Radicalement Protestant
  PRIER LE SAINT-ESPRIT?
 

PRIER LE SAINT-ESPRIT?

     Durant mes séjours dans une certaine ville, il m’arrivait souvent de passer devant un bâtiment où se célèbre des cultes pentecôtistes de guérison, de miracles, de prospérité etc. Il n’y a rien d’extraordinaire en cela puisqu’aujourd’hui la grande majorité des évangéliques est pentecôtiste. Cela fait des années que je dénonce cette hérésie, expliquant que c’est le tronçon final de la route arminienne qui ramène les protestants à Rome. L’arminianisme s’imagine prendre le control du sang de l’expiation, et affirme que ce sang précieux s’applique selon l’exercice du libre arbitre de l’homme. Le pentecôtisme pour sa part s’imagine prendre le contrôle du Saint-Esprit, et affirme qu’après la conversion, on doit chercher le baptême de l’Esprit, et certains vont encore plus loin disant qu’après le baptême de l’Esprit il faut chercher en plus l’onction ! Cependant tous 2 se trompent ; arminiens traditionnels et arminiens de fin de route, c’est-à-dire pentecôtistes, car le sang de l’expiation est limité dans son application aux élus que le Père a choisis avant la fondation du monde selon le bon plaisir de sa volonté (Eph. I ; 4 à 6), et quant à l’œuvre du Saint-Esprit en nous ; nous n’avons pas besoin de rechercher un baptême ou une onction supplémentaire une fois qu’il a fait sa demeure en nous au jour de notre conversion, car la bonne œuvre qu’Il a commencée en nous Il la perfectionnera jusqu’au jour de Jésus-Christ (Phil. I ; 6).  Il ne fait pas les choses à moitié ! La seule chose qu’il nous demande c’est de ne pas le contrister en refusant de le suivre sur le chemin de la sainteté. Mais pour en revenir à ce bâtiment devant lequel je passais ; il y avait quelque chose qui attira mon attention spécialement, et c’était que l’organisation pentecôtiste qui l’utilise s’appelle : « Prière forte au Saint-Esprit ». Cela me fit réfléchir sur le thème de la prière au Saint-Esprit : peut-on prier le Saint-Esprit ? Voilà la question que je me posais et voici maintenant ma réponse qui je suis sûr est la réponse de toute une branche du protestantisme. Que le Saint-Esprit nous éclaire ; celui qui écrit comme celui qui lit !

     Nous savons que le Saint-Esprit c’est Dieu ; Il est la troisième Personne de la très sainte Trinité, et en tant que tel nous lui devons la même adoration, révérence, amour, soumission qu’au Père  et au Fils. Mais pour ce qui est de la prière ; je vois dans les Ecritures moins d’indices pour le prier que pour prier le Fils. Notre Seigneur Jésus nous a appris que la prière doit être dirigée au Père (Luc XI ; 2). Aucun croyant trinitaire ne niera que selon l’enseignement du Christ dans les 4 évangiles, la prière doit être dirigée au Père. Nous apprenons ensuite dans les épitres des apôtres que le Père reçoit ces prières au nom du Fils, c’est-à-dire à cause des mérites que la vie et la mort de Jésus nous ont accrédités, et que comme nous ne savons pas prier comme il faut, nous avons l’intercession, l’inspiration, l’action du Saint-Esprit qui agit dans notre esprit. Cela est accepté par tous nos frères, mais cependant il y a certains frères et théologiens de poids qui ajoutent que nous pouvons aussi prier le Seigneur Jésus et le Saint-Esprit, en plus du Père.

