Radicalement Protestant
  L’EGLISE ANORMALE
 
L’EGLISE ANORMALE
   
  Nee Tosheng, connu comme Watchman Nee, a écrit un livre très intéressant intitulé « L’église normale ». Dans ce livre il nous décrit ce que devrait être une église locale selon le NT. Il partage le même concept que les baptistes, puisqu’il soutient que l‘église locale doit être complètement indépendante des autres églises ou de tout organisme extérieur à ses membres. Cependant il a aussi découvert quelque chose que les baptistes n’ont pas découvert, et c’est qu’à la lumière des Ecritures, il ne peut y avoir qu’une seule église locale par ville ou village. (Dans le cas des grandes métropoles il dit qu’il peut y avoir 1 église locale par arrondissement). Tout ce qu’il affirme est conforme au NT, et je suis donc d’accord avec ses concepts. Il dit que le système a fonctionné durant des années en Chine, et depuis que ce pays est devenu communiste Dieu sait ce qui se passe à ce niveau derrière le rideau de bambous…  Mais je voudrais aujourd’hui non pas faire un commentaire sur l’église normale, que je ne connais pas par expérience, mais sur l’église anormale que nous connaissons tous ! Que Dieu m’aide à parler en vérité et en rectitude.
Le fait est qu’en Occident le modèle le plus scripturaire que nous avons vu fonctionner depuis la Réforme a été celui des églises baptistes. Il y a eu aussi les églises congrégationalistes et actuellement se développent les églises de maison. Tout cela est évidemment plus proche du modèle biblique que le système traditionnel des dénominations. Mais derrière la structure ecclésiastique de toute église, qu’elle soit indépendante ou qu’elle appartienne à une dénomination, nous trouvons toujours une pathologie commune. En effet en ce qui concerne le culte, dans l’immense majorité des cas, nous retrouvons une réplique réformée du système catholique où le prêtre est l’acteur principal, et les fidèles sont les spectateurs du programme religieux. Comme disait un pasteur : « J’ai acquis un diplôme en études bibliques a l’université, J’ai été au séminaire et là-bas j’ai étudié la seule matière disponible : le ministère professionnel. Quand je reçus mon titre, je me rendis compte que je pouvais parler le latin, le grec, et l’hébreu, et que la seule qualification que moi j’avais c’était d’être pape. Mais un autre a eu le poste… »
       La Réforme protestante fut en vérité un avivement extraordinaire, et seule la pentecôte au temps des apôtres surpassa un tel phénomène historique et spirituel. Le protestantisme remit sur pied les fondements de l’Eglise apostolique qui sont l’Ecriture et l’Evangile du salut par la foi et non par les œuvres. Ce fut une véritable renaissance de l’Eglise militante sur le plan sotériologique. Néanmoins au niveau de l’ecclésiologie il n’y eut pas de réforme substantielle car le pasteur remplaça le curé sur l’estrade, et les fidèles restèrent en ligne assis sur les bancs. L’édifice resta le même avec les statues et les images en moins, et dans beaucoup de cas le pasteur se déguisa comme le curé, d’un vêtement sacerdotal pour bien indiquer qu’il y a 2 sortes de croyants : les laïques et les ministres. Ainsi donc le protestant va le dimanche matin au temple à 9h, tandis que le catholique va à 10h à la cathédrale ! Le pasteur doit avoir un titre en théologie, tandis que le curé doit faire ses 7 ans de séminaire.  L’un doit savoir le grec et parfois l’hébreu, l’autre doit savoir le latin. L’un doit savoir commenter un texte de l’Ecriture, et l’autre doit savoir administrer ses 7 sacrements, mais tous 2 doivent monter sur une estrade ou en chaire, pour parler a des spectateurs assis qui n’ouvrent la bouche que pour chanter, ou avaler une hostie ! Evidemment il y a néanmoins une différence astronomique et c’est que la prédication de milliers de pasteurs a été une grande bénédiction pour des millions de croyants, tandis qu’aucun curé n’a jamais été une bénédiction pour quiconque.
     L’apparition du protestantisme a été une grande bénédiction pour les croyants comme pour la société, car justement sa base c’est l’Ecriture, et donc cela communique connaissance véritable aux croyants, et réduit énormément le nombre d’analphabètes dans la masse, ce qui déplaît à Rome, car il est plus difficile de manipuler les gens qui peuvent lire la Bible par eux-mêmes que des analphabètes qui participent au grand show religieux et mystérieux des messes en latin… Néanmoins tout comme nul croyant n’atteint la perfection en ce monde, puisque tous nous souffrons de la présence du péché en nous, de même les églises protestantes aussi souffrent d’une pourriture interne inhérente qui s’appelle tradition, et dont la source principale vient de Rome. Mais je le répète : des millions de protestants ont été édifiés et continuent d’être édifiés par les sermons de Spurgeon, de Tozer, de Lloyd Jones, de Wilkerson ou de tout autre prédicateur fidèle et apte que le Saint-Esprit veuille utiliser. Mais si nous nous référons spécifiquement au culte et non à une partie du culte telle que la prédication, que dit le NT à ce sujet 
      1 Co. XIV : 26 nous dit : « Que faire donc frères ? Lorsque vous vous assemblez les uns les autres parmi vous, ont-ils un cantique une instruction, une révélation, une langue, une interprétation, que tout se fasse pour l’édification ».  Evidemment nous savons qu’il n’y a plus de langues avec interprétation, car ceci serait ajouter des prophéties au Livre de la prophétie, et cela est interdit rigoureusement (Ap. XXII : 18). Mais il nous reste les cantiques nouveaux et anciens, l’instruction doctrinale, et les révélations du sens de certains versets qui jusqu’à ce jour sont restés obscurs ((2 P. III : 16). C’est pourquoi le fait que seulement le pasteur enseigne dans la congrégation, et que seul un petit groupe décide ce qui doit se chanter durant le culte, contredit le modèle scripturaire. Dans les premières églises fondées par les apôtres, chacun avait quelque chose à apporter à la réunion de l’église ; nos frères ne se réunissaient pas seulement pour écouter un professionnel de l’herméneutique, et pour chanter selon un programme préétabli ! Il y avait une participation active de tous ceux qui avaient quelque chose à partager avec l’assemblée. Il n’y avait pas une estrade avec des acteurs et des bancs avec des spectateurs. Vient donc la question : pourquoi les réformateurs ne rétablirent point le culte original que nous voyons décrit succinctement dans les Actes et les épitres du NT ?
