Radicalement Protestant
  L’ALLERGIE CALVINISTE
 

L’ALLERGIE CALVINISTE.

 

 

     Nous savons tous, (mes lecteurs pour le moins), que le protestantisme est clairement divisé en 2 branches distinctes ; le calvinisme et l’arminianisme. La branche calviniste est la branche orthodoxe puisqu’elle a pour ancêtres : Augustin, Luther puis Calvin, tandis que la branche arminienne a pour ancêtres leurs opposants : le 1er : Pélage (un hérétique), le 2eme : Erasme (un papiste), et le 3eme : Arminius (un renégat). Je ne vais ici entrer dans une exposition des 5 points de l’arminianisme qui ont donné naissance aux fameux 5 points du calvinisme, puisque cette exposition a été faite et refaite des centaines de fois, depuis des centaines d’années, par des maitres diplômés en théologie. Je veux simplement vous proposer une réflexion sur une allergie typique du calvinisme ; une allergie à un phénomène qui a envahi sans trop de difficulté la branche arminienne du protestantisme. Ce phénomène est la vieille hérésie montaniste du Vème siècle qui a réapparu sous le nom de (néo) pentecôtisme.

      En effet il est frappant de constater qu’il n’existe aucune église pentecôtiste qui soutienne une sotériologie calviniste. Tous les pentecôtistes sont arminiens. Or apparemment il n’y a rien à voir entre la continuation des ministères prophétiques ou de miracles, et la question du libre arbitre qui divise arminiens et calvinistes. Durant l’époque apostolique « le Seigneur confirmait la Parole par les miracles qui l’accompagnait » (Mc. XVI : 16), et l’apôtre Paul qui fut celui qui exposa le plus clairement la doctrine de l’élection inconditionnelle et de la prédestination, parlait en langues plus que tout autre, et opérait des miracles et des guérisons. Quel est donc l’origine de cette allergie du calvinisme au pentecôtisme ? Je crois que pour répondre à cette question nous devrions d’abord voir pourquoi le pentecôtisme et l’arminianisme vont de pair.

