On entend souvent les gens parler du système et de ses victimes. En général ils font allusion au pauvre qui est opprimé par un système politique ou économique. Dans un modèle capitaliste le système ne permet pas au pauvre de soi-disant de se réaliser, et dans un modèle communiste il ne lui permet même pas de s’exprimer. Mais nous les protestants nés de la Parole et de l’Esprit ne sommes pas soumis à de telles limitations car Celui qui demeure en nous est plus fort que tous les systèmes économique et politiques ; il a vaincu le monde et donc nous permet de nous réaliser, et rien ne peut nous faire taire ! C’est d’ailleurs en Chine communiste que le christianisme biblique est le plus florissant de nos jours, alors que dans l’Occident libre le christianisme biblique est à l’agonie ayant fait une surdose de féminisme, d’œcuménisme, de libéralisme et de pentecôtisme !
Notre but n’est pas de parler politique sinon de nous édifier les uns les autres dans la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Ce n’est pas chose facile car selon les prophéties pour les derniers jours, ce qui augmentera ce sera la connaissance (Dn. XII :4), mais ce qui diminuera ce sera l’amour (Mt. XXIV : 12), or « la connaissance enfle mais l’amour édifie » … S’il n’y a pas d’amour notre connaissance ne sera qu’une jacasserie pour le club régional ou cybernétique des amateurs en théologie, et s’il n’y a pas de connaissance ajoutée à l’amour, nous serons emportés par tout vent de doctrine et probablement manipulés par les marchands du temple. Il est donc indispensable d’être équilibré et de croitre en amour comme en connaissance. Je voudrais à ce propos traiter spécifiquement d’un certain déséquilibre qui souvent se présente dans le champ de la connaissance, car là nous voyons beaucoup qui deviennent prisonniers du système théologique qu’ils ont adopté. Je m’adresse en particulier à tous ceux qui sont novices car il est facile pour un chrétien au début de sa carrière de rectifier une attitude erronée, tandis qu’en fin de carrière certains traits se sont figés dans sa personnalité et il devient très difficile de changer un mauvais pli, quoique rien n’est impossible avec le Seigneur !
Je l’ai souvent dit et je ne me lasse pas de le répéter : la doctrine est la base de notre religion et de notre communion. Nous sommes protestants à la base, et pour être plus précis : calvinistes et millénaristes. Pour les vrais protestants, ceux qui ont été régénérés par le Saint-Esprit, cela n’est pas une question de tradition, ou d’éducation ou de culture, mais c’est uniquement une question de révélation. Un vrai chrétien est automatiquement convaincu dès le moment de sa régénération que l’Ecriture est la Parole infaillible de Dieu. Bien sûr au moment de sa régénération c’est Jésus-Christ (la Parole incarnée) qui est révélé en lui par le Saint-Esprit, mais cela implique simultanément dans son esprit la révélation de la sainte Bible, comme étant la Parole inspirée de Dieu. Le nouveau-né peut passer quelque temps sans ouvrir une Bible, mais dès qu’il l’a en main, avant même de l’ouvrir il sait intuitivement qu’elle la Parole inspirée de Dieu. C’est d’ailleurs pourquoi Satan a utilisé durant des siècles en Occident la papauté, pour interdire la circulation de la Bible en langues vernaculaires. Or quiconque cherche à connaitre les grandes vérités que la Bible expose, est obligé d’adopter dès le départ un système d’interprétation. Il peut s’incliner vers l’interprétation allégorique ou vers l’interprétation littérale (historico-grammaticale). De même quand il aborde le grand thème de la prédestination et de la souveraineté divine il est obligé si cela le choque, d’adopter le système humaniste que propose l’école arminienne, ou le système déterministe que propose l’école calviniste, s’il se soumet humblement à la vérité. Evidemment il y a toujours des nuances dans tout système d’interprétation, mais le fait est que Dieu est un Dieu de logique, et même si sa logique nous dépasse ; étant faits à son image et à sa ressemblance nous sommes aptes à capter une certaine partie de cette logique qui se trouve dans les Ecritures, et sommes donc tous amenés à adopter une logique dans notre interprétation, c’est-à-dire un système d’interprétation. Bien sûr il est évident que le système correct est celui des déterministes car depuis Augustin jusqu’à ce jour, les grands réformateurs, évangélistes, et prédicateurs, ont tous adopté la vision déterministe (le calvinisme) et rejeté la vision humaniste (l’arminianisme). L’arminianisme a commencé à s’imposer au XXème siècle avec l’apparition du pentecôtisme et du libéralisme (la haute critique). C’est évidemment une grande bénédiction que d’avoir assimilé la doctrine correcte, mais il y a aussi chez beaucoup une tendance qui nuit à la croissance dans la connaissance et dans l’amour, et c’est de devenir prisonnier du système qu’ils ont adopté ou dans lequel ils ont crû. Voyons d’abord en premier lieu comment notre connaissance peut être entravé, puis en second lieu nous verrons comment notre amour peut être freiné. Que le Seigneur nous illumine dans cette quête de la vérité dans la liberté !
