L’AUTRE VISAGE DE LA RESURRECTION
La bonne nouvelle que nous avons reçue c’est que Jésus de Nazareth, issu de la postérité de David, est ressuscité des morts. Voilà la base du message chrétien. N’est pas chrétien quiconque ne croit pas que ce même Jésus, dans le même corps qui fut crucifié, est sorti du tombeau et s’est montré durant 40 jours à ses disciples, avant de s’élever dans le ciel en leur présence (Ac. I : . Il peut être éventuellement musulman… Néanmoins il y en a d’autres qui croient cela, mais ne sont pas chrétiens non plus, car comme les musulmans ils ne croient pas que Jésus est Dieu ; ceux-là sont des unitariens. Nous les vrais chrétiens, croyons qu’il est ressuscité des morts et qu’il a brisé les portes de l’enfer, et emporté les clefs de la mort et du séjour des morts (Ap. I : 18), car il est Dieu fait homme, et c’est pourquoi il est l’unique médiateur entre Dieu et les hommes. Ayant réaffirmé au préalable ce que nous croyons tous, (nous les protestants issus de la postérité de Luther), je me propose aujourd’hui de donner une explication qui seule peut résoudre notre perplexité, quand nous lisons les témoignages de ceux qui virent le Seigneur après sa résurrection. Il y a surtout 2 passages où réellement on ne peut qu’être perplexe.
Le 1er nous le trouvons dans Jn. XXI : 12, qui dit : « Et aucun des disciples n’osaient lui demander : Qui es-tu ? ». Au verset 14 on nous informe que c’était la troisième fois que notre Seigneur Jésus leur apparaissait. La première ce fut le jour même de sa résurrection (Jn. XX : 19), la deuxième ce fut 8 jours après (Jn. XX : 26). S’ils l’avaient déjà vu 2 fois depuis sa résurrection, pourquoi les 7 disciples qui d’ailleurs n’étaient pas tous apôtres, et qui se trouvaient là, avaient-ils cette question en tête ? Jean ne l’avait-il pas reconnu à 100 mètres du bord, alors qu’il était dans la barque avec ses compagnons, et ne l’avait-il pas déclaré à Pierre qui aussitôt se ceignit et se jeta à l’eau pour arriver plus vite ? Néanmoins ils le reconnaissent à 100 mètres, mais arrivés devant lui ils ont cette question troublante en tête. Bizarre, non ?
Le deuxième passage encore plus troublant se trouve dans Mt. XXVI : 17 où on lit : « Quand ils le virent ils l’adorèrent. Mais quelques-uns eurent des doutes ». Là c’est au moins la troisième ou quatrième fois qu’ils le voient, de plus ce n’est pas une rencontre improviste, comme les autres fois, sinon qu’il s’agit d’une réunion officielle du Seigneur et de ses apôtres uniquement ; réunion qui avait été fixée avant même sa crucifixion lorsqu’il leur dit : : « Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée » (Mt. XXVI : 32). Comment peuvent-ils douter encore puisqu’auparavant il a mangé devant eux au moins 2 fois, et il a même exposé ses cicatrices en réprouvant devant tous l’incrédulité de Thomas (Jn. XX : 27 à 29) ? De plus ne se sont-ils pas réjouis dès la première fois en voyant le Seigneur ressuscité (Jn. XX : 20) ? Or le Seigneur qui lit les pensées, ne leur en fait même pas le reproche quand ils le rencontrent de nouveau en Galilée. Il fit le reproche la première fois aux 10 (Mc. XVI : 14), la seconde fois à Thomas, mais ensuite nous ne lisons aucun reproche alors que l’incrédulité persiste en dépit des apparitions qui se succèdent ! N’est-ce pas étrange ? J’avoue que durant des années, je n’ai pu comprendre ce qui se passait, jusqu’à ce que je vis qu’il y avait une explication plausible à ce doute qui persistait en dépit des apparitions successives.