       La raison en est simple, et c’est tout simplement qu’ils avaient hérité de concepts catholiques en ecclésiologie comme d’ailleurs en eschatologie... Martin Luther au commencement de sa lutte pour la foi ne pensait pas du tout devoir sortir de l’église papiste, car pour lui le modèle était bon ; il avait seulement un problème sérieux concernant la doctrine de la justification. Quand il se rendit compte que le pape et ses compères haïssaient l’Evangile de la grâce, il fut obligé de sortir de ce système diabolique, mais il continua de penser que la forme extérieure était bonne, c’est-à-dire qu’il concevait le fonctionnement de l’église locale selon le même modèle. Il n’avait pas compris qu’on ne peut mettre du vin nouveau dans de vieilles outres… Il organisa donc la nouvelle église évangélique selon l’ancien régime, ce qui signifia le grand édifice où doivent se réunir les chrétiens pour écouter le pasteur en soutane leur prêcher la Parole en allemand, et leur administrer 2 sacrements, au lieu du curé en soutane disant sa messe et administrant ses 7 sacrements. Le protestantisme ha donc hérité quant au culte le même moule que celui d’où est sorti le catholicisme.
     Le catholicisme tend vers la religion des mystères et cérémonies babyloniennes et égyptiennes, tandis que le protestantisme tend plutôt vers l’Aéropage c’est-à-dire la rhétorique grecque, mais dans les 2 cas on retrouve ce trait pathologique du spectacle où un acteur principal dirige la réunion, tandis que les autres restent passivement assis sur leurs bancs. Or le christianisme original fut justement une sortie du temple juif. Il ne commença pas par la construction de temples chrétiens, sinon qu’ils se développa dans les foyers des nouveaux convertis. Cette fièvre, ou cette manie de construire des édifices pour se réunir est typique du judaïsme ou du paganisme. Le concept du temple chez les chrétiens était révolutionnaire puisqu’ils affirmaient que les croyants régénérés par le Saint-Esprit sont les pierres vivantes qui forment le temple.
     Tout cela Luther le savait et le prêchait, néanmoins il continua d’utiliser la cathédrale de Wittenberg et sa chaire. De même il continua d’utiliser sa soutane de théologien augustin. On ne peut pas pourtant accuser Luther d’être à la solde du pape ! La mission de Luther était de nous redonner la compréhension du salut par la foi sans les œuvres. Et on a beau dire, mais personne avant Luther n’avait exprimé avec tant de clarté et de zèle cette doctrine essentielle de la religion chrétienne véridique. Ni Wycliffe, ni Huss, ni Savonarela, ni personne avant lui ne put la claironner comme lui, car c’était le bras étendu de Jehovah qui mena toute cette controverse, afin d’opérer la renaissance d’une Eglise agonisante. Luther nous donna le « Sola Fide » et le « Sola Scriptura » qui changèrent le cours de l’histoire de l’Eglise, et du monde ! Néanmoins le XVIème siècle fut le siècle de la sotériologie (doctrine de l’expiation) et non de l’ecclésiologie, ni de l’eschatologie… Et en réalité le renaissance d’une ecclésiologie biblique n’a jamais eu lieu, tout du moins en Occident.
 Le peuple protestant est resté avec une mentalité catholique quant au culte de l’église locale.  Il y a bien sûr eu un grand changement dans le culte, car la vision sacramentelle qui maintient les catholiques dans leurs profondes ténèbres a été remplacée par la prédication de la Parole de Dieu qui illumine la pensée (Ps. CXIX : 130), vivifie les esprits (Jcq. I : 18), et sanctifie le peuple de Dieu (Jn. XVII: 17). Cela a produit une civilisation nouvelle qui est hautement plus avancée, à tous les niveaux, que la civilisation catholique et que toutes les autres civilisations, car la Parole de Dieu est vivante et efficace, et une fois qu’elle est diffusée elle ne revient pas à Dieu sans avoir accompli son œuvre mystérieuse dans les cœurs, et transformatrice dans les sociétés. Néanmoins le protestantisme dans son ensemble n’a pas récupéré en Occident, le modèle biblique au niveau ecclésiologique, et le culte protestant est resté bloqué dans le moule catholique où un croyant spécialisé est l’acteur principal, tandis que les autres croyants sont l’assistance passive. Maintenant cela n’a pas empêché le Saint-Esprit d’œuvrer puissamment au travers des pasteurs fidèles et zélés, mais cela a bloqué le courant de vie fraternel qui doit unir les croyants de façon véritable.
      En effet si nous ne nous connaissons guère, nous ne pouvons-nous apprécier mutuellement et nous aimer comme Christ nous le demande. Lui il connait personnellement toutes ses brebis, et nous nous devrions aussi nous connaitre les uns les autres, si nous paissons dans le même pré. Or un simple membre d’une grande église traditionnelle ne connait pratiquement personne au bout de quelques mois, et parfois de quelques années. (Quand nous disons connaitre nous voulons dire avoir une relation qui va plus loin qu’un sourire et un salut à l’entrée du temple le dimanche matin. Généralement tu connais quelqu’un quand tu as été souvent à sa maison, pas avant.) 1 Co. XII : 26 nous dit : « Et si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui ». Expliquez-nous alors comment un membre que personne ne connait en privé, peut-il affecter toute une église s’il disparait ou s’il continue fidèlement de venir au culte dominical ? Qui se réjouira de sa venue ou qui se lamentera de son absence ? C’était un croyant anonyme qui jamais ne prit la parole devant les frères, et en fait personne ne le connaissait vraiment, et personne ne s’est affligé quand il a disparu. Mais alors où est l’amour ? L’amour peut être sincère, mais ne peut être manifeste dans le cadre de l’anonymat qui prévaut au sein des églises évangéliques traditionnelles, et sans cette manifestation véritable, (pas le sourire du dimanche matin sur le parking de l’église), notre témoignage ne pourra jamais convaincre le monde de ce qu’il y a un élément divin dans notre vie ; n’est-il pas écrit : « à cela ils reconnaitront tous que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » ? Or l’amour ne se manifeste pas vraiment dans l’anonymat de la structure ecclésiologique protestante ; l’amour se manifeste toujours réellement à la maison, car l’homme est véritablement ce qu’il est quand il est chez lui, et c’est pourquoi l’église originale, (je n’ose dire primitive), se développa naturellement dans le cadre des foyers chrétiens. Ce fut par la suite une erreur que d’adopter la structure du temple païen quand l’empereur Constantin légalisa la religion chrétienne, et lui donna un statut qui rapidement la corrompit faisant entrer dans l’église la mentalité grecque de l’orateur debout dans l’amphithéâtre, et des auditeurs assis sur les gradins. Cependant il nous faut insister et continuer de souligner que cet erreur n’a pas été fatale pour le protestantisme car sa base n’est pas l’Eglise mais la foi et l’Ecriture, puisque le salut est individuel, et il s’effectue par la foi, et quant à la sanctification elle s’effectue par la Parole de Dieu.
      On nous reproche souvent notre individualisme mais c’est justement notre force car « un avec Dieu est une majorité » ! Et si c’est un Luther ou un Spurgeon cela renverse beaucoup de forteresses de l’ennemi dans beaucoup de nations, et sur plusieurs siècles. Comme disait J. Gresham Machen :
 
