Radicalement Protestant
  EAU OU ESPRIT ? #2
 
       EAU OU ESPRIT ? #2
 
     Il y a quelques années j’ai écrit un article intitulé « Eau ou Esprit ?» dans lequel je soutenais que nous, les Gentils, n’avions pas à être soumis au baptême d’eau. L’article analysait les différents versets dans le NT où le terme baptême apparait, sans qu’il soit précisé s’il s’agit d’un baptême d’eau ou d’Esprit. Il est bon, je crois, que nous revenions sur ce thème car il touche un point très sensible de l’Evangile de la grâce.
     En effet tous les protestants, nous sommes d’accord que le salut est par la grâce au moyen de la foi, que c’est un don de Dieu et que ce n’est pas par les œuvres afin que nul ne se glorifie (Eph. II : . Néanmoins la grande majorité suit Luther et Jean Calvin. Ce dernier disait que le baptême correspond à la circoncision juive et que nous devons l’associer complètement à Mc. XVI : 16 : « Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé » car il dit en conclusion que le baptême est actuellement pour les chrétiens ce qu’était la circoncision pour les anciens, (Institution de la religion chrétienne, Livre 4, chapitre XVI : 24). Rappelons cependant que pour être juif il faut être circoncis dans la chair. Pour être circoncis il faut soit être né de parents juifs, soit être un prosélyte, un converti à la religion juive. Donc en fait légalement personne n’est juif de naissance, tout Juif est un circoncis, et c’est pourquoi quand Paul parle des Juifs il les appelle la circoncision, car c’est un synonyme. Naitre de parents juifs permet seulement d’acquérir le statut de Juif 8 jours après la naissance sans passer par l’endoctrinement difficile que doivent suivre les prosélytes (Ac. XV :10). Celui qui est descendant d’Abraham, d’Isaac et de Jacob et n’est pas circoncis perd son statut de juif (Gn. XVII : 14). Il y a bien sûr un statut spécial réservé aux descendants lévites, et spécialement strict pour les prêtres de la lignée d’Aaron, que ne peut jamais acquérir un prosélyte (Nh. VII : 64). Donc si on suit la pensée de Calvin sur le baptême d’eau qu’il considère être la circoncision chrétienne, être né de nouveau ne garantit pas le salut jusqu’à ce que le baptême d’eau soit effectué ! Il a beau affirmer maintes fois que le salut n’est pas dans l’eau du baptême, mais dans la foi en la promesse, cette promesse reste néanmoins liée à une cérémonie religieuse. C’est le même esprit que Luther qui attaquait avec justesse et vigueur l’abominable dogme catholique de la transsubstantiation, mais qui s’afférait à sa doctrine de la consubstantiation ! Il y a bien sûr beaucoup de protestants, comme les baptistes, qui ne considèrent pas le baptême d’eau comme la circoncision du nouveau pacte, mais quoiqu’il en soit dans la grande majorité de nos frères l’idée que le salut est scellé par la cérémonie du baptême d’eau reste bien ancrée dans leur conception du salut, et quant à être membre officiel de l’église locale, cela exige le baptême d’eau, car disent-ils, Christ s’est baptisé nous montrant ainsi que le baptême est obligatoire pour tous ! Mais comme nous l’avons déjà expliqué dans d’autres articles, Christ ne s’est pas baptisé pour le pardon de ses péchés puisqu’il n’en avait pas (Mt. III : 11 et 18), mais simplement pour inaugurer officiellement le nouveau sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech ; un sacerdoce supérieur en tout à celui d’Aaron, et donc avec une manifestation auditive du Père, et visuelle du Saint-Esprit, manifestation qui honora ce nouvel ordre supérieur a l’ancien. Tout comme le sacerdoce d’Aaron fut inauguré officiellement par un baptême d’eau, avant qu’Aaron et ses fils ne se vêtissent de leur vêtements sacerdotaux (Ex. XXIX :4), de même Jésus fut baptisé dans le Jourdain avant de commencer son ministère.  
