Radicalement Protestant
  LE CANCER DE LA RELIGIOSITE
 
LE CANCER DE LA RELIGIOSITE
 
       Nous vivons des jours dangereux, et cela même les incroyants le confessent souvent. Néanmoins le danger le plus persistant pour nos âmes ce n’est pas le diable qui est toujours à l’affut pour nous détruire mais pas toujours à l’attaque, ni le monde qui est nous est foncièrement hostile, mis qui peut par moments nous sourire ou nous laisser en paix. L’ennemi de nos âmes qui ne nous laisse aucun répit c’est nous-mêmes ; c’est notre nature terrestre, notre chair dit l’Ecriture, expression que nous pouvons traduire par notre pensée charnelle ou terrestre ou égocentrique. Ce que je dis là n’est bien sûr rien de nouveau, car cela a été dit des milliers de fois et confessé par tous les chrétiens. C’est une réalité qui néanmoins a des milliers ou des millions de façons de se manifester, et de s’opposer à l’œuvre de Dieu. Je me limiterai donc ici à un seul aspect de cette opposition de la chair à l’œuvre de Dieu dans nos âmes. Je désire en effet vous entretenir, avec l’aide de Dieu le Saint-Esprit, de cette terrible maladie de l’âme dans sa manifestation la plus dangereuse c’est-à-dire la religieuse. L’article précédent intitulé : « Le syndrome de l’Inquisiteur » traitait du même sujet mais portait sur une de ses manifestations extérieures, puisque nous nous penchions sur la réaction de certains croyants par rapport à d’autres croyants. Aujourd’hui nous allons essayer de voir ce cancer de l’âme dans sa manifestation interne afin d’offrir au lecteur un diagnostic qui puisse l’aider à voir l’état de son âme et par la grâce de Dieu clamer vers Lui pour sa guérison.
        Ce cancer nous l’avons tous mais tous ne suivent pas le traitement du médecin divin, et chez certains qui suivent le traitement indiqué par l’Ecriture, il se réduit peu à peu jusqu’à disparaitre complètement au jour du Rapt ou de la résurrection, tandis que chez d’autres il croît sans qu’ils ne s’en rendent compte et c’est pourquoi je disais que la manifestation religieuse est la plus dangereuse. En effet celui qui croit qu’il croit parce qu’il s’est lancé dans une fébrile activité religieuse est beaucoup plus loin de croire que celui qui tout simplement ne croit pas. Mais de toutes les manières, dans les 2 cas seul le miracle de la régénération peut mettre le malade sur la voie de la récupération !
     Nous avons souvent parlé du processus de régénération et nous n’allons pas nous y étendre de nouveau longuement. Rappelons simplement que c’est l’œuvre du Saint-Esprit qui convainc l’homme de péché et lui révèle la personne de Jésus-Christ comme son Dieu, son Seigneur et son Sauveur. Cette œuvre est irrésistible, instantanée, définitive. C’est comme un bébé qui nait ; il ne décide pas quand il nait ni où il nait, et une fois qu’il est né il n’y a pas de retour en arrière. Il devrait normalement croitre et devenir un adulte bien portant, mais il peut attraper une maladie et mourir avant de devenir un adulte, ou avoir un accident et devenir invalide pour le restant de ses jours. Le fait est que c’est un être humain quelle que soit l’état dans lequel il meurt. Pour celui qui nait de nouveau de la Parole et de l’Esprit, la situation est similaire ; il ne peut pas revenir en arrière ; il est né dans le Royaume de Dieu, légalement il est assis dans les lieux célestes avec Jésus-Christ qui l’a couvert du manteau de sa justice, et même s’il arrive au bout de son pèlerinage terrestre borgne manchot et malingre ; il n’est pas moins fils de Dieu que le plus grand des apôtres ou que le plus grand des prophètes ! Le salut est par la grâce au moyen de la foi, et cela ne vient pas de nous c’est un don de Dieu ; il n’y a rien à faire pour le recevoir ; nous sommes complétement passifs au jour de notre conversion (Eph. II : 8, 9). Dieu nous ouvre les yeux et nous voyons d’abord notre misère interne abjecte, puis nous voyons Jésus-Christ notre glorieux Seigneur et Sauveur. Tout comme le péché nous est tombé dessus par Adam et nous l’aimons et le pratiquons naturellement, de même le salut nous est tombé dessus par Jésus-Christ et nous l’aimons, et le prédiquons bien ou mal, et bien mal si nous sommes atteints du cancer de la religiosité ! 