Premier point : la connaissance entravée.
Le calvinisme et le millénarisme que nous prêchons ne doit pas devenir une prison qui nous empêche de reconnaitre certaines vérités qui sont aussi dans la Bible, et qu’affirment parfois avec plus de précision ceux qui pourtant sont dans des hérésies certaines. Dans notre doctrine nous avons les traits essentiels de la Vérité que nous expose l’Ecriture, mais la Vérité est plus grande que notre doctrine, et nous devons donc être prêts à regarder au-delà de notre système d’interprétation. Il n’y a aucun risque, et c’est même notre devoir de dire avec un arminien que l’homme est responsable de sa perte car il a refusé l’offre de l’Evangile.
C’est une vérité incontestable que l’homme se condamne lui-même par sa rébellion volontaire. Nous ne pouvons nier que l’homme est responsable de ses actes même si la nature corrompue qu’il a héritée de ses parents l’entraine irrémissiblement à la désobéissance à Dieu. Il y a un mystère inexplicable à notre niveau qui fait que la prédestination n’annule pas la responsabilité devant la loi divine en dépit de son incapacité réelle à s’y soumettre. A ce sujet A.W. Pink fit un jour une allégorie intéressante. Il compara cette situation à un homme qui demanda un crédit pour acheter des meubles. Il dépensa follement l’argent du crédit, et au jour stipulé quand la bague lui demanda de payer son emprunt ; il ne put le faire, car effectivement il n’avait plus d’argent en sn pouvoir. Néanmoins son incapacité factuelle à ne pas pouvoir payer sa dette ne l’excusa pas devant la banque qui le fit envoyer en prison.
Nous savons au sujet d’Esaü et de Jacob « que quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu’ils n’eussent fait ni bien ni mal, afin que le dessein d’élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres et par la seule volonté de Celui qui appelle, il fut dit à Rebecca : l’ainé sera assujetti au plus jeune ; selon qu’il est écrit : J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Esaü » (Ro. IX : 11,12). Mais nous savons aussi que Dieu juge les hommes suivant leurs œuvres, et même suivant leurs paroles car il est écrit : « Par tes paroles tu seras justifié et par tes paroles tu seras condamné ». Ceux qui croient pouvoir comprendre ce mystère de l’élection anticipée parallèle à la responsabilité humaine, ne font que trancher le nœud gordien et retrouvent avec un seul morceau de la vérité. S’ils sont arminiens leur compréhension des Ecritures sera limitée à la responsabilité humaine ; ils n’auront pas assez de corde pour sonder les arcanes de la souveraineté divine, et s’ils sont hyper calvinistes leur compréhension des Ecritures sera limitée à la souveraineté de Dieu et ils n’auront pas assez de corde pour lier l’amour des âmes à la prédication de l’Evangile. Le vrai calviniste par contre ne cherche pas à couper ou à dénouer le nœud de ce paradoxe, car le couper c’est perdre accès à tout un champ de la connaissance, et essayer de le dénouer c’est perdre son temps avec une entreprise bien au-dessus de nos capacités intellectuelles. Maintenant évidemment être calviniste ne résout pas tout, car si on veut suivre Jean Calvin au-delà des 5 points du calvinisme, au-delà du champ sotériologique, on s’enferme automatiquement dans un système qui fermera l’accès à la connaissance dans le champ eschatologique, et plongera le croyant dans l’erreur du dichotomisme, du baptême des enfants, des sacrements, des dénominations etc.