      Le fait est que l’orthodoxie protestante affirme qu’on est sauvé par la foi uniquement, mais que le baptême est, comme dit Calvin, le document officiel de notre salut par la foi, d’ailleurs il ajoute au chap. XV : 17 de l’Institution, que Dieu promet par le baptême la rémission des péchés pour ceux qui croient en cette promesse. (Au passage nous nous demandons comment les bébés vont croire en cette promesse ! Les baptistes sont plus conséquents que les pédobaptistes, n’est-ce pas ?) Selon l’orthodoxie protestante on est sauvé par la foi, mais le baptême d’eau est en quelque sorte ce qui l’active et la garantit officiellement. Bien sûr dans les cas d’exception, on peut quand même être sauvé par la foi uniquement, comme ce fut le cas du bandit sur la croix qui mourut en confessant que Jésus était le Roi, ou dans le cas des bébés dans un ample secteur évangélique. Tout ce raisonnement est logique si on croit que Mc XVI : 16 se réfère au baptême d’eau, et non d’Esprit comme nous le soutenons fermement !
     Dans l’article précédent, nous soulignions l’ambigüité qui existe dans beaucoup de versets, comme elle existe aussi avec les mots : esprit, homme, fils, salut, (voir l’article « Liberté de traduction »). Cette fois-ci, nous n’allons pas baser notre argumentation principalement sur une ambiguïté du texte, mais sur une certitude doctrinale en premier lieu, puis expérimentale en second lieu et historique en dernière instance de ce que le baptême d’eau n’a pas l’importance que la tradition lui a prêté pendant des siècles.
 
     Certitude doctrinale.
     Tout comme Calvin basa son affirmation sur Mc. XVI : 16 comme quoi le baptême d’eau correspond à la circoncision juive, nous aussi basons notre affirmation comme quoi le salut est effectué dans le pécheur par le baptême de l’Esprit, sur ce même verset 16. Nous affirmons en effet que selon cette déclaration de notre Seigneur Jésus-Christ, il faut croire et être baptisé du Saint-Esprit pour être sauvé. Il faut croire en premier instance ce que disent les Ecritures de notre état de pécheur et de Jésus mort pour nos péchés, et en seconde instance il faut que cette information reçue dans la tête passe au cœur ; il faut que cela passe de notre raison à notre conscience d’une façon indélébile ; c’est ce qu’on appelle la régénération spirituelle, ou la nouvelle naissance. Cela signifie en d’autres termes que celui qui n’est pas baptisé par le Saint-Esprit, mais croit seulement de façon animique, c’est-à-dire de façon intellectuelle ou culturelle, ou émotionnelle, n’est pas sauvé. Cela est parfaitement illustré dans la rencontre que fit l’apôtre Paul avec certains croyants à Ephèse lorsqu’il leur demanda s’ils avaient reçu le Saint-Esprit après avoir cru (Ac. XIX : 2). Lui ayant répondu : « Nous n’avons pas même entendu dire qu’il y ait un Esprit Saint », ils furent baptisés du Saint-Esprit quand l’apôtre leur imposa les mains (v. 5 et 6).
     Quant à celui qui refuse la bonne nouvelle, et donc ne croit pas jusqu’au dernier jour de son existence que Jésus le Fils de Dieu est mort et qu’il est ressuscité, c’est qu’assurément il n’a pas été baptisé par le Saint-Esprit, et qu’il demeure condamné dans son état de pécheur.
     Si pour être sauvé, selon l’enseignement traditionnel il faut croire, et sauf exceptions déjà citées plus haut, être baptisé d’eau, alors l’Ecriture se contredit gravement puisque Eph. II :8 nous dit : « par grâce vous êtes sauvés au moyen de la foi et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; non par les œuvres… » Or sans conteste le baptême d’eau est un rite effectué par les hommes. Même si dans l’AT les différents lavements rituels (traduits par le mot baptême) ont été institués par Dieu, ils sont tous accomplis par les hommes ; ce sont des œuvres, mais alors il y a un problème car le salut par la grâce au moyen de la foi exclue toute œuvre humaine !