     Maintenant il serait bon avant d’aller plus loin d’expliquer ce que l’on veut dire par prier. En quelques mots : prier c’est parler avec le Dieu invisible. C’est parler avec Dieu au moyen de la foi. C’est avoir une communication intelligente avec l’Etre suprême sans le voir ni l’entendre par nos sens naturels. C’est exprimer au moyen de paroles articulées, à voix basse ou haute, nos pensées, notre adoration, nos inquiétudes, nos angoisses, nos besoins, nos émotions, nos questions, nos désirs au Dieu qui nous aime et nous connait parfaitement. (On peut bien sur prier en pensée, mais c’est tout comme aimer en pensée).La prière c’est une conversation avec Dieu qui est toujours respectueuse, mais qui dans l’intimité peut être très profonde. Au Seigneur on lui dit des choses que l’on ne dirait pas même à l’épouse ou à l’ami le plus proche. Vu du dehors cette conversation ressemble plutôt à un monologue, mais en fait c’est un dialogue, même si les réponses du Très Haut ne se font pas immédiatement et de façon audible, cela reste une conversation de longue durée qui se poursuit toute la vie, c’est pourquoi Il dit dans sa Parole : « Priez sans cesse » (1 Thes. V ; 17) et « Sondez les Ecritures » (J. V ; 39). La prière est plus qu’une invocation, mais cela l’inclue, et pas seulement l’invocation mais aussi la louange, l’action de grâce, et cela est toujours une forme d’adoration et de communion si bien sûr le Saint-Esprit n’est pas contristé… Des livres entiers ont dû être écrits sur ce thème, et ce n’est donc pas mon intention de m’étendre en long et en large sur ce thème ; je voulais seulement mettre au clair ce que les simples chrétiens comme nous, comprennent par le terme prier.

     Mais avant de parler de la prière au Saint-Esprit, tournons-nous rapidement vers la prière au Seigneur Jésus. De fait dans le NT on ne trouve aucune prière dirigée au Seigneur Jésus après son Ascension. Nous voyons cependant que Stéphane se dirige à Jésus au moment où les juifs le lapident après qu’il l’ait vu en vision à la droite su Père (Act. VII ; 55, 59 et 60). Nous voyons aussi Paul disant au Seigneur Jésus : « Qui es-tu Seigneur…Que veux-tu que je fasse ? » (Act. IX ; 5 et 6). Néanmoins dans les 2 cas il y a une présence directe, tangible du Seigneur Jésus, et cela ne cadre pas avec la définition que nous avons donnée de la prière qui s’adresse au Dieu invisible et qui ne nous répond pas de façon audible. Il n’y a donc point de prière au Seigneur Jésus dans tout le NT ! Il y a des invocations, des actions de grâce, mais pas de prières. Nous croyons que la prière au Seigneur Jésus se fait souvent dans certaines conversions, car au moment de la régénération Dieu se révèle  en nous comme le Seigneur Jésus-Christ. Par la suite Jésus dans son enseignement nous dirige vers le Père, « car il y a 1 seul Dieu et 1 seul médiateur entre Dieu et les hommes : J-C homme ». De plus parlant de la relation qu’il aura avec ses disciples après son Ascension, il dit : « En ce jour-là vous ne M’INTERROGEREZ PLUS sur rien. En vérité, en vérité je vous le dis ce que vous DEMANDEREZ AU PERE en mon nom il vous le donnera » (J. XVI ; 23, 24). Or ce qui caractérise une prière quand c’est une conversation réelle avec Dieu, c’est que l’on pose des questions. Nous marchons devant Dieu et Ses pensées ne sont pas nos pensées, c’est pourquoi nous lui posons souvent des questions, lui demandant par exemple: « Que dois-faire, que dois-je dire ou penser ? Que se passe-t-il ?  » Mais dans ce verset Jésus nous dit que nous ne lui demanderons plus rien, car c’est le Père qui répondra à ceux qui viennent a Lui au nom du médiateur Jésus. Ainsi donc Jésus étant Dieu reçoit notre adoration, nos actions de grâce, il est l’objet de notre méditation, de notre amour, il est notre tout en tout, et c’est pourquoi nous lui obéissons en adressant nos prières au Père et non à lui. Si adresser nos prières à Jésus était quelque chose qui qui lui soit agréable, ou qui nous soit utile dans notre croissance spirituelle, il nous l’aurait certainement déclaré sans ambages par ses propres paroles ou par celles de ses apôtres, mais ce n’est vraiment pas le cas, et ceux qui prient le Seigneur Jésus le font en se basant sur des suppositions, ou des déductions que je ne nie pas mais qui ne sont que des raisonnements humains ! Il n’y a pas un seul verset où nous voyons une prière faite à Jésus alors qu’il est dans la gloire céleste et le croyant dans la chair, sans aucune vision directe de cette gloire.