Tout d’abord permettez-moi de vous rappeler que durant sa comparution devant les autorités, il fut frappé à coups de poings au visage par les gardes du souverain sacrificateur, et pour ne pas être gênés par un regard aurait pu leur transpercer la conscience, Satan leur inspira de mettre un voile sur la face de notre Seigneur (Mc. XIV : 65). De nouveau le matin les légionnaires romains le frappèrent à la tête avec un roseau (Mc. XV : 19). C’est pourquoi 700 ans auparavant Esaïe prophétisa disant : « il a été pour beaucoup un sujet d’effroi, tant son visage était défiguré, tant son aspect différait de celui des fils de l’homme » (Es. LII : 14). Le fait qu’il fut défiguré est un aspect de ses souffrances que rarement nous considérons. Nous savons qu’il garda les blessures sur le corps comme celles qu’occasionnèrent les clous, et de plus nous savons que ces blessures étaient ouvertes car il dit à Thomas de mettre sa main dans son coté, pas sur sa cicatrice (Jn. XX : 27). Maintenant je vous pose une question : quand il ressuscita, garda-t-il les blessures au visage ; blessures qui le défigurèrent ? Non bien sûr ! Un Sauveur ressuscité et défiguré est pour nous tous une idée repoussante, et anti scripturaire « car Dieu qui a dit : La lumière brillera du sein des ténèbres ! a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ » (2 Co. IV : 6), et cela ne peut pas être sur la face d’un Christ défiguré, mais d’un Christ glorieux, victorieux sur la mort et sur ses ennemis qui voulaient le tuer et le défigurer. Donc nous admettons que Christ a opéré sur son visage une reconstruction miraculeuse, mais pas sur le corps qui fut crucifié, et dont aucun os ne fut brisé conformément à l’Ecriture ; ce corps fut le même que celui qui fut ressuscité, ou pratiquement le même, car nous ne savons pas s’il garda aussi les marques des coups de fouets. Précisons que le fouet romain lacérait profondément la chair… Quoiqu’il en soit le visage qu’il avait à sa résurrection n’était pas le même qu’il avait au moment d’expirer ; c’était un visage reconstruit.
Aujourd’hui il y a la chirurgie esthétique qui s’occupe justement de ces cas de défiguration dus à un accident, ou produits sur un champ de bataille. Il y a aussi les cas de vanité, ou encore les cas de sécurité ; imaginez quelqu’un qui ait la tête d’Adolf Hitler, ou quelqu’un de très riche qui soit recherché par l’Interpol, la CIA, le Mossad etc… Or ces derniers cas ne sont plus des opérations de reconstruction, mais de transformation. Personne aujourd’hui ne s’étonne de ce que certaines personnes se soumettent à ces opérations de reconstruction, ou de transformation du visage, et excepté pour les cas de pure vanité, nous rendons grâce à Dieu qu’existe aujourd’hui la chirurgie esthétique. Mais voilà, comme nous oublions facilement que Jésus-Christ fut défiguré avant d’être crucifié, nous oublions aussi qu’il opéra une reconstruction instantanée de son visage à sa résurrection. Une fois que vous aurez considéré ce fait, je crois que vous accepterez facilement mon explication ; la seule qui puisse vraiment résoudre notre perplexité devant certains passages qui relatent les apparitions de notre Seigneur, après sa résurrection et avant son ascension.
Je crois en effet que Jésus-Christ lorsqu’il a ressuscité, a non seulement reconstruit son visage qu’il avait avant son arrestation, mais l’a aussi transformé à certains moments. Serait-ce extraordinaire que notre Seigneur ait fait cela, si la chirurgie esthétique le fait tous les jours ? Comme je le signalais plus haut ; personne ne s’imagine un Seigneur ressuscité et défiguré, mais tous admettent, sans vraiment s’en rendre compte, un Seigneur ressuscité dont le visage a été reconstruit miraculeusement ! Donc pourquoi ne pas admettre un visage transformé ? Jésus-Christ est Dieu, s’il peut marcher sur l’eau, ressusciter des morts, reconstruire son visage défiguré, je ne vois donc pas la difficulté de le transformer si bon lui semble… Personne ne peut nier qu’il en a le pouvoir. Or si on admet que Jésus ne s’est pas toujours présenté avec les traits de son visage reconstruit, mais que parfois il a changé ses traits, alors tout s’explique ; on comprend tout de suite pourquoi « aucun des disciples n’osaient lui demander : Qui es-tu ? », pourquoi « quelques-uns eurent des doutes », et pourquoi il ne leur fit aucun reproche comme il le fit à Thomas auparavant ! Toute perplexité disparait pour le lecteur. Il y a d’ailleurs deux autres passages où le même cas est envisageable.
