Radicalement Protestant
  LE BAPTEME DE JESUS-CHRIST
 

LE BAPTEME DE JESUS-CHRIST

      Matthieu III ; 13, 14, 15 : «Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean, pour être baptisé par lui. Mais Jean s’y opposait, en disant : C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi ! Jésus lui répondit : Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus ».

      J‘ai récemment traité dans mes articles  le thème du baptême d’eau, nous allons donc  conclure cette petite série par un baptême d’eau très spécial qui est celui de notre Seigneur Jésus-Christ. L’interprétation que l’on entend en général, c’est que Jésus s’est fait baptisé comme tout le monde pour nous donner un exemple d’obéissance  à ce rite. Nous avons déjà débattu la question du baptême d’eau, et nous rappellerons à nos lecteurs que c’est un rite juif qui date de l’époque de Moïse, et dont l’utilisation devait être temporaire, tout comme la prohibition de consommer la viande avec son sang, ou du boudin : Actes XV ; 19 à 21, et 28, 29. Ce rite permettait l’entrée en douceur des juifs dans la nouvelle dispensation de la grâce. Pour ce qui est du baptême que Jean administrait au peuple ; c’était un baptême qui confessait publiquement la repentance des péchés ; chose qui ne concernait absolument pas la personne de notre Seigneur, et qui donc  provoqua une forte réticence  de la part de Jean, réticence qui fut vaincue par l’insistance de Jésus. En effet Jésus n’a jamais commis aucun péché, et il est né sans le péché originel, d’où l’incongruité d’un tel baptême quant à sa personne sainte.  Notre Seigneur ne s’est fait baptisé ni pour donner un exemple d’obéissance à un rite, comme s’imagine la plupart des croyants, ni en signe de repentance des  péchés qui n’existaient pas en lui. Pourquoi notre Sauveur s’est-il donc baptisé dans le Jourdain ?

     La réponse est premièrement dans la rivière ; dans le Jourdain ! Le Jourdain était la frontière de la Terre Promise pour les Israélites qui venaient d’Egypte après avoir tourné en rond dans le désert durant 40 ans à cause de leur incrédulité. Quand ils passèrent la rivière sous le commandement de Josué, d’une façon tout aussi miraculeuse que lors du passage de la mer Rouge, ils entrèrent tous dans une nouvelle étape de leur vie : la possession de leur héritage que Dieu avait promis à Abraham, Isaac et Jacob.  Jéhovah ne les avait pas fait sortir d’Egypte pour qu’ils périssent dans le désert mais pour qu’ils prennent possession de la Terre Promise. Traverser le Jourdain fut un changement total de vie puisque la manne cessa et ils commencèrent à manger les fruits du pays, et tout de suite après, dès qu’ils arrivèrent à Guilgal, vint le moment de circoncire tous les mâles, car seuls Josué et Caleb étaient circoncis. L’autre changement s’était produit récemment au bord du Jourdain avant de le traverser, et c’était que Josué était devenu le successeur de Moïse, c'est-à-dire le chef des 12 tribus d’Israël. (Il est instructif de savoir que Josué est synonyme de Jésus !) Toute cette histoire est évidemment une allégorie pour nous les chrétiens, allégorie qui représente le passage du désert de l’incrédulité  dans laquelle a erré l’élu de Dieu, jusqu’au jour béni où Jésus le fait passer des ténèbres à Sa lumière admirable, c'est-à-dire jusqu’au jour de sa conversion. De même que Josué passa la rivière avec tout le monde, il ne la passa pas comme tout le monde puisque lui-même était le seul circoncis, à l’exception de Caleb, et qu’il était le grand commandant en chef des armées d’Israël. De même notre Josué : le Christ, qui nous fait entrer à travers la régénération par l’Esprit Saint et la Parole dans la vie nouvelle où brille Sa lumière et où nous devons lutter contre le péché, le monde et le diable, Lui-même nous accompagne et nous précède sur le champ de bataille, laissant derrière lui le joug de la Loi cérémonial, mais bien qu’il participe à la même condition humaine que nous, Il était depuis sa naissance circoncis de cœur et n’a pas eu à lutter contre le péché intérieurement comme nous, sinon extérieurement ; il n’entra pas dans cette lutte comme un esclave qui tente de se libérer, et en libérer d’autres, mais comme le grand Libérateur qui n’a jamais été esclave du péché. Tout comme Jos. IV ; 14 dit : « En ce jour-là, Jéhovah