LE DON DE LA FOI
Tous les évangéliques reconnaissent que le salut est un don de Dieu, c’est-à-dire que c’est par grâce qu’il est accordé. Il n’y a néanmoins que 2 façons de le comprendre, 2 et pas 3 ! Certains comprennent que le salut est un don de Dieu qui dépend du libre arbitre de l’homme qui dans son état naturel peut décider de déposer sa foi en Jésus-Christ, et recevoir par là le don de Dieu qu’est la vie éternelle. Ceux-ci sont des arminiens, qu’ils le sachent ou non, qu’ils l’acceptent ou le rejettent, cela ne change rien à la question puisqu’ils sont défenseurs du libre arbitre et de l’expiation illimitée (ou rédemption générale, globale). D’autres comprennent que le salut est un don de Dieu qui dépend de la prédestination (J. VI: 44), ce qui signifie que l’homme en fait ne décide rien, et que Christ est mort uniquement pour ceux qui furent élus avant la fondation du monde ; qu’Il est mort et ressuscités pour ses brebis et non pour les chèvres, pour la descendance d’Abraham non pour la descendance d’Adam (Hb. II ;16). Ceux-là sont appelés calvinistes, et qu’ils l’ignorent ou le sachent, c’est dû au fait qu’ils défendent la souveraineté de Dieu et la doctrine de l’expiation limitée (ou rédemption particulière).
Depuis les temps apostoliques, en passant par l’époque d’Augustin au IVème siècle, pour arriver au temps de Luther, et culminer avec la génération postérieure à Calvin, ce conflit a fait rage durant des siècles et durera jusqu’à la fin. Au cours du temps les noms et les acteurs ont changé, mais la question est toujours la même : l’homme décide-t-il son destin ou Dieu a-t-il tout prédestiné ? Ou pour le dire d’une autre manière : l’homme choisit-il de suivre Christ ou Christ choisit-il ceux qui vont le suivre ? Au IVème siècle on était chez les chrétiens soit augustinien soit pélagien, au XVIème on était soit luthérien soit catholique, à partir du XVIIème on est soit calviniste soit arminien. Augustin/Pélage, Luther/Erasme, Calvin/Arminius ne sont en fait que des noms qui permettent de définir de façon plus précise, au fur et à mesure qu’ils se succèdent, la position que le chrétien adopte par rapport aux 2 seules hypothèses possibles quant au destin éternel de l’homme ; s’il est prédestiné ou s’il dépend du libre arbitre. Il n’y a pas de position intermédiaire, bien qu’à l’intérieur de chaque position il y a des nuances importantes. Si tu crois que l’homme décide de son destin éternel ; tu es dans le fond un arminien, et si au contraire tu crois que Dieu a établi le destin de l’homme avant même qu’il ne naisse ; tu es dans le fond un calviniste !
Aujourd’hui par la grâce de Dieu je désire que nous dirigions ensemble notre regard sur le don de la foi puisqu’en fait c’est là que s’effectue la division entre les 2 camps. « Par grâce vous êtes sauvés au moyen de la foi, et cela ne dépend pas de vous car c’est un don de Dieu » dit l’Ecriture. Cela est reconnu sans problème par les arminiens comme par les calvinistes, et le désaccord n’est pas sur le salut par la grâce mais sur le moyen qui permet d’entrer dans la possession de ce salut que Dieu nous offre en Christ Jésus. La dispute tourne autour de la foi. Voyons donc comment un arminien conçoit généralement la foi.
Pour l’arminien le salut est un don de Dieu que n’importe quel homme peut recevoir s’il met sa foi en Jésus-Christ comme son Dieu et son Sauveur. Il reconnait que le salut est gratuit ; il suffit de croire en Jésus et l’homme entre en possession (conditionnelle) de ce salut. Mais là où le bât blesse c’est qu’il s’imagine que l’homme peut croire de façon à recevoir le salut dans son état naturel. Il s’imagine que tout homme possède une foi naturelle qui peut répondre à l’appel de l’évangile et donc se transformer en une foi spirituelle et salvifique. L’arminien imagine que tout homme vient à ce monde avec une étincelle de foi qui peut arriver à enclencher le processus du salut, si l’homme ne s’oppose pas aux appels du Saint-Esprit durant toute son existence terrestre. Il pense que l’homme peut mettre en marche sa foi et la placer en Jésus-Christ pour ainsi recevoir le don de la vie éternelle. L’arminien soutient que la foi qui sauve est disponible pour tout homme, et donc il a la même doctrine que le catholique romain quant au salut puisque le concile de Vatican II déclare :
«…néanmoins l’homme a été blessé par le péché. Il éprouve de fait que son corps est en révolte. Sa dignité même lui requiert alors qu’il glorifie Dieu en son corps, et ne lui permette pas de servir les mauvaises inclinations de son cœur… Quand il est amené à penser à son identité réelle il se tourne vers les profondeurs de son être intérieur où Dieu, qui éprouve le cœur l’attend, et où lui-même il décide son propre destin à la vue de Dieu ».
