LE PSAUME DE L’EGLISE
Voilà quelque mois, je fus tellement impressionné par le Psaume 87, que je décidai immédiatement de le mémoriser ! En tant que millénariste je fais une distinction entre la nation d’Israël et l’Eglise, dans le temps et dans les prophéties. Entre l’Israël de Dieu qui présentement sont les juifs convertis au christianisme et font partie de l’Eglise, et l’Israël de Dieu qui règnera pour l’éternité dans la Jérusalem céleste et qui sont indistinctement juifs et gentils. On entend beaucoup prêcher aujourd’hui d’un côté certains judaïsants qui se dénomment eux-mêmes « messianiques », lesquels sont gravement égarés car ils donnent à la descendance charnelle de Jacob une prédominance qui n’existe pas aux yeux du Seigneur, et de l’autre certains dispensationalistes classiques qui vont à l’autre extrême et refusent l’entrée aux patriarches et à tous les juifs de l’AT dans le corps de l’Eglise, et donc à toute participation au Millénium. C’est pourquoi ayant capté par le Saint-Esprit la signification essentielle du Psaume 87, je désire maintenant que mes lecteurs eux aussi se réjouissent dans ce merveilleux et étonnant Psaume que j’intitule : Le Psaume de l’Eglise.
Verset 1 : Elle est fondée sur les montagnes saintes.
Il est un fait que la terre entière est contaminée par le péché et que même sur la montagne de Sion aujourd’hui se tient une forteresse de Satan : la mosquée d’Omar. De plus la nation juive rejette pour l’instant son Messie et est donc sous la condamnation de la loi de Jéhovah. Rappelons-nous aussi que Dieu dit de Jérusalem : « Par ton origine et ta naissance tu es du pays de Canaan ; ton père était un Amoréen et ta mère une Hétienne » (Ez. XVI : 3). Le texte donc nous signale une autre Jérusalem que la Jérusalem terrestre qui aujourd’hui peut être appelée dans un sens spirituel : Sodome (Ap. XI : . Le Saint Esprit nous parle ici de la Jérusalem céleste construite sur le Rocher de l’éternité ; Jésus-Christ étant la base même de cette cité, dont la muraille est fondée sur le témoignage des 12 apôtres (Ap. XXI : 14). Il est la pierre d’achoppement qui bientôt pulvérisera les nations païennes et deviendra une montagne qui remplira toute la terre de sa gloire (Daniel II ; 35).
Verset 2 : Jéhovah aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob.
Ce verset nous confirme d’entrée que Sion ici correspond l’Eglise et non à la Jérusalem terrestre du temps de David. En effet il y a une comparaison entre Sion et Jacob. Bien sûr certains diront que c’est une comparaison entre la capitale Jérusalem, la cité de David et les autres villes du pays. Néanmoins cela ne tient pas debout car l’amour que montre Dieu pour cette Sion est bien trop élevé en comparaison avec le reste du pays, puisqu’Il compare des portes avec des maisons entières ! C’eut été une comparaison entre demeures, cela aurait été possible d’accepter une telle interprétation littérale, mais donner plus de valeur à une porte qu’à une maison, fait que cette porte est très spéciale, peut-être en or ! En effet une maison possède des portes, des murs, des chambres, une cuisine, une salle de séjour, un toit etc. Dire que les portes de Sion ont plus de valeur que les demeures de Jacob implique donc qu’elles soient d’un autre monde, que le matériel avec lequel elles sont composées est d’une valeur autrement supérieure au matériel qui compose les maisons en Israël. Voilà donc le but de la comparaison : montrer 2 entités séparées dont la valeur est complètement différente. En effet l’Eglise (la congrégation des élus), n’a aucun élément commun ; tout y est saint, pur et de valeur infinie, car tous nous participons de la nature divine puisqu’au moment de notre régénération nous sommes devenus le temple du Saint-Esprit, aussi bien individuellement que collectivement. Au contraire dans la nation d’Israël bien qu’il y ait toujours eu quelques éléments saints qui de fait font partie de l’Eglise, en général la grande majorité sont des vases de terre préparés pour la destruction. C’est pourquoi l’amour de Dieu pour l’Eglise est beaucoup plus grand que celui qu’Il éprouve pour l’Israël national, et cet amour est en fait en relation avec les israélites élus qui eux-mêmes sont membres de l’Eglise. En effet dit le Seigneur : « Ce n’est pas parce que vous étiez plus nombreux que les autres peuples que Jéhovah vous a aimés et vous a choisis ; car vous étiez le plus insignifiant de tous les peuples » (Deut. VII : 7). L’amour de Dieu pour l’Eglise est éternel et surpasse tout entendement, tandis que l’amour de Dieu pour Israël en tant que nation est dû aux patriarches, et au reste des élus qui en font partie.