Le premier c’est celui de Marie-Madeleine. Là on nous dit : « …elle se retourna et elle vit Jésus debout ; mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Jésus lui dit : Femme pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle pensant que c’était le jardinier, lui dit… Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu : Rabbouni ! c’est-à-dire, Maitre ! » C’est vrai que dans ce passage, on peut imaginer que les larmes qui lui coulent abondamment des yeux, et l’émotion qui la domine, l’empêchent de reconnaitre son Seigneur. Cependant l’autre option du visage transformé et non pas reconstruit est tout aussi admissible. Les 2 hypothèses sont possibles, quant à la troisième hypothèse d’un Seigneur défiguré, nous réitérons que celle-ci est inadmissible vu qu’après la résurrection le temps de son humiliation est terminé, car commence le temps de sa gloire éternelle.
Le second passage c’est celui des disciples sur le chemin d’Emmaüs (Mc. XVI : 12 et 13, Luc XXIV : 13 à 36). Là le plus probable, ce n’est pas une reconstruction du visage mais plutôt un changement des trait faciaux. En effet il est dit dans Mc. XVI : 12 : « il apparut sous une autre forme ». De plus dans la KJV en anglais et dans la RV en espagnol le verset 18 de Luc XXIV dit ainsi : « …Cléopas lui dit : es-tu le seul étranger à Jérusalem qui n’est pas au courant… ». Donc non seulement ils ne le reconnaissaient pas, mais en plus ils le voyaient comme un étranger pas comme un Juif. Et rappelons que cette rencontre dura un temps assez prolongé et qu’ils n’étaient pas sous l’effet d’un choc émotionnel comme dans le cas le Marie-Madeleine, car « ils conversèrent en chemin, puis ils entrèrent tous 3 à l’auberge, se mirent à table, et ils ne le reconnurent que lorsqu’il rendit grâce et disparut » ! Néanmoins au cas où on s’en tienne à l’hypothèse du visage reconstruit, le seul argument pour expliquer un tel aveuglement, se trouve au verset 16 où on lit : « Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaitre ». C’est un argument valable. Cependant notons bien que comme dans les autres cas, (Marie-Madeleine, et les 7 disciples au lac Tibère), les disciples ne reconnaissent pas finalement le Seigneur par ses traits faciaux mais par autre chose ; par sa façon de rendre grâce, de rompre le pain, et de le leur donner. C’est là qu’ils se rendent compte de l’identité de leur invité. Marie-Madeleine le reconnait à l’intonation de sa voix quand il lui dit « Marie ». Quant aux 7 disciples dans la barque, à plus de 100m du rivage, ils ne peuvent voir ses traits à telle distance, et c’est donc au miracle de la pêche qu’ils reconnaissent Jésus (Luc V : 4 à 6).
Le lecteur peut rester sceptique sur cette hypothèse de transformation du visage de notre Seigneur, et c’est compréhensible. Mais quoiqu’il en soit, le fait est que seule cette hypothèse résout indéniablement toute perplexité, quand on lit les récits de la résurrection que donnent les témoins oculaires. Maintenant vu que notre Seigneur hait la vanité, nous devons comprendre les raisons de ce changement de traits faciaux. Il y a 2 raisons évidentes.