      L’arminianisme se distingue fondamentalement du calvinisme par son affirmation du libre arbitre. Les arminiens assurent que l’homme a un pouvoir de décision qu’il peut exercer librement, et donc peut répondre positivement à l’offre de salut que Dieu propose dans l’Evangile. L’homme a donc le choix ; il peut s’engager sur le sentier étroit de la vie éternelle, ou il peut continuer sur la voie spacieuse qui mène à la destruction éternelle. Jésus attend à la porte de leur cœur et c’est donc à eux d’ouvrir la porte. Bien sûr ils ne nient pas l’action du Saint-Esprit mais ils affirment que l’on peut toujours lui résister. Donc en réalité tout dépend au départ, de la décision de l’homme ; voudra-t-il se laisser convaincre par le Saint-Esprit ou refusera-t-il l’appel divin ? Pour l’arminien comme pour le calviniste, il y a une lutte pour la conquête des âmes, entre Dieu l’Esprit de vérité et Satan le père du mensonge ; le Saint-Esprit vient avec l’annonce de l’évangile du salut par la foi, et le diable s’oppose par tous les moyens à cette annonce. Cependant pour l’arminien l’issue finale reste en suspens, car tout dépend du libre arbitre. Or ce soi-disant libre arbitre s’exerce en se basant sur les données qui sont à sa portée, qui s’offrent à son arbitrage. En effet l’homme réfléchit, analyse les pours et les contres de cette offre de salut, puis choisit ce qui parait lui convenir à ce moment. La raison est donc la base de l’acceptation de la Bonne Nouvelle. Maintenant voilà ; depuis la fin du XIXème les données ont changé dramatiquement pour la raison. En effet jusqu’au XIXème siècle la raison ne voyait d’autre option pour expliquer l’existence de l’univers et de l’humanité que le récit de Genèse. Cela permettait de présenter l’Evangile comme la solution logique que Dieu avait élaborée au problème du péché. Avec l’apparition de la théorie de l’évolution et son acceptation forcée de la part de la communauté scientifique, si la raison de l’individu n’approfondit pas le thème et se contente du consensus général, l’acceptation de l’Evangile devient plus difficile. En effet s’il y a évolution, il n’y a pas de péché original, s’il n’y a pas de péché original, il n’y a pas de race humaine déchue, et donc la régénération spirituelle n’a aucun sens. En effet n’y a-t-il as un paradoxe à vouloir régénérer une race qui est en train d’évoluer ? En conséquence seule une espèce d’évangile social et moral est acceptable pour le monde, et le vrai évangile n’est plus qu’un mythe ou une tradition respectable. Cependant beaucoup d’arminiens font fi du mythe darwiniste car ce sont vraiment des chrétiens nés de l’Esprit et de la Parole ; et comme Christ nous a ordonné de faire des disciples parmi toutes les nations, ils continuent leurs efforts pour gagner le monde pour Christ. Néanmoins vu que dans leur dogme Christ Jésus est mort pour tous les hommes, tout est une question de décision de la part des prêcheurs, (d’aller et de prêcher), et des auditeurs, (d’accepter l’offre de leur évangile). Le facteur, l’effort humain est donc l’essentiel dans leur entreprise. Mais voilà, les résultats sont de plus en plus maigres, et dans l’Occident décadent les églises arminiennes classiques (méthodistes, mennonites etc.) se vident. Leurs arguments ne touchent plus les masses qui sont athées et évolutionnistes, humanistes ou matérialistes. La situation est donc angoissante pour ces arminiens classiques dont le prêche n’intéresse plus grand monde, tout du moins dans les démocraties occidentales… Il n’en est pas de même pour les nouveaux arminiens : les néo pentecôtistes ! En effet leur prêche ne remet pas en cause le consensus général, les affirmations scientifiques évolutionnistes. Je ne veux pas dire par là qu’ils sont darwinistes, mais simplement que ce thème ne les intéresse pas. La majorité d’ailleurs ne savent même pas qu’il y a des chrétiens qui croient que Christ n’est pas mort pour tous les hommes. Les pentecôtistes sont implicitement arminiens, explicitement très peu le sont, car la majorité ne sait même pas ce que signifie ce terme. L’esprit pentecôtiste est arminien car dans leur pensée Dieu veut sauver tout le monde, et si les raisons que donnent les Ecritures ne suffisent pas à convaincre les gens, les miracles, les prophéties, les signes, les extases émouvront les gens et les jetteront aux pieds du Christ. L’arminien classique utilise principalement la raison, l’arminien pentecôtiste utilise principalement l’émotion. Prenons un exemple pour illustrer tout ce que je viens de dire. Connaissez-vous Charles G. Finney (1792-1875) ?

     En mars 1824 il reçut la licence de pasteur presbytérien, et il était donc calviniste. Finney passa par des expériences surnaturelles, et je ne vais pas dire qu’elles provenaient du diable ! Je pense en fait que certaines provenaient de Dieu. Cependant il n’en n’a pas tiré les conclusions correctes puisqu’il nia ensuite la prédestination, et embrassa les doctrines arminiennes, les prêchant dans un style pentecôtiste, c’est-à-dire exerçant une forte pression psychologique sur l’auditoire. Il ne faisait pas comme Spurgeon qui au contraire envoyait ses auditeurs à la maison, leur demandant de méditer le sermon dans leur cœur, et ensuite de clamer vers Dieu pour le salut de leur âme, dans le secret de leur chambre. Finney fut en fait le prototype de l’évangéliste pentecôtiste classique, et il fut la démonstration vivante de l’allergie du calvinisme au pentecôtisme qui était embryonnaire à cette date, puisqu’il ne put s’empêcher de dériver étant à la base un pasteur presbytérien licencié. Il n’y avait d’église pentecôtiste à l’époque, mais l’insistance de Finney sur la perception tangible de l’Esprit Saint le rendit par la suite ennemi de la doctrine calviniste, et fervent partisan de la rédemption universelle comme l’est tout pentecôtiste déclaré. En effet voilà ce qu’il dit sur sa façon de préparer un sermon : « En dépit de tout, je n’ai jamais pu me servir de mes notes sans les refaire sous l’influence du Saint-Esprit et selon les directions indiquées. A genoux, c’est presque toujours comme ça que je reçois du Saint-Esprit le thème de mon prêche ; et l’impression produite dans mon propre esprit est fréquemment si forte que je suis tout tremblant, et presque incapable de saisir la plume. Quand mon sujet m’est donné ainsi, de façon à ce qu’il pénètre dans mon corps et dans mon âme, quelques minutes me suffisent pour mettre sur le papier l’esquisse que le Saint-Esprit me fait voir… » Je tiens à préciser cependant que je ne doute pas que Finney a eu des résultats, et que Dieu l’a utilisé dans certaines circonstances ; qui suis-je pour critiquer les mouvements du Saint-Esprit ? Whitefield le calviniste en dépit de son désaccord profond avec Wesley l’arminien, ne maintint-il pas son estime pour son ancien collaborateur après la séparation de leur ministère ?   Ce que je veux simplement mettre au clair c’est que lorsqu’on s’attache aux manifestations externes du Saint-Esprit, on se détourne rapidement de la doctrine calviniste, et on adopte automatiquement la doctrine arminienne ! Voyons maintenant pourquoi le calvinisme éprouve une allergie au pentecôtisme.