Verset 3 : Des choses glorieuses ont été dites de toi ville de Dieu.
D’autres versions comme la KJV utilisent un temps présent, mais cela n’a pas d’importance car vu qu’il s’agit de la ville de Dieu ; Jérusalem la céleste, et non la terrestre, le temps n’existe pas, c’est plutôt un éternel présent. Jérusalem veut dire en hébreu : vision de paix. C’est la vision qu’eut jean au chapitre XXI de l’Apocalypse, quand il vit la sainte ville, la nouvelle Jérusalem descendre du ciel, habillée comme une épouse pour ses noces (v.2). Nos paroles ne peuvent évidemment décrire ce qui est ineffable, et par conséquent le psalmiste ne rentre pas dans les détails : « Les choses secrètes appartiennent à Jéhovah ». Il s’agit de choses qui dépassent en splendeur notre imagination et même les anges sont étonnés et anhèlent voir la plénitude de celui qui remplit tout en tous, c’est-à-dire de contempler l’Eglise dans sa perfection.
Verset 4 : Je proclame l’Egypte et Babylone parmi ceux qui me connaissent ; voici le pays des Philistins, Tyr avec l’Ethiopie : c’est dans Sion qu’ils sont nés.
Ce verset nous révèle que ce qui sort de la bouche des fils de Koré provient du Saint-Esprit, et est une révélation à faire fuir de nouveau le prophète Jonas à Tarse ! En effet des juifs ne pourraient jamais parler ainsi de leurs plus terribles ennemis, si ce n’était par la grâce du Saint-Esprit, Lequel à ce moment commence à révéler le mystère caché depuis des siècles qui est que nous les gentils sommes aussi les héritiers légitimes d’Abraham par la foi (Eph. III : 5 et 6). Le Paraclet commence à révéler que la nouvelle Jérusalem est composée de toutes les nations, et même des plus hostiles à la nation juive ! Rahab c’est-à-dire le nom antique de l’Egypte signifie : orgueil, férocité, et quant à Babylone, inutile de rappeler qu’ils montrèrent une telle cruauté envers leurs ennemis que dans un autre psaume l’Esprit ordonne aux israélites : « qu’ils saisissent tes enfants (ceux de Babylone) et les écrasent sur le roc ». Mais surprise, car Dieu dit maintenant qu’Il a des élus entre ces nations ennemis de Sa nation ! Voilà la bonne nouvelle, l’Evangile de la grâce qui nous déclare que quelle que soit notre condition, notre culture, notre race, notre langue ; Dieu nous tient la porte ouverte à tous sans exception, à tous ceux qui croient en son Fils Jésus-Christ, mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification. Regardez aujourd’hui les nations arabes ; toutes enveloppées dans les ténèbres et les terreurs de l’Islam. Cependant nous savons que Dieu a ses élus parmi eux. Ce même peuple avide du sang d’Israël, et niant dans leur Coran le sang de l’Agneau versé sur la croix du Calvaire pour payer nos péchés, oui ceux-là mêmes contiennent une semence sainte, une génération dont l’origine est la Jérusalem céleste, la mère de tous les croyants ! Pour ceux qui par leur incrédulité doutent de cette réalité merveilleuse, je conseille la lecture du livre autobiographique de Mosab Hassan Yousef : « Son of Hamas » (Le fils du Hamas) …
Verset 5 : Et de Sion il est dit : « tous y sont nés… »
L’Esprit continue d’insister sur la multiplicité ethnique des élus, et nous nous rendons compte qu’il y a une assimilation totale entre la ville céleste et ses habitants ; ce que l’on dit d’elle revient à ce que l’on dit des élus. Nous sommes habitués à considérer les fils de Dieu comme les pierres vivantes qui composent la Jérusalem céleste, mais nous le prenons bien sûr comme une métaphore. Néanmoins nous oublions que le monde à venir et spécialement la nouvelle Jérusalem sont une autre dimension, et cette autre dimension vers laquelle nous nous dirigeons existait en Christ avant la fondation du monde. Tout comme Eve était en Adam avant d’en être extraite d’une de ses cotes, de même nous étions en Christ avant même d’exister. (Exister veut dire étymologiquement être au dehors). Nous avons été engendrés à la vie nouvelle suivant le plan éternel de Dieu en Christ ; notre nouvelle naissance est due uniquement à ce que nous étions un élément du projet éternel de Dieu : l’Epouse de l’Agneau, laquelle est Sa plénitude, Lui qui remplit tout en tous (Eph. I ; 23). L’élection inconditionnelle retrace notre naissance à la source céleste, au projet divin, et la prédestination trace le lit ou coule la providence qui nous mènera assurément sous la guidée et par la puissance du Saint-Esprit à occuper notre place dans ce projet pour la gloire de Dieu.