éleva Josué aux yeux de tout Israël ; et ils le craignirent, comme ils avaient craint Moïse, tous les jours de sa vie », de la manière nous devons considérer le baptême de Jésus dans le Jourdain comme le grand jour qui le consacra comme notre Josué qui nous fait entrer dans la nouvelle vie, et non pas comme s’il s’agissait simplement pour Lui de se soumettre à un rite qui ne sauve ni scelle le salut, et qui de plus est spécifique à la Loi cérémoniale. En effet le jour où Jésus de Nazareth se fit baptiser par son cousin Jean, fut le jour où il se convertit officiellement en notre Josué international et spirituel, et cela fut témoigné à Jean (et à ceux qui étaient présents), par l’Esprit Saint qui descendit en forme de colombe  et par la voix du Père qui se fit entendre du ciel disant : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis toute mon affection », (Luc III, 22). Ce fut la confirmation que c’était bien Lui qui baptise avec le Saint-Esprit. De fait ce fut le jour où Jésus fut institué officiellement comme notre grand souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, selon  Hb.V ; 10 qui nous informe qu’il a été déclaré souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisedec, et de même au chapitre III ; 1 il est dit: « …considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Jésus, qui a été fidèle à Celui qui l’a établi… ».  Bien sûr cela ne signifie pas que notre Seigneur Jésus a commencé aussitôt son ministère en tant que  souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisedec, puisque seulement 3 ans après il commença sa mission de Souverain Sacrificateur en s’offrant  lui-même comme victime expiatoire sur la croix pour les péchés de son peuple, et depuis à la suite de sa résurrection il a continué et il continuera son ministère d’intercession, pour les saints devant le Père dans les cieux : Ro.VIII, 34. Ne voyons-nous pareillement de nos jours dans les démocraties modernes,  qu’aussitôt après les élections le nouveau président élu est annoncé officiellement, mais dans beaucoup de pays ne rentre-t-il pas en fonction que quelques mois après avoir été désigné comme le nouveau chef d’Etat ?

     Il ne faut pas oublier que cette cérémonie de lavement rituel par l’eau, c'est-à-dire de baptême, n’est pas quelque chose de neuf, ce qui explique pourquoi Jésus dit à Jean : «il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste ». En effet quand Dieu institua par Moise le sacerdoce d’Aaron, il les consacra en les baptisant avec de l’eau  selon qu’Ex. XXIX ; 4 déclare : « Tu feras avancer Aaron et ses fils vers l’entrée de la tente d’assignation, et tu les laveras avec de l’eau ».  Ce fut évidemment un baptême par aspersion car il n’y a pas de rivière dans le désert du Sinaï ! Sachant donc que Dieu institua le sacerdoce de la nouvelle dispensation de la Loi au temps de l’Exode par un baptême d’eau, Jésus rappelle à Jean qu’il est juste qu’ils procèdent de la même manière, car le sacerdoce qui est sur le point d’être institué n’est en aucun cas inférieur sinon bien supérieur au sacerdoce d’Aaron, car c’est un sacerdoce éternel, et donc non transmissible et unique quant à la fonction et à la personne instituée. (Par ailleurs il est clair que sur le moment Jean ne comprend pas les paroles de Jésus). Ce sacerdoce est tellement supérieur que la voix de Dieu le Père se fait entendre du ciel, et Dieu le Saint-Esprit se laisse voir sous la forme d’une colombe ; choses qui ne se produisirent pas durant l’institution du sacerdoce lévitique, il n’y eut d’ailleurs  absolument aucune manifestation divine durant la cérémonie de consécration d’Aaron et de ses fils. Et cette supériorité se laisse voir dans la cérémonie de consécration, non seulement dans  la manifestation tangible des 2 Personnes de la Trinité, mais aussi  dans le fait que ce ne fut pas un baptême par aspersion mais par immersion dans la rivière qui typifie la porte d’entrée à la nouvelle vie. Jésus ne fut pas consacré souverain sacrificateur avec quelques gouttes d’eau ou une bassine d’eau, sinon qu’il fut consacré dans le courant de la rivière qui quelques siècles plus tôt avait  guéri Naaman le général en chef de l’armée du roi de Syrie, puissante nation ennemie d’Israël,(2 Rois V), ce qui fait allusion évidente à l’universalité du salut par l’évangile.