     Il ne faut pas non plus oublier que Jean le Baptiste a dit : « Moi je baptise d’eau…mais Celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, Celui-là me dit : Celui sur qui tu verras descendre l’Esprit, et demeurer sur lui c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint » (Jn. I : 26 et 33). De plus dans la liste des 7 choses indispensables qui accompagne le salut (Eph. IV : 4, 5, 6), il nous est bien précisé qu’il n’y a qu’un seul baptême et pas plusieurs comme le fait remarquer le même apôtre à des croyants précisément juifs, et non gentils (Hb. VI : 2) alors qu’il cite de façon succincte les choses de base de la nouvelle Alliance !
     Le ministère de Jésus consiste donc à nous baptiser du Saint-Esprit, et c’est pourquoi, premièrement, lui-même n’a jamais baptisé une seule personne d’eau (Jn. IV : 2), et deuxièmement, à la fin de son ministère terrestre il donna aux apôtres, et seulement à eux afin de bâtir son Eglise sur le fondement des apôtres (Ac. VIII : 17, 18, Eph. II : 20), le don de communiquer le Saint-Esprit par imposition des mains quand il leur dit : « Allez donc et faites au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, des disciples dans toutes les nations, les baptisant (du Saint-Esprit) et les enseignant… » (Mt. XXVIII : 19, 20). Oui nous avons changé l’ordre dans ce verset afin que cela soit évident que les apôtres furent envoyés au nom de la très sainte Trinité, inconnue jusqu’à ce moment, pour baptiser du Saint-Esprit et enseigner la doctrine chrétienne. Il est patent en effet que dans tout le NT qu’il n’y a aucun passage où on nous dit que le baptême d’eau est effectué au nom de la très sainte Trinité, absolument aucun ! Et si un nom est cité concernant le baptême d’eau ou du Saint-Esprit, c’est uniquement le nom de Jésus (Ac. II : 38, XIX : 5) ! Cela ne fait que confirmer que Mt. XXVIII : 19, 20 est traduit de façon maladroite et donc mal interprété…
     Bien souvent il est nécessaire de changer l’ordre de certaines phrases pour capter le sens. Par exemple beaucoup sont tombés dans des hérésies graves, comme les adventistes qui quand ils lisent certaines traductions ou révisions d’Ap. XIII : 8 croient que littéralement l’Agneau de Dieu fut immolé dans le ciel avant la fondation du monde, alors qu’évidemment c’est le nom des réprouvés qui n’a pas été pas écrit avant la fondation du monde dans le livre de vie de l’Agneau. Ceci par ailleurs est confirmé par Ap. XVII : 8…    
      Il y a aussi le problème de la translitération qui fait apparaitre la parole baptême comme quelque chose de nouveau alors que cela signifie lavement rituel ; pratique par ailleurs courante dans l’AT…
     Il y a beaucoup de versets qui affirment que le salut est par la foi sans les œuvres dans l’AT et dans le NT, puisqu’ « Abram crut en Jéhovah qui le lui imputa à justice » (Gn. XV : 6), et que la victoire qui triomphe du monde c’est notre foi (1 Jn. V : 4). Nous laissons donc au lecteur le soin de vérifier cela avec sa concordance… Comme nous l’avons dit au départ, tous les protestants croient au salut par la foi sans les œuvres, mais dès qu’il s’agit du baptême d’eau la confusion s’installe, et être sauvé sans la cérémonie du baptême d’eau devient simplement le cas exceptionnel. C’est un peu comme la fable du réchauffement global qui a cause des hivers trop froids a pris maintenant l’appellation de « changement climatique ». En effet nous savons tous par les Ecritures, que confirment chaque année l’arrivée régulière des saisons (Gn. VIII : 22), que la fin du monde ne sera pas due à nos péchés écologiques contre la nouvelle idole « Terre Mère », mais que la fin du monde vient à cause du péché des hommes contre Jéhovah, et dont l’accumulation