Radicalement Protestant
  LE SYNDROME DE L’INQUISITEUR.
 
                                     
     LE SYNDROME DE L’INQUISITEUR.
 
 
     « Il doit redresser avec douceur les adversaires dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable… » (2 Ti. II : 25).
 
 
     Il n’y a bien sûr jamais existé d’Inquisition protestante comme il y a eu une Inquisition catholique qui a torturé et a brulé vifs des milliers de chrétiens bibliques. L’Inquisition a justement disparu à cause de l’influence des nations protestantes, et même en partie à cause de Napoléon 1er qui en dépit de sa soif de pouvoir détruisait l’Inquisition catholique partout où il conquérait. Néanmoins comme disait Luther : « le pire pape c’est celui qui vit en nous » ! C’est notre égo qui veut régner envers et contre tous. Nous les protestants, nous nous glorifions à juste titre de la liberté du croyant biblique que l’Ecriture nous enseigne, car comme dit Jac. II : 12 : « Ainsi parlez, et ainsi agissez comme devant être jugés par la loi de liberté ». Hélas le vieil homme qui était en Luther exprima quand même toute sa laideur et son pouvoir dans son antisémitisme qui exhorta les princes allemands à bruler les synagogues et à expulser les juifs de leurs territoires. Cela par ailleurs permit 4 siècles plus tard à Monsieur 666, c’est-à-dire à Adolphe Hitler, d’entrainer à sa suite les églises luthériennes… Evidemment si Luther avait eu une eschatologie millénariste il se serait rendu compte que Dieu n’a pas rejeté pour toujours le peuple juif mais qu’il l’a laissé tomber dans l’endurcissement jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée dans le bercail de Christ, car alors le Libérateur viendra de Sion, d’où il était parti (depuis le mont des Oliviers) et détournera de Jacob les impiétés ; cela arrivera à la fin de la grande tribulation qui aura lieu après le Rapt de l’Eglise (Ro. XI : 1, 2,25, 26). Mais c’était bien loin de sa compréhension car le Seigneur l’avait prédestiné pour rétablir l’autorité suprême des Ecritures et la doctrine du salut par la foi sans les œuvres, pas pour rétablir et perfectionner l’espérance chiliaste des 3 premiers siècles de l’ère chrétienne. En fait Luther était intoxiqué par l’eschatologie du remplacement telle que l’a enseignée le papisme depuis les jours d’Augustin. Quant à Calvin, lui aussi souffrait du syndrome de l’Inquisition qui lui fit non seulement désirer mais approuver la mort de l’hérésiarque unitarien Servet. Bien sûr il désapprouvait le bucher et souhaitait seulement une décapitation rapide… Je voudrais donc aujourd’hui vous parler,mes chers amis, du syndrome de l’Inquisition, car rares sont ceux qui en sont exempts !
     En général nous sommes tous atteints de ce mal et il est spécialement virulent chez les novices. Bien sûr nous ne pouvons plus, grâce à Dieu, utiliser le bras séculaire et bannir les hérétiques de notre voisinage ou les bruler sur la place publique. Mais combien d’hérétiques avons-nous exécutés et envoyés en enfer dans notre cœur ? Tous ceux qui ont du zèle pour le Seigneur ont assurément commis ce péché puisque comme dit notre Seigneur : « Quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges… » (Mt. V : 22). Pour ma part je reconnais avoir commis ce péché de nombreuses fois au début ma carrière de protestant converti et zélé. Il est bon d’avoir du zèle mais il doit être conforme à la réalité et non conforme à nos désirs. Voyons donc quels sont nos désirs, et quelle est la réalité.
 
 
     Nos désirs.
     Ils sont saints bien évidemment. En effet nous voulons que toute notre famille soit sauvée, que nos amis soient sauvés, nos voisins, nos connaissances, et même nos ennemis. Qui n’a pas de tels désirs peut douter de sa conversion car l’amour de Dieu a été déversé dans nos cœurs par le Saint-Esprit, et cela nous angoisse de voir notre prochain se diriger vers les flammes de l’enfer. Nous voulons d’abord qu’ils reçoivent Jésus-Christ dans leur cœur et qu’ensuite ils croissent en sainteté et en connaissance afin que nous soyons tous unis en esprit par le lien de la paix pour servir notre Dieu, et nous réjouir ensemble dans le Seigneur Jésus, car il est notre paix et celui qui fait tomber les barrières de séparation entre tous les croyants nés de nouveau. Mais voilà ces désirs ne s’accomplissent que rarement car bien qu’ils soient conformes aux exhortations de l’Ecriture, il y a une réalité que beaucoup oublient, et qui se trouve aussi exposée dans l’Ecriture, laquelle fait que nos désirs saints souvent ne deviennent pas la réalité.