       C’est pourquoi 1 J.V ; 6 dit : « C’est Lui Jésus-Christ qui est venu avec de l’eau et du sang ; non avec l’eau seulement, mais avec l’eau et le sang ; et c’est l’Esprit qui rend témoignage, parce que l’Esprit est la Vérité ». Rends-toi bien compte maintenant cher lecteur, que si tu interprètes ce verset  selon la tradition qui soutient que notre Seigneur Jésus s’est baptisé du même baptême que les autres afin de s’identifier à eux, et nous indiquer par cela la nécessité de ce baptême, tu  détruiras le sens de ces paroles. En effet ce verset traite du sacerdoce spécial de Jésus qui est notre souverain sacrificateur. C’est un thème qui est constant dans cette épitre et qui apparait clairement dans certains versets des 5 chapitres, (I ; 7, II ; 2, III ; 5 et 16, IV ; 10). Notre souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisédech possède un caractère particulier qui le distingue bien au-dessus des sacrificateurs de l’ordre d’Aaron, puisque son offrande c’est sa propre personne comme il l’affirme dans J. X; 17 y 18: “…je donne ma vie afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même ; j’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la reprendre…” Il est donc à la fois le sacrificateur et l’offrande ; chose unique et sublime. Jésus est venu pour expier nos péchés par une seule offrande, mais pour parfaire cette œuvre incommensurable sur la croix du Calvaire, il devait d’abord être consacré officiellement comme sacrificateur, et selon la loi de Moise sous laquelle il était né, cela se faisait par un baptême d’eau. C’est la raison pour laquelle Jean dit qu’il est venu  d’abord avec de l’eau et ensuite avec du sang. Le lavement rituel dans l’eau du Jourdain fut l’acte officiel qui le consacra comme notre souverain sacrificateur du nouveau pacte, mais comme il est le sacrificateur dont l’offrande est sa propre personne, Jean unit l’eau et le sang, et répète 2 fois la formule, mais toujours dans l’ordre logique et chronologique : d’abord l’eau et après le sang, d’abord le sacrificateur et après la victime offerte par ce même sacrificateur. C’est-à-dire qu’il insiste fortement sur le fait que Jésus est non seulement le sacrificateur mais aussi la victime sacrifiée. En effet un sacrificateur est investi pour sacrifier des victimes ; un sacrificateur qui ne sacrifie rien n’est pas un sacrificateur. Ce que Jean exprime dans ce verset c’est que Jésus est notre souverain sacrificateur qui a été institué officiellement par le baptême d’eau, pour verser son sang, car il est aussi la victime du sacrifice ; il est l’Agneau de Dieu qui quitte le péché du monde.   

