« Mon peuple périt par manque de connaissance » dit l’Ecriture. Souvent j’exhorte mes frères à abandonner les églises où ils se réunissent et à se réunir chez eux autour de la Bible car l’Apostasie est là. Mais comme je le disais dans mon article précédent : « Les temps changent », on ne sort pas du système ecclésiastique par ignorance sinon par connaissance.Cependant le problème est que la grande majorité des évangéliques sont de tradition arminienne, et hélas, beaucoup d’entre eux sont attrapés dans le piège néo-pentecôtiste. (En effet un pentecôtiste est toujours arminien). Mon but n’est pas ici d’expliquer ou de faire un traité sur l’arminianisme ; ce n’est pas dans mes cordes ! Mon but est de rappeler à ceux qui suivent cette doctrine que son fondement est égocentrique, et de les exhorter à s’en rendre compte afin de rejeter cette hérésie, et de marcher dans la joie du salut.
Il me semble bon cependant d’exposer brièvement quelques points essentiels de l’arminianisme, car en général un calviniste sait qu’il est calviniste et il ne s’en cache pas, tandis que la majorité des arminiens ne savent même pas qu’ils sont les disciples de Jacob Arminius ; théologien et pasteur hollandais du XVIème siècle. A la page 232 de l’œuvre : « La mort de la mort dans la mort de Christ », du fameux théologien anglais Jean Owen, celui-ci nous donne 8 points essentiels des doctrines arminiennes, comparées avec la doctrine calviniste.
ARMINIANISME :
Christ est mort pour tous les êtres humains sans exception.
La plupart des êtres humains sont condamnés.
Christ n’a pas obtenu pour ceux pour qui Il est mort la grâce qui sauve irrésistiblement.
Christ ne s’est pas soucié de ce que le salut qui est en Lui, soit annoncé à la majorité des hommes.
Christ n’a pas ratifié un pacte de grâce avec aucun corps de croyants, mais il a seulement permis que par sa mort Dieu puisse, s’Il le désirait, établir une nouvelle alliance, avec ceux qu’Il voudrait, et sur les termes qui Lui plairaient.
Il est possible que Christ en dépits de sa mort pour tous, ne sauve personne.
Christ n’avait pas plus l’intention de racheter son église que la postérité du Serpent.
Christ n’est pas mort pour l’infidélité de quiconque.
CALVINISME :
Christ est mort pour les élus uniquement.
Tous ceux pour qui Christ est mort, seront sauvés sans l’ombre d’un doute.
Christ par sa mort a obtenu la grâce nécessaire pour atteindre le salut, pour tous ceux pour qui Il est mort.
Christ fournit les moyens et révèle le chemin de la Vie à tous ceux pour qui Il est mort.
Le nouveau pacte de la grâce a été confirmé à tous les élus dans le sang de Jésus.
Christ par sa mort a racheté sur les bases d’une alliance et d’un accord, un peuple garanti et particulier, et le bon plaisir du Seigneur prospèrera dans sa main jusqu’au bout.
Christ a aimé son Eglise et s’est donné pour elle.
Christ est mort pour l’infidélité des élus.
Ayant rappelé a mes lecteurs quelles sont en gros les points de discordes sérieux entre arminiens et calvinistes, je veux m’attaquer maintenant à la racine de cette controverse. En effet des 2 cotés les arguments ne manquent pas pour soutenir chacun son interprétation de l’Ecriture. Par exemple un calviniste quand il voit la parole « tous (les hommes) », l’interprète souvent comme toute sorte, tout genre, toute classe d’homme. L’arminien lui, quand il interprète cette même parole dit que cela correspond à tous les membres de la race humaine sans exception. L’un voit tous les élus dans toute leur diversité, l’autre voit tous les êtres humains sans différenciation. De là découle les dogmes respectifs de chaque école, cités plus haut. Mais la racine de cette controverse est la considération que chacun des 2 camps a sur l’ego, sur l’homme naturel….
Cela me fait penser à la bataille que nous les créationnistes livrons sans relâche aux évolutionnistes. Partant des mêmes données scientifiques, nous les interprétons à la lumière des Ecritures qui disent que l’homme n’est pas un être évolué sinon déchu, tandis que nos adversaires les interprètent selon leur dogme humaniste qui soutient que l’homme, de l’état bestial accède à l’état humain. Il est tout aussi évident dans ce cas : évolution contre création, comme dans l’autre cas : arminianisme contre calvinisme, que la logique penche nettement en faveur du créationnisme et du calvinisme, car les positions de nos adversaires reposent en définitive sur le hasard qui fait bien les choses, (et trop bien pour que cela soit du hasard), quant à l’évolutionnisme, et sur le libre arbitre des hommes qui fait de Jésus l’élu et non l’électeur, quant à l’arminianisme !
