Radicalement Protestant
  LA “REVERENDINE”!
 

LA  “REVERENDINE”!

     Bien souvent on entend dire que la faiblesse du protestantisme se manifeste dans ses multiples divisions, et que nous serions plus forts si nous pouvions présenter une église protestante unique, unie, et bien structurée comme l’est l’église catholique romaine. En effet depuis les jours de Luther les divisions au sein du mouvement évangélique n’ont cessé d’augmenter. Il y a aujourd’hui des centaines de dénominations protestantes dans le monde. Néanmoins la sagesse du monde est une folie devant Dieu, et dire que le protestantisme doit sa faiblesse à ses divisions c’est confondre le remède et le mal, car c’est justement dans ses divisions qu’est la force invincible du protestantisme, comme disait notre apôtre Paul : « je me glorifierai donc plus volontiers dans mes faiblesses afin que la puissance de Christ repose sur moi…car quand je suis faible c’est alors que je suis fort » (2 Cor. XII ; 9 et 10). En effet les divisions du protestantisme sont ce qui lui conserve sa force vitale.

     J’ai entendu un pasteur dire un jour que les divisions du protestantisme sont sa beauté. Il voulait ainsi dire que chaque dénomination exposait un aspect particulier de la vérité qui en Christ, suggérant que les pentecôtistes montraient la merveilleuse activité du Saint-Esprit et les césacionistes l’immutabilité de la doctrine. C’est complétement faux car les divisions ne montrent nullement la beauté du Corps du Christ, mais plutôt ses dissensions et ses maladies car nous devrions tous partager un même esprit, parler un même langage et être unis dans l’amour du Christ qui veut que nous soyons un, comme Lui est Un avec le Père. Les divisions ne sont donc pas belles ; tout comme une injection intraveineuse d’un médicament n’est pas chose agréable mais seulement nécessaire ! Les divisions du protestantisme ne sont que des plaies et des cicatrices qui résultent de la lutte interne pour la défense de la Vérité, et par là se manifestent ceux qui sont approuvés de Dieu (1 Cor. XI ; 19).

     Bien que les férus de théologie parlent toujours des 5 fondements du protestantisme, en réalité les fondements ne sont que 2, et ce sont ceux que le père du protestantisme Martin Luther posa : “Sola Fide”  (le salut par la foi pas par les œuvres) et  “Sola Scriptura” (l’autorité suprême doit être la Bible). Les autres procèdent naturellement de ces deux-là. En effet bien que la foi soit le résultat de la grâce, c’est par elle uniquement que nous pouvons entrer dans la compréhension et la jouissance de cette grâce qui nous fut donnée en Christ avant le commencement des siècles (2 Ti. I ; 9), et donc le “Sola Gratia” ne fut pas le fondement de la Réforme, ni même le “Solus Christus” d’où provient cette  grâce qui a pour but de glorifier Dieu  comme l’exprime le fameux “Soli Deo Gloria” de la théologie protestante… Le protestantisme naquit quand Luther assimila et proclama ces 2 fondements ; ce fut en effet la combinaison de ces 2 dogmes qui firent exploser la Réforme, qui mirent le feu à la poudre car le feu c’est la foi et la poudre c’est la Bible ! Wycliff découvrit la poudre et la transmit à Luther qui lui, la fit exploser en découvrant le feu… Cette combinaison étant révélée ; le protestantisme ne peut être annihilé aussi longtemps qu’il y a un croyant qui possède une Bible !  Le protestantisme n’est en fait rien d’autre que la renaissance du christianisme originel puisque les apôtres prêchaient la doctrine de la foi en Christ en conformément aux Ecritures. Rappelez-vous ce que Paul en toute franchise dit au gouverneur Félix : «Je t’avoue bien que je sers le Dieu de mes pères selon la voie qu’ils  appellent une secte, croyant tout ce qui est écrit dans la Loi et dans les prophètes et ayant en Dieu cette espérance »… Cependant tout comme Jean le Baptiste n’était pas Elie en personne sinon qu’il venait dans l’esprit d’Elie, de même le protestantisme n’est pas le retour de l’ère apostolique avec ses miracles, sinon qu’il est un avivement du vrai christianisme dans l’esprit des apôtres, c’est-à-dire qu’il se base sur la doctrine de la foi, conformément aux Ecritures qui maintenant contiennent les paroles des apôtres.

     Le protestantisme est le seul vrai christianisme, il n’y a pas d’autre forme de christianisme. Il y a néanmoins de vrais chrétiens nés de nouveau qui n’ont pas encore compris cela et donc errent solitaires ou sont manipulés par une secte (la plus dangereuse étant bien sur celle du Vatican). Mais c’est par ignorance, pas parce qu’il leur a été révélé un nouveau Chemin. Ils ont été régénérés dans leur conscience et savent que Jésus est leur Seigneur et leur Dieu, mais ils n’ont pas encore assimilé la façon dont Dieu sauve ses élus, ni l’importance vitale de la Bible pour croitre dans la connaissance de Dieu et de Sa volonté pour nous les hommes. Si le Seigneur a le dessein de leur prolonger les jours ils arriveront à la connaissance du Chemin des huguenots !