est similaire aujourd’hui à celle du temps de Noé. Mais a cause de la propagande du pape et de ses alliés, tout le monde croit à la fable du réchauffement global ; fable dont le but final est de faire collapser l’économie des démocraties occidentales pour imposer le Nouvel Ordre Mondial… Mais revenons à la fable du salut qui passe nécessairement par le baptême d’eau, et qu’il faut dénoncer comme ce qu’elle est : une fausse doctrine, car le salut est pour tous et sans exception, par la foi que le Saint-Esprit nous octroie lors du vrai baptême de Christ qui est le baptême de l’Esprit, et non une version plus perfectionnée du baptême de Jean ! Jésus a bien dit : « Celui qui croit en moi a la vie éternelle ». Il n’a pas dit : « celui qui croit en moi et effectue le lavement rituel en mon nom aura la vie éternelle ».  Or c’est l’impression qui ressort de toutes les explications de nos plus éminents théologiens et pasteurs, et c’est pourquoi tous croient aussi que 1 P. III : 21 parle d’un baptême d’eau qui sauve, alors que seul le baptême du Saint-Esprit sauve, et permet d’avoir une bonne conscience qui aspire à suivre la voie du salut, car avant la régénération de l’Esprit dans notre esprit, il ne pouvait y avoir de véritable bonne conscience, puisque celle-ci était chargée par le poids de nos péchés !
      La question est simple en fait ; si le salut est par la foi sans les œuvres, et si la foi est un don de Dieu que nous recevons au moment de la régénération spirituelle, on ne peut croire que Mc. XVI : 16 parle du baptême d’eau ! Que les églises locales exigent le baptême d’eau pour que le croyant soit membre officiel c’est leur droit, mais il découle d’une mauvaise interprétation traditionnelle et judaïsante héritée du catholicisme ; interprétation de certains versets clefs que nous venons de citer.
     Pour terminer, rappelons que justement l’église juive qui était à Jérusalem dit aux croyants païens dans Ac. XV : 28 : « Il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d’autres charges que ce qui est nécessaire », or cela n’incluait pas le baptême d’eau qui pourtant était une cérémonie juive reprise par Jean le Baptiste, cérémonie qui depuis des siècles est considérée par une multitude de chrétiens fidèles comme la nouvelle circoncision du nouveau pacte ! Le problème était né à cette occasion de ce que certains juifs avaient déclaré à l’église d’Antioche que sans la circoncision selon le rite de Moise (v. 1) les Gentils ne pouvaient être sauvés… Le même problème a continué après avec une autre ordonnance juive : le lavement rituel (Ex. XXIX :4).
      Depuis des siècles la tradition chrétienne soutient que sans le rite du baptême d’eau nous ne pouvons être sauvés, ou avoir la garantie de notre salut, et ce grâce à une translitération qui fait croire que le baptême n’est pas un rite de Moise, mais une invention de Jean le Baptiste… mais le salut est par la foi à l’exclusion de toute œuvre ; il est instantané, éternel, et c’est la manifestation d’une grâce qui nous a été donnée avant la fondation du monde en Christ Jésus, quand il a accepté d’être le Substitut qui paierait le prix du péché pour son Epouse l’Eglise. Quant à la garantie de ce salut, elle n’est pas dans une cérémonie que des millions d’individus ont reçue en vain, mais elle est dans le lavement de la régénération effectué par le Saint-Esprit ; lavement qui nous donne une bonne conscience et un esprit bien disposé, nous permettant de servir Dieu par une vie de plus en plus sanctifiée par la Parole. Passons donc maintenant à la certitude expérimentale que nous avons, concernant de l’utilité plus que douteuse, de l’imposition de ce sacrement pour les Gentils.
 
     Certitude expérimentale.