     C’est la même chose quant à la prière au Saint-Esprit ; il n’y a aucun verset dans la Bible qui nous montre clairement que nous devions prier le Paraclet. Nous voyons dans le livre des Actes que le Saint-Esprit parle et ordonne certaines choses aux croyants, Il octroie des prophéties, mais il ne leur demande jamais qu’ils lui adressent leurs prières directement. C’est pourquoi nous adorons, nous glorifions, nous louons le Saint-Esprit, mais nous ne le prions pas, et la raison en ce cas est encore plus évidente que dans le cas de notre Seigneur Jésus, puisque le Saint-Esprit est l’inspirateur des prières que Dieu écoute et répond. Or inspirer des prières pour Lui-même, ne me semble pas très logique de la part d’un Intercesseur (Ro. VIII ; 26)…

     Ro. VIII; 16 dit: “L’Esprit lui-même témoigne avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu », ce qui implique une action conjointe avec notre esprit lorsque nous nous clamons « Père » dans nos prières. Personne ne mettra en doute que la prière qui plait à Dieu est celle qui résulte de notre communion avec le Saint-Esprit. Or le ministère primordial du Paraclet est de nous révéler le Fils de Dieu fait homme, afin de nous communiquer avec le Père. Il inspire nos prières, et au nom de Jésus-Christ, elles arrivent au Père de toutes les miséricordes. Le Saint-Esprit travaille dans notre esprit où il a fait demeure perpétuelle, et il nous dirige secrètement dans nos prières de façon qu’elles concordent avec la volonté de Dieu, et glorifient son Fils pour l’efficacité de son sacrifice qui nous permet de recevoir tant de réponses positives et de bénédictions du Père de gloire. C’est pourquoi prier à Celui qui inspire nos prières efficaces me parait dépourvu de sens, ce serait comme demander une ligne téléphonique à une compagnie de télécommunication pour être en ligne avec ses opérateurs ! Une compagnie de téléphone a pour objectif pourvoir ses clients d’une ligne afin de communiquer avec d’autres utilisateurs du téléphone. Bien sûr que le client peut se communiquer avec les opérateurs de sa ligne, en cas de besoin technique ou de problèmes de facturation, ou de besoin d’informations sur les services de la compagnie etc. Le client est toujours sous l’assistance de la compagnie qui lui a fourni la ligne, mais la raison d’être de la compagnie de télécommunication n’est pas de se communiquer  avec elle mais avec les autres utilisateurs du téléphone. Si la compagnie que nous avons choisie nous offre un service excellent à des prix incomparables, nous lui ferons une bonne publicité dans notre entourage, nous la recommanderons à tous. C’est un peu pareil avec le Saint-Esprit, si vous me permettez la métaphore. En effet c’est par Son assistance que nous prions correctement et que nos prières sont puissantes pour la bonne Cause de Jésus-Christ, et c’est pourquoi nous louons le Saint-Esprit, nous lui rendons grâce pour son ministère, son pouvoir, sa patience, sa sagesse, son amour, son enseignement qui à travers les Ecritures ne nous indique pas que nous devions faire de Lui l’objet de nos prières. C’est le Père céleste qui est l’objet de nos prières selon l’enseignement de Jésus-Christ et du Saint-Esprit, et Il ne nous refusera pas d’être rempli du Saint-Esprit si nous le Lui demandons dans nos prières. Nous pourrions dire d’une certaine manière en utilisant cette allégorie du téléphone, que le Père est Celui qui reçoit nos communications célestes, que le Saint-Esprit est Celui qui procure l’assistance « technique » pour qu’elles arrivent au ciel, et que le Fils est le représentant officiel pour l’établissement de cette communication, par l’intermédiaire duquel   le permis de fonctionnement de cette assistance est accordé, selon les clauses légales  qui régissent les relations entre le ciel et la terre.