L’ego est la racine des doctrines arminiennes. Nous les calvinistes, affirmons à la lumière des Ecritures, de l’Histoire et de notre expérience personnelle que la nature humaine est similaire à un cadavre en pleine décomposition où se tortillent des milliers d’asticots répugnants. Il n’y a rien à faire avec cet égo putride sinon l’enterrer au plus vite dans le baptême de Christ…L’arminien au contraire pense qu’il reste quelque étincelle de vie spirituelle dans l’homme naturel, qui par la grâce de Dieu peut produire en lui la décision de recevoir Christ en son cœur.
Cependant mes frères ; vous tous qui êtes nés de la Parole et du Saint-Esprit, je vous demande de vous rappeler le jour ou vous avez été engendrés par Dieu. Avez-vous pris la décision de recevoir Jésus dans votre cœur ? Pour ma part ce ne fut pas le cas, et je sais que tous ceux qui ont expérimenté un si grand salut diront de-même. En effet le jour où Dieu a décidé de me faire passer du royaume des ténèbres à Sa Lumière admirable, ça n’a pas été pour moi une décision. Oui il y eu un élan vers Dieu, mais ce ne fut pas une décision de mon libre arbitre. Ce fut comme la personne qui est en train de se noyer et à qui on jette une bouée de sauvetage. Cette personne est à ce moment désespérée, paniquée, et la seule chose qu’elle sait, c’est qu’elle est en train de périr irrémissiblement. Quand elle reçoit la bouée de sauvetage, elle ne réfléchit pas une seconde si elle va se décider à s’accrocher a cette bouée, elle s’y accroche de toutes ses forces, pas parce qu’elle a fait le choix de s’y accrocher, mais justement parce qu’elle n’a pas le choix : c’est la bouée de sauvetage ou la mort épouvantable. Et la mort épouvantable n’est pas une option pour tout être doué de raison. Ça c’est l’expérience commune de tous les fils de Dieu. Hélas peu s’en souviennent, et préfèrent écouter les fables de l’arminianisme qui leur font miroiter une certaine responsabilité dans leur salut. La responsabilité de l’homme existe certes, mais dans le champ de la culpabilité, pas de la justification qui est un don de Dieu : « Par grâce vous êtes sauvés au moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous ; c’est un don de Dieu, non pas par les œuvres, afin que nul ne se glorifie » dit l’Ecriture, et encore : « Le salut appartient à Jéhovah ». Dieu est l’alpha et l’oméga dans l’œuvre du salut et l’homme n’est qu’un mendiant qui poussé par la faim demande la charité. Le salut ne dépend pas de nos décisions personnelles, c’est nos décisions personnelles qui nous font cheminer vers l’enfer, mais celles-ci n’ont rien à voir avec le chemin du Salut. Je donnerai un autre exemple pour illustrer le fait que le libre arbitre n’est qu’un fantôme. (Je vous conseille au passage de lire la meilleure œuvre de M. Luther qui traite ce thème : « Le serf arbitre »).
Imaginez 2 hommes qui ont pris des somnifères et qui dorment profondément dans leur appartement respectif. Au beau milieu de la nuit se produit un incendie dans l’immeuble. Tous 2 se réveillent difficilement et voient les flammes autour d’eux. L’un se jette par la fenêtre et s’écrase sur le trottoir, l’autre s’enveloppe d’un drap humide et sort par l’issue de secours et s’en tire. Aucun des 2 n’a envisagé l’option de rester commodément dans son lit pendant que tout brûle, n’est-ce pas ? Tous 2 se sont précipités pour échapper aux flammes ; l’un dans la mauvaise direction et l’autre dans la bonne. Le salut consiste en cela même ; quand Dieu nous réveille de notre assoupissement profond et nous fait voir le danger dans lequel nous sommes, et quand Il daigne nous donner la présence d’esprit d’accepter la seule issue de secours : Jésus Christ. Celui qui voit réellement sa condition de perdu, ne se met pas a analyser s’il va prendre la décision d’accepter Jésus comme son Sauveur à la prochaine réunion du fameux évangéliste en tournée. Celui à qui est révélé sa condition d’homme déchu et perdu, se jette dans les bras du Sauveur dès qu’Il Le voit : « Regardez à Moi et soyez sauvés » dit l’Ecriture. L’homme n’a pas le choix. Le choix c’est Dieu qui l’a ! Il se révèle à qui Il veut, en montrant à l’élu son état de perdition et le salut qui est en son Fils Jésus Christ. Mais l’orgueilleux niera cela et dira qu’il a élu Jésus, et que Jésus n’a élu personne en particulier. L’orgueilleux fait dépendre le salut de son libre-arbitre qui décide, si le sang de l’Agneau sera efficace dans son cas personnel ou s’il aura été versé en vain.