     Le cancer de la religiosité attaque toute sorte de chrétien ; cela peut être un chrétien né de nouveau tout comme cela peut être un chrétien seulement de nom.  Ce cancer spirituel est semblable au cancer naturel. En effet le cancer dans le corps est à la base une reproduction excessive de certaines cellules qui entrainent un dérèglement fatal pour l’organisme. Le cancer de la religiosité est aussi une activité excessive et nocive dans la vie du croyant, car elle ne provient pas de l’esprit qui est connecté à l’Esprit, mais de la chair. Son résultat est évidemment fatal pour la croissance du croyant régénéré, et quant au croyant non régénéré il le maintient dans l’illusion qu’il marche sur la voie du salut, alors qu’il court à sa perte 2 fois plus aveugle qu’un simple incroyant ; c’est un arbre d’automne sans fruit 2 fois mort, déraciné, un astre errant auquel l’obscurité des ténèbres est réservée pour l’éternité (Ju. 12). Satan est bien sûr celui qui nous inocule cette terrible maladie. Il se sert de notre orgueil et de notre ignorance, et seule la grâce souveraine de Dieu nous permet d’échapper aux conséquences mortelles de cette plaie intérieure. En effet l’orgueil combiné à l’ignorance est le ferment de cette maladie. L’orgueil ; nous savons tous ce que c’est en théorie… Mais il faut savoir que l’ignorance qui se combine avec l‘orgueil pour donner lieu au cancer de la religiosité est essentiellement une ignorance concernant l’orgueil ; pas en théorie mais en pratique, c’est-à-dire en nous-mêmes ! La connaissance de tous les grands dogmes de la théologie calviniste, tout comme l’ignorance de tous ces grands dogmes ne modifie en rien le développement de ce cancer. « L’orgueil précède la chute, et l’arrogance précède la ruine » dit l’Ecriture, et justement ce cancer de la religiosité nait de l’orgueil qui nous trompe, et nous fait croire supérieurs aux autres croyants. Evidemment pour affirmer sa supériorité le malade doit accumuler des œuvres qui la démontreront, et donc il s’ensuit une activité fébrile qui a pour but d’édifier un monument, un arc de triomphe, au nouveau prophète, docteur, évangéliste, apôtre, réformateur etc. Or normalement celui qui est né de nouveau arrive un jour par la guidée du Saint-Esprit à comprendre que « c’est dans la tranquillité et dans le repos que sera votre salut, c’est dans le calme et la confiance que sera votre force » (Es. XXX : 15). Mais comme on ne choisit pas le caractère avec lequel on nait certains sont plus propices que d’autres à souffrir cette maladie de l’âme, ce cancer de la religiosité.