Il faut savoir utiliser un système de pensée aussi longtemps qu’il harmonise avec notre compréhension des Ecritures et ne choque pas notre conscience. Nous ne devons pas être prisonniers du système que nous avons adopté mais utilisateurs de ce système pour croitre dans la connaissance de la Vérité. Il n’existe pas un système de pensée qui englobe toute la vérité contenue dans l’Ecriture. Par contre il existe plusieurs systèmes de pensée ou d’interprétation qui permettent d’accroitre notre connaissance intellectuelle de la Vérité contenue dans l’Ecriture. Le calvinisme est le système qui explique correctement la sotériologie biblique (les doctrines concernant l’expiation du péché), le millénarisme pour sa part est le système qui explique correctement l’eschatologie biblique, l’enseignement de Watchman Nee est le système qui explique correctement le trichotomisme et l’ecclésiologie biblique, le quakerisme est le système qui élimine le sacramentalisme etc. Maintenant si vous allez vous soumettre à tous les enseignements de Calvin ou de Nee, ou des quakers, ou des dispensationalistes, vous allez vous enfermer dans un système qui va non seulement entraver votre croissance mais aussi la soumettre à des erreurs qui peuvent être considérables et nocives.
Certains pour échapper à ces conséquences néfastes s’attachent seulement au côté positif et révélé du système qu’ils ont adopté. Prenons le cas de Nee. Il lui a été révélé la constitution tripartite de l’homme et son fonctionnement. A 22 ans il écrivit sa meilleure œuvre sur ce thème : « L’homme spirituel ». Il a donc établi un système de pensée trichotomiste qui véritablement est précieux pour notre assimilation de la Vérité en nous, c’est-à-dire pour nous permettre de comprendre comment marcher en esprit. L’autre grande révélation qu’il reçut fut celle de l’église locale ; sa constitution, son fonctionnement, ses prérogatives, ses limites etc. Ce fut une avancée notoire par rapport à la connaissance partielle que les baptistes avaient de ce thème. (En effet les baptistes découvrirent l’indépendance souveraine de chaque congrégation par rapport aux autres, ce qui fait que les églises baptistes ne sont une dénomination). Néanmoins Nee se centra tellement sur ces 2 doctrines qu’il prêta très peu attention aux autres doctrines importantes qui forment la doctrine chrétienne. Il affirma très tôt sa conviction de l’assurance personnelle du salut et donc n’était pas pentecôtiste, mais tendait vers une sotériologie calviniste. Néanmoins il restait indifférent à l’hérésie pentecôtiste, et son proche collaborateur Witness Lee parlait en langue soi-disant angélique, et affirmait que le baptême d’eau était indispensable pour le salut… Nee n’avait aucune sympathie pour le catholicisme car il se rendait compte de l’idolâtrie qui y règne, mais se laissa fortement influencé par madame Guyon qui était une fervente catholique mystique, complètement fermée à la doctrine du salut par la foi sans les œuvres du papisme ! Il avait donc de sérieuses inconséquences et lacunes dans sa vision, car Il était prisonnier de son propre système de pensée qui se centrait sur la doctrine et l’établissement de l’église locale. Il put établir environ 400 églises véritablement locales, c’est-à-dire en dehors du système des dénominations, et c’est sûr qu’aujourd’hui encore son œuvre, à ce niveau, doit se poursuivre et fructifier en Chine. Mais son éclectisme et son mysticisme lui firent perdre de vue l’importance du combat que mène le protestantisme, en dépit de ses divisions, contre le catholicisme romain : l’ennemi No 1 du christianisme biblique. Nous ne sommes pas contre l’éclectisme et le mysticisme aussi longtemps qu’ils ne nous font pas sortir d’un certain champ de bataille. Il est vrai que notre lutte n’est pas contre des personnes mais contre des esprits malins dans les choses célestes (les controverses doctrinales), mais elle est aussi dirigée contre les gouverneurs des ténèbres de ce siècle (Eph.VI : 12), et l’ordre des jésuites fait partie de ces sinistres et puissants gouverneurs ! L’Ecriture dit que par la connaissance le juste sera délivré, mais il est possible de rester prisonnier à cause d’un système de connaissance qui nous enferme dans une dénomination, ou dans une vue étroite de la vérité. La Vérité est infinie et nous ne pouvons la connaitre entièrement, mais dans ce que nous pouvons connaitre, et qui nous est révélé dans les Ecritures par le Saint-Esprit, nous avons besoin de maintenir un équilibre. Nous devons revêtir toute l’armure du chrétien afin de pouvoir rester fermes au jour du conflit ; les reins ceints de la vérité, ayant la cuirasse de la justice, le bouclier de la foi, le casque du salut, et sachant manier l’épée de l’Esprit qu’est la Parole de Dieu (Eph. VI : 13 à 17).