« …et c’est le Très Haut qui l’affermit ».
Notre attention est maintenant dirigée sur l’Auteur du projet, le constructeur de la ville céleste, Auteur dont il est dit qu’Il « vivifie les morts et appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient ». Cela nous assure que ceux qui sont nés de nouveau forment un édifice inébranlable, une forteresse imprenable. L’Eglise éternelle est la manifestation de la gloire de Dieu pour toute Sa création puisqu’elle est habitée par le Saint-Esprit perpétuellement, c’est pourquoi l’apôtre Jean nous dit dans Ap. XXI; 22: « Et je ne vis point de temple dans la ville ; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’Agneau ». Voilà donc ce qui l’affermit ; être participante de la nature divine. Pour l’instant nous voyons les choses à travers le voile de notre chair dans notre réalité terrestre, car même si nous sommes déjà habités dans notre esprit par le Saint-Esprit qui nous a révélé Jésus-Christ et qui donc nous a ouvert le chemin vers le Père de toutes les lumières, nous sommes néanmoins limités dans un corps qui est mortel, et nos capacités sont hélas restreintes et mutilées par le péché. Nous avons bien sûr des promesses dans l’Ecriture qui nous font miroiter la gloire future à laquelle nous sommes appelés et prédestinés, mais ce sont des choses que pour l’instant nul œil ne peut voir, ni oreille entendre, ni cœur concevoir. Mais ce que nous savons c’est que tout comme Dieu est l’Auteur et le consommateur de notre foi, Il est aussi le propriétaire, l’architecte, l’habitant, le protecteur, et l’Epoux de son Eglise. Il est tout pour nous et nous sommes la prunelle de ses yeux. Alléluia !
Verset 6 : Jéhovah compte en inscrivant les peuples : c’est là qu’ils sont nés.
Nous avons 3 verbes dans ce verset : compter, inscrire, naitre, et tous sont relatifs à la doctrine bénie de l’élection et de la prédestination.
Compter :
Cela nous enseigne que Dieu possède un nombre précis d’enfants. Comme dit Jésus : « Nul ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné du Père ». Seuls les élus comptent aux yeux de Dieu pour ce qui est de son projet en construction : la Jérusalem céleste. Les autres il les a réservés pour le jour du Jugement, où ils devront répondre pour leurs péchés, et aller au lac de feu qui depuis l’éternité passée a été préparé pour le diable et ses serviteurs. Dieu compte seulement ceux qui sont nés à Sion.
Inscrire :
Inscrire les peuples ; voilà une bonne nouvelle pour nous les païens ; nous qui ne sommes pas juifs selon la chair. Savoir que Dieu a choisi ses élus entre toutes les nations et les tribus, les langues et les races, cela nous remplit d’étonnement et de joie. Il nous révèle ainsi que ses pensées ne sont pas nos pensées, qu’elles sont infiniment plus hautes, et en même temps plus condescendantes que les nôtres ! Une pensée charnelle aurait suivi la logique de ce monde, et aurait pensé que Dieu ne pouvait élire que les Juifs, ou la crème des nations comme la nation grecque connue pour sa philosophie, ou comme les Romains connus pour leur puissance impériale. Mais non, Dieu se plait à humilier les sages et les puissants, et à relever ce qui est méprisable et vil : il sauve le pygmée analphabète du fin fond de la jungle, et laisse le rabbi juif et le philosophe grec se perdre dans leur tradition et dans leur sagesse. Les élus sont inscrits suivant un plan éternel qui glorifie Dieu sous tous les angles, et révèle son amour infini qui s’étend à toute l’humanité : juifs comme gentils.