     Le gros problème réside au sein du protestantisme, et c’est justement la cause des divisions dans beaucoup de cas. En effet la majorité sont protestants de tradition, pas de cœur. Ils ont reçu une culture ou une éducation évangélique et s’imaginent qu’être protestant c’est aller à une église protestante. En fait c’est la manifestation de l’esprit catholique qui assimile le Chemin avec l’organisation ecclésiastique. Ils n’ont pas digéré le principe de base sur le lequel repose notre sainte religion : la Bible, pas l’église ! En effet il ne peut y avoir de catholicisme sans église, en revanche il peut y avoir du protestantisme sans église ; il suffit de l’existence d’un croyant qui sait que le salut est par la foi en Jésus uniquement et qu’il possède en même temps une Bible, et la considère comme son autorité suprême. C’est pourquoi le protestantisme n’est absolument pas en danger d’extinction car chaque jour il y a de plus en plus de Bibles sur le marché, on trouve même de bonnes traductions (L. Second) à 1 euro ! En vérité le protestantisme est indestructible car Jésus a dit que le ciel et la terre passeront mais Sa Parole, que nous possédons dans nos Bibles et même sur le réseau internet, durera à tout jamais. Le problème se trouve dans les églises, et les séminaires protestants, pas dans le protestantisme qui est incorruptible et indestructible dans ses racines. Le problème est dans les feuilles de l’’arbre pas dans ses racines, et c’est normal qu’en cette saison les feuilles tombent car l’hiver approche et l’Antéchrist eschatologique se prépare à faire son apparition, laquelle doit être précédée de l’Apostasie (2 Ts. II; 3). (Si je ne me trompe sur l’interprétation des 7 rois d’Ap. XVI ; 10, 11 que je perçois comme étant 7 papes à partir de Jean XXIII ; le prochain devrait être le # 6 c’est-à-dire l’Antéchrist eschatologique, le # 7 serait le faux prophète… Voyez mes 2 articles : “La seconde venue” et “Les 2 bêtes”). Tout cela n’affecte en rien la racine et l’arbre repoussera , même si l’ennemi le coupe! Le développement spectaculaire des communications avec l’invention de l’internet, des ordinateurs portables et des puissantes mémoires miniaturisées USB sont  un engrais hyper nutritif pour la croissance du protestantisme dans ses racines.

      Les incroyants ou les faux croyants ne comprennent rien à l’Histoire, mais nous qui avons l’Esprit de Christ savons que ce progrès fulgurant dans la technologie n’a rien à voir avec la fable des abrutis de l’évolutionnisme, mais que c’est tout simplement Jéhovah qui donne l’intelligence à certains abrutis par l’Education Nationale et la TV, pour développer les communications afin que Sa Parole courre, se répande partout sur la terre et dans les ondes, et soit glorifiée ! Ceux-là même qui haïssent la Parole de Dieu nous fournissent les meilleurs moyens de la répandre ; Haman l’Agaguite construit la potence où lui-même sera pendu (Est. VII ; 9 et 10) ! Maintenant nous ne pouvons nier que le spectacle qu’offrent les églises évangéliques et leurs séminaires qui forment les pasteurs et les théologiens, est plus que désolant ; il est terrifiant puisque ceux qui sont supposés défendre la foi apostolique, sont en fait ceux qui la minent le plus efficacement. L’infiltration jésuite a produit ses fruits, et les églises protestantes comme les instituts bibliques ne sont plus que des sortes d’ONG religieuses, ou des espèces de clubs philanthropiques où l’on s’inquiète plus du sort des pauvres immigrés illégaux que de prêcher l’Evangile, le vrai ; celui qui appelle à la repentance, et à la sainteté (l’antithèse de la télé à la maison), par la foi en Jésus-Christ ; crucifié pour nos péchés et ressuscité pour notre justification. L’apostasie finale est bien présente dans pratiquement toutes les églises protestantes. Il y a bien sûr des exceptions pour confirmer la règle, mais nous traitons la situation générale pas les exceptions bénies.

     Le seul fait de voir les femmes parler dans les églises confirme la règle générale qui est que le monde a pénétré si profondément les églises évangéliques que les paramètres bibliques de base ne sont même plus respectés. Rappelez-vous mes frères que C. H. Spurgeon refusait l’admission comme simple membre de la congrégation à ceux qui osaient aller au théâtre. Or à l’époque de Spurgeon dans l’Angleterre victorienne, on ne voyait ni une cuisse ni un sein se profiler sur la scène de théâtre, et encore moins pouvait-on entendre une parole grossière ou un blasphème. Aujourd’hui les pasteurs et les fidèles ont tous à la maison devant leurs téléviseurs, le loisir tous les jours de se repaitre la vue de prostituées à moitié nues à chaque flash publicitaire, et de remplir leurs ouïes de blasphèmes en tous genres ; le plus insidieux étant celui qui sous l’apparence  de reportages scientifiques ridiculise la Bible la présentant comme un livre de mythes et de fables antiques (style Discovery Channel, ou History Channel).