Nous devons cependant préciser que ne pas s’enfermer dans un système d’interprétation ne signifie pas non plus abandonner ce que nous avons appris dans notre système. Nous devons rester fermes dans ce que nous avons appris, et ne pas ressembler à certains qui passent leur temps à apprendre des nouveautés mais n’arrivent jamais à la connaissance de la vérité qui est en Christ. Nous ne devons pas être comme des papillons qui batifolent et butinent sans rien accumuler, mais plutôt ressembler à des abeilles qui butinent parfois très loin de la ruche, mais reviennent toujours en fin de journée à celle-ci. Ne nous gênons pas à apprendre tout ce que nous pouvons des gens que nous croisons, même si ce n’est pas grand-chose ; même d’hérétiques notoires, et d’antichrists qui courent les rues comme les Témoins de Jéhovah, dont je conserve néanmoins une revue intéressante qui instruit sur l’origine, et le devoir de connaitre le nom de Jéhovah que Calvin et ses collaborateurs ont enfouis sous le terme de « l’Eternel ». Mais bien que nous soyons prêts à accepter toute nouvelle lumière qui puisse accroitre notre connaissance de la vérité qui est en Christ, notre foi est définitivement de type calviniste, de même que notre espérance est millénariste. Nous pouvons butiner sur des sites arminiens ou pentecôtistes, mais nous revenons toujours à notre ruche calviniste et millénariste. Nous ne sommes pas prisonniers d’un système théologique mais plutôt utilisateurs de celui-ci ; par conviction pas par tradition. De plus notre but n’est pas de servir un système mais de croitre dans la connaissance de notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ !
Deuxième point : le frein à l’amour.
Ceux qui s’enferment hermétiquement dans un système théologique si bon et correct soit-il, ont tendance à devenir sectaires, ce qui veut dire agressifs ou au moins peu aimables avec ceux qui ne sont pas arrivés aux mêmes conclusions théologiques. Un frein à l’amour fraternel se fait rapidement sentir, et cela ne convient pas à ceux qui se disent disciples du Christ, puisque lui-même nous a enseigné que nous serions identifiables par l’amour que nous partagerions entre nous. Evidemment le calviniste peut dire qu’il n’a rien à voir avec l’arminien puisque ce dernier tord l’Evangile. C’est un fait que nous n’avons rien à voir avec leur humanisme qui détrône la souveraineté de Dieu pour mettre sur le trône leur soi-disant libre arbitre. A cela nous nous opposons fermement et ouvertement, et nous ne pouvons donc nous associer à eux dans un ministère public, ou former avec eux une église locale, ou une cellule de prières et d’étude de la Parole de Dieu. Néanmoins vu que nous savons que c’est par grâce que nous avons reçu cette illumination sur la souveraineté de notre Seigneur, et sur notre dépravation totale (les 2 concepts sont étroitement liés), nous ne pouvons leur en vouloir de ne pas reconnaitre cela, et devons les aimer comme des frères séparés. L’amour fraternel exige un certain œcuménisme à l’intérieur du protestantisme fondamentaliste. Beaucoup de frères, et surtout ceux qui sont novices, n’arrivent pas à équilibrer le zèle pour la saine doctrine et l’amour fraternel. L’amour fraternel n’est pas limité à un système de pensée théologique, mais il s’étend à tous ceux qui sont nés de nouveau de la Parole et de l’Esprit, car « quiconque aime Celui qui l’a engendré aime aussi celui qui est né de Lui » (1 Jn. V :1). L’amour a ses différentes façons de se manifester, et nous savons bien que l’amour d’une mère est différent de l’amour d’un ami ou d’un frère. Mais en essence c’est pareil car la mère, comme l’ami, comme le frère peuvent être prêts à donner leur vie pour nous. Les prisonniers d’un système théologique ont souvent des difficultés à manifester leur amour pour les autres, et spécialement pour les prisonniers d’un autre système ! Or il y a une manifestation de l’amour particulière à chaque cas. Nous ne devons pas freiner l’amour fraternel sinon le laisser s’exprimer de la façon qui correspond à chaque cas, c’est-à-dire sans compromettre la doctrine que nous défendons ; comme dit l’Ecriture : « Il ne faut pas que l’esclave du Seigneur conteste