Naitre :
“C’est la qu’ils sont nés ». Pour être compté parmi le troupeau du Seigneur, il y a une condition sine qua non, c’est d’être né de nouveau par l’Esprit au moyen de la Parole de Dieu. Comme dit Jc. I : 18 : « Il nous a engendrés selon Sa volonté, par la Parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures ». Cependant la naissance dont traite ce verset est plutôt vue dans son aspect éternel que dans son aspect expérimental, c’est-à-dire du point de vue de Dieu, et non du point de vue du croyant. Il s’agit ici de la naissance programmée selon le conseil éternel de Dieu, laquelle s’effectue au temps et dans les circonstances prédestinées. La Jérusalem d’en haut est la couronne de la création de Jéhovah ; elle est sa gloire. Ceux qui la conforment sont la congrégation des ainés des fils de Dieu qui furent inscrits dans le livre de l’Agneau avant la fondation du monde. Nous naissons dans la pensée de Dieu avant de naitre dans ce monde, aussi est-il écrit : « Avant que Je t’eusse formé dans le ventre de ta mère Je te connaissais (aimais), et avant que tu fusses sorti de son sein, Je t ‘avais consacré, Je t’avais établi prophète des nations » (Jer. I ; 5). C’est donc une élection inconditionnelle, puisqu’avant d’exister nous ne pouvons remplir aucune condition préalable, et même si les arminiens disent que Dieu avait prévu les bonnes œuvres que nous ferions, ou la foi que nous aurions, s’Il a déjà déterminé notre élection avant nos actions c’est que les œuvres découlent de l’élection, et non le contraire, puisqu’Il dit en parlant de Jacob et d’Esaü : « car ils n’étaient pas encore nés et n’avaient fait ni bien ni mal afin que le dessein de Dieu s’accomplit non selon les œuvres mais selon la volonté de celui qui appelle » (Ro. IX : 11). Comme le faisait judicieusement remarquer A. Toplady : « Analysez les choses sous toutes ses coutures, décorez l’argument avec la meilleure toile, vous trouverez extrêmement difficile, (ne dirai-je pas impossible ?), de faire remarquer la différence entre la permission et le dessein, dans un être possédé (comme Dieu certainement l’est) d’une sagesse illimitée et d’un pouvoir illimité ».
Verset 7 : Et ceux qui chantent et ceux qui dansent s’écrient : « Toutes mes sources sont en Toi ! »
La joie et l’adoration des élus s’expriment en actions de grâce. Nous reconnaissons tous qu’en nous il n’y a rien de bon, et que tout bien qui sort de nos personnes provient de la présence de Christ en nous qui agit par le Saint-Esprit. Comme dit l’hymne protestant : « Quand l’Esprit de Dieu agit en moi je chante comme David, quand l’Esprit de Dieu agit en moi je danse comme David… » Il est vrai que d’autres chantent et dansent en louant le nom du Seigneur mais leurs sources ne sont pas en Dieu, leurs sources sont charnelles. Beaucoup sont sortis du catholicisme avec son semi pélagianisme pour tomber dans l’arminianisme et dans le (néo) pentecôtisme ! Toutes ces sectes ont leurs sources dans le libre arbitre pas dans la grâce sélective de Dieu. Nos pauvres frères arminiens chantent, et nos pentecôtistes dansent durant leurs cultes, mais ce ne sont pas les adorateurs qui ici sont décrits. Extérieurement ils chantent et ils dansent, mais intérieurement ils ne possèdent pas la joie du salut qui est décrite dans ce psaume, car ils ne connaissent pas la grâce irrésistible, la persévérance garantie, l’élection inconditionnelle, le pacte immutable de Dieu. Bien qu’ils soient sortis des griffes de l’Antichrist romain, ils continuent de croire que le salut dépend en partie de leurs décisions, de leur piété, de leurs cultes, et donc leur joie peut à n’importe quel moment s’éteindre, se sécher.