      Mais analysons aussi ce que dit Jean le Baptiste dans J.I : 29 à 34 : « Je ne le connaissais pas, MAIS C’EST A FIN QU’IL FUT MANIFESTE A ISRAËL QUE JE SUIS VENU BAPTISER D’EAU… ». Ainsi selon les propres paroles de Jean, la raison principale pour laquelle il fut envoyé à baptiser était que par ce moyen se manifestât à Israël le Messie, le Souverain Sacrificateur  d’un nouvel ordre sacerdotal. L’autre raison était aussi de préparer un peuple pour le Seigneur en proclamant la nécessité du repentir, lequel se confessait publiquement au moyen du lavement rituel par l’eau. Mais il y avait 2 sortes de baptêmes dans son ministère : celui de Jésus comme consécration officielle du nouveau sacerdoce selon l’ordre de Melchisedec, et le baptême de repentance pour le peuple. Rends toi compte ami lecteur que Luc I ; 76 et 77 dit que Jean le Baptiste fut envoyé en premier lieu pour préparer les voies du Seigneur Jésus, pas ceux du peuple, c’est-à-dire pour officialiser son entrée dans le nouveau ministère sacerdotal selon l’ordre de Melchisédech par le rituel du lavement d’eau, et ensuite pour donner la connaissance du salut à son peuple. Jean lui-même ne se rendait pas compte de cela, car il pensait que bien qu’il eût été envoyé pour que l’Agneau de Dieu fût manifesté à Israël, il n’avait pour mission que de baptiser en vue de la repentance. Il ne lui était pas venu à l’esprit que le baptême d’eau que Moïse  utilisa pour instituer Aaron comme souverain sacrificateur, devait être utilisé par lui pour instituer le nouveau sacerdoce éternel de Jésus.Christ. Il était tellement affairé à baptiser le peuple en signe de repentance pour le préparer à recevoir le Messie, qu’il  ne se rendait pas compte que le baptême principal pour lequel il avait été envoyé était celui de la consécration du nouveau Souverain Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec, ce qui explique sa réticence, et sa perplexité quand Jésus lui demande de le baptiser. Perplexité qui continue même après la manifestation divine dont il est témoin durant le baptême de notre Seigneur Jésus, puisque quelques mois plus tard étant en prison il envoie ses disciples demander à Jésus s’ils devaient attendre une autre personne ou si c’était bien lui le Libérateur promis à Israël et aux gentils : Luc VII ; 19.

     Nous affirmons donc que notre Seigneur Jésus-Christ ne s’est pas fait baptisé comme les disciples de Jean le Baptiste le faisaient pour confesser publiquement leur repentance, (montrant ainsi que le système de la Loi cérémoniale ne satisfaisait pas leur conscience), ni comme l’ont fait les chrétiens jusqu’à ce jour pour montrer et confirmer publiquement leur foi et leur compromis en Jésus-Christ. Notre Seigneur  s’est soumis à ce rite juif pour être consacré publiquement et officiellement comme notre Souverain Sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec ; ce qui a été témoigné par la manifestation du Père et du Saint-Esprit. Tout cela était juste, car la justice imputée que Christ nous amena fut au moyen d’un nouveau sacerdoce et d’une nouvelle loi car dit l’Ecriture : « lorsque le sacerdoce change, il est nécessaire aussi qu’il y ait changement de loi », et tout comme le sacerdoce d’Aaron fut établi officiellement par un baptême d’eau, il convenait aussi que le nouveau sacerdoce fût établi de la même manière. Néanmoins il est indispensable de préciser que la justice en vue dans ce baptême se réfère à la grandeur du nouveau sacerdoce, comparée à l’ancien, à celui d’Aaron. En d’autres termes, notre Seigneur Jésus dit que la nouvelle dispensation de la grâce qui est sur le point d’être instituée officiellement maintenant dans les eaux du Jourdain, exige qu’on fasse justice à ce nouveau ministère en lui octroyant une entrée solennelle au moyen d’un baptême d’eau.  