     Beaucoup parlent de ce que le baptême d’eau fut un pas décisif dans leur vie spirituelle. Nous ne doutons pas que cela fut le cas pour une multitude de croyants dans le passé, car ayant fait cette confession publique par le moyen de ce rite, ils ont été poussés par cela à assister régulièrement aux assemblées de leur église locale. A la fin du siècle passé il restait encore quelques églises fidèles à la Parole en Occident, et donc se réunir dans ce cadre alimentait le croyant, mais aujourd’hui c’est loin d’être le cas ! Or puisque se baptiser c’est dans la pensée de la majorité des chrétiens se compromettre à assister régulièrement à une église évangélique « normale », aujourd’hui cela signifie être s’exposé à un lavage de cerveau très dangereux, car ce qui est censé être l’antithèse du monde, de la pensée mondaine, est devenu le monde, la pensée mondaine, le tout revêtu d’un vernis chrétien. Le protestantisme officiel du XXIème siècle n’est pas le paganisme idolâtre que le catholicisme a assimilé en changeant la statue de Jupiter en celle de Moise ou d’Athéna en celle de Marie, non, c’est bien plus subtil ! Tout parait inchangé (à part la batterie au fond de la salle pour les hymnes rock’n roll, et la « pasteurette » sur le devant de la scène). En effet c’est le même programme du mercredi soir et du dimanche matin et après-midi que connaissaient les autres générations du début du XXème siècle. C’est le même credo, les mêmes activités, et le même langage avec quand même une tendance pentecôtiste, et un fond humaniste dans une ambiance féministe... Mais voilà, les mots n’ont plus le même sens, ou s’ils ne peuvent en changer le sens, car trop clair, ils disent que cela concerne une autre dispensation, que l’on a évolué, que cela est purement local etc. Par exemple quand le Saint-Esprit dit par la bouche de Paul : « Comme dans TOUTES les églises des saints que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler, mais qu’elle soient soumises, selon que le dit aussi la Loi » (1 Co. XIV : 34), alors le consensus établi dans la grande Babylone des églises évangéliques modernes c’est que les femmes ont évolué, maintenant elles sont différentes, la nature a changé, et donc non seulement elles peuvent parler, mais devenir des « pasteurettes ». Mais « anéantissons-nous donc la Loi par la foi ? Loin de là ! au contraire, nous confirmons la Loi » dit l’apôtre Paul (Ro. III : 31) La Loi de Dieu ne change pas, et la nature non plus ; les hommes restent des hommes après la conversion, et même après la résurrection finale. Pareillement pour les femmes ! Aujourd’hui dans les églises on garde la forme de la piété mais on en renie la puissance qui justement est dans la Parole, dans son interprétation naturelle, (pas forcée), c’est-à-dire au premier abord dans une interprétation littérale de la Parole, historico-grammaticale disent les théologiens…
     Maintenant niveau personnel il n’y a aucun doute que le baptême d’eau ne produit aucun effet interne, en dépit de ce que tous les théologiens de tous les siècles peuvent discourir sur ce thème. Bien sûr à part les adeptes de la régénération baptismale (catholiques, puséistes etc.), tous les protestants savent bien que le baptême d’eau n’est pas fait pour régénérer, mais pour témoigner de la régénération personnelle d’un croyant. Néanmoins dans beaucoup de cas ce témoignage devient apparemment une expérience personnelle tellement importante qu’elle se confond parfois avec la régénération, surtout sous la plume de Luther et de Calvin, dans certains de leurs écrits... Mais toi lecteur qu’as-tu noté au moment de ton baptême d’eau, à part l’émotion du moment ? La réponse, si elle est honnête, dans la grande majorité des cas est : rien ! Rien de substantiel en tous cas. Luther souvent rabâche un argument concernant l’utilité de ce sacrement. Il dit que se rappeler de ce moment fortifie la foi. Mais cela est totalement illusoire ! En effet le grand changement est arrivé lors de la conversion lorsque le Saint-Esprit nous a convaincu de notre état de dépravation totale, et nous a amenés, brisés et contrits aux pieds de notre Sauveur Jésus-Christ. Le grand moment de notre vie fut lorsque que le Saint-Esprit nous a baptisés (lavés) en Christ et « nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a transportés dans le Royaume du Fils de son amour » (Col. I : 13). Ceux qui s’accrochent à une image, à une allégorie mise en cérémonie, de la nouvelle naissance, ne sont pas nés de nouveau ! Quand on connait la réalité de Christ en nous, on ne s’accroche pas aux images de cette réalité, même si celles-ci ont été instaurées par Dieu. Comme disait Augustin en parlant sainement (au moins une fois), de la sainte Cène : « Crois et tu as mangé ! » … Quand on est un croyant né de nouveau, et que l’on commence à douter à cause du péché dans nos membres ou des susurrements du diable à propos du changement opéré en nous, on revient en mémoire à ce moment transcendantal et secret entre Dieu et son élu, et non à une réunion collective des saints dans le cadre d’une cérémonie, si solennelle et merveilleuse soit-elle ! Qu’en dis-tu lecteur ?