      En premier lieu ce n’est pas parce que les calvinistes ne croient pas aux miracles. Ça c’est faux, car même s’il y a des cessationniste strictes qui refusent de croire à toute activité surnaturelle du Saint-Esprit qui aille en deçà du miracle de la régénération, il y en d’autres qui non seulement y croient, mais aussi l’ont goutée ou l’ont vue personnellement. (J’en ai parlé dans l’article précédent « Le cas Pramana »). Le calvinisme est réfractaire au pentecôtisme car nous estimons que La Parole écrite de Dieu est parfaite, en effet « la Loi de Jéhovah est parfaite restaurant l’âme ; le témoignage de Jéhovah est sûr rendant sages les sots » (Ps. XIX : 7). Pour nous calvinistes ce qui est parfait nous a été donné depuis que Jean écrivit le chapitre XXII d’Apocalypse. Les prophéties et la connaissance se trouvent complètes dans l’Ecriture ; ce qui est loin d’être parfaite c’est notre compréhension des prophéties, et notre assimilation de la connaissance, lesquelles   se trouvent toutes 2 dans ce sacrosaint Livre. J’aime répéter ce que disait Luther : « La Parole de Dieu c’est Dieu », et quiconque est protestant reconnait que la Bible est la Parole de Dieu ; infinie en sagesse et en profondeur. Nous avons donc Dieu qui nous parle tous les jours dans son Livre, afin que nous le connaissions par Jésus-Christ, si le Saint-Esprit demeure en nous ; que nous manque-t-il donc ? Rien en fait, seulement un esprit de sagesse pour nous concentrer sur ce Livre, et un esprit de révélation pour le comprendre !  Maintenant, ne pourrait-il point exister un ministère pentecôtiste calviniste qui ne remette pas en cause les 5 points du calvinisme ?