 
 
     La réalité.
     La réalité c’est que le salut des âmes ne dépend pas nos désirs mais de l’élection divine, anticipée et inconditionnelle de Dieu. Comme dit l’Ecriture :  Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pas selon nos bonnes œuvres ou notre bonne volonté, mais suivant le conseil de Sa volonté qui nous a accordé la grâce du salut en Christ avant le commencement des siècles, et l’a manifestée avec l’apparition de notre Seigneur et sa mort sur la croix suivie de sa résurrection et ascension dans les cieux, où il est maintenant assis à la droite du Père. Si donc Dieu nous a élus cela veut dire qu’il nous a choisis entre une foule d’âmes, et donc qu’il y en a pour qui la grâce spéciale de Dieu ne se manifestera jamais de façon à les sauver de la condamnation éternelle. Voilà donc la réalité ; c’est une forme de prédéterminisme qui néanmoins reste mystérieuse puisqu’elle n’annule pas la responsabilité humaine. Depuis le XVIème siècle on appelle cela du calvinisme, mais c’est tout simplement l’Evangile de la grâce de Dieu tel que l’apôtre Paul nous l’a transmis très clairement dans ses épitres. Toutefois ce n’est pas mon dessein de faire aujourd’hui une apologie du calvinisme, sinon seulement de faire comprendre au lecteur la réalité qui empêche que notre saint et louable désir de salut pour tous ne pourra jamais être satisfait totalement sinon seulement partiellement.
      Maintenant entre tous les élus il y a aussi une réalité que beaucoup oublient ou ignorent, et c’est que tous n’arriveront pas au même degré de connaissance, de sainteté, et d’utilité. Les 3 choses sont liées évidemment mais elles ne sont pas uniformes. En effet Jean Owen le grand érudit et apologiste calviniste (anglican) enviait l’efficacité du ministère de Jean Bunyan le puritain dont tout le bagage académique se résumait aux premières années de l’école primaire. Owen n’avait pas tort car pour une personne qui a lu son œuvre notoire :« La mort de la mort dans la mort de Christ », il y en a au moins 1000 qui ont lu « Le progrès du pèlerin » de l’humble pasteur d’une congrégation indépendante de Bedford. Dieu a prédestiné certains à acquérir beaucoup de connaissance théologique et à défendre la doctrine dans les grands débats théologiques, d’autres il les a prédestinés à enseigner l’Evangile par une vie exemplaire en sainteté, d’autres encore il les a prédestiné à exposer simplement et efficacement la doctrine aux masse perdues, et d’autres enfin il les a utilisés dans tous les champs et puissamment, en dépit de certaines graves erreurs doctrinales et un embonpoint marqué en fin de carrière, comme ce fut le cas de Martin Luther le père du protestantisme, le champion de la Réforme, le David allemand qui affronta tout seul le Goliath italien, le satanissime pape de Rome Léon X, entamant une lutte qui lui fit perdre par la suite et irrémédiablement la moitié de ses domaines !
    Ignorant donc ces réalités que je viens de décrire et désirant que tout le monde arrive à la même connaissance qu’ils ont atteinte, beaucoup de frères et surtout des novices, attrapent ce que j’appelle le syndrome de l’Inquisiteur. (Je sais bien de quoi je parle puisque moi-même j’en ai souffert, et je crains d’être parfois affecté par des séquelles de cette maladie). Cela consiste à suspecter, accuser puis condamner tout croyant qui ne perçoit pas la vérité dans toutes les branches de la théologie exactement de la même manière qu’elle nous a été révélée personnellement. « Redresser avec douceur les adversaires dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, il se dégageront des pièges du diable » est évidemment chose impossible à réaliser pour ceux qui sont atteints de ce syndrome. Il y a bien sur 2 sortes de croyants atteints par ce syndrome : les faux croyants et les vrais, c’est-à-dire ceux qui sont nés de nouveau.