      « A une époque comme celle-ci de changements kaléidoscopiques, existe-t-il quelque chose d’immutable ? Quand tant de choses ont démontré qu’elles ne méritaient pas notre confiance, y-a-t-il quelque chose dans laquelle nous pouvons confier ? I y a au moins un point clair, c’est que nous ne pouvons pas nous confier dans l’Eglise. L’Eglise visible, l’Eglise telle qu’elle existe actuellement sur terre, est tombée trop souvent dans l’erreur et dans le péché. Nous ne pouvons pas nous réfugier dans l’Eglise suite à notre amère déception avec le monde. Mais alors, y-a-t-il quelque chose à laquelle nous puissions nous accrocher ? Existe-t-il quelque chose qui reste immutable quand tant de choses changent ?
 
     Pour cette question j’ai une réponse bien concrète. Elle est contenue dans un verset pris de la prophétie d’Esaïe : « L’herbe se dessèche, la fleur se fane, mais la Parole de notre Dieu demeure à tout jamais. » Il y a beaucoup de choses qui changent, mais il y a une chose qui ne change pas. C’est la Parole du Dieu vivant et véritable. Le monde souffre de décadence, l’Eglise visible est considérablement apostate ; mais quand Dieu parle nous pouvons confier en Lui, et sa Parole demeure pour toujours avec garantie absolue. Où a parlé Dieu ? Où pouvons-nous trouver la Parole de Dieu ? J’ai essayé de répondre à ceci dans la premièrepartie de cette série de dialogues qui a été publiée avec le titre de « La foi chrétienne dans le monde moderne ». Nous trouvons la Parole de Dieu dans la Bible. Nous ne disons pas seulement que la Bible contient la Parole de Dieu ; nous affirmons que la Bible est la Parole de Dieu. Dans une époque d’agitation et d’angoisse, et au milieu des doutes et des faiblesses de nos vies, nous pouvons nous accrocher avec confiance absolue à ce Livre… »
    