Ainsi donc catholiques comme arminiens voient en l’homme quelque chose qui le rend capable de croire en Dieu en faisant usage de son libre arbitre. Selon leurs dires, la foi est le moyen du salut et ce moyen est disponible pour tout homme sans exception, la seule chose qui reste à faire est seulement d’accepter le message de l’évangile. Et de nos jours ils vont même plus loin jusqu’à dire qu’une bonne volonté sans foi peut même être suffisante. (Ecoutez les discours de François I…)
Nos arminiens pensent que la foi vient de ce que l’on entend, et de ce que l’on entend la Parole de Dieu. Cependant ils ont mal entendu car ce qui est écrit est différent puisque Ro. X ; 17 dit : « Ainsi la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la Parole de Dieu » (version Darby). Là est la pomme de discorde en une seule parole : par. Mais cette petite parole creuse un abime qui nous sépare dans notre vision de Dieu et de l’homme sur des aspects importants. Bien que nous n’affirmions point que le salut se perde pour le fait d’être arminien, nous savons néanmoins que cette doctrine du libre arbitre souverain entraine des pertes importantes et risquées sur le chemin qui nous mène à Sion.
Les arminiens voient la foi comme quelque chose que l’on possède intrinsèquement avant la conversion et qui seulement a besoin d’être développé pour devenir une foi vivifiante par la réception de l’évangile. Ou ils voient la foi la foi comme quelque chose de disponible pour tous ; comme l’air que nous respirons, néanmoins le témoignage de l’expérience et de l’Ecriture est contraire puisque 2 Ts. III ; 2 affirme que tous n’ont pas la foi ! La foi est une chose très sainte (Jude 20) et donc réservée à un groupe privilégié, et non une chose commune que beaucoup confondent avec la croyance. Nous croyons tous que Christophe Colomb a découvert les Amériques le 12 octobre 1492, de même que Jésus es né à Bethlehem il y a environ 2015 ans. Pour croire il suffit de recevoir une information qui ait un certain poids qui peut être même assez léger comme dans le cas des évolutionnistes qui croient dur comme fer à la fable de Darwin… La foi est beaucoup plus spécifique et concerne le Fils de Dieu manifesté dans la personne de Jésus-Christ. Elle ne peut être basée sur une quelconque information reçue mentalement, elle a besoin d’un conduit interne ; une ouïe spirituelle qui puisse la communiquer à l’esprit de l’homme, et en premier lieu à sa conscience. Il doit y avoir un canal de transmission qui soit ouvert afin que la foi puisse couler dans notre homme intérieur ; la foi doit passer par une ouïe spirituelle qui n’est pas l’ouïe physique ou la raison naturelle.
Maintenant donc nous affirmons que la foi est précédée du repentir. Premièrement Jean le Baptiste est venu prêchant la repentance, ensuite Jésus-Christ est arrivé prêchant la venue du Royaume de Dieu parmi les hommes. La foi de Christ est toujours précédée de la repentance. Tu dois voir ton état de perdition avant de croire au Sauveur, c’est pourquoi Il dit : « Si vous ne vous repentez point vous mourrez tous de la même manière ». Il y a cependant un repentir sans foi qui suive, et de même une foi trompeuse sans repentir. Mais la foi qui sauve est toujours accompagnée d’une repentance profonde et sincère qui en fait pleure davantage sur la nature de l’homme plus que sur ses péchés, car de sa nature procèdent ses péchés. C’est comme l’expiation qui précède la réconciliation. Tout comme il ne peut y avoir de réconciliation avec Dieu sans expiation par Christ, de même il ne peut y avoir de foi véritable sans repentance sincère. Ce sont les 2 côtés de la même monnaie. C’est qui explique que l’homme dans son état de nature ne peut en aucun cas avoir la foi de Christ par un acte de sa volonté.