     Les faux croyants en ce cas sont ceux qui n’ont qu’une connaissance intellectuelle de la vérité. C’est d’ailleurs le cas le plus courant de croyants que l’on puisse rencontrer dans les églises apostates de l’Occident décadent. Ils peuvent être arminiens ou calvinistes ; s’ils sont arminiens ils sont persuadés d’être dans la Vérité depuis qu’ils ont répété ou signé la prière du nouveau converti qui se trouve à la fin du tract qu’ils ont reçu, ou depuis qu’ils ont répété docilement la prière de l’évangéliste. Ensuite ils s’imaginent qu’il suffit d’aller à l’église évangélique du coin pour confirmer leur salut. Bien évidemment leur vie reste tout aussi mondaine à l’exception des péchés trop manifestes pour être pratiqués, comme l’ivresse ou la fornication.  Quant aux faux croyants de type calviniste, ils s’accrochent à leurs crédos réformés ou à la confession de Westminster comme les catholiques à leur rosaire ! Mais je ne veux pas m’étendre sur ce sujet car pour ces gens le problème est bien plus grave ; le syndrome du grand Inquisiteur n’est qu’une affectation supplémentaire comme une carie pour qui souffre d’un cancer en phase final.
     Ce qui m’intéresse ici c’est de pouvoir aider les vrais croyants qui sont atteints de ce mal, et en particuliers les frères qui ont assimilé la pure doctrine de l’Evangile de grâce mais qui dans leur zèle font plus de mal que de bien. Comme dit l’Ecriture : « La connaissance enfle mais l’amour édifie. Si quelqu’un croit savoir quelque chose il n’a pas connu comme il faut connaitre » (1 Co. VIII : 1, 2). Voilà donc exposée dans ce chapitre VIII, l’origine du syndrome de l’Inquisiteur ! En effet tous n’ont pas la même connaissance que ce soit de l’irréalité des idoles ou de l’irréalité du libre arbitre. De plus tous ne sont pas prédestinés pour atteindre une telle connaissance. Comme disait Spurgeon en parlant des croyants : « Nous naissons tous arminiens », et comme le montre l’histoire de l’Eglise : tous ne meurent pas calvinistes, loin s’en faut hélas ! Dieu n’a pas établi le salut par la connaissance sotériologique mais le salut par la grâce au moyen de la foi ; de la foi en Jésus-Christ pas de la foi dans les 5 points du calvinisme comme s’imaginent certains néophytes.
     Notre salut programmé en Christ Jésus avant que Dieu ne forme le premier atome de la poussière du monde nous est communiqué dans la nouvelle naissance par l’œuvre du Saint-Esprit. Et comme le fait remarquer judicieusement A.W. Pink dans son œuvre « Le Saint-Esprit »au chapitre 11 ; la régénération au premier instant ne consiste pas en une application de la Parole à notre esprit. Ce n’est pas en premier lieu la révélation de Jésus-Christ dans notre être intérieur ; c’est d’abord la restauration des fonctions de notre esprit (que Pink confond avec âme), et cette restauration se fait sans usage de la Parole. L’esprit de l’homme dans son état naturel est mort, c’est-à-dire qu’il ne perçoit pas la réalité spirituelle terrifiante dans laquelle il se trouve. Dans la régénération spirituelle, le Saint-Esprit active la perception spirituelle de l’homme qui était dans une profonde léthargie, alors l’homme se réveille et voit sa dépravation totale, son état de perdition et clame donc vers Dieu « renouvelle en moi un esprit bien disposé » (Ps. LI : 12), pour qu’il le secoure, pour qu’il le sauve de ses péchés. A ce moment le Saint-Esprit lui révèle la glorieuse personne de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et la paix qui surpasse toute compréhension chasse les terreurs de l’âme et remplit tout son être. Tout cela se passe généralement en quelques secondes, mais le fait c’est qu’au début du processus il n’y a même pas la Parole de Dieu, sinon seulement l’activité silencieuse et mystérieuse du Saint-Esprit puisque comme dit 1 P. I : 2 : nous sommes d’abord sanctifiés par l’Esprit afin de devenir obéissants et participants de l‘aspersion du sang de Jésus-Christ. Tout cela est une opération spirituelle et non une opération intellectuelle. Le nouveau-né sait que Jésus-Christ est son Seigneur et son Dieu, mais bien souvent il ne comprend même pas de quelle façon Jésus est son Sauveur. C’est un peu comme une femme qui sait très bien conduire sa voiture mais qui ne sait absolument rien de ce qui se passe sous le capot du moteur. Celui qui n’est pas passé par ce processus n’est pas né de nouveau, et donc ne comprends rien à ce que je suis en train de dire ! Lecteur me comprends-tu ?