La première c’est pour démontrer sa divinité. En effet Jésus n’était pas le premier à ressusciter des morts. Il avait durant son ministère terrestre ressuscité au moins 3 personnes. De plus après sa mort d’autres saints ressuscitèrent, et dans l’AT on voit Elie et Elisée ressusciter des enfants. Donc ressusciter ne prouve pas en soi la divinité du Seigneur. Bien sûr excepté Jésus, toutes les autres personnes ressuscitées moururent par la suite. Mais Elie, comme Enoch, ne mourut point, et eut son ascension car il fut élevé directement au ciel dans un char de feu en présence d’Elisée, et au su des prophètes qui étaient à Béthel (2 Rois II : 3). Evidemment Jésus marcha sur l’eau, mais Moïse solidifia l’eau de la mer rouge. Jésus guérit des lépreux mais Elisée aussi soigna Naaman le lépreux. Jésus multiplia les pains et les poissons pour une foule mais Elie multiplia la farine et l’huile pour une veuve durant 1 an (1 Rois XVII : 15). En fait seuls les 11 apôtres savaient que Jésus était le Christ, le Fils unique de Dieu. Néanmoins Jésus leur avait interdit de divulguer cela jusqu’après sa résurrection. En effet dans Mt. XVI : 20 « il recommanda aux disciples de ne dire à personne qu’il était le Christ », et au chapitre suivant il leur montra sa gloire céleste sur le mont de la transfiguration et « leur donna cet ordre : Ne parlez à personne de cette vision, jusqu’à ce que le Fils de l’homme soit ressuscité des morts » (v. 9). C’est pourquoi quand Cléopas donne son compte-rendu des faits au Seigneur, sur la route d’Emmaüs, il parle de Jésus seulement comme d’« un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu » (Jn. XXIV : 19), qui selon l’espérance commune des disciples, serait celui qui délivrerait Israël du joug romain (v.21). Ainsi donc pour un Juif la résurrection des morts n’impliquait pas automatiquement la divinité du sujet. Job ayant l’espérance de sa propre résurrection, n’avait-il pas dit : « Bien que des vers ayant faim de ma peau détruise ce corps, cependant dans ma chair je verrai Dieu, je Le verrai de mes propres yeux… » (Job XIX : 26, 27) ? Bien sûr qu’avec tous les miracles que Jésus avait faits, et en plus avec le miracle de sa résurrection, c’était plus que suffisant pour prouver sa divinité, car aucun prophète en Israël n’avait fait tant de miracles. Mais connaissant notre nature humaine foncièrement incrédule, il rajoute un miracle supplémentaire qui affirme sa divinité d’une façon très spéciale ; miracle que jamais personne n’avait fait auparavant. En effet tous les autres miracles sont spectaculaires ; que ce soit rendre la vue à un aveugle, faire marcher un paralytique, ressusciter un mort, calmer une tempête, guérir un lépreux, tandis que celui-ci bien qu’il soit tout aussi prodigieux demande réflexion, car ce n’est pas au moment où ils voient ce miracle qu’ils en comprennent la signification. Au contraire ils doutent ! C’est après qu’ils réalisent que Jésus a opéré un miracle qu’aucun prophète n’avait jamais fait auparavant, et que cela le distingue et le place au-dessus de tous les prophètes. Mais ceci n’est pas tout, car la réflexion va automatiquement plus loin. Et là nous arrivons à la deuxième raison évidente.
Nous les hommes, sommes des créatures finies et donc limitées. Nous avons une identité qui est le produit de nos caractéristiques physiques, intellectuelles, morales, spirituelles, culturelles etc. Tout cela n’est pas dû à un choix personnel mais à un destin qui nous est assigné. On ne nait pas Français ou Congolais par choix, mais par la seule volonté de Dieu. Lui Jésus est Dieu, et il s’est incarné selon Son plan qu’il a choisi avant les temps des siècles. Son plan prévoyait qu’il viendrait de la postérité de David, de la tribu de Juda, donc sous les traits d’un Juif ! Son plan prévoit aussi qu’il reviendra régner avec ces mêmes caractéristiques, mais entre les 2 venues il y a un long espace de 2000 ans qu’on appelle « le temps des gentils », car comme dit Ro. XI : 25 : « je ne veux pas frères que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous regardiez point comme sages ; c’est qu’une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement, JUSQU’A CE QUE LA TOTALITE