     Au siècle passé (le XXème)  notre frère Watchman Nee voyant déjà l’état inquiétant des églises protestantes en Occident, se fit des illusions s’imaginant qu’un grand avivement était sur le point de se produire avec le mouvement des frères de Plymouth. J. N. Darby qui se joignit à eux, répandit ensuite la théologie dispensationnaliste. Nee voyait cela non pas tellement pour leur eschatologie qui a certains bons aspects surtout concernant la  semaine 70 de Daniel, et la façon d’éviter les allégories à outrance qui sont la base de l’amillénarisme et du post millénarisme, mais surtout à  cause de leur excellente initiative d’abolir l’usage des titres ecclésiastiques au sein de la congrégation. En effet cet usage immodéré a de forts relents de catholicisme, et met en danger la réalité du sacerdoce universel qui doit caractériser  toute église néotestamentaire. Chez les frères de Plymouth toute personne  devait renoncer au titre de “révérend” ou de pasteur, seul s’utilisait le titre de “frère” conformément à ce que dit Jésus dans Mt. XXIII ; 8. Cette saine pratique bien sûr ne signifie pas que les ministères de pasteur, évangéliste, maitre soient abolis, cela n’a pour but que d’éviter que l’on confonde la personne avec sa fonction. Hélas dans les églises évangéliques règne cette confusion qui fait que l’on confonde la personne avec sa fonction ; ceci est très dangereux car c’est la racine qui alimente l’esprit du catholicisme. Faire croire aux fidèles qu’il y a des laïcs et des clercs est le principe même du papisme où le pape est justement le clerc des clercs, c’est-à-dire l’évêque des évêques. La vérité biblique est que tous ceux qui sont nés de nouveau ; hommes et femmes, enfants et vieillards, tous sont des prêtres du Très Haut car tous peuvent et doivent offrir personnellement leurs sacrifices de louanges à Dieu qui sont le fruit de lèvres qui confessent Son Nom. Tous, hommes et femmes, ont le privilège par le Saint-Esprit de se présenter directement devant le trône de la grâce où siège notre Père céleste qui nous écoute avec amour, car son Fils bien-aimé intercède sans cesse à sa droite  en notre faveur. Et nous tous croyants régénérés, hommes et femmes, juifs et gentils, intercédons en faveur de nos prochains qui gisent dans leur incrédulité, car c’est le propre de la prêtrise ; intercéder pour les autres qui ne peuvent s’approcher du Dieu Saint. Le plus merveilleux de cette prêtrise c’est que les plus doués pour offrir de tels sacrifices ce sont les petits enfants et pas les grand érudits, car comme dit Jésus dans Mt. XXI ; 16 : Sans doute ; n’avez-vous jamais lu : “Par la bouche des petits enfants et de ceux qui tètent, Tu as établi la louange” ? (version Darby, ou mieux encore dans la version espagnole Reina-Valera : « … Tu as perfectionné la louange »).

     J’ai toujours dénoncé le pentecôtisme, l’arminianisme, l’œcuménisme, le féminisme, la télé à la maison comme les agents actifs de l’apostasie finale, mais il ne faut oublier que le cléricalisme est aussi un ingrédient qui joue son rôle dans le plan de Satan pour détruire le protestantisme dans sa manifestation officielle et traditionnelle (les églises). Il ne faut se rappeler que le protestantisme est sorti du catholicisme romain et par conséquent en a gardé des séquelles ; il n’est pas sorti pur et sans taches ; il est sorti par l’application de principes purs qui furent révélés progressivement a Luther et à ses héritiers spirituels tel que Jean Calvin. Le dogme du sacerdoce universel ne fut pas le principe de base de la Réforme comme nous venons de le voir un peu plus haut, et même s’il est apparu rapidement et logiquement dans la pensée de Luther, il n’eut pas beaucoup d’influence pratiques au départ pour des raison évidentes, entre autres à cause des abus perpétrés par certains fanatiques anabaptistes de Munster… C’est pourquoi bien que le dogme fut établi dès le départ il ne démolit pas la barrière fictive qu’avait soigneusement construite le papisme en divisant la chrétienté en 2 corps nettement séparés : le clergé et les laïcs.

     Cette séparation est artificielle et anti biblique car dans le corps de Christ il n’y a pas de distinctions entre les membres, il n’y a ni hommes, ni femmes, ni juifs ni gentils, ni esclaves ni hommes libres car nous sommes tous les héritiers de la même promesse comme dit Ga. III ; 28. Le prix payé pour racheter l’âme de l’apôtre de Jean fut le même qui fut payé pour bandit qui mourut sur la croix à côté de notre Seigneur Jésus. De même Dieu écoute avec autant d’intérêt et d’amour la prière d’une petite fille que celle d’un grand évangéliste international, ou d’un pasteur de la taille de Spurgeon. Evidemment beaucoup nous répondront en nous faisant remarquer que dans la majeure partie des églises évangéliques on n’utilise pas ces termes de clercs et de laïcs. C’est tout à fait vrai mais il n’en est pas moins vrai que l’esprit du cléricalisme y est présent, et dans certaines dénomination comme la luthérienne, la presbytérienne, l’anglicane, il règne avec des toges et des termes comme “honorable révérend”. En général le cléricalisme n’en arrive pas aux extrêmes de ces accoutrements d’origine papistes, mais l’esprit de la toge et du révérend est bien présent partout. Le propre d’un esprit c’est d’être invisible, c’est comme le vent on le sent mais on le voit pas. C’est d’ailleurs pourquoi en grec esprit et vent sont la même parole ! Cet esprit de cléricalisme a pour origine l’orgueil de type spirituel, c’est-à-dire la forme d’orgueil la plus dangereuse. Le cléricalisme c’est de l’orgueil spirituel manifesté de façon institutionnelle.