      A première vue cela serait possible, car l’œuvre de Christ et l’œuvre du Saint-Esprit sont 2 choses bien différentes, et seulement 2 points de base du calvinisme concernent l’œuvre du Saint-Esprit (grâce irrésistible et persévérance des saints). Cependant les faits confirment que le calvinisme est réfractaire au pentecôtisme puisque, je le répète, il n’existe aucune église pentecôtiste qui soit calviniste. La raison est due en fait au déterminisme qui est l’essence même du calvinisme. En effet pour nous les protestants orthodoxes tout dépend du décret éternel de Dieu ; l’homme est sauvé par la grâce, mais cette grâce ne dépend pas de notre bonne volonté pour la recevoir, car comme disait Luther : « La meilleure et infaillible préparation à la grâce, et l’unique disposition à cette grâce résident dans l’élection et la prédestination éternelles de Dieu ». Les arminiens au contraire disent que tout dépend de la bonne volonté humaine, et c’est pourquoi ils sont prêts à accepter le pentecôtisme, et beaucoup l’ont accepté car s’il y a des manifestations surnaturelles les gens se décideront pour le Dieu de la Bible. Rappelle-toi lecteur lorsqu’ « Elie le Tischbite s’approcha de tout le peuple et dit : Jusqu’à quand clocherez-vous des 2 côtés ? Si Jéhovah est Dieu, allez après Lui ; si c’est Baal allez après lui ! Le peuple ne répondit rien » (1 Rois XVIII : 21). En d’autres termes le peuple resta indécis, mais après que se produisît le miracle, « et le feu du ciel tomba, et il consuma l’holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il absorba l’eau qui était dans le fossé. Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent sur leur visage et dirent : C’est Jéhovah qui est Dieu ! C’est Jéhovah qui est Dieu ! » (v. 38 et 39). Le miracle inclina la balance du côté de l’Eternel. Mais si on continue le récit, on voit un peu plus loin Elie s’enfuir au désert, et il n’y eut en fait aucun repentir sincère dans le peuple d’Israël ; ils retournèrent rapidement à l’idolâtrie, jusqu’à ce que la nation soit détruite complètement et déportée par le roi d’Assyrie… Donc il est évident, pour qui ne fait pas une lecture superficielle, que les miracles ne sont pas la solution à l’apostasie, pour la simple raison qu’il n’y a pas de solution à l’apostasie d’un peuple ou d’un individu (Heb.VI : 4). Jésus ne nous a-t-il pas révélé cela quand nous apprenons qu’Abraham dit au riche : « S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, (le témoignage de l’Ecriture), ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait » (Luc XVI : 31) ? Pour nous calvinistes il est évident que les ministères surnaturels ont pour but la confirmation de la Parole (Mr. XVI : 20). Moïse et certains prophètes après lui reçurent un ministère de miracles, afin d’établir la Parole qui ensuite fut écrite et canonisée. De même pour le NT tous les apôtres et certains disciples avaient un ministère de miracles pour confirmer la nouvelle alliance. Cette nouvelle alliance nous révèle que le salut est par la grâce au moyen de la foi en Jésus (Eph. II : , pas par les œuvres, et que ce salut s’adresse aussi bien aux Juifs qu’aux Gentils. Ce nouveau pacte, chronologiquement parlant, nous révèle aussi le miracle des miracles qui est que Dieu fait sa demeure permanente dans le cœur de tout croyant ; « Christ en nous l’espérance de gloire » nous dit Paul. Mais cette alliance enseigne aussi le déterminisme puisqu’il est écrit : « … grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles, mais qui a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus-Christ… » (2 Ti. I : 9, 10) Donc si Dieu a déterminé avant même la création du monde, qui devait recevoir la grâce de la vie éternelle, si l’apparition de Christ l’a manifestée, si le témoignage des apôtres a été confirmé par des miracles  des signes et dons divers selon la volonté du Saint-Esprit, si ce témoignage a été conservé miraculeusement durant des siècles dans les Ecritures, alors nous pouvons dire en imitant le style d’Abraham : « s’ ils n’écoutent pas Jésus-Christ et ses apôtres, (le témoignage de l’Ecriture), ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait » !  Rappelons quand même que nous n’ignorons pas que dans l’avenir après le Rapt, il est prévu des signes et des miracles en abondance, comme ceux que Moise fit avec la grêle et l’eau changée en sang ; cependant la réaction sera la même que Pharaon puisque « les autres hommes qui ne furent pas tués par ces fléaux ne se repentirent pas des œuvres de leurs mains… ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leurs enchantements etc. » (Ap. IX : 20, 21) ! De même un ministère de prophétie sera rétabli, au moins à Jérusalem durant la première partie de la grande tribulation (Ap. XI : 3). Mais alors ce sera de nouveau une époque de changement de dispensation, ce sera le temps de la conversion des juifs, puis l’établissement du Millennium qui sera la dernière dispensation de loi appliquée cette fois de façon universelle, aux nations qui auront survécu à la grande tribulation.   