DES PAIENS SOIT ENTREE ». Même si dans l’AT il y a de nombreux passages qui parlent du salut des nations ; cela n’entrait pas dans la tête du peuple juif. Et même quand cela fut établi après la conversion de Cornélius, les juifs chrétiens n’admettaient pas que la loi cérémoniale fût caduque… Notre Seigneur savait tout cela d’avance, et c’est pourquoi il avait prévu de leur expliquer leur mission avant de partir depuis le mont des Oliviers, à la fin des 40 jours. En effet il leur avait fixé rendez-vous en Galilée, la Galilée des gentils (Mt. XXVI : 32) ! Or que s’est-il passé ? Les disciples ne crurent pas le témoignage des femmes qui allèrent au sépulcre le 1er jour de la semaine. (Je précise quand même qu’il savait d’avance qu’ils ne croiraient pas le témoignage des femmes, car il est Dieu…) Ils ne crurent pas à sa résurrection, et par conséquent ils n’allaient pas se rendre au rendez-vous en Galilée ! Jésus se présenta donc le soir même. Il se présenta avec le même visage qu’ils étaient habitués à voir. La semaine suivante il dut repasser de nouveau pour arranger un problème avec Thomas… Mais le grand rendez-vous était fixé en Galilée, et le plan n’était pas changé ; c’est là-bas qu’il allait expliquer la mission aux 11 apôtres ; mission qui consistait à faire des disciples parmi les païens en leur communiquant le Saint-Esprit par l’imposition des mains au nom de la très sainte Trinité (Act. VII : 17, 18), et ensuite en leur enseignant la doctrine. Paul reçut son apostolat plus tard, lors d’une rencontre personnelle avec Christ…
Une lecture superficielle de Mc XVI : 14 à 18 peut faire croire que lors d’une unique venue il leur donna les directives concernant les païens, mais une lecture plus attentive nous découvre que lors de cette venue « il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité, (les femmes, Cléopas et son compagnon). Le verset 15 (« puis il leur dit ») introduit en fait le contenu de la réunion en Galilée, lequel nous est donné jusqu’au v. 18. Quant au v.19 c’est l’ascension vers le Père après les 40 jours de sa résurrection, en face de Jérusalem, au mont des Oliviers. Luc suit le même plan dans le dernier chapitre, avec la même formule de Marc. XVI : 15 au v.44 pour introduire le message donné en Galilée : « Puis il leur dit… ». Du verset 50 au 53 ; c’est de nouveau en face de Jérusalem que cela se passe : au mont des Oliviers sur la route de Béthanie. Dans ces 2 évangiles de Marc et de Luc on a l’impression que tout se passe dans une seule rencontre, mais en fait tout est comprimé, et ces 2 auteurs ne nous signalent pas les temps qui se succèdent, quand Jésus commence à s’adresser aux 11 qui sont réunis à Jérusalem le 1er jour de la résurrection. Néanmoins nous savons par Matthieu que la rencontre principale s’effectua en Galilée (Mt. XXVIII : 16). Quant à l’évangile de Jean c’est le plus précis, et il ne prête pas à confusion, bien qu’il y manque la réunion dans la montagne en Galilée. En effet dans cet évangile les 2 premières rencontres s’effectuent à Jérusalem, et Jésus n’y mentionne pas l’évangélisation des nations.
La troisième rencontre c’est en Galilée au bord du lac, et comme Jean ne parle pas ensuite de la rencontre dans la montagne, il n’y parle pas non plus de l’évangélisation des nations, ni même, pour terminer, de l’Ascension près de Jérusalem, sur la route de Béthanie, dans le mont des Oliviers ! Mais c’est à cette troisième rencontre, si ma théorie est correcte, que Jésus se présente assurément sous d’autres traits aux apôtres. En effet ses disciples sont en route pour la montagne où ils doivent le rencontrer. Cependant les 11 ne sont pas là, sinon qu’il y a seulement seulement 7 disciples, et ce n’est pas sûr que tous soient des apôtres… Mais même s’ils ne reconnaissent pas ses traits ils savent que c’est le Seigneur Jésus (Jn. XXI : 12). Cependant nous savons qu’au moins 4 apôtres n’étaient pas présents à cette rencontre, et voilà pourquoi nous comprenons maintenant que certains doutèrent quand ils le rencontrèrent à la montagne ; ce furent ceux qui n’étaient pas présents à la partie de pêche de Pierre ! Mais venons-en maintenant au pourquoi de ce changement de traits faciaux.