     Certitude historique
     Il fut un temps quand cette ordonnance (ou sacrement pour le presbytérien et luthérien), pouvait éventuellement avoir une utilité par rapport au témoignage devant le monde, et ce surtout dans une société catholique, juive, musulmane. Mais les temps changent, et maintenant que l’Apostasie est en plein essor en Occident, les gens du dehors se sont bien rendus compte qu’être membre officiel d’une église protestante, et le déclarer par le baptême d’eau ne veut pratiquement plus rien dire, sinon aller à un culte le dimanche matin ; un culte qui ressemble de plus en plus à un concert de musique pop, ou dans le meilleur des cas à une simple routine. Les églises protestantes qui devaient être, et qui ont été durant plus de 4 siècles, des phares dans les ténèbres de ce monde, sont devenues des clubs religieux dans 90% des cas. Ces clubs ont pour but principal baptiser ceux qui participent à leurs réunions, car c’est la façon d’être membre du club, et donc par leur présence officielle ainsi que par leurs dimes et offrandes, ils acquièrent la responsabilité de maintenir la routine, ou le concert hebdomadaire (institué en l’honneur la nouvelle idole « Jeunesse décontracte ») ... Ça pour ce qui de la situation actuelle, mais si on regarde en arrière dans l’histoire de l’Eglise ; combien de frères et de sœurs n’ont-ils pas emprisonnés, torturés, exécutés pour le fait de n’avoir pas accepté une certaine forme de baptême, ou un certain concept de cette cérémonie ?
       Le catholicisme romain dès qu’il est devenu la bête aux 7 têtes vers le VIIème siècle, c’est-à-dire quand l’utilisation des images dans les églises a reçu l’approbation de l’antéchrist papal, a été comme d’habitude, le champion de la persécution sanglante. Néanmoins nous les protestants, avons aussi un passé chargé avec la persécution des anabaptistes qui refusaient le baptême des enfants. Une fausse doctrine a toujours des mauvaises conséquences dans la pratique, et cette fausse doctrine comme quoi Christ est venu nous introduire dans son Eglise par un baptême d’eau a divisé le troupeau du Seigneur et fait souffrir beaucoup de ses brebis… Combien d’énergie dépensée, de débats animés par le sectarisme, de tomes écrits par de grands penseurs sur cette question ? Tout cela pour se déchirer les uns les autres sur une ordonnance qui en fait, était destinée à faciliter le passage des croyants Juifs à la nouvelle alliance qui abolit la loi cérémoniale ! C’est pourquoi d’ailleurs l’apôtre des Gentils, Paul, dit aux croyants grecs de Corinthe : « Je rends grâce à Dieu de ce que je n’ai baptisé aucun de vous…Christ ne m’a pas envoyé baptiser mais prêcher l’Evangile » (1 Co. I : 14, 17) !