        Allons par exemple à Joël II : 28 à 31 où nous lisons : « Et il arrivera, après cela, que je répandrai mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards songeront des songes et vos jeunes hommes auront des visions. Et je montrerai des signes dans les cieux et sur la terre, du sang, et du feu et des colonnes de fumée ; le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang avant que vienne le grand et terrible jour de l’Eternel » Nos frères pentecôtistes utilisent, entre autres, ces versets pour affirmer que jusqu’à la fin les chrétiens prophétiseront, aurons des songes et des visions. Mais il n’en n’est pas ainsi car même si cette prophétie de Joël concerne la dispensation de la grâce, cette prophétie s’accomplit en 2 temps : le 1er au début de la nouvelle ère de la grâce, et le 2eme temps à la fin. Cette prophétie de Joël possède exactement la même tournure énigmatique que celle d’Esaïe au chapitre 61 au verset 2 où nous lisons : « …pour proclamer l’année de la faveur de Jéhovah et le Jour de la vengeance de notre Dieu… » En effet lorsque notre Seigneur Jésus lit cette prophétie dans la synagogue à Nazareth, il s’arrêta net au milieu de la phrase et ne mentionna pas le Jour de la vengeance de notre Dieu (Lc. IV : 17 à 20), car il savait parfaitement que sa première venue proclamait l’année de grâce, et que le Jour de la vengeance était réservé pour sa seconde venue quand il viendra régner avec une verge de fer (Ap. XII : 5, et XIX : 15).  La prophétie de Joël et celle d’Esaïe sont du même type c’est-à-dire qu’elles annoncent toutes 2 dans une même phrase 2 évènements différents et éloignés.  

     Dans Actes II : 16 Pierre déclare : « C’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël… » et il déclare toute la prophétie mais son discours se centre sur la résurrection de Christ, la rémission des péchés et la descente du Saint-Esprit, pas sur le Jour de la colère de Dieu. Le fait est que durant les jours des apôtres seulement la première partie de la prophétie de Joël s’accomplit (v. 27 et 28), et les versets 30 et 31 ne s’accomplirent point car ces 2 versets ont leur accomplissement au temps du Rapt : Ap. VI : 12 à 14.  Joël parla dans ce passage (versets 27 à 31) de tous les signes que Dieu donnerait au début et à la fin de l’ère de la grâce. Mais chaque chose a sa place, et les prophéties, les rêves, les visions, les ministères de miracles étaient des dons pour le début de l’évangélisation jusqu’à ce que le NT fût complété, et institué au sein des églises. Quand arriva la Bible dans toute sa perfection alors cessa peu à peu ce qui était en partie. Mais pour ce qui est des signes dans les cieux et sur la terre, cela est réservé pour la fin de l’ère de la grâce, pour le Jour de la colère de notre Dieu, après le Rapt de l’Eglise ! Où lisons-nous dans le livre des Actes après la résurrection de notre Seigner Jésus que le soleil s’obscurcit et la lune devint comme du sang ? Aucun passage du NT ne signale cela !

     Néanmoins nos amis pentecôtistes ne peuvent admettre cela, et donc ne voient pas la similitude entre la prophétie de Joël et celle d’Esaïe. C’est comme beaucoup qui ne comprennent pas, ou plutôt ne veulent pas admettre que le retour de notre Seigneur s’effectue en 2 phases : le Rapt puis après les 7 ans de la grande tribulation Sa venue avec tous les saints Allons à Joël II : 28 à 31 où nous lisons : « Et il arrivera, après cela, que je répandrai mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards songeront des songes et vos jeunes hommes auront des visions. Et je montrerai des signes dans les cieux et sur la terre, du sang, et du feu et des colonnes de fumée ; le soleil sera changé en ténèbres, et la lune en sang avant que vienne le grand et terrible jour de l’Eternel » Nos frères pentecôtistes utilisent, en autres, ces versets pour affirmer que jusqu’à la fin les chrétiens prophétiseront, aurons des songes et des visions. Mais il n’en n’est pas ainsi car même si cette prophétie de Joël concerne la dispensation de la grâce, cette prophétie s’accomplit en 2 temps : le 1er au début de la nouvelle ère de la grâce, et le 2eme temps à la fin. Cette prophétie de Joël possède exactement la même tournure énigmatique que celle d’Esaïe au chapitre 61 au verset 2 où nous lisons : « …pour proclamer l’année de la faveur de Jéhovah et le Jour de la vengeance de notre Dieu… » En effet lorsque notre Seigneur Jésus lit cette prophétie dans la synagogue à Nazareth, il s’arrêta net au milieu de la phrase et ne mentionna pas le Jour de la vengeance de notre Dieu (Lc. IV : 17 à 20), car il savait parfaitement que sa première venue proclamait l’année de grâce, et que le Jour de la vengeance était réservé pour sa seconde venue quand il viendra régner avec une verge de fer (Ap. XII : 5, et XIX : 15).  La prophétie de Joël et celle d’Esaïe sont du même type c’est-à-dire qu’elles annoncent toutes 2 dans une même phrase 2 évènements différents et éloignés.  