        Dans le cas de croyants qui sont ignorants des dogmes de la foi protestante, je peux hélas témoigner personnellement que l’ignorance doctrinale n’est pas un rempart contre l’orgueil spirituel, comme dit l’Ecriture : « J’ai vu des princes marchant sur terre comme des esclaves et des esclaves montés sur des chevaux » … En effet durant les 10 premières années de ma vie spirituelle, le Seigneur a permis que je reste privé de la connaissance de base des grandes doctrines de la grâce. En effet il ne m’a pas envoyé un évangéliste ou un frère connaissant la doctrine protestante pour me diriger vers la compréhension de l’Evangile de la grâce. Cela ne m’empêcha pas hélas de croire que j’avais compris le Chemin, et donc le diable me donna des compagnons encore plus perdus que moi-même puisqu’ils n’étaient pas nés de nouveau, et il m’ouvrit même les portes d’une radio locale ou nous pûmes avec un autre ignorant de la même espèce que la mienne animer une émission qui s’intitulait : « Présence et évidence ». Evidemment derrière ce nom pompeux donné à notre émission se trouvait aux micros 2 animateurs complètement ignorants du salut par la grâce, jouant les docteurs et exposant les mystères de l’Apocalypse ! C’était donc pour le diable une excellente émission qui pouvait soutenir la théorie si chère aux catholiques d’autrefois, comme quoi lire la Bible sans contrôle des autorités ecclésiastiques peut rendre fou. Cette théorie est bien sûr diabolique, pour le moins quand celui qui lit la Bible est né de nouveau, car un jour ou l’autre, Dieu lui envoie un Philippe qui lui dit : « Comprends-tu ce que tu lis ? » (Ac. VIII : 31) et lui explique alors la bonne de l’Evangile du salut par la foi pas par les œuvres ! Néanmoins cela s’avère parfois vrai quand le croyant n’est pas né de nouveau. En effet le compagnon de cette triste émission de radio jeta par la suite sa Bible à la poubelle, et tomba dans un délire marianiste puis dans d’autres folies… Notre Dieu est un feu qui consume ou qui purifie ; tout dépend de l’élection de grâce !
     Pour ce qui est du croyant qui a reçu la doctrine correcte mais qui n’a toujours pas assimilé ce que signifie en réalité le péché en nous, s’il attrape le cancer de la religiosité sa situation n’est pas meilleure que celle d’un ignorant, elle est même pire ! En effet c’est le cas du nouveau converti enflé d’orgueil qui est tombé sous le jugement du diable (1 Ti. III :6). Pink disait : « Cette foi qui consiste simplement en une croyance correcte des doctrines de la grâce, et n’incite nullement à la négation du moi… n’est foi en aucun cas ». La folie de l’ignorant se fait manifeste rapidement et soit il se repent, (comme cela m’est arrivé grâce à Dieu), soit il sombre définitivement. Par contre la folie de celui qui édifie son arc de triomphe avec du matériel composé des grandes vérités de l’Evangile est beaucoup plus persistante. En effet le matériel est authentique et personne ne peut le nier, mais le fondement qui a été posé n’est pas authentique ; ce n’est pas Christ, c’est la chair infectée par le cancer de la religiosité. Or le matériel est abondant, d’excellente qualité et facilement accessible par internet. Mais voilà, seul le Saint-Esprit peut donner au croyant la grâce d’utiliser efficacement ce matériel théologique excellent qui nous est accessible aujourd’hui, selon ce que prophétisa Dn XII : 4, et ce pour l’édification des saints. Cette grâce n’est pas donnée pour l’édification d’un mausolée à la gloire de notre petite personne, de plus il est bon de se rappeler que l’Ecriture nous enseigne que celui qui s’humilie Dieu l’exaltera et celui qui s’exalte Dieu l’humiliera. Combien commencent une œuvre soi-disant pour le Seigneur en rêvant qu’ils vont devenir des géants, des espèces de nouveaux Luther, ou des Calvin ou des Spurgeon, ou des Paton etc. Certains vont même plus loin car ils ne rêvent pas au fond de leur cœur mais ils prennent carrément leurs rêves pour des réalités. Mais comme dit l’Ecriture : « Ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé ; c’est celui que Dieu recommande » !
      Il est vrai que la Parole de Dieu nous commande d’affirmer notre élection et notre vocation afin de ne pas tomber, ce qui veut dire qu’il nous faut être actifs dans le service du Seigneur, qu’il nous travailler à notre salut (pas pour notre salut !) avec crainte et tremblement (Phil. II : 12). Mais le cancer de la religiosité enlève la crainte et le tremblement et précipite le malade dans une activité fébrile qui en fait dessert la Cause qu’il s’imagine servir. Quel drame que de perdre son temps, son énergie et même parfois son âme dans des entreprises évangéliques à but égocentrique ! « Le cœur de l’homme est trompeur plus que toutes choses, et pervers, qui le connaitra ? » (Jer. XVII : 9). Voilà le problème, et même chez ceux qui sont nés de nouveau ce cœur trompeur ne cède pas facilement devant la nouvelle nature qui a été greffée en lui. Comment donc éviter le cancer de la religiosité, sans tomber dans la paresse ou l’inactivité ?