     Notre Seigneur Jésus lorsqu’il fut tenté par le diable, fut tenté en tout, c’est-à-dire dans tous les composants de son humanité : corps, âme, et esprit. En effet après avoir tenté Jésus physiquement du fait de la faim qu’il éprouvait après 40 jours de jeun, Satan le tenta par l’orgueil de type animique en lui proposant tous les royaumes de ce monde sans avoir à passer par la souffrance, et il termina en essayant de mettre à jour une pointe d’orgueil spirituel et utilisa donc la Parole de Dieu en le défiant à montrer sa divinité (Luc IV ; 1 à 13). Notre Seigneur vainquit car il savait depuis longtemps qu’il était le Fils de Dieu (Luc II ; 49), et que démontrer cela au diable n’avait rien à faire avec sa mission qui était de sauver les hommes et pas les démons. C’eut été une démonstration inutile de sa gloire qui aurait été une occasion pour l’ennemi de l’accuser d’orgueil spirituel. Notre Seigneur ne tomba pas dans le panneau, mais quiconque a un ministère dans le cadre de l’expansion du Royaume de Dieu ici-bas, est fort susceptible de tomber ! Et plus haut le poste, plus grande la tentation, et plus dure la chute ! Le pire étant que les églises protestantes fomentent cet esprit de classes dans leur sein. Je crois que les frères de Plymouth avaient trouvé la solution en abolissant l’usage de titres ecclésiastiques entre les frères d’une même congrégation.

      Bien que Dieu ait institué divers ministères dans les églises, il ne nous a pas dit que nous devions appeler le frère chargé du prêche : pasteur ou révérend ! Abolir l’usage des titres entre les membres de la même congrégation ne signifie pas abolir les ministères, et qu’une femme ou un néophyte puisse monter en chaire ; ce serait l’anarchie, et notre Dieu n’est pas un Dieu de confusion ! Celui qui a l’appel et la vocation pour remplir une fonction de pasteur ou de diacre ou d’évangéliste ou de théologien, qu’il remplisse son office ; office qui peut changer avec le temps, puisqu’il y a des pasteurs qui deviennent évangélistes ou des évangélistes qui deviennent pasteurs. Le titre qui ne change jamais si le croyant est né de nouveau, est celui de frère ou de sœur. Le cléricalisme apparait quand au sein d’une église on insiste à appeler un frère par le titre de son ministère, au lieu d’insister à appeler le ministre par le nom de frère suivant le commandement de notre grand Pasteur et Maitre. Le catholicisme romain va jusqu’au point de blasphémer en attribuant à leur pape satanique le titre de  “Saint Père” ; titre qui n’apparait qu’une seule fois dans la Bible sur les lèvres de Jésus, quand il s’adressa à son Père céleste dans J. XVII ; 11. C’est le péché propre du diable que de vouloir se faire Dieu ! Hélas nous les protestants, nous avons dans nos rangs beaucoup qui sans s’en rendre compte attribue le nom de Dieu à un ministre de la Parole. Prenons par exemple les presbytériens qui appellent leurs pasteurs : “Révérend”. Or le nom de Révérend comme le nom de Père Saint, n’apparait qu’une seule fois dans la Bible au Ps. CXI ; 9 qui dit : « saint et révérend est ton nom » dans la version anglaise du roi Jacques (la KJV 1611. La version française L. Segond 1911 traduit moins bien en disant : « saint et redoutable est ton nom » et la Darby dit : « Son nom est saint et terrible…) Chez les anglicans le terme de prêtre ne s’utilise que pour désigner les pasteurs, et le fait est que plus les accoutrements sont recherchés plus les titres se font honorifiques. « L’habit ne fait pas le moine » dit-on en pays catholique, mais il semble que la toge fasse le révérend en pays protestant !

     Bien sûr qu’il y a des pasteurs, des théologiens, des évangélistes, mais l’église est une famille, et pour comprendre comment doivent se gérer les relations au sein de cette famille il suffit de regarder comme elles fonctionnent dans la famille naturelle. Supposons que dans la famille Martin le père travaille pour le gouvernement national et soit ministre de l’Intérieur ; son fils ainé de 14 ans sait bien que son père est un haut fonctionnaire et que tout le monde l’appelle “Mr le ministre”, mais lui il ne l’appelle jamais “Mr le ministre”,  sinon qu’il lui dit tout le temps : “papa”. Peu lui importe que son père soit ministre ou balayeur, pour lui c’est : “papa”, avec un respect et un amour filial qui ne prend en aucune considération le poste que son père assume dans la société. Hélas l’ambiance familiale n’est pas de mise dans les églises, et donc on entretient le respect et l’estime avec une toge et un titre de révérend !

    Comme il est interdit par la loi de porter une accusation en solitaire surtout contre les anciens, je vous citerai un frère que je considère pour ma part comme le meilleur de tous les commentateurs bibliques ; un grand maître. Il n’était pas dispensationnaliste, il s’opposa d’ailleurs fermement à leur théologie qui comporte de sérieuses erreurs. C’était le frère Arthur Wilkinson Pink (1886-1952), un théologien qui savait expliquer les Ecritures de façon sobre et lumineuse. Ce qui n’est pas évident car beaucoup d’érudition fait que dans certains cas le théologien trouble la clarté de son exposition, ou l’utilise pour soutenir une grossière erreur ! Pink était très indépendant et comme pasteur (baptiste), lui-même reconnut que sa carrière ne fut très pas brillante. En revanche comme commentateur biblique il attira l’attention de certaines fameuses  institutions, et l’une d’entre elle voulut l’honorer en lui octroyant un titre officiel de docteur ou de révérend. Il refusa net cette distinction pour la simple et biblique raison qu’il refusait d’être appelé par tout autre nom que celui de frère. Pourtant comme commentateur des Ecritures il était bien supérieur à Jean Calvin, et plus facile à comprendre que Jean Owen, mais il ne souffrait pas de la maladie commune  à presque tous les ministres de la Parole : la “révérendine” !