      Mais pour celui qui est né de nouveau je lui rappelle que la situation est bien souvent pire que celle que décrivait Spurgeon quand il disait que nous naissons tous arminiens. En effet dans les pays francophones notre héritage culturel et religieux est majoritairement catholique, pas protestant, et la sortie de ce système se fait bien souvent de façon progressive, au fur et à mesure que le croyant est amené à connaitre intellectuellement la doctrine du salut par la foi. J’en connait personnellement au moins 2, (dont moi-même), qui proclament être nés de nouveau mais qui durant quelque temps ont continué de croire que le suaire de Turin était une preuve formelle de la résurrection, que Marthe Robin était une sainte, et qui confondaient un curé et un pasteur, sans parler de certaines autres fariboles qu’enseigne le papisme et qui perdurèrent un moment dans nos concepts religieux… Mais par la grâce de Dieu nous fumes dirigés sur le sentier de la seule vraie religion : la religion protestante, et arrivâmes ensuite à la seule véritable sotériologie : la sotériologie calviniste. Quelle libération et quelle joie mais aussi quelle terrible infection attaqua notre zèle pour la doctrine ! En effet oubliant d’où nous venons nous avons tous tendance à attraper le syndrome de l’Inquisition, et à envoyer en enfer et couverts d’imprécations ceux qui malheureusement n’ont pas encore compris que la sotériologie (la doctrine de l’expiation) correcte est celle des calvinistes. Peu sont ceux qui y échappent totalement comme William Rogers le champion de la liberté ou John Newton…
      Ce syndrome qui caractérisa hélas Luther et attaqua Calvin, est courant chez les novices qui ont du zèle pour la doctrine mais non selon la connaissance (Ro. X : 10) ; la connaissance du salut par la foi en la personne de Jésus-Christ, issu de la postérité de David et ressuscité des morts selon notre Evangile (2 Ti. II :8). Nous ne sommes pas sauvés par la doctrine calviniste, ni perdus par la doctrine arminienne. Nous sommes sauvés par la foi en Jésus vrai homme et vrai Dieu ; une foi reçue du Saint-Esprit au jour de notre régénération. Le christianisme n’est pas un édifice de doctrines ; le christianisme c’est une révélation personnelle de Christ en nous par la présence du Saint-Esprit dans notre esprit ; une présence qui transforme ensuite progressivement notre âme au cours de notre existence terrestre, et soudainement notre corps au jour du Rapt ! C’est une vie divine greffée instantanément en nous au jour de notre conversion qui nous transforme chacun en temple vivant du Dieu vivant, et collectivement en pierres vivantes qui formeront les murs et les colonnes de la cité céleste ; les 12 apôtres ayant leur nom les fondements du mur et les 12 tribus des fils d’Israël sur les portes (Ap. XXI : 12 et 14). Jésus dit : « En vérité en vérité je vous le dis celui qui croit en moi à la vie éternelle ». Il n’a pas dit celui qui va à l’église évangélique du coin, ou qui récite les 5 points du calvinisme ou la confession de foi de Westminster aura la vie éternelle ; rappelons à nos frères calvinistes que l’élection est inconditionnelle ! La réalité c’est qu’aujourd’hui en ce temps d’apostasie finale, la saine doctrine calviniste et millénariste est assimilée par très peu d´élus puisque Satan a pu infiltrer les séminaires par ses jésuites et donc la doctrine qui règne partout est arminienne si elle millénariste, et amillénariste si elle est calviniste. Dans le meilleur des cas nous avons des calvinistes dispensationalistes comme Mac Arthur, mais leur théologie a de sérieuses erreurs. Ainsi donc nous sommes très peu à être de fervents calvinistes-millénaristes, et si j’ajoute pré-tribulationniste, et que j’affirme que la grande tribulation (la semaine 70 de Daniel) commence au septième sceau et non pas au 1er, car le Rapt se produit au sixième (Ap.VI : 12), eh bien nous ne sommes pas nombreux à faire partie de ceux qui possèdent l’évangile pur accompagné de l’espérance bénie claire, ce qui risque de nous faire tomber dans le désarroi, ou pire  encore dans la gloriole qui favorise la transmission du syndrome de l’inquisiteur! Heureusement que l’Ecriture a le vaccin contre le syndrome de l’Inquisition, et elle nous immunise