Dans le fond tous ceux qui sont nés de nouveau le savent, mais peu le confessent. Pourquoi ? Il y a 2 raisons ; l’une intérieure et l’autre extérieure. La plus importante et la plus tenace c’est la raison intérieure.
L’homme né de nouveau, bien qu’il soit assis dans les lieux célestes avec Christ, n’en demeure pas moins un habitant de ce bas monde, qui n’a pas perdu instantanément lors de sa nouvelle naissance, tout l’héritage qu’Adam nous a transmis. Le péché reste en nous, il n’est plus le capitaine à bord, car c’est Jésus le capitaine, mais il fait partie de l’équipage et est toujours actif parmi les membres, fomentant sans cesse une mutinerie ou un sabotage. C’est un allié fidèle de Satan, qui en dépits de sa perte de pouvoir, continue de régner dans l’homme charnel, cet homme charnel qu’il nous faut trimballer, jusqu’à la mort ou jusqu’au Rapt, et maintenir cloué sur la croix, par une pensée Christocentrique. Ça ne l’empêche pas de protester et de se débattre pour échapper à sa mort programmée. Ses cris favoris pour nous gêner dans le chemin étroit, sont du style : « tu n’es pas si mauvais, ça dépend de toi, aide-toi et le ciel t’aidera ». La raison interne pour ne pas confesser que le salut est un don de Dieu et qu’Il le donne a qui Il veut, selon son bon plaisir et qu’Il a décidé de ne pas le donner a beaucoup selon sa juste prédétermination, est que c’est très humiliant de reconnaitre que nous sommes bien moins que rien, que nous sommes en nous-mêmes des êtres dépravés, de véritables petits ateliers ambulants où les démons peuvent pratiquer et perfectionner leurs activités abominables ! Voila la réalité de l’homme sans Jésus-Christ et une partie de la réalité du croyant. Personne ne peut se réjouir de cet héritage adamique, qu’est le péché en nous, mais beaucoup de chrétiens essaient d’en diminuer les conséquences, pour ne pas désespérer d’eux-mêmes, ou pire encore, pour pouvoir se glorifier « un peu » d’avoir été capable de bien gérer une partie de la masse globale de grâce que Christ a mis à disposition de tous les hommes sans exception, (selon leur concept arminien). Cela n’a rien de plaisant de confesser avec Paul «que la loi est spirituelle, mais moi je suis charnel, vendu au péché », et que dès que je m’éloigne de Christ, je replonge dans le bourbier de ma nature corrompue. C’est cependant essentiel pour marcher en esprit et adorer en vérité.
La raison extérieure qui nous empêche de confesser cette triste réalité implacable de l’égo charnel, est l’enseignement traditionnel que subissent les évangéliques. Le calvinisme a eu son apogée, dans les pays anglo-saxons il y a plus de 2 siècles, mais le complot de Rome qui utilisa l’archevêque Laud, en Angleterre, pour injecter la doctrine arminienne dans le protestantisme a depuis fait ses effets ! Le calvinisme en France est très discret, très traditionnaliste, très select, très a millénariste, très darwiniste… Inconnu au bataillon ! Par contre l’arminianisme règne en force et tous les chrétiens s’imaginent que c’est très biblique de répéter le modèle de prière mis à la disposition des personnes qui assistent aux cultes d’évangélisation, pour recevoir le Seigneur dans leur cœur, après le sermon du pasteur. Généralement c’est une invitation à monter sur l’estrade et répéter devant l’assemblée le modèle de prière confectionné pour la circonstance. C’est donc une question de décision personnelle ; c’est comme aller au bureau de vote ; vous choisissez votre bulletin, vous avez 2 candidats en liste : Satanas et Jésus. Vous déposez dans l’urne votre bulletin durant les heures d’ouverture du centre électoral. Si Jésus est l’élu de votre choix : bravo ; alléluia, tout le monde est prié d’applaudir ! Mais surtout ne parlez pas d’élection dans l’autre sens, ne parlez pas de « l’horrible décret », comme disait Jean Wesley ! Voila grosso modo, la présentation moderne de l’évangile au XXIème siècle. Elle convient tout a fait a la dignité humaine, aux droits de l’homme, et à notre nature corrompue, qui n’aime pas se voir crucifier par l’Evangile, le vrai, celui qui dit : « Avec Christ je suis conjointement crucifié et ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ».