     Chers frères, cette maladie spirituelle infectieuse n’est pas mortelle dans la majorité des cas, mais elle est très contagieuse. Bien sûr les plus touchés sont les pasteurs et les théologiens ordinaires, car les grands, ceux qui surpassent le niveau moyen, sont en général vaccinés contre cette scarlatine spirituelle, et Dieu leur donne en plus à certains un aiguillon dans la chair comme ce fut le cas pour l’apôtre Paul, Calvin, Spurgeon. Hélas nos pasteurs  et théologiens en général sont atteints par la “révérendine” et ils ne s’en rendent même pas compte, ce qui affecte subtilement l’esprit des congrégations avec un cléricalisme latent.

     Cette maladie causée par le virus de l’orgueil spirituel peut être attrapée dans n’importe quel lieu et situation. En effet nous sommes tous atteints par le péché originel dont la racine même est l’orgueil spirituel, en effet Le diable tomba quand il céda à la tentation de s’ériger à la même hauteur que Dieu, et la chute de l’homme commença quand Adam (par négligence ?) laissa Eve toute seule, écouter le discours du serpent antique qui lui proposa d’être semblable à Dieu. Je ne suis donc pas en train de tirer des pierres, car la révérendine est aussi latente en moi que chez les monseigneurs et les révérends ; je veux seulement alerter mes frères sur ce danger et montrer quelque façon de s’en garder…

     Le fait est qu’à peine quelqu’un désire qu’on l’appelle pasteur ou révérend, cela est un symptôme infaillible que la “révérendine”  a commencé à infecter cette personne. De même s’il ne se sent pas gêné intérieurement quand un frère de la même congrégation s’adressant directement à lui l’appelle maitre ou docteur, cela indique qu’il est atteint par cette maladie. Celui qui s’imagine que parce qu’il sait quelque chose que ses frères ne savent pas, les domine par son savoir, en vérité ne sait pas comme il doit savoir mais est enflé par l’orgueil, et en réalité ne sait rien dans le domaine spirituel, il a seulement des connaissances dans le domaine intellectuel qui le gonfle comme une bulle de savon. Cette illusion détruit toute capacité pour que sa connaissance serve à l’édification de la congrégation dans laquelle il enseigne (1 Cor. VIII ; 2). La “révérendine” trouve naturellement un terrain propice pour sa propagation au sein de la majorité des églises protestantes, mais les réseaux sociaux sont aussi un habitat naturel pour cette maladie. Cependant j’ai déjà traité ce sujet des réseaux sociaux dans un article précédent où je les décris comme ce qu’ils sont essentiellement : la plateforme virtuelle de l’égo. Je ne reviendrais donc pas là-dessus présentement. Penchons-nous  plutôt sur un autre vivier où l’on cultive sciemment les germes de la “révérendine” : l’institut biblique ou le séminaire de théologie. Les instituts ont été durant quelques siècles, depuis la Réforme, d’excellents centres de formation pour les pasteurs. Il est à noter  que les meilleurs pasteurs et théologiens ne se formèrent pas dans ces instituions et certains même furent mais des fondateurs. En effet  Calvin, Bunyan, Spurgeon, Pink étaient des autodidactes. (A ce propos j’ai entendu émettre une fois l’opinion d’un théologien qui disait que si Spurgeon avait été formé dans un institut, il aurait eu beaucoup plus de succès ! Or un jour quand il commençait sa carrière il eut un rendez-vous chez un directeur d’un institut biblique renommé, et la providence fit que bien qu’il se rendit à l’heure à l’entrevue, il ne rencontra jamais le directeur à cause d’une erreur de la secrétaire ! Jéhovah ne fait pas d’erreur quant à la formation de ses champions, et il les vaccine toujours de la “révérendine” !) Aujourd’hui hélas celui qui va à un institut en tirera plus de mal que de bien. La situation a bien changé et même si antan il fallait aller au séminaire pour acquérir de solides connaissances théologiques, de nos jours la prophétie de Dn. XII ; 4 s’est accomplie, et la science a augmentée d’une telle façon qu’en quelques clics sur une souris on obtient le meilleur des enseignements des plus grand théologiens calvinistes que Dieu ait donnés à l’Eglise militante, et cela sans payer 1 euro !

     Ceux qui aujourd’hui s’inscrivent à un séminaire le font dans le but de trouver un poste rémunéré de pasteur au sein d’une dénomination conventionnelle. L’instruction qu’ils y reçoivent est payante ; elle coute chère et est empoisonnée ! Déjà à son époque Spurgeon disait qu’un institut qui enseigne plusieurs courants de théologie et ensuite te laisse le choix ne sert à rien, et c’est pourquoi il monta son propre institut. En effet si celui qui enseigne n’est pas capable d’affirmer qu’il détient la vérité, comment va-t-il former des pasteurs et des évangélistes qui devront défendre la vérité ? Cela ne tient pas debout ! Personne ne nie l’utilité d’apprendre le grec et l’hébreu pour une meilleure exégèse, mais cela peut s’apprendre à la maison. Pour ma part je suis totalement ignorant des langues originales de la Bible, et parfois je lamente cette déficience qui est commune a la plupart d’entre nous. Néanmoins cela est peut-être une façon que le Seigneur a de m’éviter quelque accès de révérendine, car la connaissance enfle (1 Cor. VIII ;1) ! De plus le fait de dépendre de la traduction de grands maitres, est certainement chose plus sûre que de dépendre de ma propre traduction. Car dans une traduction on a souvent à choisir entre plusieurs mots qui peuvent correspondre à la parole originale, et je suis persuadé que les réformateurs qui au péril de leur vie ont traduit la Bible dans leur langue maternelle ont reçu de Dieu un discernement que l’érudition ne peut donner. C’est pourquoi d’ailleurs je conseille toujours à mes frères d’utiliser les Bibles protestantes traditionnelles, et d’éviter les nouvelles traductions œcuméniques où les jésuites ont mis la patte !  Mais revenons à mon affirmation comme quoi l’enseignement des instituts modernes est empoisonné.