nous disant par la bouche de Paul : « Je vous exhorte donc, moi le prisonnier dans le Seigneur à marcher d’une manière qui soit digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience vous supportant les uns les autres avec charité, vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a 1 seul Corps et 1 seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à 1 seule espérance par votre vocation ; il y a 1 seul Seigneur, 1 seule foi, 1 seul baptême, 1 seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous et parmi tous et en tous » (Eph. IV : 1 à 6). En effet Dieu nous enseigne dans ce passage la conduite et l’attitude à maintenir envers tous nos frères, laquelle se caractérise par la douceur, l’humilité, la patience, la charité et il nous donne les 7 particularités qui caractérisent un élu qui a assimilé intellectuellement les 7 fondements de la religion chrétienne, car si bien au départ la nouvelle naissance n’est pas  du tout un processus intellectuel, cependant elle donne naissance elle-même a un processus intellectuel qui par la lecture, la méditation, l’analyse des Ecritures, l’enseignement des maitres institués par Dieu, affine notre esprit ; c’est pourquoi Paul parle de l’esprit de notre pensée (Eph. IV : 23). Il y a donc 7 fondements que l’élu va découvrir et accepter au cours de sa croissance et ce ne sont pas les 5 points du calvinisme... Trois de ces fondements sont les 3 Personnes consubstantielles et coéternelles de la très sainte Trinité puisqu’il dit : 1 seul Esprit, 1 seul Seigneur (Jésus), et 1 seul Dieu et Père. Mais cela n’est tout car alors nous pourrions tomber les rets de l’œcuménisme papal puisque les catholiques croient en la très sainte Trinité ! Il y a aussi 1 seul Corps qui est l’Eglise catholique (universelle) ni romaine, ni orthodoxe, mais invisible tel un iceberg dont la pointe flotte sur la surface agitée des eaux de ce monde, tandis que la plus grande partie est cachée au ciel en présence de son Dieu ; elle est composée uniquement des élus. Il y a de plus 1 seul baptême qui n’est ni d’aspersion ni d’immersion, mais de l’Esprit ; lequel il effectue une seule fois, au jour de notre conversion.  Nous avons aussi 1 seule espérance qui n’est pas le purgatoire, ni même le Millennium, mais la vie éternelle dans un monde sans fin, dans une cité d’or pur ou il n’y a pas de temple, car le Seigneur Dieu, Dieu le Tout-Puissant et l’Agneau en sont le temple (Ap. XXI : 21, 22). Nous avons enfin 1 seule foi : la foi de Christ, en Christ, en son sang versé sur la croix ; la foi qui justifie gratuitement et gracieusement sans même que nous la cherchions ; pas la foi dans nos œuvres ou dans l’église protestante calviniste et millénariste… Tous ceux qui partagent ces 7 fondements sont nos frères et nous devons donc les traiter comme tels, avec douceur, patience, charité humilité et pas comme des inquisiteurs chargés de les juger. Maintenant cela ne signifie pas que nous devons considérer nos différences comme des controverses insignifiantes qui ne peuvent que rompre le lien de la paix. Installer le libre arbitre sur le trône comme le font les arminiens, en faisant croire aux chrétiens qu’au bout du compte le salut dépend de leur bonne volonté, est une chose non seulement impie car elle détrône Dieu, mais désespérante puisque la bonne volonté d’un jour se transformera en une mauvaise volonté un autre jour ; « non, il n’y a sur la terre point d’homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais (Ec. VII : 20). De plus cela alimente l’orgueil puisque dans cette optique c’est nous, (les avisés, les intelligents, les sages, les humbles) qui choisissons Christ, pas Dieu qui nous choisit, et nous sauve au milieu d’une masse démente d’hommes aveugles et pervers, comme cela est en fait ! Or l’orgueil est à coup sûr le péché originel du diable, et certainement aussi de l’homme et l’arminianisme l’entretient subtilement ! C’est pourquoi le calviniste convaincu et sincère ne doit pas cacher la lumière de l’Evangile de grâce que beaucoup n’ont pas assimilé correctement, même s’ils sont sauvés, et « il doit redresser avec douceur les adversaires dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, il se dégageront des pièges du diable… » (2 Ti. II : 25).
