d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus-Christ ». Dans le reste des épitres écrites aux églises des gentils, les paroles : « saints » ou « sanctifiés », s’appliquent à tous les convertis sans égard à leur origine. Quant au terme : « La maison de Dieu » dans 1TimIII ; 15 elle est définie comme : « l’Eglise du Dieu vivant ».
Dans l’AT aussi nous voyons qu’Israël ne signifie pas toujours Israël comme nation juive, comme race spécifique sinon que l’Eglise apparait quelques fois. Par exemple dans Zac.II à partir du verset 8 se profile la gloire de la nation Israelite, mais au verset 11 nous lisons que beaucoup de nations s’attacheront à Jéhovah en ce jour-là, et deviendront « mon peuple », et non pas « mes peuples » ! Un seul peuple composé de beaucoup de nations, nous indique que la réalité en vue n’est plus la petite nation d’Israël sinon l’Eglise universelle. Plus encore frappant est le psaume 87 ou les portes de Sion, la ville de Dieu est mise en contraste avec les demeures de Jacob. L’Esprit Saint exalte sans détour l’Eglise au dessus de la nation juive. L’Egypte, Babylone, le pays des philistins, l’Ethiopie, Tyr, en somme tous les pires ennemis de la nation juive y sont considérés comme des natifs de Sion, et des connaisseurs de la vérité divine. Et que dire de Ruth la moabite, quand nous savons que Deut.XXIII ; 3 stipule : « l’Ammonite et le Moabite n’entreront point dans l’assemblée de Jéhovah, même à la 10eme génération et à perpétuité » ? Or Ruth fut la grand-mère de David et notre Seigneur Jésus est descendant de David selon la chair. La encore l’Eglise se profila…
Dans toute la Bible, on distingue ces 2 fils qui dans l’éternité seront cousus ensemble parfaitement. Pour l’instant on voit un bout de fil par ci, un autre bout par là, et il est nécessaire de les voir parfois séparés, parfois unis, pour pouvoir comprendre l’Ecriture. Utiliser une méthode d’interprétation qui systématiquement sépare Israël de l’Eglise comme le font les dispensationalistes, ou au contraire dissout Israël dans l’Eglise comme le font les amillénaristes et post millénaristes, n’est assurément pas la bonne méthode. Il s’agit de trancher correctement la question, et cela ne se fait pas de la même façon dans tous les passages de l’Ecriture. Christ Jésus a démoli le mur de séparation entre juifs et païens, lorsque qu’il exhala sur la croix et que le rideau du temple se déchira de haut en bas, décrétant ainsi l’abolition des rituels lévitiques. Cependant ce mur de cérémonies juives détruit sur la terre, a donné le feu vert à la construction d’une muraille éternelle aux caractéristiques juives, qui définira les limites de la Jérusalem céleste, laquelle descendra du ciel sur la nouvelle terre. Il faut donc bien analyser dans la Bible, le contexte où se trouvent les paroles : saints, peuple, nation, corps, sachant qu’elles ont un sens particulier dans le temps mais pas dans l’éternité, que ce qui est synonyme dans une dimension ne l’est pas dans l’autre. J’exhorte donc mes frères qui n’ont pas encore discerné qu’il y a un équilibre à maintenir dans l’interprétation à ne pas tomber dans les extrêmes qui sont : ne donner aucune importance à la nation d’Israël, laquelle est l’horloge de l’Histoire, car en elle se trouve une partie de l’Israël spirituelle, et d’un autre coté de ne pas donner à Israël trop d’importance, car bien qu’elle soit le cadre de l’Eglise dans l’éternité, elle n’en demeure pas moins incroyante et rebelle à son Dieu et Messie dans une proportion supérieure à la majorité des nations. (Selon un sondage récent il semblerait qu’il y aurait 8% d’israéliens arabes convertis au christianisme et seulement 2% d’israéliens juifs).