L’homme qui nait de la femme est mort dans ses péchés ; spirituellement il est mort pour Dieu, et sa volonté est esclave de sa nature corrompue et vendue au péché. « L’homme naturel ne perçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu car pour lui elles sont folie, et il ne peut les comprendre car elles doivent être discernées spirituellement » (1 Co. II; 14). La foi vient par l’ouïe, mais son ouïe spirituelle est bouchée complètement ! L’homme par nature est sourd aux vérités spirituelles et il a donc besoin d’une opération du Saint-Esprit qui lui ouvre son ouïe pour que la foi entre en lui. Voilà pourquoi il est écrit que la foi vient par la Parole de Dieu et ajoutons que c’est « par la foi que nous comprenons que l’univers a été constitué par la Parole de Dieu de sorte que tout ce qu’on voit n’est pas fait de ce qui est apparent ». Par conséquent l’ouïe physique tout comme l’ouïe spirituelle sont des créations de la Parole de Dieu. Jésus-Christ qui est la Parole incarnée de Dieu est Celui qui par l’action du Saint-Esprit nous ouvre l’ouïe spirituelle qui était bouchée depuis notre conception, à cause du péché d’Adam qui nous a été transmis. Sans cette opération du Paraclet la foi ne peut pénétrer nos cœurs, car le canal est bouché. Il y a un esprit dans l’homme mais sans la foi il est mort pour Dieu et vivant pour la chair et le diable ! Cette opération est commandée par Jésus-Christ car nous sommes sa possession depuis l’éternité passée ; possession qui s’est perdue dans le jardin d’Eden et qu’il doit récupérer avant la fin des temps, comme dit Jér. XXXI ; 3 : « De loin Jéhovah se montre à moi : Je t’aime d’un amour éternel ; c’est pourquoi Je te conserve ma bonté. Je te rétablirai encore, et tu seras rétablie vierge d’Israël ». Le Saint-Esprit fait donc sauter le bouchon qui bloquait notre ouïe spirituelle et empêchait le passage de la foi dans le cœur des élus. Ce bouchon c’est l’auto estime.
En effet qu’est-ce que la repentance sincère sinon la destruction totale de notre auto estime à un moment précis ? L’auto estime est ce qui nous empêche de voir notre misère intérieure et donc de recevoir le don de la foi, lequel nous permet de nous saisir du salut qui est en Christ Jésus. Cela ne veut pas dire hélas qu’après la destruction du bouchon de l’auto estime, il ne reste plus en nous aucune prétention et auto estime, sinon que l’ouïe n’est plus complètement sourde et que la foi peut passer comme de l’eau à travers d’une tuyauterie débouchée. Comme dit Spurgeon le grand prêcheur anglais du XIXème : « On calcule normalement le vrai progrès selon la mesure de l’humilité ». L’homme ne peut recevoir le don de la foi tant qu’il n’a pas vu son état de dépravation totale. Naturellement il nait avec des écailles sur les yeux qui lui empêchent de voir qu’il est esclave du péché et que Satan le mène par le bout du nez en direction du lac de feu. (La Bible utilise la vue et l’ouïe comme des métaphores similaires sur ce thème. Voyez par exemple Lc. XI ; 34). La repentance consiste en premier lieu à détruire l’auto estime qui nous empêche de voir notre déchéance spirituelle totale et par cela nous rend incapables de recevoir la foi en Celui qui sauve son peuple de ses péchés (Mt. I; 21). Sans repentance il ne peut y avoir de salut car Jésus ne reçoit que les pécheurs convaincus, pas ceux qui se croient justes. Quiconque a un peu de connaissance biblique sera d’accord avec nous et ne niera pas que le salut s’effectue en 2 phases : 1 le repentir, 2 la foi en la Personne de Jésus-Christ.