     Il y a un équilibre à conserver entre zèle pour la vérité et patience envers les frères qui ne l’ont pas encore comprise, et qui pour la plupart ne la comprendront qu’une fois arrivés de l’autre côté du Jourdain, dans le Royaume de Dieu. Ce qui est triste par ailleurs  c’est que la majorité des calvinistes aujourd’hui ne sont pas comme Spurgeon ou Lloyd Jones; ils ne sont pas millénaristes mais amillénaristes ou post-millénaristes. C’est donc impossible de travailler avec ces frères pour annoncer que notre Seigneur Jésus est sur le point de revenir, que nous sommes dans le dernier siècle, dans la dernière génération, et que le pape est l’Antichrist qui certainement prendra le contrôle de l’UE après le Rapt... Pour eux quant à la Parousie c’est de l’avenir lointain, et c’est du passé quant au papisme satanique ! C’est pourquoi aujourd’hui les luthériens vont main dans la main avec les catholiques, et l’Union des églises presbytériennes américaines va main dans la main avec le Hamas et la cause palestinienne ! Ce sont des aveugles qui mènent d’autres aveugles. Certes des aveugles érudits, mais des aveugles quand même et donc comme dit l’Ecriture : « Ceux qui dirigent ce peuple l’égarent et ceux qui se laissent diriger se perdent ». En effet Dieu n’a pas laissé tomber le peuple juif pour rien, mais pour un temps seulement : pour que le temps des Gentils s’accomplisse, pour que nous les non juifs entrions dans le bercail de Christ, et alors tout Israël sera sauvé car viendra de Sion le libérateur qui détournera Jacob de l’impiété (Ro. XI…). Christ revient très bientôt ; le temps n’est plus aux grandes controverses sotériologiques car tout a été dit, et si vous ne me croyez pas lisez Jean Owen ! Et même s’il nous faut répéter sans cesse la grande doctrine de la souveraineté divine, car nous devons défendre l’Evangile de la grâce de Dieu, la grande controverse du jour est eschatologique, puisque justement là tout n’a pas été dit ; le millénarisme a beaucoup de choses à dire sur ce monde en pleine décadence qui est le monde de Lot tel que l’avait prophétisé notre Seigneur ! Voilà pourquoi je suis forcé de travailler avec des tracts chicks qui hélas sont arminiens, mais qui signalent avec la véhémence qu’il se doit le pape comme l’Antéchrist eschatologique, et Israël comme la nation élue, et le chronomètre de Dieu qui s’est remis en route pour la dernière génération. Le temps presse et il faut faire avec ce que Dieu nous pourvoit. Prenons par exemple John Knox, celui qui a jeté le catholicisme hors de l’Ecosse et a fait de son pays un fief du calvinisme. Il s’opposait directement à la reine d’Ecosse, et la faisait trembler, néanmoins en d’autres occasions il pouvait être prêt à se soumettre aux exigences ritualiste d’un anglican, lui qui était un fervent presbytérien indépendant ! Il avait le génie d’un général Bonaparte pour mener ses batailles et faire avancer la cause protestante. Parfois il était totalement intransigeant, irréductible, parfois il était souple, prudent comme un serpent, et simple comme une colombe ! Il avait le génie pour comprendre la situation et agir de la façon la plus efficace pour la grande cause de l’Evangile. Génie qui hélas me manque ! En effet a ce propos laisse-moi lecteur te raconter une anecdote révélatrice.