mais qu’il soit doux envers tous, propre à enseigner… avec douceur les opposants dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour reconnaitre la vérité » (2 Ti. II : 24 à 26). Nous qui avons le vrai Evangile, celui de la grâce de Dieu qui nous est donnée en Christ avant les temps des siècles , nous ne devons pas pour cela fermer nos cœurs à ceux qui n’ont pas reçu la compréhension partielle mais correcte de ce si grand salut, et s’imaginent vainement que ce salut est garanti pour tous ceux qui veulent mettre leur foi (infuse, comme disent les catholiques), dans le Christ rédempteur. Ce ne sont pas tous les élus qui reçoivent la révélation de leur totale dépravation et de la souveraineté absolue de Dieu, néanmoins tous les élus sont aimés du même amour. Whitefield et les frères Wesley se séparèrent dans leur œuvre ministérielle, et c’est pour cela qu’il y a encore aujourd’hui des méthodistes calvinistes comme le fut Lloyd Jones, et des méthodistes arminiens qui sont la majorité. Néanmoins J. Wesley présida aux obsèques de Whitefield car l’amour se maintint en dépit de leur grave et irréconciliable division sotériologique. Au contraire la relation entre le grand prédicateur calviniste A. Toplady et J. Wesley fut désastreuse du début à la fin car chacun resta prisonnier de son système, et ce fut une lutte fratricide qui ne vint pas à bout de l’hérésie de Wesley, et ne laissa certainement que de mauvais souvenirs dans le camp protestant. L’amour couvre une multitude de péchés et il peut même couvrir les péchés que couve l’arminianisme ! Sommes-nous sans péché nous les calvinistes ? L’amour est le 1er commandement et nous devons donc nous garder d’une attitude méprisante ou indifférente envers ceux qui sont dans un évangile tordu quant à la prédestination, mais qui cependant croient au salut par la foi et s’efforcent dans le chemin de la sainteté. Peu sont ceux qui au XXIème siècle attinrent la vision correcte et pratique de la sainteté comme le fameux pasteur et évangéliste pentecôtiste David Wilkerson. En fait il est le seul que j’ai vu attaquer l’image de la bête, et cela sans pour autant avoir reçu la révélation de ce que la télé est l’image de la bête ! Ecoutez ce qu’il dit à la page 11 dans son livre « Nous avons soif de Dieu » :
« Mais ce qu’il y a de tragique c’est que beaucoup continuent encore de rassasier leurs appétits luxurieux, et ensuite osent s’approcher à la table du Seigneur pour fêter avec les justes. Cela ne conduit qu’à la maladie spirituelle et à la mort, parce qu’ils ne discernent pas le pain de Dieu. Ces brebis malades deviennent tellement faibles spirituellement et tellement affectées par le péché qu’elles ne peuvent manger d’aliment solide. Elles préfèrent mordiller les écorces des enseignements qui plaisent à l’ouïe. Elles s’appuient sur la légèreté et le spectacle plutôt que sur l’authentique Parole de Dieu. Leurs appétits spirituels se sont atrophiés du fait d’avoir mangé trop de friandises à bas cout. Prenons la télé par exemple. Peu d’activités séduisent autant les chrétiens. La TV est une forme d’idolâtrie particulièrement insidieuse ; et moi chaque fois je clame davantage et davantage contre elle, quand je vois la faim spirituelle de notre nation (les Etats-Unis). En quoi consiste grande partie du programme télévisé sinon en une exhibition de mets sataniques ? Une annonce a la radio invitait les téléspectateurs à syntoniser un certain programme de télé « pour recevoir une bonne dose de convoitise, de luxure et de passion, comme cela vous plait tant ». Peu importe comment nous l’appelons nous les chrétiens, les producteurs mêmes de la TV donnent à ce moyen de communication son vrai nom : une source de luxure ! Même sachant cela, ce sont littéralement des millions de chrétiens, ceux qui restent assis en face de leurs téléviseurs heures après heure, jour après jour, ingurgitant une diète constante d’immondice qui sans doute afflige le cœur de Dieu. Rien ne peut être plus évident que l’affliction de Dieu pour cela ; non pas pour la télé en soi, mais pour l’addiction des chrétiens à celle-ci. C’est un outrage contre un Dieu saint. Le Saint-Esprit pleure pour ces multitudes de croyants