     Dans Actes II : 16 Pierre déclare : « C’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël… » et il déclare toute la prophétie mais   son discours se centre sur la résurrection de Christ, la rémission des péchés et la descente du Saint-Esprit, pas sur le Jour de la colère de Dieu. Le fait est que durant les jours des apôtres seulement la première partie de la prophétie de Joël s’accomplit (v. 27 et 28), et les versets 30 et 31 ne s’accomplirent point car ces 2 versets ont leur accomplissement au jour du Rapt : Ap. VI : 12 à 14.  Joël parla dans ce passage (versets 27 à 31) de tous les signes que Dieu donnerait au début et à la fin de l’ère de la grâce. Mais chaque chose a sa place et les prophéties, les rêves, les visions, les ministères de miracles étaient des dons pour le début de l’évangélisation jusqu’à ce que le NT fût complété, et institué au sein des églises. Quand arriva la Bible dans toute sa perfection alors cessa peu à peu ce qui était en partie (1 Co. XIII :10). Maintenant pour ce qui est des signes dans les cieux et sur la terre, cela est réservé pour la fin de l’ère de la grâce, pour le Jour de la colère de notre Dieu, après le Rapt de l’Eglise ! Où lisons-nous dans le livre des Actes après la résurrection de notre Seigner Jésus que le soleil s’obscurcit et la lune devint comme du sang ? Aucun passage du NT ne signale cela !

      Néanmoins nos amis pentecôtistes ne peuvent admettre cela, et donc ne voient pas la similitude entre la prophétie de Joël et celle d’Esaïe. C’est comme beaucoup qui ne comprennent pas, ou plutôt ne veulent pas admettre que le retour de notre Seigneur s’effectue en 2 phases : le Rapt puis après les 7 ans de la grande tribulation Sa venue avec tous les saints (1 Ts. III : 13). Comment d’ailleurs peut-il venir avec tous les saints s’il n’y a pas eu le Rapt auparavant ? Que Dieu nous accorde un esprit de révélation car comme dit le Psaume CXIX : 130 : « La révélation de tes paroles éclaire, elle donne de l’intelligence aux simples ».

      Bien sûr nous ne parlons pas ici de miracles et prodiges que Dieu exceptionnellement œuvre selon sa sagesse et sa souveraineté. Non, nous parlons d’un accompagnement systématique de la prédication par des miracles, des signes, comme au temps des apôtres. Ça le calviniste ne peut y croire à cause de son déterminisme. En effet sachant que la foi est un don que reçoivent uniquement les élus, il sait que ce miracle qui surpasse tous les miracles, ne peut s’opérer chez les autres, même si on ressuscitait des morts devant leurs yeux tous les jours ! Les apôtres possédaient un ministère de miracles et de guérisons, mais tous n’étaient pas convertis par leur prêche, et il y avait toujours beaucoup d’opposition en dépits des miracles. Les miracles confirmaient la parole des apôtres comme Parole de Dieu, mais chez les réprouvés ils ne servaient pas à leur conversion, même s’ils servaient à prouver publiquement la supériorité du Dieu des apôtres sur leurs faux dieux. Nous voyons déjà à Ephese, durant le ministère de Paul, le syndicat des fabricants d’idoles se fâcher car leur négoce tombait en ruine (Actes XIX : 23 à 40) … De nos jours qui va au temple de Diane ou de Jupiter ? Des archéologues et des touristes pour en voir les ruines ! Cela fait longtemps qu’on en voit les ruines, et donc vu que la civilisation qui mène le monde est aujourd’hui la civilisation judéo-chrétienne, il n’y a plus besoin d’une vague de miracles pour détruire les temples des idoles. Il suffit que cette civilisation supérieure (uniquement à cause de la Bible), à toutes les civilisations entre, et les temples se vident. Pas les mosquées me direz-vous ! Effectivement, mais cela aussi a été prédéterminé puisque les descendants d’Ismaël devaient être puissants et contre tous dit Gn : XVI : 12, et hélas même contre Dieu, surtout depuis qu’ils suivent aveuglément leur faux prophète Mohammed et son dieu lune ! Mais c’est un autre thème, que nous n’allons pas aborder aujourd’hui.