C’est en effet un baptême unique qui jamais ne se répètera,  administré à une personne unique car divine, et qui reçoit un témoignage unique de la part de Dieu et de l’homme le plus digne qu’ait engendré une femme : le prophète Jean. Peut-il y avoir une autre justice impliquée dans ce cas, qui soit autre qu’une justice entre 2 inaugurations solennelles de 2 sacerdoces  d’ordres différents? Bien sûr que non ! La justice quant à l’homme devant Dieu c’est par la foi uniquement pas par les œuvres de la loi. C’est l’essence même de l’Evangile car comme dit l’Ecriture : « Nous concluons donc que l’homme est justifié par la foi sans les œuvres de la Loi » et encore : « Justifiés par la foi nous avons la paix avec Dieu au moyen de notre Seigneur Jésus-Christ », et encore en parlant d’Abraham : « Et il crut en Dieu et cela lui fut imputé comme justice ». La Bible est claire comme de l’eau de roche sur la justification par la foi uniquement, et seule l’influence pernicieuse de la tradition fait que certains de mes frères voient une certaine justice attribuable à l’homme dans ce rite. La justice à laquelle se réfère notre Seigneur quand il s’adresse à Jean, je le répète, concerne la façon solennelle d’introduire la nouvelle dispensation de la grâce ; c’est faire justice entre 2 fonctions sacerdotales, car si la fonction inférieure fut introduite par un baptême d’aspersion, combien plus la fonction hautement supérieure qui met fin à l’ancienne, exige une immersion solennelle dans le Jourdain ! C’est pourquoi Jésus dit : « il convient que nous accomplissions toute justice » ; non seulement celle qui concerne les hommes par son sacrifice prévu d’avance sur la croix, mais celle qui concerne la façon d’introduire cette nouvelle dispensation. Il est donc évident en conclusion de ce que nous venons de dire que le baptême de notre Seigneur Jésus-Christ n’est pas un argument valable pour soutenir le dogme qu’a inventé la tradition, de la nécessité du baptême d’eau pour juifs comme pour gentils durant toute notre ère chrétienne.

     Nous ne cesserons de le répéter : cette cérémonie du lavement par l’eau est commune dans la religion juive, et comme Jésus est né d’une femme et sous la loi de Moïse, pour cette raison aussi il convenait qu’il passât par ce rite spécifique ; en ce cas précis celui de l’institution des sacrificateurs. Le lavement rituel  par l’eau, (baptême en grec), avait diverses significations : suivant la Loi il pouvait servir pour l’institution des sacrificateurs, ou pour la purification rituelle des lépreux, ou des ustensiles de cuisine, ou des lits ou des chaises etc. Suivant une tradition récente au temps de Jésus, c’était devenu une formalité requise pour les prosélytes qui entraient dans la religion juive, durant  le ministère de Jean le Baptiste, ce lavement servait à confesser publiquement le repentir, qui préparait le chemin vers la grâce en Christ, suivant l’Eglise du 1er siècle c’était un pont culturel maintenu pour faciliter la sortie des croyants juifs de leur antique et vénérable système cérémonial au nouveau système de l’adoration en esprit et en vérité, et suivant la tradition établie ultérieurement par toutes les églises, cela devint une cérémonie requise pour être membre officiel d’une congrégation locale. Pour ce qui est de notre Seigneur Jésus, aucune de ces hypothèses ne cadre avec son cas, excepté l’institution des sacrificateurs selon l’ordre d’Aaron. Nous voyons que ce rite fut utile aussi dans son cas, pour démarquer le changement  qui s’opéra  aussitôt  après quant à ses relations avec sa famille et avec la Loi rituelle, puisque désormais il ne vivait plus dans la maison paternel (de Joseph, son père adoptif), et donc cessa définitivement d’appeler Marie : « mère », sinon qu’Il lui dit : « femme qu’y a-t-il entre toi et moi ? » et quant à la Loi concernant les cérémonies et les éléments qui typifiaient des réalités spirituelles, il cessa d’y être soumis enseignant que tous les aliments sont purs pour qui est pur par la foi, et que le Fils de l’Homme est maitre du sabbat et non soumis au sabbat. En effet le sabbat est le seul commandement du Décalogue qui n’est pas moral, mais rituel puisque c’est un signe : Ex. XXXI ; 13 et 17.