Ces 2 pas sont l’œuvre de Christ en nous faite par le Paraclet. Personne ne peut par elle-même détruire son auto estime, car si elle le faisait elle créerait en même temps une nouvelle auto estime pire que la précédente. Elle passerait de l’orgueil naturel à l’orgueil spirituel. Dieu seul peut nous délivrer de nous-mêmes ; du vieil homme, de notre nature héritée depuis notre conception dans le ventre de nos mères selon ce que dit Ps. LI ; 5 : « Voici j’ai été enfanté dans le péché et ma mère m’a conçu dans l’iniquité ». L’ouïe spirituelle, et les yeux de notre compréhension spirituelle sont bouchés par le péché, et le matériel d’obstruction utilisé pour bloquer le passage de la vérité et de la foi est l’auto estime, l’auto complaisance, l’égocentrisme, l’auto adulation. Seul Jéhovah a le pouvoir de déboucher les oreilles et d’ouvrir les yeux de notre entendement spirituel, et ainsi nous faire voir notre misérable état de dépravés. Ce n’est pas naturel que quelqu’un se voit comme une pourriture ambulante ! Bien que la conscience nous accuse et nous rende coupables ; elle ne peut nous amener au vrai repentir ; celui qui sauve et qui précède le second pas qu’est la foi. La conscience accuse ou excuse car en elle est inscrite la loi divine (Ro. II; 15), et elle est faite pour les méchants et les rebelles (1 Ti. I; 9), mais elle ne peut rien faire de plus. Il est important aussi de rappeler que l’homme naturel en dépit de posséder une conscience ne marche pas selon ses avertissements sinon selon la raison qu’il possède tout aussi bien, et qui est au service de ses gouts, penchants et plaisirs corrompus. Il est vrai que de temps en temps l’homme naturel suit les directives de sa conscience, mais c’est éphémère et cela ne peut l’empêcher de suivre le cours de sa pensée charnelle, car il vit selon la chair et non selon l’esprit. A l’inverse l’homme dont l’esprit a été régénéré peut durant un certain temps suivre sa pensée charnelle et se réjouir dans les plaisirs terrestres, mais cela sera passager car sa façon de vivre est selon l’esprit et il est, dans sa nouvelle nature, programmé pour suivre ce que dicte sa conscience. Il vit normalement selon l’esprit non selon la chair, s’il est né du Saint-Esprit qui opère cette naissance par la création ou rénovation de l’ouïe spirituelle. Le salut appartient à l’Eternel du début à la fin et par conséquent ni la repentance ni la foi dépendent de l’homme.
C’est pourquoi affirmer que l’homme naturel doit mettre sa foi en Christ pour être sauvé, et que s’il veut il peut ; cela est un mythe entretenu dans la prédication moderne, car en premier lieu l’homme n’a naturellement aucune foi sinon quelques croyances. La foi est une confiance intime en Dieu, et l’homme ce qu’il possède c’est une méfiance innée et une haine latente pour Dieu. Depuis la chute d’Adam en Eden l’ouïe spirituelle par laquelle vient la foi est bouchée et son état est pire que celui d’un animal qui ne peut haïr son Créateur ! La repentance est la première œuvre du Paraclet dans l’homme, et cela arrive quand Il lui ouvre les yeux sur son état naturel. Il le fait avec qui Il veut, quand Il veut, où Il veut, comme Il veut, et Il n’a de compte à rendre personne sur son activité mystérieuse, gracieuse et invincible ; « Dieu est plus grand que l’homme. Pourquoi contestes-tu avec Lui ? Car d’aucune de ses actions Il ne rend compte » (Job XXXIII ; 12) !
Nous répétons donc que l’homme ne peut se repentir par lui-même et qui d’ailleurs a entendu parler de la doctrine du repentir volontaire ? En effet c’est quelque chose de surnaturel que d’admettre notre perversion inhérente (Jér. XVII ; 9). C’est comme dire : « Moi je suis humble », au moment même où cela est prononcé tout le monde sait que cette personne peut être quoique que ce soit sauf une personne humble ! De même dire : « Aujourd’hui j’ai décidé de me repentir » sonne aussi faux, car aucun homme n’a la capacité de voir sa propre dépravation puisque ceci demande une lumière qu’il ne possède pas.