     Dieu en effet a préparé de bonnes œuvres à accomplir pour chacun de ses élus, sans exception (Eph. II : 10), et la passivité n’est donc pas la solution à ce danger ! Il nous faut tous travailler, mais tous ne sont pas appelés au ministère de la Parole ; tous ne sont pas destinés à devenir des évangélistes, des docteurs et des pasteurs. Cependant tous et toutes nous sommes appelés au ministère de la prière et de l’intercession. Tous nous pouvons laisser un tract évangélique sur le siège d’un bus ou au comptoir d’un magasin, tous nous devons donner témoignage de Jésus dans notre conversation ou dans notre silence, car la femme ne gagne pas son mari par des sermons mais par une attitude silencieuse et soumise (1 P. III : 1) ... Néanmoins quelle que soit la vocation à laquelle nous sommes appelés, il nous faut toujours bien analyser les motifs pour éviter le cancer de la religiosité. Dieu regarde le cœur pas le montant des dépenses effectuées (Luc XXI :3). Il y a beaucoup de choses que la chair peut imiter dans le domaine de la piété. Certains prêchent par envie nous dit l’apôtre Paul (Phil. I : 15), d’autres font la charité pour être vu des hommes, d’autres prient à voix haute pour être entendu des fidèles, d’autres écrivent pour se faire un nom ou pour vendre leur production littéraire ; tout cela n’est en fait que l’activité de la chair et peut être considéré comme symptôme du cancer de la religiosité. Même celui qui est sincère sait qu’il y a toujours une tâche, une ombre de péché dans son travail, et comme disait un certain prêcheur : on devrait souvent se repentir de notre repentir, et pleurer pour nos pleurs. Assurément « qui se confie en son propre cœur est un sot », Prov. XXVIII : 26 ! Néanmoins Il y a quelque chose que la chair ne peut produire en nous, car cela lui est répulsif au plus haut point.
     On peut de fait s’illusionner sur nos intentions dans la prière, dans la prédication, dans une quelconque activité religieuse ou acte de piété ou de miséricorde apparente, mais il y a une chose que la chair ne peut admettre et c’est notre misère, notre pauvreté ; voilà pourquoi notre Seigneur Jésus dit : « Bienheureux les pauvres en esprit » ! En effet c’est facile de répéter les 5 points du calvinisme et de dire que la dépravation totale de l’homme fait partie de ces 5 points. Mais c’est une toute autre histoire de reconnaitre cette dépravation totale en nous, de reconnaitre en esprit, c’est-à-dire en pleine conscience, notre misère intérieure.  Reconnaitre qu’il n’y a rien de bon en nous, que nous sommes des misérables dès que nous cessons de marcher en esprit, c’est-à-dire dès que nous oublions en premier lieu que nous sommes des misérables, est chose impossible pour qui est infecté par le cancer de la religiosité ! Comment une telle personne peut-elle remettre en cause toute son activité fébrile qui la fait briller à ses propres yeux ? Seule la grâce irrésistible de Dieu peut nous amener à reconnaitre notre misère et notre inutilité, et nous faire admettre qu’il n’y a rien de bon en nous ; que nous sommes dans le meilleur des cas des serviteurs inutiles. Sans cette conviction interne sur notre état naturel extrêmement vil, et sans remède puisque le vieil homme doit être crucifié et non réformé, il n’y a aucune possibilité que le cancer de la religiosité soit éradiqué si nous l’avons attrapé, et que nous puissions, nous serviteurs intrinsèquement inutiles, être des instruments utiles dans la main du Seigneur. Jésus dit que celui qui ne hait pas sa propre vie ne peut être son disciple (Luc XIV : 26) ; ce qui revient à dire que celui qui ne voit pas sa propre dépravation interne ne peut le suivre. En effet on suit vraiment le Sauveur quand on sait qu’on est perdu, et on hait vraiment sa propre vie quand on voit qu’elle s’interpose entre nous et notre Seigneur car le péché s’y manifeste automatiquement à cause de notre nature dépravée et cela même sans l’aide du diable ! Maintenant tout cela reste hélas au niveau théorique, au niveau mental, doctrinal pour des centaines de milliers de croyants nominaux.