      En conclusion, j’espère que cette explication servira pour le moins à détruire l’ argument de la tradition qui toujours cherche à annuler le commandement de Dieu : Mr.VII ; 6 à 13. Le commandement de Dieu c’est que nous croyions en Celui qu’il a envoyé : Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres comme il nous a aimés. « La foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend par la Parole de Dieu », (ce qui ne veut pas dire qu’il suffit d’entendre la Parole de Dieu, c'est-à-dire la lecture de la Bible pour croire et être sauvé, mais plutôt que la Parole de Dieu qui est vivante et efficace doit créer en nous une ouïe sensible à son enseignement), et cela n’est donné qu’aux élus, ce qui n’a rien à voir avec des rituels ou des sacrements qui ne sont que des moyens didactiques adaptés à une certaine époque, ou à certaines personnes et circonstances. En revanche le faux Christ du papisme diabolique, est un Christ de cérémonies, un Christ d’eau, de vin, de gaufrettes (hosties), comme ils s’en vantent eux-mêmes : un Christ eucharistique ! Nous les protestants,  nous avons échappé par la grâce de Dieu à ces interprétations fantasmagoriques et superstitieuses des Ecritures, néanmoins même nos meilleurs théologiens n’ont pu se débarrasser complètement de toutes les scories du papisme puisque  le protestantisme naquit au sein du catholicisme romain. Le catholicisme est la religion charnelle par excellence et elle a ses docteurs qui par leur érudition et leur savantes rhétoriques ont laissé des traces mêmes chez nos champions de la cause de l’Evangile. Ecoutez ce que dit Jean Calvin dans son second sermon sur l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ : « Et pourquoi disons-nous que tout ceci est compris dans le baptême ?...On peut dire la même chose de la Cène. Quand nous recevons la Cène, à mesure que le ministre distribue entre nous le pain et le vin, Jésus-Christ nous fait participants de son corps et de son sang, pour que nous soyons ses membres authentiques, et cela est écrit que par ce moyen la Cène est la communication du corps et du sang notre  Seigneur Jésus-Christ”.  Chers frères, je vous demande de relire attentivement ces paroles de notre estimable et grand théologien Jean Calvin. Vous rendez-vous compte de la confusion qu’elles dénotent dans la pensée normalement si limpide de notre cher docteur ? En effet il nous dit qu’au moment de recevoir les éléments qui composent ce sacrement, Christ nous fait participants de sa mort et véritables chrétiens, car c’est ce que dit l’Ecriture ! Je me demande bien où il a lu ça ! Et pourquoi ne cite-t-il pas le verset ? Certains diront bien sûr qu’il s’agit de 1 Cor.X ; 16 qui dit : «La coupe  que nous bénissons, n’est-elle pas la communion au sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion au corps du Christ ? », néanmoins cela ne signifie en aucune manière que quand nous recevons du ministre le pain et le vin, cela nous fait participants de son corps qui est l’Eglise. Cela signifie tout simplement que quand nous participons à ce sacrement nous montrons que nous sommes en communion constante avec le Seigneur car nous sommes un seul corps : v.17, et nous participons dignement à cet acte commémoratif de Sa mort en notre faveur, car nous discernons ce que signifient ces éléments : 1 Cor.XI ; 29, nous ne sommes en aucun cas des gens qui cherchent par ce moyen la communication des bénéfices et privilèges qu’octroie la mort du Rédempteur , sinon uniquement des frères en Christ qui chaque fois qu’ils mangent de ce pain et boivent de cette coupe montrent aux autres jusqu’à ce que notre Seigneur Jésus vienne, ce que signifie, pour chacun de nous, ses élus, la mort du Seigneur : 1 Cor.XI, 26. Cela se fait pour montrer aux autres qui ne sont pas encore