     La preuve est facile à exhiber puisqu’il n’existe pratiquement plus d’institut ou de séminaire qui refuse les candidatures féminines. Il y a quelques instituts qui toutefois font semblant d’être plus bibliques que les autres en acceptant les femmes dans leur établissement tout en refusant de leur octroyer le titre de “pasteurette” à la fin de leur études ; mais tout cela n’est que du tape-à-l’œil, car ils savent bien que la femme qui paye pour assister à leur formation, ne le fait pas pour après rester à la maison et s’occuper de ses enfants en se soumettant à son mari, sinon qu’elle sort pleine d’érudition, prête à enseigner aux hommes, et comme de nos jours les idiots qui ne savent pas qui doit porter le pantalon à la maison sont une foule immense, elle aura vite fait de trouver son auditoire... Je ne vais pas de nouveau répéter la leçon pour les bébés, comme quoi la femme est formellement exclue du ministère de la Parole, il suffit de savoir lire sans chercher à tordre les Ecritures avec des exceptions qui comme Deborah confirment la règle, pour essayer en vain d’adapter la Bible au féminisme que Satan a introduit dans la civilisation occidentale, par le biais de la TV et des productions hollywoodiennes. J’ai suffisamment répété le thème dans mes articles précédents.

     Ce que je veux dénoncer ici par cet exemple irréfutable (bibliquement), c’est que l’esprit qui anime les instituts est complétement charnel et incompatible avec le but que soi-disant ils se proposent. En effet la vie chrétienne consiste à marcher en esprit et ne pas satisfaire les désirs de la chair (Ga. V ; 16), elle ne consiste pas à accumuler des  connaissances dans un esprit charnel qui justement perfectionnera les œuvres de la chair et entretiendra la confusion entre la connaissance intellectuelle d’un rat de bibliothèque et la connaissance spirituelle d’un vrai ministre de l’Evangile. Comme disait A. Toplady : « Dans tous les domaines, mais spécialement dans le champ spirituel ; l’expérience est la vie (l’essence) du savoir ». Et c’est le problème des instituts : ils sont dépourvus de l’essence du savoir qui provient d’un esprit soumis totalement à la Parole de Dieu. S’ils désobéissent sciemment le commandement clair de la Parole de Dieu qui interdit que la femme enseigne les hommes, et cela parce qu’ils veulent gagner davantage d’argent pour une part, et d’autre part parce que leur mentalité est pourrie par le courant moderne du féminisme ou parce qu’ils n’osent pas s’opposer au courant du monde, comment donc formeront-ils des ministres fidèles aux enseignements de la Bible ? Les instituts bibliques pourvoient leurs élèves de connaissances bibliques, mais en même temps détruisent en eux l’esprit  qui est indispensable pour utiliser cette connaissance dans le combat pour la Vérité. A quoi cela sert-il de leur enseigner l’expression : « Athanase contre le monde » si eux-mêmes suivent le courant du monde. A quoi cela sert-il d’entrer dans les subtilités du supralapsarianisme s’ils ne sont même pas capables de discerner un homme d’une femme ? Mais peu importe ; pour les professeurs l’important c’est le chèque à la fin du mois, et pour les élèves c’est sortir avec un diplôme en divinité pour avoir ensuite le privilège d’être appelé révérend, et toucher de même par la suite le chèque à la fin du mois ! Une minorité s’inscrit dans ces instituts avec un cœur sincère, la majorité y entre avec quelques symptômes de révérendine, et tous sortent avec la maladie inoculée ! Beaucoup s’exclameront et diront : « Comment cet ignorant ose-t-il nous juger ? ». Mais ce  jugement ne provient pas de ma misérable personne, mais de la Parole de Dieu qui interdit à la femme d’enseigner, et donc ne peut soutenir l’établissement d’institutions qui permettent à la femme d’exercer l’enseignement, et donc de dominer sur beaucoup d’hommes! Les enseignants de ces instituts sont des aveugles qui guident d’autres aveugles, et leur aveuglement est dû à ce qu’en dépit de leur érudition admirable, ils ont subi comme tout le monde le lavage de cerveau par les productions hollywoodiennes de la TV, qu’eux-mêmes ont introduites chez eux. Je n’ai pas hélas leur érudition, mais Jésus m’a rendu la vue, et bien que je sois incapable de filtrer le moustique dans une savante exégèse, je suis capable de voir le chameau qu’ils veulent que tous nous avalions ; le chameau de Jézabel ! Cependant le témoignage d’un ignorant même s’il est vrai manquera toujours de poids pour attaquer de telles instituions, et donc je veux vous laisser écouter le témoignage d’un érudit qui aura plus de poids que le mien, et satisfera la loi divine qui exige le témoignage d’au moins 2 personnes si l’on porte des accusations contre un ancien. Le fait que son témoignage date d’un demi-siècle met plus de poids sur la balance car les choses aujourd’hui sont bien pires qu’hier. Voici donc ce que disait notre cher frère A. Pink dans son livre « Interprétation des Ecritures aux chapitres 2 et 3 :