      Ce niveau a toutefois son importance car il explique le phénomène du péché dans notre vie, et nous permet de prendre des mesures, ou de ne pas désespérer car Christ est tout puissant pour nous guérir et par sa grâce nous pardonner, mais il peut aussi nous cacher cette réalité en nous. La question pour chacun de nous est simple, et sa réponse si elle est sincère permet de voir si la connaissance nous enfle ou nous édifie. Voilà la question :  As-tu compris qu’il n’y a rien de bon en toi ; que « toute la tête est malade, et tout le cœur est souffrant ; de la plante des pieds jusqu’à la tête, rien n’est en bon état (Es. I : 5, 6) ? Celui qui n’est pas capable de voir réellement ce qu’il est dans la chair et de dire par moments : « je suis nul, je suis stupide, je suis pourri jusqu’à la moelle, je suis méprisable et misérable, je suis une honte, je suis égaré », est en fait bien égaré et bien misérable, pas par moments mais tout le temps ! Il est en fait une cible facile pour Satan qui peut lui inoculer le cancer de la religiosité en toute liberté. Bien sûr que lorsqu’on marche en esprit la chose est différente, car alors c’est Christ en nous qui agit, mais personne ne marche tout le temps en esprit et arrive donc inéluctablement le moment où nous marchons dans la chair, c’est-à-dire que nous suivons notre pensée terrestre, et à ce moment de la plante des pieds jusqu’à la tête, rien n’est en bon état ! Tout comme l’humilité précède la gloire, ainsi l’orgueil précède la chute, et l’arrogance précède la ruine. Horatius Bonar le fameux pasteur écossais (1808-1889), nous faisait remarquer à ce sujet qu’un homme croyant est un homme humble. Il pensera peu et parlera peu de lui-même. La vraie foi, disait-il, nous élève au-dessus de cette orgueil, auto-estime, et gloriole…Si ce n’est pas un ministre (de la Parole), il se refrénera toutefois de se me mettre en exergue dans tout ce qu’il fait. Son grand objet sera de cacher sa personne, et non seulement de se faire oublier lui-même mais de faire que les autres aussi l’oublient. L’homme qui est encore fier, vantard, vaniteux, confiant en lui-même, a de bonnes raisons de supposer qu’il n’a encore cru, (fin de citation). 
     Nous avons donc jusqu’ici décrit l’origine de l’activité fébrile de certains croyants qui n’étant pas nés de nouveau, ou même étant nouveau-nés, se lancent dans des entreprises dont les origines sont charnelles malgré l’emploi de matériel spirituel de la part de ceux qui connaissent intellectuellement la saine doctrine. Nous terminerons donc par quelques conseils pratiques pour les 2 cas. Commençons par le 1er cas, celui du non régénéré.
    
 
     1er cas.
     L’important ce n’est pas ce que nous faisons mais ce que nous sommes. En effet c’est que nous sommes qui détermine la qualité réelle de ce que nous faisons ; comme dit notre Seigneur Jésus : « Ce n’est pas un bon arbre qui porte du mauvais fruit, ni un mauvais arbre qui porte du bon fruit. Car chaque arbre se connait par son fruit. On ne cueille pas des figues sur des épines, et l’on ne vendange pas des raisins sur des ronces » (Luc VI : 44). Comment donc savoir si mes fruits sont bons réellement ou pourris ? Il y a 2 façons : une interne et l’autre externe.