Il est vrai que la prédication évangélique exige à ses auditeurs l’appel à la repentance. « Repentez-vous » doit être la harangue constante de tout évangéliste. Mais s’il a été instruit dans la vérité il sait bien qu’en fait il demande à des os blanchis de former un chœur pour chanter des louanges à l’Eternel ! Il sait qu’il parle a des morts vivants qui par eux-mêmes n’ont aucune capacité de se repentir. Néanmoins il sait que pour Dieu rien n’est impossible et son espoir, son prêche, reposent sur la puissance divine qui ressuscite les morts en débouchant les oreilles. Aujourd’hui hélas le prêche et l’espoir reposent sur l’illusion que les auditeurs peuvent mettre leur foi (inexistante) dans un Christ qui bien qu’il ait payé pour tous à prix de sang, ne récupère à la fin du compte qu’une partie infime de son achat effectué sur la croix. Le nec plus ultra de leurs prêche se trouvant à la fin quand ils disent : « Répète à ma suite cette prière de foi ». Si quelqu’un répète le modèle de prière de conversion alors il est inscrit parmi les trophées de la campagne d’évangélisation moderne…
Bien sûr dans certain cas le prêche n’a pas à se baser sur le repentir mais sur la foi et nous voyons cela dans Ac. XVI ; 9 où le gardien de prison en tremblant se jette aux pieds des évangélistes Paul et Silas. Il est complètement brisé ; son auto estime a été détruite, il se sait perdu et n’a besoin que d’entendre parler du Seigneur Jésus (v. 31), car le premier pas a déjà été fait. Le salut demande 2 opérations pour être effectif, c’est un peu comme la banque virtuelle !
Aujourd’hui beaucoup de gens utilisent ce système de banque virtuelle c’est-à-dire par internet. Ce système requière 2 codes secrets que la banque fournit à son client. Le premier code sert pour accéder à la page du compte bancaire du client, et ensuite celui-ci doit posséder un autre code pour pouvoir faire des transactions depuis son compte. Le salut c’est pareil ; il te faut une ouïe spirituelle pour entendre le message du salut, et cette ouïe doit être débouchée par le repentir, et ensuite il te faut la foi pour que les bénéfices que le Sauveur nous a procurés par son sacrifice sur la croix soient versés à ton compte. Une multitude croit aujourd’hui avoir un compte actif où les bénéfices de la grande transaction effectuée au Calvaire quand le Juste est mort pour les injustes leur ont été versés, mais ils ne possèdent pas la première clef qui ouvre la porte de la banque du Salut, et donc la seconde clef qui permet d’activer leur compte est fausse ; leur foi est fausse ! Ils n’ont rien, ni repentance ni foi, et s’imaginent qu’ils sont sur la voie du salut ! Cet égarement est dû en grande partie à ce qu’ils n’ont pas admis que l’homme est totalement passif dans sa régénération. Il est aussi passif quand il est né physiquement que comme quand il nait spirituellement. (Bien sûr que la vie spirituelle après la nouvelle naissance demande un effort personnel pour atteindre la maturité ; mais nous ne parlons pas ici de sanctification sinon de régénération). Pleurer mes péchés ne dépend pas de ma volonté, et clamer « Sauve-moi Seigneur ou je suis perdu » n’est pas non plus un acte de ma volonté, mais ce sont tout simplement des réactions spontanées face à des situations provoquée et contrôlée par la providence divine. La prédestination ne concerne pas seulement les personnes comme l’élection le fait, mais couvre aussi toutes les circonstances de notre vie. Hélas la majorité oublie que nous sommes des vases sur la roue du potier, et s’imagine qu’ils ont leur destin dans leur main et le dirige vers le salut. Ils nagent dans l’illusion car « cela ne dépend pas de celui qui veut ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde » (Ro. IX ; 16). Tu ne peux pas te décider à pleurer pour tes péchés ni à croire en Jésus, même si Dieu commande à tous les hommes de se repentir et de croire en son Fils. Et bien que la conscience de tout homme acquiesce à cela ; ce n’est pas donné à tout homme d’accepter qu’il n’est pas capable d’obéir par lui-même et ainsi d’obtenir le secours divin pour obéir ! Effectivement tu ne peux te décider à pleurer tes péchés, mais décideras-tu pour cela de continuer dans une voie que ta conscience réprouve ? Tu n’es pas obligé de pécher, c’est toi qui décides de pécher ! Rappelle-toi : « Il y