     Maintenant voilà : il y a beaucoup de frères qui se rendent compte que l’église locale doit se développer et se manifester beaucoup mieux dans le cadre d’une maison que dans celui d’un grand édifice. Mais cela précipite beaucoup dans une autre erreur quand ils se décident a mettre en pratique ce concept biblique de l’église de maison. Frank Viola dans son libre “Le christianisme païen” traite ce thème dans un chapitre intitulé : « Connaissez Joseph Eglisealamaison ». En voilà un extrait assez instructif :
 
     « …Maintenant se présente Joseph Eglisealamaison. Joseph a grandi dans l’église institutionnelle. Durant la dernière décennie il n’a pas été satisfait par elle. Joseph récupère un livre sur « l’église a la maison », et il passe par une crise de conscience. Il finit par apprendre quelques choses surprenantes. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de pasteur moderne dans le NT. Il n’y a pas d’édifices pour églises. Il n’y a pas un clergé salarié, et les cultes sont ouverts afin que tous partagent quelque chose. Toutes ces découvertes secouent le monde de Joseph. Tellement qu’il renonce à l’église institutionnelle. Cela ne va pas sans affronter la fureur du pasteur. C’est que Joseph a fait l’erreur de partager ces « grandes révélations » avec d’autres personnes de sa congrégation. Le résultat étant que le pasteur se rendit compte de cela, et Joseph se trouva dans la ligne de mire du pasteur. Du haut de la chaire Joseph fut appelé un « hérétique dangereux », et la congrégation fut enjointe à couper les ponts avec lui. Après s’être récupéré de ses blessures, Joseph s’empare de son NT, sans jamais se rendre compte que dans son cerveau il fait encore du découpage et du recollage. La « mentalité d’archiviste (clipboard) » n’a jamais disparue de ses pensées. Mais comme il en est inconscient il est heureux ainsi, tout comme la majorité des chrétiens. Joseph commence à réunir les ingrédients pour former une « église néotestamentaire ». Alors il commence à faire ce que font d’habitude les chrétiens quand ils cherchent la volonté de Dieu : il sélectionne quelques versets bibliques du NT, ignorant tout le fond social et historique de ces versets. Joseph tombe sur Mt. XVIII : 20 : « là ou 2 ou 3 se réunissent en mon nom, Je serai là au milieu d’eux ». Joseph continue de lire et il arrive à Act. II 46 : « …ils rompaient le pain dans les maisons ». Joseph reçoit une révélation : « Simplement, je dois ouvrir ma maison, inviter 2 ou 3 personnes, et nous avons décollé ! J’ai planté une église néotestamentaire ! ». Donc, le dimanche suivant, Joseph ouvre sa maison, et étrenne une « église de maison » basée sur le NT (pense-t-il).
 
     Joseph a une autre révélation : “Je suis planteur d’une église comme Paul. J’ai fondé une église comme lui ». Joseph ne se rend pas compte qu’il vient d’extraire 2 passages de documents complètement hors du contexte historique, et qu’il les a unis pour faire quelque chose qui n’a pas de fondement scripturaire. Mt XVIII : 20 n’est pas une recette pour fonder une église. Ce passage traite d’une réunion d’excommunication ! Act. II 46 est simplement un compte-rendu de de ce que firent les premiers chrétiens. Oui, les premiers chrétiens se réunissaient dans les maisons, et nous recommandons que l’on se réunisse dans les maisons aujourd’hui. Mais ouvrir la maison et inviter des personnes ne constitue pas une église. Ni ne donne au propriétaire de la maison le titre de « planteur d’église » !  Les églises semées durant le 1er siècle le furent à coût de sang et de sueur. Les hommes qui les fondèrent ne quittèrent pas la synagogue le samedi, et décidèrent de fonder une église de maison le dimanche. Chaque homme du NT involucré dans la mission de planter des églises, était premièrement un frère ordinaire dans une église existante. Et, avec le temps après beaucoup de tribulations, et d’épreuves dans une église qui le connaissait aussi bien qu’un livre ouvert, il fut reconnu et envoyé avec l’approbation de telle église. Voilà en quoi consiste le modèle dans la vision du NT. On peut prouver n’importe quoi avec des versets, cher lecteur. Voir la naissance d’une église qui soit consistante avec les congrégations du 1er siècle, requiert beaucoup plus de travail que seulement ouvrir une maison, et asseoir des gens sur un sofa à prendre un rafraîchissement, manger des galettes, et parler de la Bible.
 
       De quoi je parle quand je parle d’une église du 1er siècle ? Je parle d’un groupe de personnes qui savent expérimenter (la présence de) Jésus-Christ, et l’exprimer dans une réunion sans arbitre humain. Je parle d’un groupe de personnes qui peuvent fonctionner ensemble comme un corps quand elles sont seules après que le planteur les laisse… Equiper des personnes pour faire cela requiert beaucoup plus qu’ouvrir sa maison et dire : « Venez, ayons une étude biblique ». Revenons à notre histoire.
 