     Celui qui n’arrive à voir ni sa corruption interne ni ensuite un progrès dans sa conduite ; progrès qui ne consiste pas seulement en de nouvelles pratiques de piété comme la lecture de la Bible, la prière, le jeune etc. mais surtout en une crucifixion du vieil homme et en la formation d’un nouveau caractère aimable, patient, pacifique, longanime, charitable, eh bien le Saint-Esprit ne demeure pas dans cette personne. En effet Dieu nous transforme à l’image de son Fils qui est doux et humble de cœur (Mt. XI : 29), et il doit y avoir un changement progressif dans le caractère et dans la morale du croyant. Il y a aussi une caractéristique du croyant non régénéré et infecté du cancer de la religiosité qui consiste en ne jamais remettre en cause sa prétendue conversion. Pourtant on peut très bien passer par des expériences spirituelles dramatiques ou extatiques diverses et réelles, sans pour autant être né de nouveau. « Saul entre les prophètes » était un dicton en Israël, et pourtant Saul bien qu’il fût élu comme roi d’Israël par Dieu, ne fut point élu pour la vie éternelle. De même le prophète Balaam n’était pas un faux prophète ; il était véritablement l’homme qui avait l’œil ouvert, qui entendait les paroles de Dieu, qui voyait la vision du Tout Puissant, qui tombait devant l’Eternel mais gardait les yeux ouverts (Nm. XXIV : 3, 4). Le Saint-Esprit agit en Saul et en Balaam et pourtant ils ne faisaient pas partie des élus. L’un était esclave de la gloire de ce monde, et l’autre était esclave des richesses de ce monde ; l’un aimait le pouvoir par-dessus tout, et l’autre l’argent. Ces exemples nous montrent bien que des expériences spirituelles véritables ou des positions ecclésiastiques véritables ne sont pas le sceau de la conversion. Comme dit David : « Les sacrifices qui sont agréables à Dieu c’est un esprit brisé : O Dieu ! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit ». Oui voilà le témoignage interne du vrai fils de Dieu, et c’est quand il voit sa corruption, et la lamente, et anhèle le Jour du Seigneur pour en être enfin débarrassé, plus que pour régner avec Christ !
     La façon externe de vérifier notre état spirituel c’est, parallèlement à une piété sincère, le témoignage des croyants mûrs à notre égard. Je ne parle pas ici du témoignage d’un théologien, ou d’un évangéliste, ou d’une organisation évangélique qui donne un titre de docteur en théologie. Je parle du témoignage de frères âgés dans le Seigneur,d’amis que nous connaissons et qui nous connaissent. Je parle de relations fraternelles solides. Or s’il n’y a aucune relation fraternelle solide avec aucun croyant authentique ; je dois me poser sérieusement la question si je suis né de nouveau. Car qui se ressemblent s’assemblent, et même Elie qui pensait être seul sut par Abdias qu’il restait quand même 100 prophètes de Jéhovah en Israël (1 Roi XVIII : 13). Bien sûr certains se prennent pour Elie, mais font-ils descendre le feu du ciel ? Voyons maintenant pour terminer le cas des croyants nés de nouveau et infectés par le cancer de la religiosité.
 
 
     2 eme cas.
      Comme je le disais au départ, ces croyants infectés par le cancer de la religiosité.
sont généralement des néophytes zélés qui marchent dans la chair, et s’imaginent qu’il suffit de connaitre les 5 « Sola » du protestantisme, ou les 5 points du calvinisme pour œuvrer des merveilles. Mais dans le Royaume de Dieu les choses ne marchent pas ainsi ; il faut d’abord connaitre expérimentalement la dépravation totale de notre nature terrestre avant de pouvoir espérer avancer sur le Chemin, car Dieu garde les humbles mais regarde de loin les hautains. Un même prêche peut être prononcer par 2 personnes différentes, mais n’aura pas le même effet, car c’est le Saint-Esprit qui par sa présence et son action produit les effets. Le Saint-Esprit n’est pas une force, il est une Personne de la très sainte Trinité, et si nous l’attristons, si nous le choquons dans sa sensibilité ; Il ne nous utilisera pas pour glorifier Jésus-Christ notre Seigneur. « Je me glorifierai bien plus volontiers dans mes faiblesses afin que la puissance de Christ repose sur moi…car quand je suis faible alors je suis fort » disait Paul. Or le propre du néophyte c’est d’ignorer ses faiblesses, car en fait plus on croit dans la connaissance de la grâce de Dieu, plus on croit parallèlement dans la connaissance de notre propre insuffisance, misère, et orgueil. Cela ne s’apprend pas dans les livres ou dans les instituts bibliques, et c’est indispensable pour que la puissance de Christ (le Saint-Esprit) repose sur nous ! Il y a aussi maintenant un autre aspect de la question que je voudrais aborder avant de conclure, et c’est le temps que nous vivons.