convertis, pour montrer que nous vivons par la mort du Juste en notre faveur, et non pas pour devenir d’authentiques membres du corps du Christ, comme le dit Calvin dans cette malheureuse déclaration ! Cependant étant un fervent calviniste quant à ma sotériologie, je sais bien ainsi que tous mes frères, que Calvin est un grand théologien qui ne cesse de déclarer sans ambigüité que le salut est par la foi et pas par les sacrements, et que le seul pouvoir pour engendrer des hommes à la vie nouvelle est détenu par le Saint-Esprit, mais Calvin comme Luther, comme tous nos théologiens, comme nous tous d’ailleurs ; nous ne sommes pas libres totalement de la corruption du péché qui de temps en temps trouble la vision et nous fait dire des choses contraires à la doctrine à laquelle nous appartenons de tout cœur. Je ne doute pas pour ma part avoir dit des choses qui contredisent parfois un aspect de la doctrine que je prêche, et cela sans m’en apercevoir… Qui est libre de ces bévues ; si Calvin n’en n’était pas libre, comment en serai-je libre, moi qui suis un insignifiant élève de son école ? Le fait est que ces bévues quant aux sacrements sont dues principalement à l’influence de la pensée traditionnelle qui depuis le IIIème siècle, a convaincu presque toute la chrétienté que les sacrements sont en premier lieu pour l’édification des saints, quand la vérité est qu’ils sont pour l’édification de ceux qui assistent aux sacrements, non pas pour ceux qui y participent. Les sacrements sont en premier lieu pour les assistants, pas pour les participants, pour ceux qui voient pas pour ceux qui mangent le pain et boivent la coupe. Je le répète : je ne nie pas qu’il y a un certain bénéfice pour les participants, surtout s’ils ne possèdent pas la Bible à la maison, comme dans les siècles passés, mais je soutiens que le but principal  c’est l’édification des assistants pas des participants. Je n’ai jamais lu un écrit de nos théologiens traitant ce point, et c’est bien dommage ! Comme quoi la grande érudition n’empêche pas une certaine confusion latente qui est le produit de la tradition qui remonte aux années 200-250. (Le levain des pharisiens est toujours très efficace à travers toutes les époques…). Festus se trompait quand il « dit à haute voix : Tu es fou Paul ! Ton grand savoir te fait déraisonner », (Actes XXVI ; 24), mais s’il avait dit cela à Origène il n’aurait pas eu tort ! En effet Origène commença sa lecture des Ecritures par une interprétation littérale à outrance qui fit qu’il se castra quand il lut  Mt.XIX ; 12, à la suite de quoi se rendant compte de sa douloureuse et stupide erreur, il tomba dans l’excès inverse et devint le champion de l’interprétation allégorique forcée pour ne pas dire forcenée...  Avec toute son érudition il posa les fondements de l’amillénarisme et du purgatoire ! Comme quoi parfois l’érudition est plus dangereuse que l’ignorance, car elle n’entraine pas que son propriétaire dans de dangereuses erreurs mais séduit bien des personnes, et mêmes des élus jusqu’à un certain point. Les pères de la Réforme ont fait un travail titanesque quand ils nous ont sortis de la fosse de l’Antéchrist romain, et nous leur devons tous une grande reconnaissance et de grands enseignements ; ils furent les instruments élus de Dieu qui nous rendirent le vrai Evangile.  