Comme je l’ai dit plus haut citant Ro. XI : 25, le plan de Dieu est un plan de salut pour les hommes. Ce plan réunit Juifs et Gentils dans un même corps : le corps mystique du Christ qui est l’Eglise. Mais Dieu est un Dieu d’ordre pas de confusion, et Il a prévu dans sa sagesse, après la résurrection de Jésus-Christ, de faire entrer d’abord la plénitude des Gentils, et ensuite la plénitude des Juifs afin que ceux-ci ne se glorifient pas outre mesure, car comme dit l’Ecriture : « Ce n’est pas parce que vous êtes plus que tous les peuples que Jéhovah vous aimés et qu’il vous a choisis, car vous étiez le plus petit de tous les peuples ». Le temps des Juifs commença avec Abraham, 2000 ans environ après la création du monde. Il se termina 2000 ans plus tard après la destruction de la nation israélite, et donc depuis 2000 ans, nous sommes dans le temps des Gentils qui est sur le point de se terminer… C’était donc une chose très dure pour un Juif à l’époque des apôtres de comprendre que Dieu allait maintenant ouvrir en grand la porte aux Gentils. Les apôtres savaient que Jésus était mort pour les pécheurs, mais dans leur tête c’était un Sauveur juif qui était mort pour des pécheurs juifs, ou à la limite pour des païens convertis qui se convertiraient d’abord au judaïsme par le baptême d’eau, avant d’entrer ensuite dans la nouvelle alliance de la grâce. En effet avant que ne vienne Jean le baptiseur, il y avait un baptême d’eau réservé aux prosélytes. Notre Seigneur Jésus connaissait parfaitement toute la psychologie des Juifs, tous les préjugés raciaux qui étaient exacerbés à l’époque du fait de la domination romaine, et les apôtres n’en étaient pas exempts… Eux aussi attendait la venue du Messie pour voir les romains écrasés sous leurs pieds, pas pour le salut des juifs et des romains ! La meilleure façon de leur faire comprendre qu’il était mort pour les Gentils aussi bien que pour les Juifs, n’était-elle pas de se montrer sous les traits d’un Gentil ? Bien sûr que oui ! C’est pourquoi les 2 rencontres en Galilée furent sous une autre forme ; il se présenta avec les trait d’un Gentil, pas sous ses traits du Juif qu’ils connaissaient et qui leur apparut à Jérusalem, car la somme du message qui allait être donné et qui fut donné, était : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples » (Mt. XXVIII : 19). La rencontre préliminaire sur le bord du lac Tibère, où perplexes ils le virent sous les traits d’un Gentil, les prépara à ce message de choc, qui résumé en peu de mots, affirme qu’il est Dieu et que les païens doivent devenir ses disciples. Comme il est Dieu il peut changer son visage instantanément, et comme il veut sauver les païens il change effectivement son visage et apparait comme un Gentil, pour que ses apôtres comprennent bien par la suite que sa mort et sa résurrection ne concernent pas que les Juifs. Eh bien en dépit de tout cela le message concernant les païens n’était pas assimilé rapidement ! C’est en fait le même aveuglement qui faisait qu’en dépit de ce que le Seigneur, avant d’être crucifié, leur répéta plusieurs fois qu’il allait être condamné par les autorités religieuses et exécuté par des païens, « ils ne comprirent rien de ces choses, ; et cette parole leur était cachée, et ils ne comprirent pas les choses qui leur étaient dites » (Mc. X : 33, Luc XVIII : 31 à 34). Le plus extraordinaire c’est qu’après avoir reçus le Saint-Esprit et être remplis par Lui, les disciples n’avaient toujours pas compris cela ! Et même quand ils l’admettent, il resta toujours cette tendance à vouloir forcer les gentils à judaïser. (La dépravation totale n’est pas seulement un des 5 points du calvinisme !) On peut donc comprendre pourquoi le Seigneur utilisa les grands moyens, jusqu’à adopter momentanément les traits d’un païen pour renforcer son ordre donné aux 11 apôtres de faire des disciples des nations. Voilà ce qui explique leur perplexité au premier abord quand ils le rencontrent en Galilée. Et je dis bien « adopter momentanément les traits d’un païen », car nous savons que Jésus-Christ est le lion de Juda pour toute l’éternité (Ap. V : 5) ! Maintenant qu’est-ce que cela peut signifier pour nous aujourd’hui ?