      Le protestantisme aurait été beaucoup plus uni et donc efficace s’il était resté fixé sur le salut par la foi, sans les œuvres de la loi, et encore moins de la loi cérémoniale ! Mais malheureusement il a commencé à se déchirer à Marbourg en 1529 avec la dispute entre Luther et Zwingli sur la sainte Cène, et ensuite à prendre des allures d’Inquisition romaine avec la persécution des anabaptistes qui refusaient le baptême des enfants… Il est évident que vu qu’il n’y a pas de pape dans le protestantisme pour maintenir l’unité en sacrifiant la vérité, il devait se produire des divisions, elles étaient d’ailleurs nécessaires et salutaires. Mais elles auraient dû être limitées aux choses essentielles qui touchent l’essence de l’Evangile de la grâce, comme la division établie entre le déterminisme (calvinisme) et les partisans du libre-arbitre (l’arminianisme) au début du XVIIème siècle, et ne pas concerner la question des sacrements ou des jours de repos.  Il y a de même aujourd’hui de nouvelles divisions nécessaires concernant l’eschatologie, car nous sommes arrivés à la fin de la fin des temps, et la nation d’Israël est une réalité qui la signale, et demande une réponse face à elle, car nous vivons dans le grand conflit des siècles qui s’achève à Jérusalem. La question juive (Ro. XI) que pose la renaissance d’Israël en 1948 demande une réponse de la part des croyants, car soit on est pour Israël et on comprend que Dieu ne les pas abandonnés mais est sur le point de les greffer de nouveau sur leur propre arbre, soit on est contre Israël et on touche la pupille de l’œil de Jéhovah. Le christianisme biblique n’est une bulle de concepts analysés par un concile d’initiés patentés, c’est la seule vision correcte et historique du monde car 1/3 des Ecritures est prophétique. Cette bulle va bientôt éclater et la grande tribulation va bientôt commencer, et alors la question sera simple dans les 3 dernières années :  du côté des nouveaux nazis et de son nouveau Führer (l’Antichrist eschatologique), ou du côté des Juifs qui enfin confesseront que Jésus-Christ est leur Messie …
      Il y a aussi la division nécessaire avec le pentecôtisme, qui par ses faux prophètes remet en cause l’autorité suprême des Ecritures, le Sola Scriptura de notre foi évangélique. Oui il y a des divisions nécessaires, mais le baptême d’eau n’est une division nécessaire !
 
     Conclusion.
     Nous ne voulons donc pas terminer en disant : « Celui qui croit que le baptême d’eau est obligatoire pour tous les chrétiens est spirituellement myope ! » Non, ce serait voir la paille dans l’œil de notre frère alors que nous avons une poutre dans le nôtre ! Cela fait presque 2000 ans que l’immense majorité des chrétiens a cru qu’il faut passer par le baptême d’eau, si pas pour être sauvé pour le moins pour se soumettre à ce qu’ils ont cru être un commandement de Dieu. Que chacun soit convaincu en son esprit que ce qu’il affirme est véritablement scripturaire, et s’il croit que pour marcher dans la sainteté il lui faut garder un jour dans la semaine, ou passer par un baptême d’eau, ou s’abstenir d’une boisson ou d’un aliment, qu’il le fasse, qu’il suive sa conscience et pas celle d’autrui, mais surtout qu’il ne touche pas la moelle épinière de saint Evangile qu’est le salut par la foi sans les œuvres ; qu’il ne confonde pas la justification et la sanctification expérimentale! Et quant à la sanctification nous savons tous qu’elle consiste essentiellement à une soumission totale à la loi morale de Dieu qui est contenue dans ses commandements, dont le nombre excède grandement 10, mais peut être comprimé en un seul : aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même…
     La sanctification dans la pratique est un chemin personnel qui dépend de la connaissance de la Parole de Dieu, et c’est donc un progrès, le progrès du pèlerin qui aujourd’hui doit échapper à la grande Babylone. Or la pratique du baptême d’eau est intimement reliée à l’église locale, c’est d’ailleurs pourquoi le Seigneur ne baptisait pas, mais laissait ses disciples l’effectuer. Maintenant en ce qui concerne 90% des églises évangéliques en Occident, le commandement est :  Sortez de Babylone et ne participez pas à ses péchés (Ap. XVIII : 4), par conséquent il est utile de savoir que le baptême d’eau n’est pas obligatoire afin de ne pas se laisser attraper par la grande prostituée, en voulant obéir à un commandement qui n’a jamais concerné véritablement les Gentils !
     Maranatha.
    
     
 
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