     « Quelque chose de plus que capacitation intellectuelle est de mise : le cœur doit être aussi droit que la tête. Seulement là où il y a honnêteté dans l’âme et  spiritualité dans le cœur y aura-t-il clarté de vision pour percevoir la Vérité ; seulement alors la pensée sera capable de discerner la pleine implication de ce qu’on lit, et de comprendre non seulement la signification des paroles… De la même manière l’homme naturel peut, (et souvent il le fait), se mettre à l’étude des Ecritures avec le même enthousiasme et plaisir que le ferait un autre dans les sciences. Quand c’est le cas, son acquisition de connaissance augmente, et de même son orgueil. Comme un chimiste qui se dédie à faire des expériences intéressantes, ainsi l’investigateur intellectuel de la Parole devient très content quand il découvre quelque chose de nouveau, néanmoins la joie de celui-ci n’est pas plus spirituelle que la joie de celui-là. Ainsi de même que le succès du chimiste, en général lui fait se sentir plus important, et le pousse à mépriser ceux qui sont plus ignorants que lui, le cas de ceux qui sondent les thèmes de la Bible est lamentablement similaire… Il y a des multitudes de religieux non régénérés qui sont bien versés dans la lettre de l’Ecriture, pleinement instruits dans l’histoire, et dans les doctrines de la chrétienté, mais leur connaissance n’a qu’une origine humaine (les parents, les maitres de l’école dominicale, ou leur lecture personnelle). Des dizaines de milliers de maitres privés de la grâce possèdent une connaissance intellectuelle des choses spirituelles, laquelle est considérable, saine, claire, et néanmoins ne sont pas instruits divinement, car ceci est évident par l’absence de fruits qui accompagnent toujours l’instruction divine. De même il y a un grand nombre de prêcheurs qui haïssent  les erreurs du Modernisme et qui combattent ardemment pour la foi. Ils ont été instruits dans les instituts bibliques ou formés dans les séminaires théologiques, néanmoins nous craignons que beaucoup soient totalement étrangers à une œuvre surnaturelle de grâce dans leurs âmes, et que leur connaissance de la Vérité ne soit rien de plus que des notions, sans l’accompagnement de quelque onction céleste, pouvoir sauveur, ou effets transformateurs. Si quelqu’un s’applique diligemment, et s’efforce personnellement, il peut s’assurer une quantité énorme d’information scripturaire, et devenir un commentateur capable de la Parole ; mais il ne peut de cette façon obtenir une connaissance de la Parole qui affecte et purifie le cœur. Uniquement le Saint-Esprit peut écrire la Loi de Dieu sur mon cœur. Voici la première et la plus essentielle qualification pour comprendre et interpréter les Ecritures, c’est-à-dire une pensée illuminée par le Saint-Esprit… (Chap. 3) mais pour «déclarer » les Ecritures avec profit pour les saints, cela requière plus que quelques mois d’entrainement dans un institut biblique, ou 1 an ou 2 dans un séminaire. Personne sinon ceux qui ont été enseignés directement par Dieu dans la dure école de l’expérience sont qualifiés pour « déclarer » la Parole, pour que la lumière divine pénètre les problèmes spirituels des croyants, en effet bien que l’Ecriture soit l’interprète de l’expérience, l’expérience est souvent la meilleur interprète de l’Ecriture. “Le cœur du sage rend sa bouche sensée, et sur ses lèvres accroit la science” (Prov. XVI; 23), et cette “science” nous ne pouvons l’obtenir dans aucune des écoles de l’homme. Personne ne peut apprendre ce qu’est l’humilité au moyen d’une concordance, ni s’assurer plus de foi par l’étude de certains passages de l’Ecriture. »

     Voilà, je vous ai cité Toplady, Pink, je pourrais continuer avec les discours de Spurgeon à ses étudiants, mais je crois que cela suffit pour établir que je ne suis pas en train de peindre un spectacle pessimiste qui ne décrit pas la réalité, puisque seul un aveugle peut affirmer qu’aujourd’hui notre protestantisme est plus pur que dans les siècles passés. Il y a bien sûr des exceptions à la règle, et je connais un frère missionnaire qui n’est pas atteint de révérendine, mais c’est l’exception qui confirme la règle !

     De même je ne vais pas appuyer mes paroles par une longue liste de versets bibliques ; ils sont si nombreux que je vous laisse les choisir. En effet Dieu aime l’homme qui garde Sa loi dans son cœur, et la médite jour et nuit pour la mettre en pratique, même si cela n’est pas politiquement correct ! Les séminaires d’aujourd’hui enseignent avec érudition la Loi de Jéhovah, mais le but n’est pas qu’elle pénètre les cœurs de leurs clients, sinon qu’elle pénètre leurs cerveaux, c’est pourquoi peu leur importe si l’étudiant est un sodomite, ou un fornicateur, ou un adultère, ou une étudiante. L’important c’est que les étudiants emmagasinent une certaine quantité de connaissance théologique, et qu’ils soient capables de filtrer le moustique dans leur exégèse ; le chameau cela fait longtemps que tous, étudiants et professeurs, l’ont avalé devant leurs télés. L’important c’est que la machine tourne, que cela paye, peu importe s’il y a eu appel divin ou non, peu importe si on forme des Jézabel et des Balaam ! A l’opposé de leur mentalité, Dieu n’a pas changé les standards requis pour le ministère de la Parole, et ce qui l’intéresse en premier lieu c’est le cœur ; un cœur sincère.