    Il existe un très bon site américain appelé Rapture Ready ( www.raptureready.com ) . les 2 inventeurs de ce site (Todd et Terry) ont des milliers d’entrées par semaine, et comme le nom du site l’indique, leur but est principalement d’annoncer le Rapt imminent de l’Eglise avant la grande tribulation. Ils fonctionnent avec les articles que leur envoient des frères millénaristes. Il y a quelques années de cela, j’y vis une excellente possibilité pour y publier mes articles concernant la seconde venue du Seigneur. Mais voilà le syndrome de l’Inquisition que j’avais attrapé dans ma jeunesse m’avait laissé des séquelles… En effet je leur écrivis leur proposant mes articles eschatologiques qui certainement les auraient intéressés, mais au passage je leur fis remarquer leur misérable arminianisme et je leur exposais mon pur calvinisme. Résultat : échec complet, réponse négative même à ma proposition de leur corriger gratuitement leurs articles en français, car ils sont dans un français plus que lamentable… J’appris donc avec un peu de retard que le syndrome de l’Inquisiteur n’ouvre pas les portes ; il les ferme automatiquement ! L’esclave du Seigneur « doit redresser avec douceur les adversaires dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, il se dégageront des pièges du diable… » (2 Ti. II : 25). Or en cette occasion je ne m’adressai même pas à des adversaires mais a des compagnons de lutte puisque le champ était eschatologique et non sotériologique. Ce n’était donc ni le lieu ni le moment indiqué de parler de l’expiation limitée ou du fantôme du libre-arbitre ! Si je n’avais pas mentionné leur erreur, peut-être que par la suite ayant lié amitié m’auraient-ils écouté, et j’aurais en tous cas aujourd’hui une porte grande ouverte dans un site important… Hélas le syndrome de l’Inquisition venait de faire ses ravages une fois de plus dans ma petite carrière !
     Nous sommes dans une guerre contre le monde, contre l’antichrist papal, contre le diable, et il y a plusieurs fronts sur lesquels la lutte est engagée. Nous les calvinistes millénaristes, sommes une minorité, néanmoins je ne me gêne pas pour dire sur mon site que nous possédons le véritable évangile dans toute sa pureté ainsi que la véritable espérance bénie qui concerne la dernière génération. Je ne me gêne pas ici de dire que mes frères arminiens sont des borgnes, et que mes frères calvinistes amillénaristes ou post millénaristes sont d’autres borgnes et que nous n’allons pas nous rendre borgnes pour leur faire plaisir car nous finirions aveugles ! Nous avons nos 2 yeux grâce à Dieu pour voir avec un œil que tout dépend de la prédestination de Dieu, et avec l’autre que le Millénium est à notre porte, et nous ne cachons pas notre position ; au contraire nous la proclamons, mais le fidèle croyant « doit redresser avec douceur les adversaires dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront des pièges du diable… », et s’il ne peut les redresser avec douceur, il peut quand même utiliser la lumière qu’ils ont reçue en dépits de leurs erreurs, car qui ne fait pas des erreurs ? Un borgne peut très bien me conduire sur le chemin qu’il connait alors que celui qui a 2 yeux sera incapable de m’y conduire car il ne l’a jamais parcouru ! Mais si je le traite de sale borgne au premier contact, ou si j’exige que tout guide soit sans défaut, je risque fort de perdre une aide qui a un moment précis peut être précieuse.  L’expérience ne s’apprend pas dans les livres : vivre par la foi n’est pas seulement une doctrine essentielle du protestantisme, c’est avant tout une expérience surnaturelle basée sur les promesses divines.
      Prenons par exemple David Wilkerson ; il était borgne puisqu’il croyait en plus de son arminianisme et son pentecôtisme (sobre il est vrai), que Catherine Kuhlman était une grande évangéliste protestante remplie du Saint-Esprit qui opérait de grands miracles de guérison. Or elle était en fait un agent secret de Rome associée à la Légion de Marie, et dont la mission était de construire le pont entre les pentecôtistes et les charismatiques catholiques. Son charisme était dû à ses grands pouvoirs psychiques, et elle avait par ailleurs un titre en hypnose. (Cf. Double-cross p. 27, Chick publications). 60% de son auditoire était catholique romain et pour son grand travail œcuménique elle fut reçue en audience par le pape qui la bénit de façon spéciale (p.28) … Wilkerson était donc borgne ! Néanmoins avec l’œil qui lui restait il vit clairement le chemin de la sainteté et était tellement puritain dans sa manière de concevoir la sanctification que non seulement il se débarrassa dès les années 50 de sa télé, mais republia « Le chrétien en complète armure » de W. Gurnall ; un classique de la littérature puritaine, (donc calviniste), du XVIIème siècle. Spurgeon disait à propos de ce livre : « L’œuvre de Gurnall est incomparable et sans prix ; chaque ligne est pleine de sagesse ; chaque phrase est suggestive. Le livre entier a été prêché plus que des dizaines de fois, et il est selon notre opinion le livre qui donne le plus à penser dans toute notre bibliothèque », et laissez-moi vous dire que la bibliothèque de Spurgeon était impressionnante ! Wilkerson était en fait un borgne très capable pour nous conduire sur le sentier de la sainteté, et si je n’appréciais pas la plus grande partie de son ministère, je ne serai pas un borgne mais un aveugle, car Dieu lui l’a apprécié, et l’a prospéré de façon extraordinaire !