     Notre point de vue est, nous le répétons, que la prière selon les Ecritures doit être adressée au Père, basée sur les mérites du Fils et inspirée par le Saint-Esprit. Cependant  il ne faut pas s’enfermer dans un dogmatisme étroit et affirmer que prier le Saint-Esprit ou le Seigneur Jésus est un péché ou  une grave erreur. En fait il n’y a pas de problème à s’adresser directement aux 2 autres Personnes de la très sainte Trinité. Comme une invocation, ou dans une action de grâce ; cela est parfaitement correct comme lorsque nous disons : « Viens Seigneur Jésus, ou Maranatha ! » Dieu est amour envers tous ses fils, et cela ne le contriste pas que certains s’adressent à Jésus ou au Saint-Esprit directement en prière. Récemment encore je priais le Saint-Esprit pour qu’Il m’illumine lorsque je lisais sa Parole, et cela ne le contristait pas. Cependant je crois à la lumière des Ecritures que c’est plus convenable de demander au Père, au nom du Fils, que le Saint-Esprit  m’éclaire, et à moins que le Saint-Esprit ne me parle directement, je ne lui parle pas directement dans le cadre de la prière, puisqu’Il veut que je m’adresse au Père. Pareillement avec mon Seigneur Jésus, à moins qu’Il ne m’adresse la Parole directement, je ne le prie pas. Et s’Il m’adressait la parole, (Lui ou le Paraclet) ce ne serait d’ailleurs plus une prière telle que nous l’avons définie plus haut, mais une conversation de type surnaturel ! Or Dieu en ces temps ne nous parle que par les Ecritures, sauf exceptions rares qui ne peuvent annuler cette règle mais plutôt la confirmer. Ceux qui prient directement le Fils ou le Saint-Esprit ne pèchent pas car Dieu est 1, mais n’ont pas l’aval des Ecritures que le Saint-Esprit a soigneusement et miraculeusement conservées, pour agir ainsi. On peut se communiquer avec  le Ministère des communications, on peut se communiquer avec les opérateurs d’une compagnie de téléphonie portable ; il n’y a pas de problèmes pour ça ;  ils nous écouteront et nous répondront, mais au bout d’un certain temps ils nous rappelleront qu’ils sont présentement dans leurs fonctions, les agents qui permettent la communication téléphonique, et non les destinataires prévus de nos communications, même si occasionnellement nous leur téléphonons ! En disant cela nous ne voulons pas affirmer que les ministères de notre Seigneur Jésus et du Saint-Esprit se limitent au champ de la prière, néanmoins voilà la limite de notre exposition sur la Personne à qui doit être dirigée la prière.

      Je crois que notre position est orthodoxe et sans être rigide, elle est totalement soutenue par l’enseignement de l’Ecriture. Je me permets aussi de rappeler que l’hérésie pentecôtiste provient justement d’un détournement de l’attention du Fils, pour la fixer sur les dons et les manifestations extraordinaires du Saint-Esprit, et du Père en dirigeant les prières au Paraclet, « c’est pourquoi nous devons d’autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d’elles » vers le périphérique charismatique romain qui est connecté à l’autoroute néo-pentecôtiste...  Chers frères, prions donc le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, que le Saint-Esprit nous illumine chaque jour davantage, pour qu’en lisant la Bible nous puissions comprendre quelle est sa volonté parfaite et toujours  bienveillante envers nous. Gloire au Père, gloire au Fils, gloire au Saint-Esprit. Amen.

 
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