Cependant cette confusion latente qui est restée ancrée dans le subconscient de nos théologiens,  et qui de temps en temps jaillit au dehors dans des déclarations qui contredisent d’une manière  désolante, laborieuse et érudite le salut par la foi sans les œuvres,  laisse une porte entrouverte à l’esprit impur qui prône aujourd’hui l’œcuménisme de Rome. Le cœur du catholicisme est dans la vertu mystérieuse que leurs docteurs (en fariboles) attribuent aux sacrements et au clergé. Or dans la mesure où nous aussi  nous attribuons une certaine vertu collatérale à la Parole  dans les éléments ; l’eau, le pain, le vin, au moment où ils sont utilisés durant le rite, nous  ouvrons nous même une brèche plus ou moins grande dans la défense de notre foi réformée, qui se doit d’être constamment dans une réforme qui progresse sur les données reçue de nos pères et l’instruction du Saint-Esprit. Rappelons-nous sans cesse que notre Seigneur nous dit dans J.VI ; 63 : « C’est l’Esprit qui vivifie la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie ». Je resterai par la grâce de Dieu, (suivant le 5eme point du calvinisme ; La persévérance finale des saints), un calviniste convaincu quant à ma sotériologie, mais comme dit Es. II ; 22 : «Cessez de vous confier en l’homme, dans les narines duquel il n’y a qu’un souffle : car de quelle valeur est-il ? » Il est donc sage et prudent de toujours se rappeler que le Seul qui a l’interprétation correcte est le Paraclet, et bien que généralement Il la transmette aux maitres qu’Il a Lui-même institués, néanmoins Il les laisse parfois filtrer le moustique et avaler le chameau afin que nul ne se glorifie en sa présence, et que tous sachent que l’infaillibilité est sienne et nôtre la confusion, quand nous préférons écouter la voix de la tradition, ou du consensus général, à la sienne.

     La prophétie de Daniel XII ; 4 qui dit que la science augmentera dans les derniers jours est en train de s’accomplir prodigieusement avec l’apparition de l’internet. Frère, cette prophétie est-elle en train de s’accomplir dans ta vie spirituelle, ou es-tu enfermé dans une école d’interprétation privée ? N’oublie pas que nulle prophétie, c'est-à-dire nulle Parole de Dieu est d’interprétation privée : 2 P.I ; 20. Bien évidemment nous suivons tous une école d’interprétation spécifique dans certaines branches de la théologie, que ce soit en eschatologie ou en sotériologie, ou en hamartologie, ou en pneumologie, et c’est automatique, car la théologie n’est pas une science qui date du XXème, ni même du XVIème siècle! Le problème n’est pas de suivre une école d’interprétation, si elle est juste, le problème c’est de s’enfermer hermétiquement à l’intérieur de celle-ci. Tu ne peux pas être prémillénialiste  et post millénariste en même temps, dichotomiste et tricotomiste à la fois ! Cependant tu peux enrichir ton eschatologie millénariste en analysant ce que disent certains amillénaristes ou postmillénaristes. Le presbytérien A.A. Hodge fut celui qui me donna la clef pour comprendre que le baptême n’est pas un sacrement chrétien mais une ordonnance juive à l’origine, et pourtant les presbytériens sont très attachés au baptême d’eau puisqu’ils baptisent même les bébés comme les luthériens, les anglicans et les catholiques ! La clef du baptême d’eau de notre Seigneur Jésus-Christ  c’est : Ex. XXIX ; 4. Si je m’étais enfermé dans l’école baptiste je ne l’aurais pas trouvée, mais en lisant Hodge ; je l’ai reçue ! Et comme dit notre grand frère baptiste et calviniste C.H. Spurgeon : « Une parole de Dieu pèse plus pour nous que toute une bibliothèque de traditions humaines ». Il arrive souvent aussi qu’aucune école d’interprétation ne te donnera l’interprétation correcte, et cela te fera aller la demander en prière au Seigneur qui te la donnera si c’est son bon plaisir. Marcher en esprit c’est éviter la confiance aveugle dans les maitres comme le catholique dans son église, tout comme la présomption stupide de ce que l’Esprit n’utilise plus les maitres qu’Il a lui-même institues au cours des siècles, comme le  le pentecôtistes et  d’autres hérétiques.   Ainsi donc frères, comme dit 1 Thes. V, 21 : « Examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon ».

 
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