spirituellement aveugles qui se nient à obéir à leurs plus intimes impulsions qui les poussent à arrêter de boire à cette citerne immonde. Si Jérémie (le prophète) pouvait contempler ce triste spectacle ; des millions de membres du peuple de Dieu, évitant tout effort devant leurs téléviseurs tous les dimanches, ingurgitant luxure, délinquance et convoitise, au lieu d’être assis dans la maison de Dieu pour manger Son pain. Le prophète se lamenterait et gémirait. Il clamerait de la part du Seigneur : « Mon peuple a changé sa gloire pour ce qui ne lui vaut rien…Ils m’ont laissé, source de vie, et ont creusé pour eux des citernes ; des citernes qui ne retiennent pas l’eau » (Jer. II : 11 à 13). Quelle jalousie doit enflammer le Seigneur face à notre provocation ! Nous sommes extrêmement généreux pour dédier notre temps à manger à la table de Ses ennemis, (la télé n’est qu’un exemple), et par contre Sa table nous l’abandonnons, nous l’oublions. Aïe, comme Dieu aimerait que nous disposions de ce temps pour nous alimenter du vrai Pain de vie ! N’est-ce pas l’heure de renverser la table du diable dans notre vie ? D’entrer dans la chambre de la prière et de festoyer avec le vrai pain de Dieu ? D’arracher de notre maison et de notre vie tout ce qui tache et contamine notre pensée spirituelle ? Nous devons nous demander avec franchise : à la table de qui serons-nous assis quand arrive le Rédempteur à Sion ? »
Ne pas aimer Wilkerson, et donc ne pas lui prêter l’oreille parce qu’il est pentecôtiste est assurément une grosse erreur ; c’est être prisonnier d’un système de pensée et non pas bénéficiaire, car au niveau de la sainteté expérimentale je ne vois pas de prêcheur qui soit aussi fervent et aussi capable. Je ne nie pas que certains calvinistes comme Tozer et Lloyd Jones au XXème siècle se sont aussi distingués pour leur zèle dans l’enseignement sur la sainteté, mais aucun à ce que je sache n’a eu une telle fougue, et une telle aversion sage et sainte pour la télévision ! Aversion qui fut enflammée par le Saint-Esprit quand Celui-ci lui montra sans aucune équivoque dans les années 50, qu’il devait se débarrasser de sa télé, alors qu’à l’époque les programmes étaient pourtant bien gentils en comparaison avec le degré de pollution mentale, et de dégradation morale qui sont la norme diabolique des programmes télévisés d’aujourd’hui ! Je dois avouer que je suis grandement reconnaissant au Seigneur pour m’avoir fait connaitre David Wilkerson car la loi dit qu’il faut 2 témoins pour pouvoir porter une accusation, et j’espère qu’avec le témoignage de David mes arguments et mes attaques incessantes contre l’image animée qui parle (Ap. XIII : 15) trouveront un jour écho dans le cœur de mes auditeurs. Si je m’étais enfermé dans mon école de pensée calviniste, je ne me serais jamais intéressé au témoignage de ce prédicateur pentecôtiste exceptionnel en vérité, et mon témoignage aurait perdu du poids car on aurait pu dire que je suis un pauvre fanatique isolé. Ce n’est plus possible, avec Wilkerson à mon côté mon témoignage contre la télé légalement tient debout contre vent et marées !
Si nous ne nous enfermons pas dans notre école de pensée, nous pouvons peut-être devenir des instruments dans la main du Seigneur pour amener certains frères à la vision correcte de l’Evangile de la grâce de Dieu, et eux-mêmes peuvent être des instruments du Seigneur pour nous enseigner certaines choses en eschatologie, en sainteté, sagesse, en foi qui œuvre par l’amour. C’est pourquoi frères maintenant toujours notre position calviniste et millénariste n’ayons pas peur de nous approcher de nos autres frères protestants ; au contraire aimons-les et écoutons ce qu’ils peuvent nous enseigner. La vérité va au-delà des 5 points du calvinisme et du Rapt au 6eme sceau. Comme dit Paul : ne soyons pas à l’étroit dans nos cœurs ; élargissons-nous (2 Co. VI :12), et à l’amour nous y ajouterons ainsi une connaissance qui parfois ne se trouve pas dans notre système. Ne soyons pas prisonniers du système, soyons prisonniers de l’amour de Dieu qui aime toutes ses brebis quels que soient leurs égarements, et ne permettra pas qu’aucune d’elles ne se perde.
MARANATHA.