Les conséquences de cette fausse doctrine égocentrique, sont qu’il est tout aussi facile de recevoir le salut que de le perdre à nouveau, et que donc l’assurance du salut devient péché de présomption, tel que le déclare le papisme ! « L’arrogance précède la ruine et l’orgueil précède la chute » serait une bonne épitaphe sur la tombe de l’arminianisme ! En effet, faire dépendre mon salut de mes décisions et de mes bonnes œuvres qui mettent en marche une grâce globale, impersonnelle et universelle d’un Sauveur qui nous aime conditionnellement, requière une bonne dose d’orgueil et d’ignorance. Ce mensonge a aussi pour conséquence d’ôter la joie du salut à qui se rend compte un tant soit peu que naturellement il est vendu au péché. Or le Saint-Esprit nous dit sans cesse dans l’Ecriture: « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je vous répète : réjouissez-vous ». Chose impossible à faire sans cesse, si le salut dépend de moi, même dans une mesure infime! Cette doctrine qui ramène à Rome, est aussi une solide chaine qui nous lie au système des dénominations, qui enseignent à leurs disciples que le salut se trouve dans leur sein.
Evidemment être arminien, ne prive pas du salut, seulement de l’assurance et de la joie du salut. Cependant, la perte est considérable quand on marche à travers la vallée de l’ombre de la mort, car on risque même de ne plus marcher, sinon de se trainer lamentablement, ce qui n’est pas un bon exemple pour ceux qui nous entourent. Je conseille donc vivement à mes frères arminiens d’être un peu plus sincères au sujet de l’indélogeable péché qui ne sortira ni avec jeûnes, prières et sacrifices, et d’admettre que seule la mort ou le Rapt mettront fin a cette cohabitation forcée, pour avoir ainsi plus de considération envers notre Sauveur qui nous aime inconditionnellement, personnellement et nous sauve perpétuellement. La vérité exalte le Créateur et humilie la créature, le mensonge fait le contraire. Le calvinisme soutient que l’homme est une créature dépravée et ennemie de Dieu, l’arminianisme soutient que tous les hommes peuvent, s’ils veulent, devenir amis de Dieu. David l’homme selon le cœur de Jéhovah dit : « Voici je suis né dans l’iniquité et ma mère m’a conçu dans le péché »…
Maintenant plusieurs pourraient me faire une objection, en disant : « En quoi, se réjouir s’il n’y a que corruption en nous ? » La joie n’est pas en nous, la joie est en Christ qui en dépits de notre état abominable nous a élu, et a décidé de nous transformer à son image. La vie chrétienne n’est pas égocentrique, sinon Christocentrique. La pensée doit être maintenue sur la personne du Sauveur et non sur notre propre personne. L’introspection n’est pas de mise dans ce Chemin. Ma personne en tant que telle, est une affaire classée. Ce n’est pas en fouillant dans une décharge que je vais me réjouir, mais plutôt en me baladant dans le jardin du Bien Aimé. Mon salut ne dépend pas de moi, mon salut dépend de Jésus, du début à la fin. Mes bonnes œuvres ne proviennent pas de moi, elles proviennent de Christ en moi. Le péché provient de moi, la sainteté provient de Lui.
L’arminianisme est donc une obstination, ce qui est une forme d’idolâtrie, à attribuer une responsabilité du moi dans l’accomplissement du salut. Comme je l’ai déjà dit, la responsabilité personnelle existe, mais dans le chemin qui mène a la perdition, dans le chemin qui mène à la vie, la responsabilité et le succès de notre salut appartiennent à la Très Sainte Trinité. Dans ce chemin, notre responsabilité personnelle est pratiquement limitée à maintenir le vieil homme crucifié, le maintenir bien enfermé dans la cale, comme dit Romains XIII ; 14 : « Mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et n’ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises ». L’arminien convoite toujours un petit mérite dans son salut. Et ce petit mérite, est pour lui la cause principale qui met en marche une sorte de machinerie du salut, car Christ, selon cette doctrine, n’est pas mort pour quelques uns en particulier, sinon pour tous en masse. Mon frère, le salut n’est pas dans tes décisions et tes efforts personnels, « car ainsi a parlé le Seigneur, Jéhovah, le Saint d’Israël : c’est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, c’est dans le calme et la confiance que sera votre force », (Es.XXX ; 15). Accepteras-tu cette proposition et ce conseil, de désespérer complètement de toi-même et de t’appuyer en tout sur notre tout qui est Jésus-Christ ? Il n’y a qu’un seul chemin qui mène au ciel ; il n’est pas payant, car Christ a tout payé ; ce n’est pas un chemin de roses, mais c’est un chemin sûr. Tous les autres chemins mènent à Rome ! Que l’Esprit Saint par la Parole illumine ton chemin…