      Joseph Eglisealamaison a maintenant une « église néotestamentaire ». Comme dans tous les petits groupes tels que celui de Joseph, se pose la question de l’autorité. Que fait Joseph ? Il commence à chercher quelques versets sur l’autorité (dans l’église). Il se fixe sur Act. XIV, et il est frappé par le verset 23 qui dit : « Ils firent nommer des anciens dans chaque église ». Joseph vient de recevoir une autre révélation !  « La Parole de Dieu déclare que chaque église néotestamentaire a ses anciens avoir » réfléchit-il, « par conséquent, notre église de maison a besoin d’anciens !» Joseph fait cette découverte seulement 2 semaines après avoir ouvert son foyer ! « Chaque église néotestamentaire a ses anciens » dit Joseph. Alors, il sort le texte de son contexte, et il nomme des anciens. (Le résultat c’est que Joseph se trouve parmi eux). Quel est le contexte historique de Act. XIV ?
 
      Deux planteurs, Paul et Barnabé, furent envoyés par leur congrégation à Antioche. Avant de les envoyer, les 2 hommes avaient déjà expérimenté la vie de l’église en tant que frères, pas leaders (Barnabé à Jérusalem, Paul à Antioche). Act. XIV : 23 fait partie d’une description de ce qui est arrivé après que ces 2 planteurs furent envoyés. Les voilà en Galatie. Les 2 hommes viennent de fonder 4 églises. Maintenant, voilà qu’ils retournent visiter ces églises ; cela fait entre 6 mois et 1 an qu’elles ont été fondées. Paul et Barnabé reviennent à chacune des églises, et « ils firent nommer des anciens dans chaque église ». Mais Joseph a commis une erreur encore plus subtile. Le verset dit que Paul et Barnabé ont nommé des anciens dans chaque congrégation. Joseph pense que cela veut dire que chaque église a des anciens. Or le verset se réfère à un évènement au sud de la Galatie durant le 1er siècle. « Chaque église » veut dire chaque église dans le sud de la Galatie durant le 1er siècle, en l’an 49 !  Luc est en train de parler des 4 congrégations que Paul et Barnabé viennent de fonder. Voyez-vous le problème auquel on se confronte quand on tire des versets de leur contexte historique ? La vérité c’est que Joseph Eglisealamaison est totalement en dehors des limites bibliques !
 
     Premièrement, lui il n’est pas un planteur d’église itinérant. (Ceux-ci sont des hommes que reconnurent les anciens du 1er siècle). En second lieu, l’église est trop jeune pour avoir des anciens. A Jérusalem il a fallu pour le moins 14 ans avant que ne surgissent des anciens. Mais Joseph Eglisealamaison a son verset, alors il est « établi fermement sur les Ecritures » (selon son imagination). Plus tard, se présente le thème de donner de l’argent. Alors, Joseph se fixe sur 1 Co. XVI : 2 qui dit : « Que chacun de vous le 1er jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu’il pourra, selon sa prospérité ». Basé sur ce verset, Joseph institue une règle comme quoi chacun dans son église de maison doit donner de l’argent aux fonds ecclésiastiques, tous les dimanches matin. Une fois encore, Joseph a interprété un passage hors de son contexte, et a construit une pratique sur celui-ci. 1 Co. XVI : 2 traite seulement d’un évènement. Cela fut écrit environ en 55 après JC. En ce temps-là, Paul était en train de faire une collecte d’argent parmi les églises des gentils que lui-même avait fondées. Paul n’avait qu’un seul motif pour cela : il voulait amener cette collecte aux frères et sœurs de Jérusalem qui étaient en train de passer par une sévère pauvreté. Paul avait répété à plusieurs reprises aux corinthiens : « A propos, quand je viens vous visiter, je veux cet collecte d’argent prête pour l’emporter à Jérusalem. Donc, chaque dimanche quand vous vous réunissez, SVP, réservez peu à peu un fond pour cette aide ». Ainsi donc 1 Co. XVI : 2 n’a rien à voir avec un rituel mécanique de récolter des offrandes chaque dimanche matin. Mais ce n’est pas tout… L’église de maison de Joseph commence à discuter le thème de la mission de la congrégation. Naturellement Joseph commence à chercher les versets qui peuvent pourvoir une réponse. Il se fixe sur Mt. XXVIII : 19 : « Allez ; faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils te du Saint-Esprit… »  Joseph fait une référence à Mc. XVI : 15 qui dit : « allez par tout le monde et prêchez la bonne nouvelle à toute la création », et il continue jusqu’à arriver à Act. V : 42 qui dit : « Il ne cessaient d’enseigner et d’annoncer la Bonne Nouvelle de JC ». (Antioche de Syrie, et Corinthe, selon ce que nous savons, n’avaient pas d’anciens). Joseph réfléchit : « Notre mission est de prêcher l’évangile. C’est pour cela que nous existons…l’unique raison pour laquelle nous avons une église à la maison c’est pour prêcher l’évangile. Ça c’est ce que dit le NT. Je viens de le lire ». Une fois de plus Mr Joseph Eglisealamaison a interprété 3 versets complètement en dehors de leur contexte. Dans Mt. XXVIII : 19 et Mc. XVI : 15 Jésus ne s’adresse pas à tous les chrétiens. Il s’adresse aux 12 qui n’ont jamais prêché l’évangile jusqu’à ce que le Seigneur les envoie, après les avoir d’abord entrainés pendant 3 ans. Ces hommes furent des apôtres (des planteurs d’églises). Par conséquent, ce qu’on appelle « la grande commission » est un terme réservé à ceux qui plantent des églises. Cela ne fut donné pas à chaque croyant… Il est intéressant de noter qu’aucun chrétien à Jérusalem à part les 12, ne prêcha l’évangile jusqu’à ce que s’écoule 8 ans. Ils apprirent (à connaitre spirituellement) JC dans le contexte de la vie d’église avant d’aller partager la Bonne Nouvelle.
 