Cela confirme que notre Dieu est un Dieu de surprises, et de bonnes surprises ! « Comme il est écrit ; ce sont des choses que l’œil n’a point vu, que l’oreille n’a point entendues, et qui ne sont point montées au cœur de l’homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment. Dieu nous les a révélées par l’Esprit. Car l’Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu » (1 Co. II : 9 et 10). Cependant il nous faut un esprit de révélation pour que l’Esprit nous communique ces choses que Dieu a préparées pour nous, comme dit l’Ecriture : « L’esprit de l’homme est la lampe de Jéhovah » et encore : « L’Esprit témoigne à notre esprit ». Nous devons lire la Bible avec un esprit ouvert, prêt à recevoir de nouvelles révélations sur le sens de certains passages, sans jamais nous écarter de l’analogie de la foi. Il est vrai que Dieu a institué les maitres dans son Eglise, pour le perfectionnement des saints. Ne pas avoir recours à eux c’est se priver d’un recours précieux, indispensable, pour notre croissance dans la connaissance des Ecritures et donc de notre Seigneur et Sauveur. Mais même si chaque maitre nous découvre ou approfondit par ses paroles un aspect de la vérité, Dieu a toujours un nouveau visage de son Fils à nous présenter, si nous allons tous les jours à la source de la sagesse, à la Bible. En effet n’est-il pas écrit : « Les Paroles de la bouche d’un homme sont des eaux profondes, et la source de la sagesse est un torrent qui jaillit (Prov. XVIII : 4) ? Il nous faut être prêts à recevoir de nouvelles révélations, à connaitre un nouveau visage du Seigneur Jésus dans notre vie personnelle, et dans la vie de l’Eglise. Jéhovah-Jésus n’est pas un Dieu de traditions. De plus la tradition ne fait pas qu’enfreindre les commandements (Mt. XV : 6) ; elle nous met aussi des œillères sur les yeux et nous empêche bien souvent de comprendre les Ecritures. Ce ne sont pas que les Juifs qui par leurs traditions ont eu du mal à accepter la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Liberté que l’Evangile seul nous a octroyée. Nous aussi, les chrétiens des nations, souffrons de cette tendance à accepter les œillères de la tradition. Regardez comme le féminisme, introduit dans notre société par Hollywood et la propagande télévisée, a créé une tradition libérale chez les évangéliques ; tradition qui a annulé le commandement qui interdit aux femmes non seulement d’enseigner dans la congrégation, mais aussi de parler (1 Co. XIV : 34) ! Ou encore : comment la tradition depuis Luther, d’interpréter la Babylone de l’Apocalypse comme la Rome papale, empêche de voir que c’est New York qui est un grand port de commerce international, pas Rome (Ap. XVIII : 17 et 19) ! Pour éviter les œillères, il faut être prêt à reconnaitre un nouveau visage du Seigneur qui peut choquer notre culture, nos sentiments, notre raison, mais jamais les 5 points du calvinisme ! En effet tout nouvel aspect de sa Personne ou de Son œuvre nous fait croitre dans la connaissance de l’Evangile de la gloire de Christ, mais ne mine jamais les fondements de notre foi. Ce n’est pas facile parfois d’accepter un nouveau visage du Seigneur ; si les apôtres eux-mêmes doutèrent quand ils Le virent en Galilée, que dirons-nous ? Sommes-nous meilleurs qu’eux ? Certes non, mais nous avons plus de recours qu’eux, car nous avons leur exemple pour nous avertir, le Saint-Esprit pour nous guider, et la source de la sagesse (la Bible) où nous devons boire personnellement, et directement, après nous être agenouillés en prière. Découvrir un nouveau visage du Seigneur nous ranime dans notre marche vers Sion, car comme dit le Psaume CX : 7 : « Il boit au torrent pendant la marche c’est pourquoi il relève la tête » ! Qu’est-ce que le ciel sinon être avec le Seigneur pour toujours, et découvrir sans cesse de nouveaux aspects de sa Personne adorable, infinie ; aspects qui dépasseront toujours notre compréhension, et causeront un émerveillement éternel qui se traduira par une adoration sempiternelle ! « Connaissons, cherchons à connaitre Yahvé, sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore » (Os. VI : 3).
MARANATHA.