     Suis.je dur, suis-fanatique ? Non cher frère je suis logique et comme disait Paul à l’excellentissime Festus : « ce sont au contraire des paroles de vérité et de bon sens que je prononce » (Ac. XXVI ; 26), parce que si les administrateurs, les professeurs et les étudiants savent tous parfaitement qu’il n’est pas permis aux femmes d’enseigner et qu’ils tolèrent dans leurs classes la présence de la gente féminine, ils se moquent tous des commandements de Dieu! Ce sont tous des impies, car justement comme me disait un vieil ami pasteur : l’impiété c’est de ne pas prendre Dieu en considération. C’est admissible qu’un bébé dans la foi qui n’a jamais lu la Bible ne sache pas que la femme ne peut enseigner, mais que des professeurs et des étudiants défient ainsi la morale chrétienne c’est un scandale ! Que vont donc enseigner les pasteurs qui sortent de tels séminaires ? Ils vont apprendre à leur congrégation comment subtilement éviter l’éléphant dans le couloir, et diluer le vin de la connaissance de Dieu dans l’eau polluée du courant de ce monde ! C’est normal ils sont tous rongés par la révérendine, et l’important c’est qu’on les appelle pasteurs. L’important c’est de rentrer dans le club select du clergé avec toge ou sans toge ! C’est pourquoi rappelons leur ce que Dieu dit par la bouche de Jérémie à leurs antécesseurs : «Les dépositaires de la loi ne m’ont pas connu, les pasteurs m’ont été infidèles » et encore par Esaïe LVI ; 11, 12: «  Ses gardiens sont tous aveugles, sans intelligence : ils sont tous des chiens muets incapables d’aboyer ; ils ont des rêveries et se tiennent couchés, aiment à sommeiller. Et ce sont des chiens voraces, insatiables ; ce sont des pasteurs qui ne savent rien comprendre, tous suivent leur propre voie, chacun selon son intérêt, jusqu’au dernier ».

     Cependant les pasteurs ne sont pas les seuls coupables, car les brebis aussi sont coupables puisque tous possèdent la Bible, laquelle parle par elle-même, et on n’a pas besoin de connaitre l’hébreu ou le grec pour entendre la voix du bon Pasteur. Mais l’esprit du catholicisme, le cléricalisme,  est présent dans toutes les congrégations. La révérendine n’attaque pas que le magister mais aussi les fidèles, car elle les dispense de s’efforcer dans le chemin de la sainteté. C’est l’affaire du pasteur de sonder les Ecritures, les brebis sont juste chargées de digérer ce qu’il leur sert le dimanche sans même analyser si cela correspond à l’analogie de la foi protestante.  Le système des églises protestantes est en fait tombé dans l’Apostasie, et même si beaucoup se rendent compte que cela ne tourne pas rond, peu sont prêt à admettre que nous sommes arrivés à un point de non-retour pour ce qui est des églises conventionnelles. Je crois en fait que seules les églises de maison pourront maintenir une certaine pureté car elles sont plus difficiles à infiltrer par les jésuites et attirent moins leur attention vu leur taille réduite et leur anonymat.

     Par rapport au cléricalisme, la solution évidemment n’est pas d’annuler les ministères qui sont indispensables, mais de nous repentir car nous nous sommes  éloignés de l’esprit de famille qui doit régner dans les églises, lesquelles sont devenues des organisations compliquées où l’on passe plus de temps dans les réunions administratives que dans les réunions de prière ! Il faut lutter contre cet esprit de caste, car le protestantisme bien qu’il soit rejet du catholicisme n’est pas une nouvelle sorte d’hindouisme !  A l’intérieur de la congrégation il faut adopter la politique des frères de Plymouth et ne pas utiliser d’autre terme que celui de frère. L’important c’est que tous sachent qui est le frère chargé de l’office de pasteur, ou de diacre, ou d’évangéliste. C’est une question d’esprit pas de règlement. Il s’agit en effet de ne pas tomber dans l’excès contraire, ou on interdirait de dire publiquement que Jacques est le pasteur et Jean est le diacre. L’affaire est simple : on est tous frères, et on évite d’utiliser entre nous les titres ministériels pour ne pas tuer l’esprit de famille par une épidémie de révérendine.

     Certains diront que la Bible nous enseigne que ceux qui prêchent et enseignent sont dignes de double honneur (1 Ti. V : 17). Personne ne contredira point ce que dit la Parole, mais je crois que le double honneur que les vrais pasteurs espèrent de leur fidèles ce n’est pas qu’ils les accoutrent d’une toge et les appellent « mon révérend », sinon qu’ils voient d’une part que leur enseignement est apprécié, mis en pratique (Jc. I ; 22), et édifie la vie spirituelle des frères, et que d’autre part ils reçoivent un salaire convenable de la part de ceux qui profitent de leur ministère(v. 18), pour vivre sobrement en ce monde. Voilà le double honneur qui les encouragera dans leur ministère !

       Que le Seigneur nous garde donc dans l’unité de l’Esprit, afin que nous marchions dans l’amour fraternel ; en ordre mais sans uniforme ! Que Jésus-Christ notre seul Pasteur et Maitre soit glorifié en nous et par nous, par la puissance du Saint-Esprit. Amen.

 
 
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