    En réalité, quand les frères et les sœurs de Jérusalem commencèrent à offrir l’évangile après ces 8 ans, ils ne le firent pas par obligation. Cela arriva spontanément quand ils furent dispersés à travers toute la Palestine. A la différence des chrétiens d’aujourd’hui, les premiers croyants ne partagèrent pas Christ par sentiment de culpabilité, par mandat, ou par obligation. Ils le firent parce que Christ débordait dans leur vie, et ils n’avaient pas d’autre option que de le laisser se répandre. Le processus des pensées de Joseph par rapport à la mission de l’église a été formé par 2 choses : L’avivement du XIXème siècle (Chap. 1), et l’approche de la Bible par la mentalité « clipboard » (je découpe des versets et je les recolle) …
 
Fin de l’extrait.
 
     Ce n’est donc pas si simple de revenir au modèle des églises bibliques, car il y avait un contexte particulier qui n’existe pas actuellement. Ce que nous savons bien sûr c’est que la communion sera toujours plus étroite dans une maison où le groupe est réduit, et les relations plus ouvertes que dans un grand édifice où les assistants sont nombreux, et les relations distantes et fracturées par la routine des cultes établis sur le modèle réformé du culte catholique. En réalité la relation entre croyants doit être une relation familiale puisque nous sommes frères, pas pour quelques décennies mais pour l’éternité ! Or une relation familiale s’approfondit à la maison, et c’est naturellement ce qui se passa durant les 3 premiers siècles de l’ère chrétienne. Mais maintenant le culte à la maison ne peut plus être pareil au culte du 1er siècle, car il n’y a plus de prophéties nouvelles, de langues et d’interprétation de langues. Il peut être encore mieux, car dans nos bibles nous avons toutes les prophéties, toute la connaissance et toutes les langues puisque depuis la Réforme l’Ecriture a été traduite dans toutes les langues des nations ! (Il peut manquer des dialectes de certaines tribus, mais au niveau des nations il ne manque aucune traduction).  Chacun peut aussi proposer un cantique, ou narrer une expérience personnelle de l’amour et de la puissance de Dieu, et tous nous pouvons et devons prier. Néanmoins il y a besoin d’un maitre pour enseigner la doctrine, et d’un pasteur qui généralement est aussi le maitre. Le terme pasteur est synonyme d’évêque dans certaines traductions, ce qui étymologiquement en grec signifie surveillant. Et il faut un surveillant dans les congrégations afin d’éviter que s’introduisent des loups vêtus de brebis. Il faut donc un enseignant et il y a alors un équilibre délicat à conserver afin de ne pas retomber dans le même scénario classique du pasteur qui fait tout et des autres qui viennent l’écouter, ou du désordre ou tout le monde parle, même les femmes, ou du désert car personne n’ose enseigner de peur d’introduire une sorte de nouveau papisme.
     Personnellement je n’ai jamais expérimenté la vie d’une église de maison, mais j’ai entendu des frères la commenter, et cela ne paraissait pas beaucoup mieux que le plan classique du culte au temple le dimanche matin ; cela peut même être pire et dériver en secte avec un gourou… Nous parlons là des détails du culte de l’église à la maison, or il y a quelque chose de plus délicat, et c’est que la racine du problème pour la fondation des églises de maison consiste en ce qu’elles doivent être fondées sur l’initiative du Saint-Esprit, pas sur l’initiative de Joseph Eglisealamaison. En effet au commencement le Paraclet prépara des hommes pour cette tâche ; c’étaient les apôtres. Watchman Nee dit qu’en dehors des 12 apôtres qui sont spéciaux, il y a une autre classe d’apôtres ; ce sont les planteurs d’églises (les missionnaires). Mais tout comme les apôtres furent envoyés par l’église d’Antioche, ceux qui veulent fonder des églises doivent être envoyés par une église. Or les fondateurs d’églises de maison en Occident ne sont jamais envoyés par une église, mais sont au contraire des gens qui coupent les ponts avec une église. Evidemment beaucoup ont eu tout à fait raison de couper les ponts, car l’Esprit nous dit aujourd’hui en parlant de Babylone qui est actuellement le système des églises protestantes conventionnelles et emportées par le courant du monde : « Sortez d’elle, mon peuple, et ne participez pas à ses péchés » (Ap. XVIII : 4). Cependant ont-ils bien fait de fonder une église de maison ? Pour ma part j’ai des doutes…