Celui qui au contraire a bien compris que Dieu dans sa bonté et sa souveraineté a élu un nombre fixe de personnes qui doivent recevoir la foi de Christ ; celle qui produit des œuvres dignes de la repentance, et qui par cette foi non feinte produit les fruits de l’Esprit, celui-là se réjouit perpétuellement dans ce grand salut, et chante, et même danse de joie quand l’Esprit de Dieu agit en lui !
Quelques remarques pour conclure…
J’ai intitulé ce beau psaume 87 : le Psaume de l’Eglise, mais on pourrait aussi l’intituler le Psaume de l’élection inconditionnelle, ou même de l’élection surprenante ! L’apôtre Paul nous révèle dans ses épitres 2 mystères qui avaient été cachés pour l’humanité durant des siècles, et voilés pour les juifs pendant 2000 ans, et ce jusqu’à l’avènement du Christ. Le premier c’est que Christ habite maintenant dans le cœur des croyants et que donc nous sommes des temples de Dieu aussi bien personnellement que collectivement (Col. I ; 26 y 27). Le second c’est que nous les païens, tout comme les juifs, sommes cohéritiers de la promesse de Dieu dans le Christ Jésus (Ef. III; 5 y 6). Ce psaume 87 dévoile clairement le deuxième mystère révélé par Christ à son premier avènement. C’est une vision prophétique qui dépassait grandement l’espérance juive, et qui prouve l’inspiration divine des Ecritures, car ce sont des choses qui ne pouvaient sortir d’un cœur humain. En effet la tradition, le nationalisme, l’orgueil ont vite fait oublier aux juifs que Dieu avait dit à Abraham qu’il serait le père de nombreuses nations, et qu’en lui elles seraient bénies. L’espérance juive traditionnelle n’allait pas plus loin que l’espérance chrétienne du Millennium, mais ce psaume va au-delà du Millennium ; il va jusqu’à la Jérusalem céleste et en donne certaines caractéristiques de façon littérale, puisque l’Egypte, Babylone, Tyr, les philistins, et l’Ethiopie ne sont pas des allégories mais des nations païennes bien réelles et ennemies d’Israël ! Ainsi donc la Sion qui est décrite ici ne peut être la Jérusalem terrestre, car celle-ci est la cité de David et appartient à la tribu de Juda. Par contre celle que cherchait Abraham était la ville céleste « car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte, et le constructeur » (Hb. XI : 10). Or Abraham était le père des juifs comme des gentils, et donc certains juifs savaient que l’espérance d’Abraham allait plus haut que celle de la nation hébreu, plus loin que les montagnes de Canaan, que son espérance était assise sur les montagnes saintes. Le fameux théologien Augustin d’Hippone disait que l’AT typifie le NT et que le Nouveau révèle l’Ancien . Néanmoins il arrive parfois que ce soit l’AT qui révèle le NT.
Par exemple ce mystère révélé aux apôtres que les gentils sont cohéritiers avec les juifs de la promesse de la bénédiction d’Abraham est typifiée dans J. XXI : 11 où nous lisons : « Simon Pierre monta dans la barque, et tira le filet plein de 153 grands poissons ; et quoi qu’il y en eût tant, le filet ne se rompit point ». Une lecture superficielle de ce passage n’y verra qu’une anecdote sans importance, et la conclusion du lecteur serait sans doute que 153 ou 98 grands poissons, cela ne change rien au message qui doit se trouver ailleurs. Mais c’est une erreur car cette anecdote contient un enseignement prophétique important sur la composition de l’Eglise, et la façon qu’elle a eu de se développer ! En effet l’Eglise est construite sur le fondement des apôtres, sur leur prédication. Pierre fut l’apôtre qui chez Corneille ouvra la porte du salut par son prêche aux gentils (Actes X : 44), et depuis ceux qui sont entrés en masse dans le bercail de Christ sont les païens pas les juifs. Et ceux qui ont pris la relève dans l’édification et la construction de l’Eglise ont été, après l’époque apostolique, les païens pas les juifs ! Revenons maintenant aux 153 grands poissons. Qui représentent-ils ? Pour le comprendre il nous faut aller à l’AT, à 2 Chr. II : 17 où nous lisons : «Salomon compta tous les étrangers qui étaient dans le pays d’Israël, et dont le dénombrement avait été fait par David, son père. On en trouva 153 600 ». Ces cent cinquante-trois mille six cent gentils servirent, comme le dit le verset suivant, à