Donc chers frères amillénaristes, sans vouloir entrer dans un débat prolongé sur votre façon d’interpréter les prophéties concernant la nation d’Israël, la seule chose que je tiens à vous rappeler c’est qu’en 1948 un miracle s’est produit : la renaissance de l’Etat hébreu en Palestine. Après quasiment 2 millénaires, les fils de Jacob ont commencé à reprendre possession de leur terre promise. Beaucoup disent qu’ils ne sont pas vraiment des hébreux, car ils se sont mélangés à d’autres peuples ; ce qui est indéniable. Mais j’ai rencontré beaucoup d’israélites et je vous assure que nombreux sont ceux qui conservent les traits propres à leur race, car il y a une similitude évidente avec les arabes qui ont aussi le même ancêtre : Abraham. Notre Dieu ne règne pas seulement dans l’éternité, mais aussi dans l’Histoire, et Il a choisi une lignée sanguine, un peuple en chair et en os pour se manifester aux autres nations, « Je dis donc : ont-ils trébuché afin qu’ils tombassent ? Qu’ainsi n’advienne ! Mais par leur chute, le salut parvient aux nations pour les exciter à la jalousie…car si leur réjection est la réconciliation du monde, quelle sera leur réception sinon la vie d’entre les morts », (Ro.XI ; 11 et 15), c’est-à-dire la résurrection des saints avant le Millénium ! Israël est revenue, pas discrètement, mais en force sur la scène internationale ; depuis 1948 elle fait plus que toute autre nation la Une des journaux. La réconciliation des juifs avec leur Messie est à la porte, ainsi que le Rapt de l’Eglise. Satan et tous les gouvernants païens incroyants sont très préoccupés et travaillent ardument pour réduire la nation d’Israël ou la rayer de la carte, car dans le fond ils sentent tous que cela indique que le Jour du Jugement de Dieu est proche. Et toi frère, comment peux-tu t’enfermer dans tes savantes herméneutique et exégèse qui nient le rôle prédominant de la nation élue dans les grands événements qui précèdent le retour en gloire de notre Seigneur Jésus-Christ ? Tu crois que ton église est l’Israël de Dieu, et bien que je ne nie pas que certains de ses membres puissent faire partie de la nation sainte dans l’éternité, tu es obligé d’admettre qu’aujourd’hui ton église est le moindre des soucis de l’ONU, de l’UE, des Etats Unis d’Amérique, de la Russie, de l’Iran et des pays arabes ! Jésus-Christ revient bientôt et ses pieds se poseront sur le mont des Oliviers qui est en face de Jérusalem à l’orient : Zac. XIV ; 4. Notre Dieu est le Programmateur de l’histoire des nations, et celle-ci ne s’est pas achevée au jour de Pentecôte en l’an de grâce 33 ! Cette Histoire va vers sa fin, vers l’Apocalypse, et cela se déroulera là où elle a commencé : au Moyen Orient. Jéhovah est Dieu sur toute chair, et pas seulement sur tout esprit. Nous ne sommes pas seulement esprit, nous sommes aussi chair, et bien que nous ne soyons pas du monde nous vivons dans ce monde, lequel s’achemine irrésistiblement vers la vallée du Jugement, et ce n’est pas une allégorie ! On appelle cette vallée : la vallée de Josaphat, et elle se trouve en terre d’Israël : Joël III ; 12 et 14.
D’autre part il y a beaucoup de frères millénaristes qui se focalisent trop sur les événements, et sur le cadre juif de l’Eglise, et de l’Histoire, mais qui oublient que bien que le salut vient des juifs, le salut n’est ni dans les juifs ni dans l’Eglise. Le salut c’est Jésus-Christ en personne, car Lui seul est le chemin, la vérité, et la vie. Ce qui est important c’est le contenu de la bouteille, pas la bouteille, ni son étiquette ! Nous sommes régénérés par la Parole de Dieu qui est l’eau de vie. Nous savons que Jéhovah est le Dieu d’Israël, mais quelque soit sa nationalité, Dieu est irrité contre le pécheur tous les jours de sa vie, et peu importe sa culture, et ses ancêtres. C’est pourquoi une fois que l’on croit au Dieu d’Israël, au Dieu véritable qui intervient et dirige l’Histoire du début à la fin, que l’on ne réduit pas le récit biblique à une suite d’allégories nébuleuses, l’important c’est de trouver dans la réconciliation par la foi dans le sacrifice expiatoire de notre Sauveur Jésus-Christ, la paix qui surpasse tout entendement. L’important c’est l’Evangile et cet Evangile est identique pour tous ; en Christ il n’y a ni juifs, ni grecs. La Parole de la Croix doit être le centre de nos pensées, de notre admiration et la base de notre adoration. Pour le reste ; a quoi sert-il de s’inquiéter pour savoir dans quel quartier de la Jérusalem céleste sera ta demeure, ou jusqu’à quel point notre connaissance du Dieu 3 fois Saint sera-t-elle perfectionnée puisque grand est ce mystère, plus grand que notre compréhension actuelle et éternelle !