      Par contre je n’ai aucun doute que dans les pays musulmans et communistes, les églises de maison qui s’y fondent ne naissent de l’initiative humaine mais divine. C’est en effet le Saint-Esprit qui unit les croyants dispersés par l’oppression, tel que cela fut le cas dans les jours apostoliques quand «il y eut ce jour-là une grande persécution contre l’église de Jérusalem ; et tous exceptés les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie…Ceux qui avaient été dispersés allaient de lieu en lieu, annonçant la Bonne Nouvelle de la Parole » (Act. VIII : 1 et 4). Il y eut donc certainement la formation d’églises de maison dans ces 2 contrées, par des apôtres de seconde classe, c’est-à-dire par des frères qui avaient été formés dans l’église de Jérusalem et que l’Esprit appela pour cette tâche. C’est une hypothèse très probable si on soutient comme Nee que planteur d’église, ou missionnaire, est une autre classe d’apôtre en dessous des 12…
     Il y a 2 façons d’interpréter les chapitres 2 et 3 d’Apocalypse. Tous nous reconnaissons qu’au-delà de la réalité historique et géographique des 7 églises que cite Jean, il y a une typification de l‘état général de l’Eglise. En effet le numéro 7 est en numérologie biblique le chiffre de la perfection sur terre, (dans le ciel c’est 12). Il y a 7 jours dans la semaine, et 7000 ans de durée pour cette création, tout comme il y a 7 coupes pour manifester parfaitement la colère de Dieu !
     La première manière d’interpréter le panorama que nous donne les 7 églises, est de soutenir que c’est un panorama constant, c’est-à-dire qu’il y a toujours une église fidèle du type Philadelphia, et parallèlement une église apostate du type Laodicée. En d’autres termes : les 7 types d’églises sont toujours présents à toutes les époques.
      L’autre école d’interprétation soutient que c’est un cadre historique qui nous est donné, et qu’Ephèse représente l’Eglise au temps apostolique, tandis que Laodicée termine l’histoire de l’Église, et la représente l’Eglise dans la dernière génération.
     Je crois que la vérité est entre les 2 écoles d’interprétation, ce qui signifie que le cadre permanent n’annule pas le cadre historique et vice-versa. Autrement dit : l’Eglise militante au cours de ses 2000 ans d’histoire a 7 époques, qui se caractérisent par les traits particuliers des 7 églises que Jean nous décrit dans l’Apocalypse. L’ordre chronologique correspond à l’ordre de citation de Jean. Néanmoins il y a toujours dans les 7 époques qui se caractérisent par certains traits particuliers de l’Eglise, quelques églises qui conservent les traits des 6 autres époques, mais elles sont la minorité ; ce ne sont pas celles qui typifient l’Eglise dans son ensemble.
     L’Eglise est née à Jérusalem au Moyen Orient, mais elle a grandi en Occident.  En effet quand Jérusalem fut rasée en l’an 70 par les légions romaines (époque d’Ephèse) ; elle s’enracina dans l’empire et souffrit de grandes persécutions (époque de Smyrne). Néanmoins elle profita des voies romaines, et se répandit dans tout l’empire, et finalement devint la religion d’état (époque de Pergame). Quand le papisme surgit de l’église de Rome, il étouffa tout le corps de l’Eglise par ses idolâtries et sa persécution (époque de Thyatire). Alors surgit au XVIème siècle la Réforme protestante en Allemagne (époque de Sardes), qui permit au XIXème siècle de réaliser une œuvre missionnaire d’envergure planétaire (époque de Philadelphie). Mais à partir du XXème siècle commença la grande apostasie finale qui caractérise aujourd’hui les églises d’Occident (époque de Laodicée). Le fait est que l’histoire de l’Eglise a pour centre l’Occident, tout comme l’histoire d’Israël a pour centre la terre de Canaan que les romains ont baptisé Palestine en honneur aux philistins incirconcis…
     Par conséquent, lorsque j’avertis les lecteurs de l’Apostasie des temps de la fin, cela ne veut pas dire qu’il n’existe plus aucune église fidèle, car en fait il y a en a beaucoup, j’en suis sûr, dans les pays où le christianisme biblique est prohibé. Et ce sont toutes des églises de maison ! (Certaines ont même des contacts plus ou moins étroits avec des dénominations en Occident). Maintenant quelqu’un pourrait nous dire : « Comment pourrait fonctionner une église de maison dans une localité où il y a des milliers de croyants ? Ils ne pourraient se réunir tous dans une seule maison ! Ne devraient-ils pas construire un grand édifice ? » La réponse est non, et la solution serait de continuer de se réunir en petits groupes dans des maisons de particuliers, et d’organiser de temps à autre une assemblée générale de toute l’église locale, et aussi parfois une assemblée générale de tous les anciens. Cela pourrait se faire dans un lieu loué pour l’occasion, ou au bord d’une rivière en été. Mais nous sommes en train de parler d’hypothèses, pas de situations réelles, car dans les pays communistes et musulmans où fonctionnent les églises de maisons, il est hors de question de se réunir en masse, sous peine de se faire incarcérer ou massacrer, et en Occident où nous jouissons de la liberté nous sommes tous conditionnés par le moule réformé du culte catholique, et c’est l’Apostasie qui est prophétisée pour les derniers jours, et non pas une Eglise rénovée par un grand avivement. Jésus lui-même n’a-t-il pas dit : « Quand viendra le Fils de l’Homme, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc XVIII : .