fournir les pierres de taille pour la construction du temple à Jérusalem. L’antitype de Salomon c’est bien sûr Jésus-Christ celui qui compte et sauve ses brebis, et l’antitype de David dans cette allégorie c’est le Père céleste de notre Seigneur Jésus qui nous a élus avant la fondation du monde, quant à l’antitype de ces 153600 étrangers ; ce sont les évangélistes, les pasteurs, les théologiens gentils qui au cours des siècles ont évangélisé les nations, et fourni les pierres vivantes qui composent les murs de la Jérusalem céleste. En effet l’Histoire confirme notre interprétation, car la génération des apôtres a vu le rejet du christianisme par les juifs et son acceptation par les gentils. Et jusqu’à nos jours les ouvriers ont été gentils et les convertis aussi. (Il y a bien sur toujours des exceptions, mais nous parlons en général). Comme prophétisa notre Seigneur Jésus (Luc XIII : 30) : nous les derniers, nous les païens, avons été les premiers à entrer dans le bercail de Christ, tandis que les premiers, les juifs, vont être les dernier à y entrer (Ro. XI : 25 et26) et cela depuis 2000 ans ! De cette façon personne ne pourra se glorifier : les juifs malgré leurs privilèges comme nation élue n’ont pas été à la hauteur de leur vocation, et quant aux païens si ce n’était pas à cause de défection des juifs ils seraient encore dans leurs ténèbres épaisses ( Ro. XI : 17, 18, et 30, 31). Les juifs sont donc la base de l’édifice qu’est l’Eglise, mais voir de solides fondements avec juste quelques pierres éparses posées dessus n’est pas un spectacle glorieux sinon triste, car cela montrerait l’impuissance du constructeur à terminer son œuvre (Luc XIV : 28 à 30) ! En effet on pose des fondements pour avoir une maison et un toit sur la tête, pas pour les laisser nus ! De la même manière construire une maison sans fondement c’est non seulement un travail inutile, mais en plus dangereux car à n’importe quel moment elle peut tomber sur la tête des constructeurs ou des habitants ! C’est pourquoi nous les gentils sans les juifs ressemblons à un château de cartes prêt à s’effondrer, quant aux juifs sans les gentils ils ressemblent à un chantier désaffecté. Heureusement Dieu a un projet qui dépasse les demeures de Jacob et qui atteint les cieux, et c’est pourquoi « maintenant en JC, vous qui étiez jadis étrangers, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car Il est notre paix, Lui qui des 2 n’en a fait qu’un (peuple), et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances par ses prescriptions (la loi cérémoniale), afin de créer Lui-même avec les 2 un seul homme nouveau… » (Eph. II : 14 à 16). La maison de Dieu est donc composée principalement de gentils, mais ses fondations sont juives ainsi que sa coupole, puisqu’à la fin du temps des nations le restant des juifs élus qui sont membres de l’Eglise entrera durant la grande tribulation. Ce seront les martyres et les 144 000 d’Ap. VII: 4 à 8.
Maintenant sachant que nous les gentils sommes la grande majorité qui compose l’Eglise de Christ, et sachant que ceux qui l’ont construite durant 2000 ans sont aussi des gentils, je me permets de rappeler pour dissiper les ténèbres judaïsantes qui ces dernières décennies ont envahi l’Eglise, que l’hébreu n’est plus la langue de la théologie ; elle le fut depuis Moise jusqu’aux jours de l’apôtre Paul, (Melchisédech n’était pas juif). Après ce fut le grec, puis le latin jusqu’à la Réforme protestante, et depuis c’est l’anglais. En effet si vous voulez lire J. Owen et tous les bons théologiens qui depuis 5 siècles sont en grande majorité anglo-saxons, il vaut mieux que vous appreniez l’anglais !
Rappelons-nous donc bien de ce que nous enseigne ce merveilleux psaume, que Dieu dans sa sagesse infinie a voulu que Sa maison soit gentille et que ses fondations soient juives, afin que nul ne glorifie. Que l’Eternel nous garde tout aussi bien de chercher son temple dans château de cartes de la théologie du remplacement (amillénarisme et postmillénarisme), que de le chercher dans le chantier désaffecté de la théologie « rabbinique » (messianisme et adventisme) ! « Réjouissez-vous gentils avec son peuple », chantons tous ensemble le Psaume de l’Eglise ! Et en français SVP…
Maranatha.