a un chemin qui à l’homme lui semble droit, mais à la fin c’est un chemin de mort ». Tu n’as aucun libre arbitre pour décider ton destin éternel mais tu as une volonté propre pour sceller ta perdition ! Personne ne va en enfer avec un traité sur la prédestination sous le bras, mais plutôt avec la liste de ses péchés… Dieu a préparé le lac de feu pour le diable et ses disciples, mais Il ne les force pas à s’y diriger, ce sont eux-mêmes qui s’y acheminent en dépits des avertissements intérieurs de leur conscience et de l’avertissement extérieur de la Bible. Depuis Adam l’homme se passe volontairement la corde au cou, et il est vrai que cette corde c’est Dieu qui la fabriquée, mais la corde en elle-même n’est pas mauvaise car elle peut avoir d’autres usages que pendre les pécheurs comme dit Os. XI ; 4 : «Je les tirai avec des liens d’humanité, avec des cordages d’amour »… Personne ne va en enfer contre sa propre volonté, au contraire ceux qui y vont sont ceux qui ont toujours voulu faire leur propre volonté, ce sont ceux qui étaient persuadé d’œuvrer leur propre destin. En revanche ceux qui vont au ciel, n’y vont pas parce qu’ils ont décidé d’y aller puisqu’ils étaient aussi dépravés que le reste de l’humanité, mais tout simplement parce que le Saint-Esprit s’est interposé dans leur chemin leur a débouché les oreilles et incliné la volonté dans la direction opposée. Comme disait un théologien d’autrefois : « Sur la porte d’entrée du Royaume des cieux il est inscrit : Par grâce. Sur le perron de l’enfer il est gravé : Pour tes péchés ».
Le mystère de la volonté divine nous est révélé par le Saint-Esprit dans les Ecritures, mais le mystère de la responsabilité humaine en relation avec la prédestination n’a pas été révélé ; peut-être le comprendrons-nous dans l’éternité… Pour l’instant c’est incompréhensible mais la responsabilité morale n’annule pas la prédestination, ni la prédestination la responsabilité ! L’Ecriture proclame toutes 2 solennellement, et comme disait Spurgeon elles ressemblent à 2 lignes parallèles qui se suivent constamment de Genèse à Apocalypse. Tout comme nous acceptons l’incompréhensible dogme de la Trinité ou de la divinité incarnée, de même il nous faut accepter ce mystère. Rappelons-nous que durant la période de l’AT, les juifs ne pouvaient comprendre clairement comment la grâce pourrait un jour régner à travers la justice. Certains comme David savaient que le salut était par grâce, mais bien que la loi cérémonielle exposait comment la grâce triompherait sur le jugement, le mystère ne fut éclairci que lorsque Jésus clama sur la croix : « C’est accompli » (J. XIX ; 30). Pour nous les chrétiens c’est clair, mais pour les juifs c’était incompréhensible, et cela le restera jusqu’au Rapt… Comment Dieu étant juste pourrait-Il justifier des pécheurs ? Ils ne l’ont toujours pas compris !
Lecteur, es-tu au courant de la dépravation totale de ta nature, ou continues-tu d’être sourd à cette triste réalité en t’imaginant que dans le fond tout homme a bon cœur ? Si tu n’as pas encore vu ta misère ; sache que ta foi n’est pas celle de Christ, sinon celle des démons qui croient et tremblent (Jc. II; 19). Personne n’est bon sinon Dieu, et comme tu n’es pas Dieu, il vaut mieux que tu considères tes prétentions à la lumière des Ecritures, peut-être le Seigneur te donnera-t-il des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et un cœur nouveau pour L’aimer et Le connaitre.
Toi maintenant ami qui sait qu’il n’y a rien d’intrinsèquement bon en toi, toi qui te hais ; le Seigneur dit à des gens comme toi: « Regardez-moi et soyez sauvés tous les confins de la terre ! » Dieu t’a fait faire le premier pas, et Il te fera faire le second au temps voulu. Saul de Tarse passa 3 jours à pleurer ses péchés jusqu’à ce qu’enfin lui tomèrent les écailles qu’ils avaient sur les yeux, et il vit clairement par le baptême de l’Esprit quel Seigneur merveilleux il possédait (Ac. IX ; 9). Dieu ne fait pas les choses à moitié, comme le dit sa Parole : « Celui qui a commencé la bonne œuvre en vous la perfectionnera jusqu’au jour de Jésus-Christ » (Phi. I ; 6) C’est pourquoi ne crains point ; Jésus est venu sauver les pécheurs, et tu sais que tu remplis les qualifications pour être sauvé puisque tu sais que tu es un pécheur ! Courage tourne le regard vers Jésus ; Il t’appelle !