     Il est indispensable quand on parle de choses très sérieuses de parler de ce que l’on connait. Comme je suis occidental, né et éduqué en France, je ne dois, ni ne peux, parler que de ce que je connais par expérience, et de ce que je comprends à la lumière des prophéties qui concernent la dernière génération. Or nous ne voyons pas autour de nous de croyants véritablement convaincus de l’autorité suprême des Ecritures, pour que naisse une seconde Réforme dans le champ de l’ecclésiologie. Si l’immense majorité de nos frères n’ont même pas réussi à comprendre que les femmes doivent se taire dans les églises, et être soumises à leurs maris à la maison, (suite à un lavage de cerveau féministe de 50 ans de TV), comment vont-ils comprendre que le modèle traditionnel du culte est erroné après 17 siècles d’acceptation générale du moule catholique ? Cependant tout n’est pas si sombre, car nous voyons un grand avivement dans le champ de l’eschatologie millénariste. Avivement qui concorde logiquement avec les temps que nous vivons. De plus nous ne voyons pas l’utilité pour l’Eglise triomphante, d’étudier et comprendre les mystères de la Parousie durant le Millennium ! Maintenant bien sûr nous pouvons nous poser la question : Pourquoi Dieu n’a-t-Il pas permis que continue l’église local dans le moule biblique de la maison, et qu’en revanche là où le christianisme est toléré, prédomine le moule institutionnel et les dénominations ? La réponse n’est pas évidente, car Ses voies sont inscrutables… Néanmoins Sa Parole nous dit que son pouvoir se perfectionne dans la faiblesse (2Co. XII : 9). Nous pouvons donc supposer que Dieu en laissant le moule catholique étouffer l’Eglise, a voulu par cela montrer que le trésor qu’elle contient est contenu dans un vase de terre. Aussi longtemps que la Parole de la croix a été prêchée fidèlement et clairement, l’Eglise militante a pu être lumière dans ce monde en dépit de ses structures gréco-romaines. Mais quelle qu’en soit la raison, le fait est que nous sommes arrivés pratiquement au bout de l’histoire de l’Eglise militante, et le vieux moule théâtral de la chaire ou du pupitre sur l’estrade, a perdu tout effet régénérateur en Occident, car nous ne sommes plus au XIXème siècle, et ce n’est pas Spurgeon qui l’occupe, ni au XXème et ce n’est pas non plus Lloyd Jones ; maintenant nous sommes au XXIème siècle et c’est Joyce Meyer, alias Jézabel, qui est en chaire ! Et quant à ceux qui sont assis sur les bancs, ils ne supportent plus qu’on leur parle de sang versé pour le péché, d’enfer, de sainteté, de prédestination, d’ordre patriarcal, et de fin du monde, car ils sont du monde en grande majorité, et ce qui leur plait c’est qu’on leur parle de programmes « spirituels » d’autoréalisation, de prospérité matérielle, de santé, de concerts, de tolérance (du péché), et des nouveautés au gout du jour (2 Ti. IV : 2 à 4).
     Ce n’est pas chose plaisante que de transmettre un message aussi triste que celui de la fin de l’ère des églises en Occident, mais nous qui avons compris la situation terrible et irréversible de l’apostasie finale, nous ne pouvons-nous taire car quiconque, par exemple, finance par ses offrandes une église apostate participe à ses péchés. C’est un devoir que d’avertir nos frères du péril qu’ils encourent, car « celui qui sait faire le bien et ne le fait pas commet un péché ». Nous savons naturellement qu’il y a toujours des exceptions à la règle, mais personnellement je n’en ai encore vu aucune, que ce soit dans le champ des églises traditionnelles, ou des églises de maison. Si tu as le privilège de participer à la vie d’une église fidèle à la Parole de la croix, tu jouis d’une grande bénédiction, et nous nous réjouissons en esprit avec toi. Mais si tu es comme nous, au milieu d’un désert spirituel où seulement on aperçoit à l’horizon les tours de Babylone, eh bien rappelle-toi que tout n’est pas ténèbres, car à la lumière des prophéties qui s’accomplissent devant nos yeux, se pointent les premiers rayons de l’aube du nouveau jour qui durera 1000 ans.   « Et je vis le ciel ouvert, et voici parut un cheval blanc. Celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable, il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes. Il avait un nom écrit que personne ne connait si ce n’est Lui-même, et il était revêtu d’un vêtement teint de sang. Son nom est le Verbe de Dieu » (Ap. XIX : 11 à 13) !
     Maranatha.
 
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