     Le syndrome de l’Inquisition m’a affecté comme je l’ai confessé plus haut, mais il y a des cas ou l’affectation est encore plus sévère et là ce n’est pas une porte ou 2 qui se ferment mais ce sont toutes les portes qui se ferment ! Ces cas se présentent quand l’inquisiteur en herbe commence aussi à accuser d’hérésie ceux qui pourtant professent la même doctrine… Là le motif d’accusation est la prononciation du Schibboleth, et celui qui prononce Sibboleth est certainement un Ephraïmite hérétique qu’il faut égorger sur le champ (Jgs. XII : 6) !  Dis-tu Iehovah ou Yahvé, alors qu’il faut dire l’Eternel comme Calvin l’a déterminé ? Continues-tu de dire Jésus alors que maintenant que le Millénium est à la porte il faut dire Yeshua ? Voilà où peut commencer le procès du grand inquisiteur, en herbe heureusement… Dans ces cas-là il vaut mieux garder le silence car « il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles ; au contraire il doit avoir de la condescendance pour tous, être propre à enseigner, doué de patience ; il doit redresser avec douceur les adversaires dans l’espérance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver à la connaissance de la vérité, et que, revenus à leur bon sens, il se dégageront des pièges du diable… » (2 Ti. II : 24, 25). Il vaut mieux parfois se retirer et prier que parler car « celui qui refrène ses lèvres est sage ». Si l’inquisiteur en herbe est véritablement né de nouveau, Dieu écoutera nos prières, lui ouvrira les yeux, et lui montrera que la charité triomphe sur le jugement et que son jugement était non seulement hâtif mais contreproductif…
     En conclusion nous devons tous être très prudents, car bien que l’homme spirituel juge tout et n’est jugé de personne, l’homme spirituel sait bien qu’il n’est pas le seul sur cette terre à être spirituel et qu’il y en a d’autres qui sont au-dessus de lui, c’est pourquoi dit Ro. XII : 16 : « Ne soyez point sages à vos propres yeux ». Je n’ai aucun doute sur ma sotériologie calviniste et sur le millénarisme, mais dans la multitude des conseillers les pensées s’affermissent (Prov. XV : 22). Or mon calvinisme fut affermi par des amillénaristes et mon eschatologie le fut parfois par des arminiens ! C’est une réalité qui mortifie notre chair car c’est difficile d’admettre la vérité quand elle sort de la bouche des enfants ou des borgnes ! Mais Dieu exalte ceux qui s’abaissent et abaisse ceux qui s’exaltent. Il est hors de question de mettre la vérité sous le boisseau, mais il est aussi hors de question de briser le roseau froissé et d’éteindre le lumignon qui fume. C’est un équilibre délicat qui demande des années bien souvent pour être atteint. Il n’existe pas de règles ou de méthode pour qui indique la manière à se comporter dans chaque cas qui se présente sur notre chemin. La seule façon c’est de marcher en esprit ; de demander à Dieu de nous garder du syndrome de l’inquisiteur et en revanche de nous donner un esprit de révélation et de discernement pour nous édifier les uns les autres dans l’amour fraternel, en espérant que tous soient remplis de la plénitude de Dieu en toute connaissance et intelligence spirituelle. Et cela se fera très bientôt car Christ revient en ce siècle régner sur cette terre 1000 ans, et aucun des croyants ne se perdra car notre salut ne dépend pas de notre volonté mais de celle de Dieu qui nous a élus avant la fondation du monde !
 
     MARANATHA.
    
 
 
 
    
 
 
 
 
 
 
    
 
 
     
 
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