     Notre Dieu est Dieu de logique, et même si bien souvent elle nous dépasse, néanmoins en ce qui concerne les 2 pactes, celui de la loi et celui de la grâce, nous savons qu’ils furent introduits tous 2 par un ministère de miracle. Une fois que ces pactes furent établis, des miracles se sont produits de temps en temps mais les ministères de miracle n’ont plus eu de raison d’être. C’est donc en premier lieu une question de logique, et en second lieu de déterminisme, qui font qu’il n’existe aucune église calviniste qui soit pentecôtiste. Ça ce n’est pas de la théorie, c’est un fait établi depuis le début du mouvement pentecôtiste : le calvinisme a un esprit allergique au pentecôtisme, car même si les émotions ou les sermons ont leur rôle à jouer, tout dépend en réalité du décret anticipé d’élection !

     Il y a bien sûr des chrétiens qui se disent calvinistes et pentecôtistes à la fois. Mais ce sont des exceptions qui sont dans la confusion. En effet ce sont des frères qui ne se rendent pas compte qu’ils sont calvinistes et donc arrivent à s’affirmer pentecôtistes, ou des frères qui ne se rendent pas compte qu’ils sont pentecôtistes et donc arrivent à s’affirmer calvinistes. A ceux-là je leur conseille de se décider à être l’un ou l’autre, car on ne peut être les 2 à la fois, comme j’ai essayé de le démontrer dans cet article. Rappelons-leur aussi que c’est une position inconfortable, car ils ne reçoivent soutien ni d’un côté ni de l’autre.  Mais avant qu’ils se décident ; qu’ils n’oublient pas Montano qui au IIème siècle a essayé aussi d’implanter le néo pentecôtisme dans les églises et fut excommunié, ni Finney qui n’a pas du tout laissé un bon souvenir au sein des églises presbytériennes qu’il était censé diriger, puisqu’il il est devint par la suite arminien ; ce qui est automatique quand on s’éloigne du déterminisme, quand on cherche un nouveau dynamisme basé sur des expériences surnaturelles ; nouveau dynamisme qui aujourd’hui se nomme (néo) pentecôtisme ! Evidemment quand ces frères observent aujourd’hui l’état des églises calvinistes, le spectacle qu’elles offrent ne sera pas du tout encourageant, mais cela est un phénomène qui touche toutes les églises protestantes ; c’est l’Apostasie qui doit précéder le retour de notre Seigneur (2 Ts. II : 3) ! Ce qu’il faut regarder c’est l’histoire du protestantisme depuis ces débuts jusqu’au début du XXème, et il sera évident que le calvinisme fut la forme de protestantisme originale la plus pure, et la plus bénéfique pour les nations qui l’adoptèrent. Au contraire le néo pentecôtisme qui se manifesta durant la Réforme prit des formes brutales à Münster, et dans ses formes pacifiques comme les membres de « la Famille » ou les patriciens radicaux de Zurich (1520), la Bible pouvait être considérée comme « un pape en papier », car ce qui compte c’est l’activité de l’Esprit disaient-ils ! Et bien sûr ils prenaient parti pour Erasme dans sa controverse avec Luther… Lecteur quel est ton parti ? Mais rappelle-toi : le pentecôtisme se greffe uniquement sur l’arminianisme, cette greffe ne prend pas sur le calvinisme. Que le Saint-Esprit t’éclaire par l’Ecriture, et que la raison t’enseigne par l’Histoire de l’Eglise militante. Une histoire qui touche à sa fin…

 

    MARANATHA.    

 
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