      En effet celui qui se repend et confesse sa misère et ses péchés obtient miséricorde, et le Saint-Esprit peut l’utiliser. Mais comme disait récemment un frère : nous sommes maintenant comme des abeilles (qui travaillent dans la ruche du Seigneur). Cela voulait dire que le temps des géants est terminé. Il ne nous faut pas attendre un nouveau Luther ou un nouveau Spurgeon pour mener un grand avivement de la foi biblique, c’est-à-dire calviniste, dans le monde. Si nous, les millénaristes, ne sommes pas dans l’erreur eh bien nous sommes arrivés à la dernière génération, et donc la nation d’Israël est la nation élue de Dieu entre toutes les nations, et elle est aussi son chronomètre prophétique. Alors la semaine 70 de Daniel n’est pas loin et le Rapt de l’Eglise est à la porte. Alors la connaissance dans tous les domaines a effectivement augmenté prodigieusement, ainsi que les moyens de communications et de transport selon ce que dit Dn. XII : 4. (Qui peut nier cela est aveugle, ou alors c’est nous qui sommes aveugles…) Or vu que la connaissance a augmentée et qu’elle est accessible à tous les occidentaux, et spécialement dans ces 2 dernières décennies au moyen de l’internet, il en résulte qu’au niveau de l’Eglise protestante au lieu d’avoir des champions, des généraux qui assemblent des grandes congrégations comme ce fut le cas par exemple de Spurgeon, ou même de Lloyd Jones (en proportion mineure) au XXème siècle, nous avons plutôt une armée de centurions ou de décurions qui mènent des petits groupes au combat. Les méga églises évangéliques d’aujourd’hui sont toutes des églises apostates qui flattent les foules avec un faux évangile arminien et pentecôtiste ; un faux évangile de prospérité, de miracles, d’auto complaisance, où l’humanisme, le féminisme, l’œcuménisme et l’adultère fleurissent au son du rock’n roll, et sur un fond de vidéo-clips où apparaissent les traits des Jésus du catholicisme romain… Par conséquent, il nous semble que Dieu a appelé une armée de fourmis à travailler humblement pour sa Cause. Cela me fait penser à ce que dit un jour Mac Arthur, que dans l’empire romain les césars et les hauts placés étaient bien souvent des gens complétement dépravés et indignes de leur office, mais qu’en revanche les centurions étaient souvent des hommes très capables et dignes de confiance. Nous le voyons d’ailleurs dans le NT, quand Jésus fit l’éloge d’un centurion disant qu’il n’avait pas trouvé en Israël une foi si grande, et aussi dans le voyage de Paul à Rome qui fut traité humainement et même sauvé par le centurion qui avait la charge des prisonniers (Ac. XXVII : 3 et 43). Si donc effectivement nous sommes entrés dans l’Apostasie qui précède la seconde venue, il nous faut donc changer notre vision des choses et comprendre que le Saint-Esprit a une nouvelle stratégie pour la fin de la dispensation de la grâce.  Cessons de rêver à un grand avivement mené par des géants de la foi, et cherchons plutôt à être utiles dans la mesure des dons qui nous sont accordés, étant remplis de gratitude si Dieu nous concède d’être utiles à quelques frères, si toutefois nous n’attrapons pas le cancer de la religiosité ! Que l’Eternel dans sa miséricorde nous en garde ou nous en guérisse, et comme dit David : « Sonde-moi au Dieu et connais mon cœur ! Eprouve -moi et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une voie mauvaise et conduis-moi sur la voie de l’éternité », et de l’utilité !
 
     Maranatha.
    
 
 
     
 
  
 
 
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